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Une recherche de la pure écriture : du paradoxe à la répétition : analyse stylistique des oeuvres dévotes de Fénelon / A search for pure writing : from paradox to repetition : analysis of language in Fenelon’s devout worksMezzadri, Agathe 31 March 2016 (has links)
Parallèlement au pur amour pour Dieu, c’est le rêve d’une pure écriture que Fénelon semble poursuivre lorsqu’il rédige ses œuvres dévotes. Pour le mystique, parvenir à l’amour pur suppose d’anéantir totalement sa volonté pour ne laisser place, en soi, qu’à la volonté de Dieu. De même, pour l’écrivain, la pure expression est celle qui fait parler le « Verbe », tout en faisant taire « le bruit des créatures » (Lettre à la sœur Charlotte de Saint-Cyprien, 10 mars 1696). Nous avons donc mis au jour une analogie entre la recherche d’une écriture idéalement transparente au Verbe et la doctrine du pur amour pour Dieu, par le même effacement du moi. L’enjeu de ce travail de thèse a été d’analyser les phénomènes linguistiques ressortissant à cette analogie, ainsi que leurs présupposés théologiques, philosophiques, et même parfois psychanalytiques. Pour ce faire, notre travail suit la trajectoire stylistique singulière de Fénelon dans ses œuvres dévotes : du paradoxe à la répétition. L’association des deux figures, qui ne va pas de soi à première vue, informe, en effet, une réflexion en acte sur la pure écriture. Si le paradoxe est le moyen d’expression le plus pur pour les poètes baroques et mystiques dont Fénelon a été vu comme un continuateur, il est un procédé ignoré ou condamné par les logiques, rhétoriques et grammaires classiques. En outre, lorsqu’il est brillant et incisif - ce que nous nommons paradoxe rhétorique - le procédé ne satisfait pas le nécessaire effacement du moi requis par le pur amour. C’est pourquoi, la quête de la pure écriture passe de la difficile reprise du paradoxe baroque par le mystique du Grand Siècle à son échappatoire dans la répétition.Dans une première partie, après avoir étudié les différentes définitions du paradoxe selon les temps, les types de paradoxe, les disciplines de référence et selon les théoriciens, nous situons la position de Fénelon en le replaçant dans son contexte historique. Puis nous mettons au jour, dans une seconde partie, l’effort de Fénelon pour parvenir à une pure écriture, effort qui est pris dans une ambiguïté entre condamnation du paradoxe rhétorique comme instrument mondain de langage et expression du paradoxe mystique. Fénelon tente d’atténuer le paradoxe, soit qu’il essaie, en le transformant en pseudo-paradoxe, d’éliminer l’effet de violente surprise qu’il comporte, soit même qu’il cherche à prendre une distance avec le paradoxe mystique en le réduisant par l’abondance des explications, tout en cultivant l’effacement énonciatif. La dernière partie démontre comment cette abondance s’exprime à travers l’usage infiniment développé de la répétition, au sein duquel nous distinguons ce qui vient d’une pulsion de mort et ce qui s’origine dans une pulsion de vie, dans le pur amour d’un Dieu infini, foncièrement équivoque. / Besides pure love for God, Fénelon searches pure writing in his devout works.For the mystic, reaching pure love means to completely annihilate one’s will to leave room wholly to the will of God. Similarly, for the writer, the pure expression is the one that allows God to speak while silencing “the noise of creatures" (Letter to the sister Charlotte of Saint-Cyprien, 10 March 1696). Thus, we underlined the parallel between a writing perfectly transparent to God and the pure love for God, as the same deletion of the self is required in both. The aim of this thesis was to reveal and analyze the linguistic phenomena generated by this parallel between pure love and pure writing, and to review their theological, philosophical, and sometimes psychoanalysis presuppositions.To do so, our study follows the singular stylistic trajectory of Fénelon’s devout works: from paradox to repetition. The combination of the two figures - which is not obvious at first -, informs, indeed, a reflection on pure writing. As a matter of fact, the paradox is the purest expression for baroque and mystic poets among which Fénelon has been seen as a successor. It is, however, a process ignored or condemned by the classical theorists. Furthermore, when it is bright and sharp - what we call rhetorical paradox - the process does not meet the necessary erasing of the self, required by pure love. Therefore, Fénelon’s quest for pure writing moves from the difficult resumption of baroque paradox to his escape in repetition.In the first part, after considering the different definitions of paradox amongst times, types of paradox, fields and theorists, we situate Fénelon in his historical context. Then we study Fénelon’s effort to achieve a pure writing through the use of paradox. This effort lies in an ambiguity between the condemnation of the rhetorical paradox as a mundane instrument of language and the expression of the mystical paradox. Fénelon attempts to mitigate the paradox in two ways. On the one hand, he tries to turn it into a pseudo-paradox, by eliminating his effect of violent surprise. On the other hand, he seeks to distance himself from the mystical paradox by an abundance of explanations. The last part shows how this abundance is expressed through the infinite use of repetition. In that part, we distinguish between the repetition coming from a pulse of death – because of the mystical asceticism, and what was originally a pulse of life - because of the pure love of an infinite God.
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Andrew Michael Ramsay (1686-1743) : religion, philosophie et pensée maçonnique / Andrew Michael Ramsay (1686-1743) : religion, philosophy and masonic thoughtDesplanches, Sophie 30 September 2016 (has links)
Andrew Michael Ramsay fut un intellectuel écossais du Siècle des Lumières, à la fois "aventurier religieux", auteur politique et franc-maçon. Élevé dans le protestantisme, il rechercha un équilibre spirituel et une doctrine plus conformes à ses vœux. Il voyagea dans de nombreux pays pour atteindre ce but et finalement trouva auprès de Fénelon, archevêque de Cambrai, et de Madame Guyon, adepte du "Pur Amour", un père et une mère spirituels. Sous leur influence, il finit par adhérer à un catholicisme de nature gallicane caractérisé par un appel constant à l’intériorité. De son œuvre, émergent quatre traités : l’Essai sur le gouvernement civil(1721) dans lequel il démontre que la meilleure forme de gouvernement est la monarchie absolue, héréditaire, de droit divin. Fervent jacobite, il espérait le retour de la dynastie Stuart sur le trône d’Angleterre. L’Histoire de la vie de Fénelon (1727) traite principalement des péripéties de sa conversion par le prélat; Les Voyages de Cyrus (1727), roman didactique, apologétique et politique, raconte la formation d’un jeune prince accompli, rempli de sagesse et de piété. Son ouvrage central, Les principes philosophiques de la religion naturelle et révélée (1749), communément appelé le "Great Work" ne parut qu’après sa mort. Le franc-maçon perçait alors sous le philosophe. Son Discours (1737) fait remonter les origines de l’Ordre aux croisades et, surtout, fixe les obligations auxquelles est soumis tout franc-maçon, qui lui sont rappelées au moment de son initiation. Cet homme, complexe, mystique et politique réussit l’exploit de faire changer radicalement cette organisation très attachée à ses traditions qu’est la Franc-maçonnerie. / Andrew Michael Ramsay was a Scottish intellectual of the Enlightenment and was at the same time a "religious adventurer", a political author and a freemason. Born into a Protestant family, he undertook a search for spiritual stability and for a doctrine more in line with his aspirations. In this quest, he journeyed through several countries, and he eventually found in the company of Fénelon, archbishop of Cambrai, and of Madame Guyon, an advocate of the doctrine of "Pure Love", a spiritual father and mother. Inspired by them, he finally converted to a Gallican variety of Catholicism which was at the root of his call to a life of constant soul-searching. From his work four treatises emerge: An Essay upon Civil Government (1721), in which he sought to show that the best form of government is an absolute, hereditary monarchy, based on divine right. As a zealous Jacobite, he longed for the return of the Stuarts to the British throne. The Life of Fénelon (1727) deals mainly with the various stages leading up to his conversion by the prelate. The Travel of Cyrus (1727) is a didactic, apologetic and political novel which relates the education of a young accomplished prince endowed with wisdom and piety. His most considerable work is The Philosophical Principles of Natural and Revealed Religion (1749), commonly called the "Great Work", which was published posthumously. Here the freemason can be seen beneath the philosopher. His Discourse (1737) traces the origins of Freemasonry back to the crusades, and also sets out the obligations that every freemason must adhere to and which he is reminded of during his initiation. His success in radically changing this organization so deeply attached to its customs remains the lasting legacy of this complex, mystical and political figure who is Andrew Michael Ramsay.
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