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Le syncrétisme esthétique de Forces Nouvelles (1935-1942) : une voie pour la définition de l’identité culturelle française dans l’imaginaire de l’entre-deux-guerres / The Aesthetic Syncretism of Forces Nouvelles (1935-1942) : paving the way towards a definition of French cultural identity in the collective imagination of the interwar periodKampa, Artemise 04 July 2014 (has links)
Cette thèse analyse la position problématique et paradoxale du groupe Forces Nouvelles dans le large mouvement du retour à la figuration réaliste qui s’opère dans l’esthétique de l’entre-deux-guerres. Lancé en 1935 comme un groupe à la fois antimoderne et anticonformiste, Forces Nouvelles avance un nouveau langage pictural, un réalisme plus sensible investi dans l’expression de l’intériorité de l’être et éloigné de toute connotation sociale et idéologique, au-delà de toute trivialité ou de classicisme éteint. Pour beaucoup, ce réalisme d’esprit humaniste donnait au groupe un profil esthète et noble. Cette ambivalence entre réalisme et classicisme, entre activisme et esthétisme, est perpétuée dans la critique d’art même après la dissolution de l’ensemble en 1942. Cette identité ambiguë et obscure de Forces Nouvelles prend son sens une fois mise en relation avec les quêtes spirituelles et idéologiques de l’intelligentsia des années 1930. Révoltée contre l’idéologie matérialiste - dans sa forme libérale ou marxiste -, cette intelligentsia non-conformiste aspire à une nouvelle modernité plus spirituelle et morale ; explorant une voie alternative, ni à droite ni à gauche, elle vire souvent au conservatisme le plus anachronique et frôle la dérive fasciste. Forces Nouvelles, partageant une forme de pensée analogue à celle de l’élite contestataire – à la fois nihiliste et synthétique –, s’investit dans la recherche d’une esthétique originale, moderne et spirituelle, dans la recherche d’une nouvelle Renaissance ; s’inspirant d’une tradition picturale supposée authentique, le groupe élabore jusqu’au bout un style réaliste, grave et austère, effleurant l’archaïsme. En résonance avec la vision de cette génération non-conformiste, avec l’avènement d’un nouvel ordre moral, Forces Nouvelles propose un style réaliste au fondement existentiel comme horizon d’une nouvelle esthétique ultramoderne. / This dissertation analyses the problematic, paradoxical position of the group known as Forces Nouvelles within the large movement of a return to realistic figuration, which takes place in the context of interwar aesthetics. Forces Nouvelles, launched in 1935 as an anti-modern, anti-conformist group, proposes a new pictorial language, a more sensitive realism at the service of the expression of the interiority of human beings and remote from social and ideological associations, beyond trivial realism and jaded classicism. This humanistic realism would confer a noble aesthete's profile to the group. Such ambivalence between realism and classicism, between activism and aestheticism is carried over in art criticism even after the dissolution of the group in 1942. This ambiguous, obscure identity of Forces Nouvelles becomes meaningful in the light of the spiritual and ideological quest of the 1930s intelligentsia, which revolted against materialist ideology, whether liberal or Marxist, aspiring to a new, more spiritual and moral, modernity. In its exploration of a new alternative, which is neither right nor left-oriented, it veers towards the most anachronistic conservatism verging on fascism. Having intellectual affinities with the radical elite, this both nihilistic and eclectic group, strives to achieve original aesthetics - modern and spiritual - and a new Renaissance. Based on a supposed authentic pictorial tradition Forces Nouvelles adopts a realistic style, grave and sober, verging on archaism. Resonating with the vision of this non-conformist generation and the advent of a new moral order Forces Nouvelles puts forward a realistic style with an existential basis as the aesthetics of ultra-modernity.
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Nouveaux réalismes et imaginaires sociaux de la modernité dans le roman espagnol contemporain (2001-2011) / New realisms and social imaginaries of modernity in the contemporary Spanish novel (2001-2011)Rebreyend, Anne-Laure 08 December 2017 (has links)
Cette thèse porte sur le renouvellement du réalisme dans la production narrative espagnole des années 2000, à partir d’un corpus de quatre romans, et se demande : en quoi consiste l’esthétique réaliste actuelle, quelle est son épistémologie et quel lien entretient-elle avec d’autres discours de savoir ? Quel rôle jouent les récits réalistes dans la configuration des imaginaires sociaux, alors que sont remis en question l’héritage de la transition démocratique et le récit de la modernisation espagnole ? Sont d’abord examinées les conditions de possibilité historiques, socio-économiques et culturelles d’un renouveau du réalisme – cartographié dans le champ littéraire des vingt dernières années. Hypothèse centrale : le réalisme ressurgit du fait que les débats de mémoire historique depuis 2000 et la crise économique, sociale et politique depuis 2008 engagent une révision du mythe de la Transition et du projet de la modernité qui structurait les imaginaires sociaux espagnols depuis les années 1960. Trois parties proposent des études de poétiques réalistes, en diachronie et en synchronie, pour mettre en valeur l’évolution des modes de référentialité réalistes entre le début des années 2000 et le début des années 2010, avec la crise de 2008 et ses prémices pour point d’inflexion. La première partie porte sur deux romans (Antonio Muñoz Molina, Sefarad, 2001 et Ignacio Martínez de Pisón, Enterrar a los muertos, 2005) qui dialoguent avec la fabrication sociale de documents et l’historiographie pour réinterpréter la guerre de 1936, de la dictature et de la transition. Les deuxième et troisième parties (Rafael Chirbes, Crematorio, 2007, et Isaac Rosa, La mano invisible, 2011) analysent l’élaboration d’un récit collectif de l’Espagne développementaliste, à l’aube de la crise, par des romans qui dialoguent avec la théorie économique et la sociologie historique. Au carrefour du littéraire, des discours sociaux, de l’histoire et de la sociologie contemporaine de l’Espagne, cette thèse soutient que la réappropriation du réalisme dans les années 2000 participe à la remise en question d’une identité nationale démocratique et moderne, au resurgissement d’une réalité problématique et d’imaginaires sociaux paramodernes après l’écroulement du métarécit d’une transition modèle. Si les romans cherchent tous à prendre en charge le réel social selon ses représentations, ils se différencient par leur traitement de la question politique de ce que « réel » veut dire, par le choix du chemin selon lequel le décrire, et par l’évaluation de la nature des causes historiques et matérielles de la réalité qu’habitent les écrivains. / This thesis studies new forms of realism in Spanish prose in the 2000s, from a corpus of four novels. It contemplates what makes the contemporary reality aesthetic, what its epistemology is, and what links it bears to other forms of knowledge. What roles do realist narrations play in the configuration of social imaginaries, when the heritage of the democratic transition and the narration of Spanish modernisation are called into question? We first examine the conditions of historical, socio-economic and cultural possibilities of a renewal of realism, which is mapped throughout the literary field of the last twenty years. The central hypothesis is that realism springs back up from the fact that debates around historical memory in the 2000s, and since 2008, the economic, social and political crisis prompt the revision of the transition myth and the project of modernity which had been structuring Spain’s social imaginaries since the 1960s. Three parts offer different studies of realist poetics, diachronically and synchronically, to highlight the evolution of the modes of realist referentiality between the start of the 2000s and the beginning of the 2010s, the crisis of 2008 and its beginning as an inflexion point. The first part tackles two novels (Antonio Muñoz Molina, Sefarad, 2001 and Ignacio Martínez de Pisón, Enterrar a los muertos, 2005), which discuss the social fabrication of documents and historiography to reinterpret the 1936 war, the dictatorship and the transition. The second and third parts (Rafael Chirbes, Crematorio, 2007, and Isaac Rosa, La mano invisible, 2011) analyse the elaboration of a collective narrative of developmental Spain, at the dawn of the crisis, through novels which interact with the economic theory of liberalism and historic sociology. At the crossroads of literary studies, social discourse, history and the contemporary sociology of Spain, this thesis argues that the appropriation of realism in the 2000s questions a national identity that is democratic, modern, and takes part in the reappearance of a problematic reality after the meta narration of a model transition collapsed. If the novels all try to tackle the social reality according to its representations, they differ through what « reality » means to them, through the nature of its historic and material causes, and through the ways they describe it.
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