Spelling suggestions: "subject:"préfiguration"" "subject:"préfigurations""
1 |
Organisations alternatives et empowerment : une approche féministe : Penser l'organizing depuis ses marges / Alternative organizations and empowerment : a feminist approach : Rethinking organizing from its marginsDorion, Léa 21 November 2018 (has links)
Cette thèse s’inscrit dans le champ de recherche sur les organisations alternatives, et met en lumière l’intérêt de mobiliser une approche féministe pour mieux comprendre ces organisations. Je propose d’étudier un processus central pour les organisations féministes : l’empowerment. L’objectif de ma thèse est tout à la fois de voir en quoi cela permet de comprendre l’organizing féministe et alternatif, et par là-même de penser l’organizing à partir de ses marges.Pour cela, j’ai conduit une ethnographie féministe au sein d’une association féministe, pendant deux ans. Le récit ethnographique que j’élabore décrit trois dimensions de l’empowerment tel qu’il se déploie dans l’association : la conscientisation, la mobilisation et la transformation sociale. Cela me permet de définir l’empowerment comme une praxis collective, dissonante et préfigurative, qui construit performativement l’organisation comme féministe. Je suggère de penser l’empowerment comme un processus d’organizing alternatif, ce qui permet d’incarner et de politiser une ontologie du devenir pour la théorie des organisations. / This thesis is part of a conversation on alternative organizations, and underlines the potential of a feminist approach to understand these organizations. I offer to study a core process of feminist organizations :empowerment. The objective is both to explore how this sheds a new light on feminist and alternative organizing, and to rethink organizing from its margins.To do so, I have conducted a two-years feminist ethnography within a feminist collective. The ethnographic tale describes three dimensions of empowerment as it is practiced within the collective: conscientization, mobilization and social transformation. It entails a definition of empowerment as a collective, dissonant andprefigurative praxis, which performativelyconstructs the organization as feminist. I suggest to think of empowerment as an alternative organizing process, which incarnatesand politicizes an ontology of becoming fororganizations.
|
2 |
La résistance à venir : exploration théorique autour du mouvement OccupyBissonnette-Lavoie, Olivier 08 1900 (has links)
Cette recherche, par une approche deleuzienne – mais aussi inspirée des écrits de Guattari, Foucault, Bergson et Massumi –, vise à approfondir le bagage théorique associé au concept de résistance. En abordant les notions de néolibéralisme, de démocratie et de société de contrôle, une conceptualisation particulière du pouvoir est développée : non pas un biopouvoir – ayant force sur la vie – mais un ontopouvoir – ayant force de vie. À travers l’étude micropolitique du mouvement de contestation Occupy (2011), les concepts d’affect, d’événement, de préfiguration, de devenir, de structure et de consensus sont travaillés, et des possibilités résistantes sont cartographiées et théorisées.
En somme, cette synthèse conceptuelle élabore une forme de résistance radicalement autre que celles préconisées par la démocratie (néo)libérale représentative ou la politique identitaire : une résistance intrinsèquement créative tournée vers ce qui n’existe pas encore. / This research takes a Deleuzian approach, also drawing on the work of Guattari, Foucault, Bergson, and Massumi. Its aim is to deepen the concept of resistance. The notions of neoliberalism, democracy and control society are addressed toward developing a renewed concept of power, not as biopower – the power over life – but rather as ontopower – the power of life. Through the micro-political study of the social movement Occupy (2011), the concepts of affect, structure, event, prefiguration, becoming, and consensus are explored, and potentials of resistance are mapped and theorized.
The conceptual synthesis arrived at conceptualizes a form of resistance radically different to those advocated by representative (neo)liberal democracy or identity politics: a intrinsically creative resistance turned toward what does not yet exist.
|
3 |
S'engager pour et dans un autre monde : ethnographie d'une initiative alternative luttant pour une transition sociale, politique et environnementaleAutin, Grégoire 02 1900 (has links)
Dans le cadre de ma thèse, je m’intéresse à Bioma, un collectif engagé dans des pratiques alternatives s’inscrivant dans une stratégie de « transition socio-écologique ». C’est là un collectif qui s’inscrit pleinement dans le mouvement environnemental mais qui en redéfinit en partie les revendications et les perspectives sans s’engager directement dans des actions contestataires. L’objectif de ma thèse est d’analyser précisément comment ces pratiques alternatives se construisent et s’articulent à d’autres actions collectives afin de comprendre de quelle(s) manière(s) l’alternatif participe à un type de changement social.
Le modèle porté par l’alternatif, est un modèle de transition – qui se démarque ainsi des perspectives réformatrices et révolutionnaires de changement social. Cependant, le thème de la transition reste largement débattu, notamment concernant son contenu, sa forme, ses objectifs et sa potentielle radicalité. En étudiant précisément les tensions, contraintes et ambivalences qui sont vécues par Bioma, je reconstruis à la fois ce que peuvent être des pratiques alternatives, dans leur matérialité empirique, mais aussi la manière dont elles s’inscrivent dans un modèle spécifique de changement social par transition.
L’alternatif est un type d’action qui, bien que s’inscrivant principalement dans un mouvement social – ici le mouvement environnemental –, soutient, participe et s’articule fortement à d’autres mouvements sociaux. En ce sens, il ne faut pas comprendre les stratégies et modèles de changements sociaux de manière exclusive : bien qu’inscrit avant tout dans une perspective de transition, l’alternatif participe ici en même temps à des stratégies plus contestataires d’un côté et à certaines stratégies institutionnelles de l’autre.
Dans l’ordre de l’alternatif lui-même, les membres de Bioma expérimentent et préfigurent des pratiques matérielles et relationnelles qui visent à transformer les subjectivités des individus. Ces pratiques internes se déploient et sont projetées dans les relations dans lesquelles le collectif s’engage et participent ainsi à une diversification des modes – possibles comme réels – d’existence et d’engagement. Ces pratiques alternatives prennent place et construisent des espaces particuliers qui participent à une lutte d’occupation de l’espace. Finalement, la transition que Bioma propose est de type « ontologique »~: il s’agit de construire un « monde », différent bien qu’imbriqué dans le monde dominant. L’ensemble de ma thèse montre la manière dont ce monde, imparfait et toujours incomplet, est construit, expérimenté et engendre en même temps nombre de tensions et d’ambivalences que les membres de Bioma vivent au quotidien.
Ma thèse s’appuie sur un terrain ethnographique de trois ans avec Bioma, un collectif engagé dans l’agriculture urbaine et la permaculture. Lors de ces trois années, je me suis engagé dans le collectif et j’ai participé à l’ensemble des activités et pratiques du groupe, j’ai effectué des entretiens, mené des conversations informelles et récolté et analysé l’ensemble des documents présents et produits par Bioma. C’est en tant que chercheur engagé que j’ai mené cette recherche. / In my thesis, I investigate Bioma, a self-managed collective involved in alternative practices that are part of a "socio-ecological transition" strategy within the environmental movement. Without engaging directly in contentious actions, Bioma contributes to a redefinition of the environmental movement's demands and perspectives. The aim of my thesis is to analyze precisely the ways alternative practices are constructed and articulated with other collective actions. This allows me to better understand how alternative initiatives can participate in a certain type of social change.
Alternative practices carry a model of social transformation by transition. Thus, it is different from other perspectives of social change such as revolutionary or reformist ones. Transition, as a model of social transformation, is a highly debated topic. Its content, form, objectives and potential radicality are all subjected to controversies. By studying the tensions, constraints and ambivalences that are experienced by Bioma's activists, I explore what real alternative practices may be, in their empirical materiality, but also the ways in which they are involved in a specific model of social change by transition.
In addition to being part of a main social movement, alternative practices usually support, participate and are articulated with other types of social movements. Hence, we shouldn't understand the strategies and models of social change in an exclusive manner. Alternative practices carry a perspective of transition while also participating in both contentious strategies and more institutional ones.
The members of Bioma are experimenting and prefiguring material and relational practices that aim at transforming individuals' subjectivity. These internal practices unfold and are projected in the relationships that Bioma create. Therefore, this group participates to the diversification of possible and actually existing modes of existence and commitment. Through these alternative practices, Bioma builds specific spaces that are part of a spatial struggle. The type of transition for which Bioma fights is "ontological" as it aims at creating a "world" different from the dominant world, even though it is interwoven within it. My thesis shows how this always imperfect and unfinished alternative world is built and experimented. Through this analysis, we see how this world generates a number of tensions and ambivalences that the activists of Bioma live daily.
My analysis draws from a three-year long ethnographic fieldwork during which I was immersed in projects of urban agriculture and permaculture. During this time, I became part of the group and I participated in every collective activities and practices. I also conducted interviews, had in-depth informal conversations and collected and analyzed the documents that were present in my fieldwork. For the whole of my fieldwork, my research posture was one of a militant ethnographer.
|
4 |
Politique de la nuit : étude des pratiques anti-oppressives dans les milieux festifs montréalaisHébert, Ève-Laurence 01 1900 (has links)
À partir du milieu des années 2010 s’observe, dans les milieux festifs de la scène musicale montréalaise, l’émergence d’initiatives pour faire face aux oppressions multiples qui ont cours dans ses espaces. La lutte contre les violences sexuelles, les discriminations et les micro-agressions sexistes, racistes, homophobes, transphobes et capacitistes devient le cheval de bataille d’activistes impliqué·es dans la scène. Cette thèse s’attèle à expliquer l’apparition et étudier la mise en œuvre de nouvelles pratiques dites anti-oppressives dans la scène musicale montréalaise à partir de deux points de vue : celui de la scène alternative de musique électronique dansante, comportant les espaces clandestins de la scène rave et les petits festivals de niche, et celui de la scène commerciale incluant les grands festivals de renom montréalais. C’est à partir de la littérature sur la sociologie des mouvements sociaux, qui offre des approches analytiques nous informant sur l’émergence de l’action collective, que je propose une étude détaillée de l’activisme sur la scène musicale. Cette étude a été rendue possible grâce à une collecte de données qualitative par entrevues auprès d’une trentaine d’acteurs et d’actrices de la scène (artistes, promoteur·rices, directeurs d’entreprises, travailleur·euses communautaires et employé·es). Dans la scène alternative, l’émergence des initiatives repose sur une alliance entre son éthos discursivement construit, ses pratiques culturelles spécifiques et la politisation radicale de quelques initié·es activistes. Ces dernier·ères souhaitent mettre en pratique leurs idéaux d’espace plus sûr (safer space) à travers une implication formelle dans deux organisations, le Collectif d’intervention contre les oppressions (CICLOP) et l’Association pour la réduction des risques (ARéR). Ces militant·es développent des savoirs qu’iels diffusent sur la scène à l’aide de techniques pédagogiques qui sont étudiées dans la thèse. Dans la scène commerciale, l’émergence des pratiques s’explique par une structure d’opportunités politiques favorable, dynamisée par le mouvement #MoiAussi et ses corollaires, conjuguée à des efforts de diffusion par des passeurs individuels, institutionnels et politiques. / Since mid-2010, we can observe on the Montreal nightlife and music scene the emergence of initiatives trying to break multiple oppressions going on in its spaces. The struggle against sexual violence, sexist, racist, homophobic, transphobic and ableist discriminations and microaggressions has become the key issue of activists acting in those spaces. This thesis wishes to explain the emergence and implementation of new anti-oppressive practices on the Montreal music scene from two perspectives: one from the alternative electronic dance music scene, including niche festivals and rave scene’s underground spaces; the other from the mainstream scene, including big festivals. The literature concerning social movements sociology, offering analytical models that inform on the emergence of collective action, helped me propose a detailed study of activism on the music scene, being possible due to a qualitative data collection with about thirty scene actors (artists, promoters, business directors, community workers, and employees). The results indicate that, on the alternative scene, initiatives’ emergence is explained by the alliance between its discursively constructed ethos, its specific cultural practices and some insiders radical politization processes. Those insiders wish to put into practice their safer space ideals through their participation into two formal organizations: Collectif d’intervention contre les oppressions (CICLOP), and Association pour la réduction des risques (ARéR). These activists develop knowledge that they diffuse on the scene through diverse pedagogical technics. On the mainstream scene, practices’ emergence is explained by a favourable political opportunities’ structure, dynamized by the #MeToo movement and its corollaries, combined with the diffusion efforts carried by individual, institutional et political brokers whose roles are closely studied in the thesis.
|
Page generated in 0.0958 seconds