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Politique de la nuit : étude des pratiques anti-oppressives dans les milieux festifs montréalaisHébert, Ève-Laurence 01 1900 (has links)
À partir du milieu des années 2010 s’observe, dans les milieux festifs de la scène musicale montréalaise, l’émergence d’initiatives pour faire face aux oppressions multiples qui ont cours dans ses espaces. La lutte contre les violences sexuelles, les discriminations et les micro-agressions sexistes, racistes, homophobes, transphobes et capacitistes devient le cheval de bataille d’activistes impliqué·es dans la scène. Cette thèse s’attèle à expliquer l’apparition et étudier la mise en œuvre de nouvelles pratiques dites anti-oppressives dans la scène musicale montréalaise à partir de deux points de vue : celui de la scène alternative de musique électronique dansante, comportant les espaces clandestins de la scène rave et les petits festivals de niche, et celui de la scène commerciale incluant les grands festivals de renom montréalais. C’est à partir de la littérature sur la sociologie des mouvements sociaux, qui offre des approches analytiques nous informant sur l’émergence de l’action collective, que je propose une étude détaillée de l’activisme sur la scène musicale. Cette étude a été rendue possible grâce à une collecte de données qualitative par entrevues auprès d’une trentaine d’acteurs et d’actrices de la scène (artistes, promoteur·rices, directeurs d’entreprises, travailleur·euses communautaires et employé·es). Dans la scène alternative, l’émergence des initiatives repose sur une alliance entre son éthos discursivement construit, ses pratiques culturelles spécifiques et la politisation radicale de quelques initié·es activistes. Ces dernier·ères souhaitent mettre en pratique leurs idéaux d’espace plus sûr (safer space) à travers une implication formelle dans deux organisations, le Collectif d’intervention contre les oppressions (CICLOP) et l’Association pour la réduction des risques (ARéR). Ces militant·es développent des savoirs qu’iels diffusent sur la scène à l’aide de techniques pédagogiques qui sont étudiées dans la thèse. Dans la scène commerciale, l’émergence des pratiques s’explique par une structure d’opportunités politiques favorable, dynamisée par le mouvement #MoiAussi et ses corollaires, conjuguée à des efforts de diffusion par des passeurs individuels, institutionnels et politiques. / Since mid-2010, we can observe on the Montreal nightlife and music scene the emergence of initiatives trying to break multiple oppressions going on in its spaces. The struggle against sexual violence, sexist, racist, homophobic, transphobic and ableist discriminations and microaggressions has become the key issue of activists acting in those spaces. This thesis wishes to explain the emergence and implementation of new anti-oppressive practices on the Montreal music scene from two perspectives: one from the alternative electronic dance music scene, including niche festivals and rave scene’s underground spaces; the other from the mainstream scene, including big festivals. The literature concerning social movements sociology, offering analytical models that inform on the emergence of collective action, helped me propose a detailed study of activism on the music scene, being possible due to a qualitative data collection with about thirty scene actors (artists, promoters, business directors, community workers, and employees). The results indicate that, on the alternative scene, initiatives’ emergence is explained by the alliance between its discursively constructed ethos, its specific cultural practices and some insiders radical politization processes. Those insiders wish to put into practice their safer space ideals through their participation into two formal organizations: Collectif d’intervention contre les oppressions (CICLOP), and Association pour la réduction des risques (ARéR). These activists develop knowledge that they diffuse on the scene through diverse pedagogical technics. On the mainstream scene, practices’ emergence is explained by a favourable political opportunities’ structure, dynamized by the #MeToo movement and its corollaries, combined with the diffusion efforts carried by individual, institutional et political brokers whose roles are closely studied in the thesis.
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