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Colonisation épistémique : industrialisation, savoirs écologiques traditionnels innus et caribouGirard English, Maïté 08 November 2019 (has links)
Cette recherche a pour but de se questionner sur l'impact de la diminution du caribou sur les savoirs écologiques traditionnels chez les communautés innues de la péninsule Québec-Labrador. Il est à noter que, depuis des milliers d'années, la chasse au caribou structure la réalité de ce peuple de chasseurs et façonne leur conception du monde et les savoirs qui en découlent. L'hypothèse soutenue est que la destruction de l'habitat du caribou est une forme de colonisation épistémique. Suivant la théorie de l'accumulation primitive, j'expose les outils juridiques qui ont permis aux États et aux capitalistes de s'approprier légalement les terres innues pour y exploiter les ressources. L'intention ici est de soulever la fonction duale dont est investie la terre, soit, d'un côté, comprise comme assise de la domination coloniale, donc vitale à la formation de l'État canadien et au développement colonial-capitaliste, et, d'un autre côté, permettant la subsistance matérielle et spirituelle des sociétés innues, tel qu'au moyen de la chasse au caribou. Le territoire en tant que médium des savoirs sera alors remplacé par une nouvelle conception du territoire synonyme d'accumulation de capital et d'exploitation des écosystèmes. On comprendra alors que la conquête coloniale passe d'abord et continue de se nourrir par un assujettissement ontologique et que l'imposition de cette réalité ontologique empêche les savoirs écologiques traditionnels de subsister dans un contexte qui nourrit leur existence et leur réalité.
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Gestion adaptative des zones humides : une approche de réduction de la vulnérabilité des populations riveraines face aux effets des changements climatiques : exemple du lac Wégnia dans la région de Koulikoro, au MaliMagassa, Modibo 10 February 2024 (has links)
Dans un contexte d'incertitude écologique en lien avec la variabilité et les changements climatiques, comment assurer la durabilité des ressources de la zone humide du lac Wégnia dans la région de Koulikoro au Mali, tout en permettant aux communautés riveraines d'en tirer profit ? Telle est la question centrale autour de laquelle s'articule la présente thèse. Pour l'aborder, l'approche de la « gestion adaptative », s'appuyant sur la participation effective des acteurs locaux et la prise en compte de leur savoir écologique traditionnel dans le processus de gestion de ce lac, a été privilégiée. L'approche repose également sur une méthodologie utilisant divers outils complémentaires pour collecter, traiter, et analyser les données. Les enquêtes de terrain et l'analyse des images satellites ont montré la vulnérabilité des ressources naturelles de la zone d'études (en particulier le lac Wégnia) face aux effets des changements climatiques et des activités humaines. Or, les communautés locales concernées tirent directement leur subsistance de ces ressources naturelles. De ce fait, la vulnérabilité des ressources naturelles entraine conséquemment celle des moyens de subsistance de ces communautés. Afin de réduire la vulnérabilité des dites communautés, certaines actions ont été entreprises: l'analyse de la situation du bassin du lac Wégnia ; l'identification des principales menaces et des stratégies locales d'adaptation ; l'élaboration d'un plan d'action amélioré et d'un plan de surveillance ainsi que leur mise en œuvre. Le plan d'action renfermait des activités comme le reboisement autour des lacs Wégnia et Kononi, la construction des cordons pierreux perpendiculairement aux ravins qui débouchent sur le lac Wégnia, la pisciculture en étang, et la mise en place d'un comité de suivi pour la surveillance des réalisations. Enfin, les activités mises en œuvre ont été évaluées après une période d'observation (dont la durée varie en fonction de l'activité) pour tirer des enseignements sur la base des résultats obtenus. De ces enseignements, des recommandations ont été formulées dans la perspective de la conception d'un potentiel futur plan d'action. / In a context of ecological uncertainty linked to climate variability and change, how can the sustainability of the resources of the wetland of Lake Wégnia in the Koulikoro region in Mali be ensured, while allowing neighboring communities to benefit from them? This is the central question around which this thesis revolves. To approach it, the "adaptive management" approach, relying on the effective participation of local actors and the taking into account of their traditional ecological knowledge in the management process of this lake, was favored. The approach is also based on a methodology using various complementary tools to collect, process, and analyze data. Field surveys and analysis of satellite images have shown the vulnerability of natural resources in the study area (particularly Lake Wégnia) to the combined effects of climate change and human activities. However, local communities derive their livelihood directly from these natural resources. As a result, the vulnerability of natural resources consequently leads to the vulnerability of the livelihoods of these communities. In order to reduce the vulnerability of the communities concerned, certain actions were undertaken: the analysis of the situation of the Lake Wégnia basin; identification of the main threats and local adaptation strategies; the development of an improved action plan and a monitoring plan and their implementation. The action plan included activities such as reforestation around lakes Wégnia and Kononi, the construction of stone bunds perpendicular to the ravines that lead to these lakes, fish farming in ponds, and the establishment of a monitoring committee for the monitoring of achievements. Finally, the activities implemented were evaluated after an observation period (the duration of which varied depending on the activity) to draw lessons on the basis of the results obtained. From these lessons, recommendations were made with a view to designing a potential future action plan.
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Pelipaukau Shipi : géographie des effets cumulatifs du développement industriel selon les savoirs et territorialités des PekuakamiulnuatshCardin, Paul-Antoine 13 December 2023 (has links)
Cette recherche a pour objectif une meilleure compréhension des effets cumulatifs du développement industriel (mines, hydroélectricité, foresterie, villégiature, chemins) sur la pratique des activités culturelles des Pekuakamiulnuatsh, soit Ilnu aihtun. Nitassinan, soit le territoire ancestral, et plus précisément le bassin versant de la Pelipaukau shipi, aussi connu sous le nom de rivière Péribonka, ont été et sont encore aujourd'hui le théâtre d'une industrialisation ayant altéré la territorialité des Pekuakamiulnuatsh. Cela s'explique notamment par l'activation constante d'un cycle de déterritorialisation et reterritorialisation (Raffestin, 2012) suivant la dépossession de leur territoire par l'ajout et l'interaction d'emprises industrielles sur une longue période historique. Les composantes et mécanismes géohistoriques et géoculturels des effets cumulatifs d'un tel accaparement foncier de Nitassinan (Desbiens et Hirt, 2014) sont mises en perspective avant de classifier et de localiser leurs emprises contemporaines. Les savoirs expérientiels (Berkes, 2012) des Pekuakamiulnuatsh ont ensuite été mobilisés afin de déterminer un ensemble de principes directeurs permettant d'établir des paramètres ilnus dans l'analyse des effets cumulatifs sur Ilnu aihtun. Ces principes se veulent culturellement appropriés et adaptés en cela qu'ils considèrent les spécificités de la territorialité ilnue dans la description d'effets cumulatifs décrits et interprétés selon une vision ilnue du monde. De plus, les savoirs des Pekuakamiulnuatsh, contextualisés dans leur cadre géohistorique, ont permis l'élaboration d'indicateurs géoculturels quant à l'intensité des effets cumulatifs sur les pratiques culturelles. Ceux-ci prennent la forme de combinaisons d'industries menant en une modification des pratiques culturelles selon les secteurs et selon le niveau pondéré du potentiel de leurs effets cumulatifs. Menés dans le cadre du partenariat Tshishipiminu (2012-2019), ces travaux s'inscrivent dans les expertises autochtones en place via une interface de recherche partenariale (Grimwood et al., 2012) permettant de repositionner le chercheur universitaire dans un cadre basé sur l'autonomie des communautés. / The objective of this research is to analyze the cumulative effects of industrial development (mining, hydroelectricity, forestry, roads, tourism and leisure infrastructures) on the practice of cultural activities by the Pekuakamiulnuatsh, or Ilnu aihtun. Nitassinan, their ancestral territory, and more precisely the watershed of Pelipaukau Shipi, also known as Péribonka River, have been and still are the scene of an industrialization that has altered the territoriality of the Pekuakamiulnuatsh. This can be explained by the constant activation of a cycle of deterritorialization and reterritorialization (Raffestin, 2012) following the dispossession of their territory through addition and interaction of various forms of land appropriation by industries over a long historical period. The geohistorical and geocultural components and mechanisms of the cumulative effects of this land grabbing (Desbiens and Hirt, 2014) are put into perspective before classifying and locating their contemporary rights-of-way. The experiential knowledge (Berkes, 2012) of the Pekuakamiulnuatsh was then mobilized to determine a set of guiding principles to establish Ilnu parameters in the analysis of cumulative effects on Ilnu aihtun. These principles are intended to be culturally appropriate and adapted in that they consider the specificities of Ilnu territoriality in the description of cumulative effects described and interpreted according to an Ilnu worldview. Moreover, the knowledge of the Pekuakamiulnuatsh, contextualized in their geohistorical framework, has allowed the development of geocultural indicators of the intensity of cumulative effects on cultural practices. These take the form of combinations of industries leading to a modification of cultural practices according to the sectors and according to the weighted level of potential cumulative effects. As part of the Tshishipiminu partnership (2012-2019), this work includes the indigenous expertise in place through a partnership research interface (Grimwood et al. 2012) that allows the academic researcher to be repositioned in a framework based on community autonomy.
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Cabanes et campements du fjord de Salluit : une lecture des savoir-faire locaux et des pratiques d'autoconstruction dans la toundraDemeule, Pierre-Olivier 10 February 2024 (has links)
Longtemps considérées informelles depuis une perspective occidentale, les cabanes du Nunavik marquent l'évolution d'un mode de vie hérité de la tradition inuit et révèlent un savoir-faire au riche potentiel face aux défis contemporains liés à l'habiter nordique des communautés. Composées d'objets et de matériaux pour la plupart recyclés, détournés ou acquis aléatoirement, ces cabanes se déploient au coeur de la toundra en une multitude d'approches tout aussi ingénieuses et admirables qu'est la résilience de leurs bâtisseurs. En avançant qu'une connaissance plus juste et partagée des cabanes puisse valoriser les savoir-faire locaux et contribuer à la recherche de solutions culturellement appropriées dans la consolidation des milieux bâtis, deux questions primordiales s'imposent à l'égard de l'architecture : qu'est-ce qui définit les campements et les cabanes toundriques et quels enseignements portent-ils à la notion d'habiter le Nord ? La rencontre avec des autoconstructeurs(ses) locaux, puis l'observation in situ de cabanes le long du fjord de Salluit (Nunavik) en août 2018 suggèrent une réponse tangible abordant à la fois les processus conceptuels et constructifs ayant cours sur le territoire. De pair avec une recherche documentaire sur l'origine et le contexte contemporain des constructions toundriques vernaculaires, le présent mémoire propose la lecture d'une centaine de cabanes observées dans le fjord de Salluit par l'exercice de la « déconstruction graphique ». En étudiant chacun des éléments qui les composent couche après couche, ce procédé ouvre les perspectives d'une compréhension détaillée des modes de fabrication, d'occupation et de transformation du bâti. Ultimement, l'étude propose une catégorisation des divers modèles de cabanes identifiées dans le fjord. Par leurs caractéristiques respectives, ces modèles traduisent immanquablement les variantes d'une relation au territoire toujours centrale dans la culture des Nunavimmiut et dont il est plus que nécessaire d'adresser une réponse au sein de l'architecture et de l'aménagement des milieux nordiques. / Considered informal for long from a Western perspective, the cabins of Nunavik mark the evolution of a way of life inherited from the Inuit tradition and reveal a know-how with a rich potential in the face of contemporary challenges related to the northern habitability of the communities. Composed of objects and materials that are mostly recycled, diverted or acquired randomly, these cabins are deployed in the heart of the tundra in a wide variety of approaches that are as ingenious and admirable as the resilience of their builders. By suggesting that a more accurate and shared knowledge of the cabins could enhance local know-how and contribute to the search for culturally appropriate solutions in the consolidation of built environments, two fundamental questions arise with regard to architecture: what defines the tundra camps and cabins and what lessons do they teach about the ways of living in the North? The encounter with local self-builders and the in situ observations of cabins along the Salluit Fjord (Nunavik) in August 2018 suggests a tangible response addressing both the conceptual and constructive processes taking place on the land. Along with documentary research on the origin and contemporary context of vernacular tundra constructions, this thesis offers a reading of approximately one hundred cabins observed in the Salluit Fjord through the exercise of « graphic deconstruction ». By studying each element of which they are composed layer by layer, this process opens up the perspectives of a detailed understanding of the fabrication, the occupation and the transformation of the built environment. Ultimately, the thesis proposes a categorization of the various cabin models identified in the fjord. Through their respective characteristics, these models inevitably translate the variations of a relationship to the land that is still key in the culture of Nunavimmiut and for which it is more than necessary to address a response within the architecture and planning of northern environments.
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L'intégration des savoirs des agriculteurs dans le processus de communication des haies antiérosives au BurundiLaroche, Geneviève 17 April 2018 (has links)
Il est aujourd’hui reconnu que les savoirs des agriculteurs doivent être intégrés dans les activités de communication des projets agroforestiers se déroulant dans les pays en voie de développement. L’étude réalisée à Ngozi au Burundi s’est intéressée à l’influence de quatre éléments du système de communication entre agriculteurs et agents communicateurs sur l’intégration des savoirs paysans lors d’un projet agroforestier. L’analyse des entrevues semi-dirigées a révélé que les savoirs des agriculteurs ne furent intégrés que s’ils s’avéraient cohérents avec les objectifs du projet, en amélioraient l’efficacité et étaient valorisés par tous les participants, sans quoi ils étaient ignorés ou rejetés par les agents. L’approche de communication linéaire et la grande valorisation des savoirs des agents eurent plus d’influence sur l’intégration des savoirs paysans que la compatibilité des savoirs et la qualité des relations interpersonnelles. Les deux premiers éléments devraient donc être ciblés pour maximiser l’intégration des savoirs et augmenter la durabilité des projets agroforestiers. / It is well recognized today that farmers’ knowledge must be used in rural development projects to enhance their efficiency, especially in developing countries. The study conducted in Ngozi, Burundi, looked at the influence of four elements of the farmers communication agents system on farmers’ knowledge integration in extension activities of an agroforestry practice. The semi-directed interviews analysis shows that farmers’ knowledge was integrated only when it was consistent with the project’s objectives, enhancing its efficiency and was valued by both farmers and agents. Otherwise, farmer’s knowledge was ignored or rejected by the communication agents. The top-down approach used to conduct the project, as well as the greater perceived value of agents’ knowledge than farmers’ one had a bigger influence on farmers’ knowledge integration than knowledge compatibility and interpersonal relationships. Those two first factors should therefore be considered in order to facilitate farmers’ knowledge integration and make agroforestry projects more suitable and sustainable.
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Les savoirs écologiques des chasseurs de gibier d'eau girondins : étude de leur validité pour une gestion de l'avifaune des zones humides / The waterfowl hunters of Gironde and their ecological knowledge : a study of their validity to the waterbirds managementFarau, Sébastien 29 February 2016 (has links)
La gestion de la faune sauvage hors des ENP pose en premier lieu la question de la connaissance des milieux qu'elle fréquente et de l'évolution de leur capacité d’accueil. Aboutir à une description détaillée de la répartition qualitative et quantitative des espèces, avec comme seuls collecteurs de données des professionnels formés à ces fins, peut sembler utopique. L’immensité des espaces de la campagne banale combinée à la mobilité des espèces supposent une présence régulière et un relevé assez fréquent d'indices de présence lorsque des suivis sont nécessaires. Si certains chercheurs et gestionnaires n’hésitent désormais plus à utiliser l’écologie participative comme un moyen de collecte de ces données, cette méthode souffre parfois d’un manque de bénévoles, donc d'un défaut d’informations sur certaines parties des maillages qu'il faudrait renseigner. Dans ce contexte, envisager de solliciter ceux qui façonnent ces milieux naturels, donc qui séjournent longuement et utilisent cette nature, semble une alternative plausible pour acquérir des informations et des savoirs nécessaires à la gestion de la faune sauvage. Or, la qualité de ceux-ci est à interroger pour en mesurer la richesse et la fiabilité, et donc les possibilités ou non de les mobiliser dans des processus de suivis ou de gestion. Afin de conduire cette recherche, un objet et un terrain d’étude appropriés étaient nécessaires. Le choix s’est porté sur les savoirs locaux des chasseurs de gibier d’eau des zones humides girondines. La pratique de la chasse de la nuit a été plus particulièrement ciblée, ces adeptes disposant de carnets sur lesquels ils enregistrent parfois depuis longtemps des observations de l’avifaune, et l’activité en elle-même imposant de se tenir dans un poste fixe. Au-delà de leurs observations, des savoirs locaux potentiellement importants ont donc pu être accumulées. Dans les deux cas, l’accès à ces items est complexe et impose de créer une relation de confiance, que nous avons acquise grâce à l’échange d’informations. Il a ainsi été possible de poursuivre notre recherche en nous intéressant à l’aspect « observations » grâce aux carnets, puis à l’aspect « savoirs » en menant des entretiens en situation avec ces locaux. Notre travail interroge d’abord à la nature des informations nécessaires à la gestion de différentes espèces de la faune sauvage, et à la variabilité des moyens qui sont utilisés pour les collecter. La mobilisation de savoirs appartenant parfois à des ruraux amène ensuite à s’interroger sur leur pertinence scientifique. Il apparaît que ces derniers peuvent s’avérer être des contributions probantes qui concourent à une meilleure gestion de la faune sauvage. Ainsi, on montre ensuite en quoi différentes pratiques cynégétiques mobilisent des savoirs qui semblent pouvoir contribuer à la gestion de la faune sauvage. Les caractéristiques de la chasse de nuit au gibier d’eau la rendent plus propice à la collecte d’observations et de savoirs originaux, dont certains pourraient contribuer à la gestion de l’avifaune migratrice. Les zones humides girondines apparaissent alors comme un terrain d’étude approprié. Puis, on regarde de manière détaillée en quoi consiste la pratique de la chasse au gibier, et on montre que ces pratiquants sont susceptibles de collecter des informations originales sur l’avifaune et les milieux humides. La fiabilité des informations collectées et donc la qualité des observateurs pouvant être hétérogènes suivant les affinités de ces pratiquants, les meilleurs d’entre eux doivent être identifiés. On s’attache alors à déceler, en utilisant leurs carnets, les chasseurs qui, parmi la masse de ces individus, s’avèrent être des observateurs fiables. Au-delà, les informations qu’ils ont accumulées sont susceptibles de s’être combinées en savoirs. A travers une série d’entretiens puis d’évaluations, c’est la nature et la richesse de leurs savoirs qu’on interroge, pour identifier les plus experts et compétents d’entre eux. / The wildlife management outside the protected natural area asks the question of knowledge of the environments it attends and the evolution of their capacity. Achieve to a detailed description of the qualitative and quantitative distribution of species, with the only professionals as data collectors trained for these purposes, seems Utopian. The immensity of spaces of trivial campaign combined with the mobility of species involved a regular presence and a fairly common statement for presence indices when monitoring is necessary. While some researchers and managers are now more reluctant to use the participatory ecology as a way of collecting these data, this method can sometimes suffer from a lack of volunteers. A lack of information can exist on some parts that it would inquire. In this context, consider seeking those who shape these natural environments, staying long and using this nature seems a plausible alternative to acquire information and knowledge necessary to wildlife management. But the quality of these collectors is to ask to measure wealth and reliability, and thus the opportunities or not to engage in follow-ups or management process. To conduct this research, an object and a field of appropriate study were required. The choice fell on local knowledge of waterfowl hunters of the Gironde wetlands. The practice of hunting at night was particularly targeted, these enthusiasts have books on which they sometimes long record observations of birds, and the activity itself imposing to stand in a fixed position. Beyond their observations, potentially significant local knowledge could therefore be accumulated. In both cases, access to these items is complex and requires to create a relationship of trust that we have gained through the exchange of information. It was thus possible to continue our research by focusing on the aspect of "observations" through books, and then to the aspect of "knowledge" by conducting interviews with these locals hunters. Our work first examines the nature of the information necessary for the management of different species of wildlife and variability wherewithal that are used to collect. The mobilization of knowledge sometimes belonging to rural then raises questions about their scientific relevance. It appears that these may contribute to better management of wildlife. Thus, we show how various hunting practices mobilize knowledge that appear to contribute to the management of wildlife. The characteristics of the night hunting waterfowl make it more conducive to the collection of observations and original knowledge, some of which could contribute to the management of migratory birds. Wetlands Gironde appear as an appropriate field study. Then, we look in details what constitutes the practice of hunting game, and show that these practitioners are likely to collect original information on birds and wetlands. The reliability of information collected and therefore the quality of the observers may be heterogeneous according to the affinities of these practitioners, the best of them should be identified. The last part then attaches to detect, using their notebooks, hunters who among the mass of these individuals turn out to be reliable observers. In addition, the information they are likely to have accumulated combined knowledge. Through a series of interviews and evaluations, it is the nature and the richness of their knowledge that asks to identify the most expert and competent of them.
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Entendez-vous Nutshimit parler? : les poétesses innues et la résonance de l'ontologie territorialeNadeau, Marie-Claire 18 July 2024 (has links)
Le lien qu'entretient la communauté innue au territoire, d'où provient le mode d'être-au-monde, persiste malgré les nombreux changements survenus dans le mode de vie des Innus. Dans un contexte où le territoire n'est pas pratiqué de la même manière par les jeunes générations d'Innu.es, en raison notamment de la coupure engendrée par le colonialisme, les pratiques de transmission se transforment et adoptent une variété de supports pédagogiques. De nouveaux supports, dont la littérature écrite, se créent et s'adaptent afin de transmettre l'ontologie territoriale innue dans le nouveau contexte de vie. La question posée par ce mémoire est la suivante : est-ce que la résonance de Nutshimit, l'ontologie territoriale innue, peut se lire dans la poésie innue contemporaine, en l'occurrence la poésie de Joséphine Bacon, Rita Mestokosho, Marie-Andrée Gill et Natasha Kanapé Fontaine ? À cette question, je propose de répondre par l'affirmative, en montrant que Nutshimit, tel que vécu par les expériences au territoire de quatre femmes innues, s'articule dans et par le verbe poétique. Nutshimit vit et survit à travers les poèmes, qui se posent comme nouveaux médiums de transmission de l'ontologie territoriale innue. Je brosserai d'abord un portrait du genre de vie innu d'avant la coupure colonialiste, qui a mené Nutshimit à se transmettre via de nouveaux supports, afin d'ensuite faire une lecture de la transmission de l'ontologie territoriale innue au prisme du concept de souveraineté littéraire (Sioui-Durand 2003). En considérant que les poétesses sont telles les joueuses de tambour, je chercherai à montrer comment s'incarne la résonance de Nutshimit telle qu'elle s'exprime à travers leurs œuvres, sous trois caractéristiques qui s'entremêlent : marcher, portager, pagayer. La poésie assume ainsi un rôle de transmission et, comme le battement du tambour, elle permet d'entrer en dialogue avec un monde intangible.
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Initiative huronne-wendat de création d'une aire protégée : mobilisation des savoirs et affirmation territorialeCyr, François-Xavier 24 April 2018 (has links)
Ce mémoire traite du projet de création de l’aire protégée Ya’nienhonhndeh de la Nation huronne-wendat. À travers l’exploration de la production, de la circulation et de l’utilisation des savoirs relatifs à ce projet, nous cherchons à éclairer les dynamiques constitutives des relations entre la Nation huronne-wendat et l’État québécois dans le cadre de la gestion du territoire traditionnel huron-wendat, le Nionwentsïo. Ce mémoire vise d’abord à mettre en lumière les aspirations de la Nation huronne-wendat concernant l’avenir de son territoire ancestral ainsi qu’à documenter les types de savoirs produits pour les faire valoir. Ensuite, à partir de la cartographie du cheminement de ces savoirs, sont exposés les obstacles structurels qui entravent la réalisation de ces aspirations lorsqu’elles doivent passer par la bureaucratie québécoise. Puis, en s’appuyant sur quelques-unes des diverses utilisations qui furent faites de ces savoirs, la réflexion est élargie pour porter sur les rapports de pouvoir établis entre la Nation huronne-wendat et l’État québécois dans le cadre de questions territoriales. Mots clés : aire protégée, Hurons-Wendat, projet autochtone, aspirations autochtones, bureaucratie, institutions, rapports de pouvoir, État québécois / This study analyzes the Ya’nienhonhndeh protected area project of the Huron-Wendat First Nation. Through the exploration of the production, the circulation and the application of the knowledges associated with this project, I seek to shed light on the constituting dynamics of the relations between the Huron-Wendat and the Quebec state regarding the former’s traditional territory, the Nionwentsïo. This study first aims to expose the Huron-Wendat’s aspirations regarding the future of their traditional territory while documenting the knowledges produced to assert these aspirations. Then, from a cartography built on the circulation of these knowledges, I elucidate the bureaucratic and institutional obstacles blocking the realization of the Huron-Wendat’s aspirations. Finally, based on the observation of the applications made of these knowledges, I broaden my reflection on the power relations existing between the Huron-Wendat First Nation and the Quebec state regarding the Nionwentsïo. Key words : protected area, Huron-Wendat, project, aspirations, First nations, bureaucracy, institutions, power relations, Quebec state
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Protocole de Nagoya et protection juridique des savoirs traditionnels associés aux ressources génétiques : la fabrique d'un droit international de la reconnaissanceYentcharé, Pag-yendu M. 24 September 2021 (has links)
Cette thèse traite de la protection juridique des savoirs traditionnels. Cette question est devenue un problème public à la faveur de la dénonciation, par plusieurs acteurs de la société civile, d'actes de biopiraterie. La biopiraterie désigne l'appropriation illicite des savoirs traditionnels des peuples autochtones ou des communautés locales (PACL) par des utilisateurs qui s'en servent pour fabriquer de nouveaux produits (alimentaires, cosmétiques ou pharmaceutiques) protégés par des droits de propriété intellectuelle – surtout des brevets –, sans toutefois reconnaitre l'apport des PACL dans la création de l'innovation protégée. Face à ce problème, le droit international propose deux réponses. D'une part, l'article 5(5) du Protocole de Nagoya, entré en vigueur le 12 octobre 2014, pose le principe du partage juste et équitable, avec les communautés autochtones ou locales, des avantages monétaires et non monétaires, résultant de l'utilisation de leurs savoirs traditionnels sur les vertus des plantes ou animaux. Ce principe est toutefois conditionné par les conditions et limites que peut fixer le droit national de l'État fournisseur. D'autre part, l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) élabore depuis 18 ans des projets de lois spécifiques dites sui generis, pour protéger les savoirs traditionnels, invoquant l'inadéquation du brevet pour ce faire puisque les savoirs traditionnels ne rempliraient pas les conditions de nouveauté, d'inventivité et d'application industrielle requis par les droits nationaux de brevet. Ces deux solutions, considérées comme complémentaires, ne semblent toutefois pas parvenir à répondre efficacement au problème de la protection des savoirs traditionnels. Cette thèse cherche donc une solution juridique qui soit plus adaptée aux réalités vécues par les PACL. À partir de l'approche de la construction sociale du droit et des concepts de reconnaissance, d'équité et de justice environnementale, cette thèse veut comprendre comment se sont structuré les deux approches majoritaires concernant la protection des savoirs traditionnels associés aux ressources génétiques en droit international. Cette réflexion ouvre à la possibilité de remise en cause de la non-brevetabilité des savoirs traditionnels, grâce à une étude de trois cas de biopiraterie (les affaires du Hoodia gordonii, du Guiera senegalensis et de la Quassia amara). Elle suggère également, à l'occasion de la mise en œuvre du Protocole de Nagoya, une approche renouvelée et pragmatique du brevet comme outil de protection des savoirs traditionnels. / This thesis aims at contributing to the legal protection of traditional knowledge (TK). This topic has received an increasing international attention, thanks to the denunciation of misappropriation of the traditional knowledge (TK) of indigenous peoples or local communities (IPLCs) by the civil society. Such a misappropriation, also refers to as “biopiracy”, happens when users rely on the TK of IPLCs to make new food products, cosmetics or pharmaceuticals, obtain intellectual property rights – especially patents – on these products, without recognizing their contribution in the making of protected innovation. In response to this problem, international law proposes two answers. On one hand, Article 5(5) of the Nagoya Protocol, which entered into force on 12 October 2014, establishes the principle of fair and equitable sharing of the monetary and non-monetary benefits arising out of the use of the TK of IPLCs on the virtues of plants or animals. However, this principle is conditioned by the conditions and limits that may be set by the national law of the supplier State. On the other hand, the World Intellectual Property Organization (WIPO) has been developing for the past 18 years specific sui generis legislation to protect TK in response to allegations of the inadequacy of patents to do so. In fact, TK is considered not to fulfill the conditions of novelty, inventiveness and industrial application required by national patent laws. These two solutions, considered complementary, do not seem to suit with an effective protection of TK. This thesis therefore seeks a legal solution that is more adapted to the realities experienced by the IPLCs. Building on a theoretical framework articulating the concepts of social construction, recognition and equity and environmental justice, this thesis aims at understanding of how the two major approaches concerning the protection of genetic resources in international law have been structured. This reflection opens the possibility to challenge the argument of non-patentability of TK based on the analysis of three biopiracy cases (the Hoodia gordonii, the Guiera Senegalensis and the Quassia amara cases). It also suggests, in the post-Nagoya era, a renewed and pragmatic approach to patent as an effective tool for the protection of traditional knowledge.
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Les feux de forêt comme processus sociaux plus-qu'humains. Une analyse des rapports dynamiques et enchevêtrés entre Atikamekw Nehirowisiwok, pompiers forestiers, feux et forêts au sein du NitaskinanGonzalez, Noémie 13 December 2023 (has links)
Les feux de forêt sont plus en plus fréquents et intenses ces dernières années, notamment en raison des changements climatiques. De nombreuses communautés autochtones se trouvent en milieu forestier et donc exposées à cet aléa. Dans ce contexte, il est pertinent de se pencher sur les dynamiques des rapports sociaux entre organismes de gestion des feux de forêts, communautés autochtones, forêts et feux. C'est ce que fait cette thèse à travers l'étude spécifique du paysage plus-qu'humain qui s'est constitué autour de trois feux de forêt qui ont menacé la communauté atikamekw de Wemotaci en 1977, 1997 et 2010. Au niveau théorique, cette recherche se place au croisement entre l'anthropologie des catastrophes (Oliver-Smith et Hoffman 2020) et les études autochtones, tout en se positionnant au sein de l'écologie politique (Akrich, Callon et Latour 2006; Tsing 2017; Berkes, Colding et Folke 2003a). La méthodologie déployée mobilise des approches relationnelles inspirées des méthodologies autochtones (Smith 2012; Kovach 2009; Wilson 2008; Absolon Minogiizhigokwe 2011) et les apports des féminismes autochtones (Green 2017a) afin de produire une recherche aux visées anticoloniales et anti-oppressives. L'analyse de ces trois situations de feux de forêt met en lumière une tension. D'une part, elle met en évidence des procédures et politiques officielles de gestion des feux de forêt et des urgences qui considèrent les Autochtones comme devant être pris en charge et les excluent souvent des processus décisionnels. D'autre part, elle documente comment les membres de la communauté atikamekw ont été actifs lors des situations de feu en protégeant leur village et en s'occupant de leurs évacué·e·s. L'analyse des rapports de pouvoir et des mécanismes d'exclusion ont montré que plusieurs dynamiques nourrissent ce processus d'exclusion : une approche biopolitique de la gestion des feux de forêt, une domination du savoir-expert et d'une épistémologie eurocentrée, une essentialisation de certaines différences entre Autochtones et non-autochtones cristallisée autour de la temporalité et de la relation au territoire, et enfin la présence d'une masculinité hégémonique dans le domaine de la lutte contre les feux de forêt. Pourtant cette recherche montre aussi que les Atikamekw Nehirowisiwok sont porteurs et porteuses d'une expertise propre en ce qui concerne la gestion des feux de forêt et des urgences, en lien avec la responsabilité de prendre soin du territoire et de la communauté. Cette analyse montre aussi comment le colonialisme patriarcal est présent lors des événements de feux de forêt connectant l'expérience des hommes et femmes atikamekw aux dynamiques genrées du domaine de la gestion des feux et au contexte colonial plus global qui lie communautés autochtones et institutions non-autochtones. Cette recherche permet également d'ouvrir une discussion sur les futurismes atikamekw et notamment les possibilités d'avenir qui ont émergé suite aux situations de feux, au-delà des systèmes d'oppressions mis en évidence. Ces résultats permettent d'imaginer une gestion des feux et des urgences différente qui laisserait place à diverses épistémologies et intègrerait les acteurs et savoirs locaux de manière significative dans ses processus. Cette recherche a l'originalité d'apporter une analyse genrée de situations de feux de forêt, en dialogue avec les féminismes autochtones. La place donnée aux entités non-humaines, y compris le feu iel-même, dans l'analyse de ce réseau multiacteur, permet également d'en arriver à la conclusion que les feux de forêt, et les catastrophes en général sont des processus sociaux plus-qu'humain dans lesquels des futurs peuvent être produits malgré les rapports de pouvoir qui s'y manifestent. / Forest fires have become more frequent and intense in recent years, particularly due to climate change. Many indigenous communities are located in forest areas and are therefore exposed to this hazard. In this context, it is relevant to examine the dynamics of social relationships between forest fire management organizations, Indigenous communities, forests and fires. This is what this thesis does through the specific study of the more-than-human landscape that was formed around three forest fires that threatened the Atikamekw community of Wemotaci in 1977, 1997 and 2010. At the theoretical level, this research is placed at the intersection of the anthropology of disasters (Oliver-Smith and Hoffman 2020) and Indigenous studies, while positioning itself within political ecology (Akrich, Callon, and Latour 2006; Tsing 2017; Berkes, Colding, and Folke 2003a). The methodology deployed mobilizes relational approaches inspired by Indigenous methodologies (Smith 2012; Kovach 2009; Wilson 2008; Absolon Minogiizhigokwe 2011) and contributions from Indigenous feminisms (Green 2017a) to produce a research with anti-colonial and anti-oppressive aims. The analysis of these three wildfire situations highlights a tension. On the one hand, it highlights official wildfire and emergency management procedures and policies that view Indigenous people as needing to be cared for and often exclude them from decision-making processes. On the other hand, it documents how Atikamekw community members were active during the fire situations by protecting their village and caring for their evacuees. The analysis of power relations and mechanisms of exclusion showed that several dynamics feed this process of exclusion: a biopolitical approach to forest fire management, a domination of expert knowledge and a Eurocentric epistemology, an essentialization of certain differences between Indigenous and non-Indigenous people crystallized around temporality and the relationship with the land, and finally the presence of a hegemonic masculinity in the field of forest firefighting. However, this research also shows that the Atikamekw Nehirowisiwok have their own expertise in wildifre and emergency management, linked to the responsibility of taking care of the land and the community. It also shows how patriarchal colonialism is present during wildfire events, connecting the experience of Atikamekw men and women to the gendered dynamics of the fire management field and to the broader colonial context that links Indigenous communities and non-Indigenous institutions. This research also opens up a discussion on Atikamekw futurisms and, in particular, the possibilities of futures that have emerged as a result of fire situations, beyond the systems of oppression that have been highlighted. These results make it possible to imagine a different kind of wildfire and emergency management that would leave room for various epistemologies and would integrate local actors and knowledge in a significant way in its processes. This research has the originality of providing a gendered analysis of forest fire situations, in dialogue with Indigenous feminisms. The place given to non-human entities, including fire itself, in the analysis of this multi-actor network, also allows us to conclude that forest fires, and disasters in general, are more-than-human social processes in which futures can be produced despite the power inequalities that are present.
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