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La spatialité des camps informels de réfugiés syriens au Liban : territoires distincts aux multiples assemblagesMcNicoll, William 27 January 2024 (has links)
À la suite de l'éclatement du conflit syrien en 2011, plusieurs millions de personnes ont trouvé refuge en Turquie, au Liban et en Jordanie. Au total, ces trois pays limitrophes à la Syrie accueillent en 2020 plus de 5,5 millions de réfugiés. Parmi eux, le Liban se distingue par sa gestion ambiguë d'environ 1,5 million de Syriens établis sur son territoire. Bien qu'aucune politique de mise en camp n'ait été mise en place par le gouvernement libanais, plus de 20% des réfugiés syriens se sont établis dans de nombreux camps informels sur des terres privées, les autres étant majoritairement disséminés dans les villes du pays. Les résidents de ces camps informels sont sujets à une très grande précarité en raison de plusieurs facteurs, notamment l'absence de statut migratoire chez une majorité de réfugiés. État non-signataire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, le Liban offre une protection légale très limitée aux réfugiés syriens qui sont ainsi poussés vers l'illégalité et l'informalité. Les camps représentent donc des espaces d'attente et d'exclusion, où se déploient à la fois exploitation, intervention humanitaire, surveillance étatique et résilience. La présente recherche a pour objectif d'analyser l'espace du camp dans le but d'exposer les structures de gouvernance informelles ainsi que les assemblages formés par différents acteurs impliqués dans la gestion des camps. De plus, la recherche s'intéresse au déploiement de l'aide humanitaire dans ces espaces privés où l'accès et l'intervention doivent souvent être négociés. L'analyse se base sur un terrain ethnographique qui s'est déroulé au Liban au printemps 2019. Au total, ce sont 26 entretiens qualitatifs qui furent réalisés auprès de différents acteurs évoluant à l'échelle du camp (travailleurs humanitaires, responsables de camp et réfugiés). Le terrain inclut également la visite de huit camps informels dans les régions de la Bekaa et d'Akkar. Les résultats montrent que plusieurs variations existent en ce qui concerne les structures de gouvernance des camps et les acteurs impliqués dans leur gestion, ces variations étant rendues possibles en raison du contexte privé et informel dans lequel les camps évoluent. Les dynamiques de pouvoir inhérentes à ces assemblages variables d'acteurs et d'organisations structurent l'espace du camp, la vie de ses résidents et les activités qui s'y déroulent. Les camps sont donc des territoires distincts et co-construits, où la capacité d'action d'un acteur résulte de la place qu'il peut se négocier à l'intérieur de cet assemblage. / Following the outbreak of the Syrian civil war in 2011, several million people have found shelter in Turkey, Lebanon and Jordan. These three neighbouring countries were hosting in 2020 more than 5,5 million Syrian refugees. Among them, Lebanon stands out for its ambiguous management of around 1,5 million Syrians settled on its territory. Despite that no camp policy was implemented by the Lebanese government, more than 20% of Syrian refugees are established in numerous informal settlements located on private lands, the others being scattered in the country's cities. People living in these informal settlements are subject to great precariousness due to several factors, including the lack of official status among a majority of refugees. Non-signatory state of the 1951 Convention Relating to the Status of Refugees, Lebanon offers a very limited legal protection to Syrian refugees, who are subsequently pushed towards illegality and informality. The camps therefore represent spaces of expectation and exclusion, where exploitation, humanitarian intervention, state surveillance and resilience take place. The main objective of this research is to analyse the space of the camp in order to expose the informal governance structures as well as the assemblages formed by different actors involved in the management of the camps. In addition, this research is interested in the deployment of humanitarian aid in these private spaces where access and intervention often have to be negotiated. The analysis is based on an ethnographic fieldwork that took place in Lebanon during the 2019 spring. In total, 26 qualitative interviews were carried out with various actors operating at the camp scale (humanitarian workers, camps managers and refugees). The fieldwork also includes the visit of eight camps in the Bekaa and Akkar regions. Results show that many variations exist concerning the governance structures of the camps and the actors involved in their management due to the private and informal context in which the camps operate. The power dynamics inherent in these variable assemblages of actors and organizations structure the camp space, the lives of its residents and the practices that take place there. The camps are therefore distinct and co-constructed territories, where an actor's capacity of action depends on the place he can negotiate within this assemblage.
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Espace et inégalités : une analyse du milieu de vie des personnes réfugiées résidentes de la région d'Ottawa-Gatineau en 2016Poveda, Ana-Brigitte 15 September 2023 (has links)
Au Canada, les réfugiés pris en charge par l'État sont contraints de s'installer dans une ville qui leur est assignée. Ces derniers sont sélectionnés depuis l'étranger et n'ont pas le choix du lieu de leur réinstallation au début de leur parcours. Quant à ceux parrainés par des groupes privés, ils doivent s'installer dans la localité de leur parrain. Dès lors, le déplacement forcé de l'exil est suivi par l'établissement initial dans un lieu imposé, qui a été choisi par exemple sans qu'on ne prenne forcément en compte la présence préexistante au Canada de réseaux nationaux, ethniques, linguistiques, ou même familiaux. Au Québec, cette désignation du lieu de résidence pour ceux et celles pris en charge par l'État découle d'une politique dite de régionalisation qui vise la démétropolisation de l'immigration et dont les réfugiés sont le groupe cible. Cette politique entraîne des répercussions profondes sur le rapport de ceux-ci au nouveau territoire d'une part, et un effet sur leurs chances d'insertion territoriale dans la ville de réinstallation d'autre part; les plus petits milieux urbains étant parfois moins adaptés aux besoins des nouveaux arrivants. Le présent mémoire s'intéresse à l'insertion territoriale des immigrants de la catégorie d'admission "réfugié" dans les villes de taille moyenne. Au moyen d'une étude de cas de la région d'Ottawa-Gatineau, nous procédons à une caractérisation de la qualité de leur milieu de vie à partir du concept d'environnement bâti et d'environnement des services. L'objectif du mémoire est de mettre en lumière les différences, voire les inégalités, que peuvent présenter les milieux de vie où vivent les personnes admises comme réfugiées comparativement au reste de la population canadienne. Notre analyse est scindée en deux volets reposant sur des méthodologies distinctes. D'une part, le volet cartographique, réalisé à l'aide des données du Recensement de 2016, a permis de caractériser la qualité de l'environnement bâti selon son accessibilité, soit l'accessibilité aux espaces verts, aux commerces alimentaires et aux installations de transport en commun. D'autre part, un volet élaboré à l'aide de l'observation directe des milieux a permis de caractériser la qualité de l'environnement bâti d'après sa condition générale, soit l'évaluation de la présence et de la condition des infrastructures résidentielles, commerciales, de loisirs et de transport. Les données recueillies dans les deux volets ont été soumises à des tests statistiques afin de valider les relations trouvées entre les variables d'intérêt et la présence ou non de réfugiés, ceci afin de s'assurer que ces relations n'étaient pas dues au hasard. Les résultats montrent que les quartiers où se concentrent les personnes admises comme réfugiées, en comparaison aux quartiers où on en retrouve peu, sont tantôt avantagés, tantôt désavantagés quant à l'accès et la condition générale des composantes de l'environnement bâti et de l'environnement des services observées. Bien que les résultats ne soient pas tous statistiquement significatifs, ils permettent tout de même de rendre compte de la région étudiée. Des recherches ultérieures devraient permettre d'identifier d'autres facteurs pouvant être à l'origine de ces inégalités spatiales.
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Entre territoire de transit et territoire d'attente : les conséquences de la fermeture de la route des Balkans sur la gouvernance et le vécu des migrations en SerbieLacombe, Rosalie 27 January 2024 (has links)
En 2015, la route migratoire empruntée par un peu plus d'un million de migrants vers l'Europe occidentale était la route des Balkans. D'abord une route de transit, cette route vit rapidement ses frontières se fermer successivement, mettant partiellement fin à un mouvement migratoire historique. La fermeture de la route des Balkans culmina en mars 2016, lorsque l'Union européenne et la Turquie signent un accord selon lequel la Turquie s'engageait à retenir les migrants sur son territoire. En dépit de la fermeture officielle de la route des Balkans, certains migrants réussissent tout de même à atteindre la Serbie, un pays au cœur de cet espace migratoire. La fermeture officielle de la route transforme d'abord cet espace migratoire en un espace de circulation et de transit difficile à atteindre et d'où il devient particulièrement périlleux d'y poursuivre sa route vers l'Union européenne, mais également en un « territoire de l'attente » pour ceux et celles ayant toujours comme projet migratoire de rejoindre un pays d'Europe occidentale. La recherche a d'abord pour objectif d'analyser les caractéristiques de la Serbie en tant que territoire de transit limitrophe à l'Union européenne. L'étude a ensuite pour objectif de dresser un portrait de l'évolution du rôle des principaux acteurs impliqués dans la gouvernance des migrations en Serbie depuis le début de la « crise migratoire ». En outre, la recherche s'intéresse aussi à documenter la manière dont l'attente est vécue par les migrants et analyser la relation de ces derniers aux divers espaces d'attente qu'ils occupent en Serbie. L'analyse se base sur un terrain ethnographique qui s'est déroulé en Serbie au printemps 2019. Au total, trente entretiens qualitatifs furent réalisés auprès de différents acteurs présents sur le terrain. Le terrain de recherche inclut la visite de trois centres institutionnels de réception au sein des régions de Belgrade et de Šid. Mots clés : Balkans ; migrations internationales ; migrants ; attente ; projet migratoire ; Serbie ; parcours migratoire ; politiques migratoires ; externalisation ; Union européenne. / In 2015, the migration route most used by over a million asylum seekers to Western Europe was the Balkan route. Initially a transit route, this route rapidly saw its borders successively close, partially putting an end to a historic migratory movement. The closure of the Balkan route culminated in March 2016, when the European Union and Turkey signed an agreement under which Turkey undertook to retain migrants on its territory. Despite the official closure of this route, some migrants still manage to reach Serbia, a country at the heart of the migration route. The official closure of the route first of all transforms this migratory area into an area of circulation and transit that is difficult to reach and from where it becomes particularly dangerous to continue on to the European Union, but also into a "waiting territory" for those who still have a migration project to join a Western European country. The research aims firstly to analyse the characteristics of Serbia as a transit territory bordering the European Union. The study then aims to provide a picture of the changing role of the main actors involved in migration governance in Serbia since the beginning of the 'migration crisis'. In addition, the research is also interested in documenting how migrants experience waiting and analysing their relationship to the various waiting spaces they occupy in Serbia. The analysis is based on an ethnographic fieldwork that took place in Serbia in the spring of 2019. A total of thirty qualitative interviews were carried out with different actors present in the field. The research fieldwork also included visits to three institutional reception centres in the Belgrade and Šid regions. Keywords: Balkans: international migration; migrants; waiting; migration project; Serbia; migration trajectory; migration policies; outsourcing; European Union.
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Le parcours du combattantCandiz, Guillermo Osval 25 January 2019 (has links)
Victimes, trafiquants, clandestins, délinquants, « narcos », aventuriers, sans-papiers, illégaux, héros, irréguliers, passeurs, frontières, naufrages, enlèvements, morts, « eldorado », « American dream ». La liste est longue pour décrire le phénomène migratoire qui touche aujourd’hui le Maroc et le Mexique. Depuis quelques années, ces deux pays attirent l’attention des gouvernements, des journalistes et des chercheurs, car ils sont désormais désignés pays de transit et de destination pour les migrants irréguliers en provenance de la région subsaharienne pour le Maroc et de l’Amérique centrale pour le Mexique. Ils se sont transformés en pays stratégiques, en zones tampons au niveau géopolitique, notamment en ce qui concerne les questions de sécurité, de gouvernance des flux migratoires et de protection des frontières des pays du Nord. En réponse à l’ampleur des flux migratoires, nous assistons à un processus de sécuritisation de la migration se manifestant fondamentalement, dans le cas de notre étude, par le renforcement du contrôle des frontières européennes et américaines et par l’externalisation de ces frontières bien au-delà de leurs limites territoriales. Une de principales conséquences de ce processus est l’augmentation des coûts économiques et humains de la migration pour traverser ces frontières créant ainsi une population de migrants qui s’installent à long terme au Maroc et au Mexique. Alors que la recherche actuelle porte principalement sur les politiques nationales et multilatérales et sur les dispositifs de sécurité et de contrôle, cette étude a pour objectif principal de comprendre les facteurs qui façonnent et influencent l’évolution du projet migratoire pendant l’attente au Maroc et au Mexique, dans un contexte de sécuritisation et d’externalisation des frontières. L’analyse repose sur une étude ethnographique ayant comporté trois périodes de collecte de données. La première période s’est déroulée au Mexique pendant le mois d’août 2013, la deuxième au Maroc entre les mois de janvier et juillet 2015 et la troisième au Mexique entre les mois d’août et décembre 2015. Au total nous avons réalisé 45 entretiens au Mexique et 30 au Maroc, en plus des données collectées à travers des observations réalisées sur le terrain. À partir de trois niveaux d’analyse (macro, méso et micro), les résultats montrent que la sécuritisation et l’externalisation des frontières précarisent davantage les migrants en mettant leur trajectoire en attente, dans une sorte d’immobilité dans la mobilité. Toutefois, pendant l’attente, les projets migratoires continuent à évoluer grâce à plusieurs facteurs qui permettent aux migrants d’entretenir leur projet de passer un jour en Europe ou aux États-Unis
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L'établissement des immigrants à Québec : parcours migratoires et biographies résidentielles d'immigrants français et maghrébinsVan Den Bussche, Claire 23 April 2018 (has links)
Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdorales, 2015-2016 / Les sociologues de l’École de Chicago ont ouvert la voie à l’étude de la spatialisation des immigrants en lien avec leur assimilation, et cette problématique doit être remise à jour tant les villes et les caractéristiques des immigrants ont changé. Cette étude vise à comprendre la manière dont les immigrants choisissent leur domicile, depuis leur arrivée jusqu’à aujourd’hui, en analysant leur parcours d’établissement, dans la région métropolitaine de Québec. Une série de cartes, construites à partir de l’Enquête Nationale auprès des Ménages de 2011, donne d’abord une vue d’ensemble de la dispersion des immigrants sur le territoire de cette ville. L’analyse des entretiens semi-dirigés, réalisés avec huit immigrants français et six immigrants maghrébins, révèle ensuite les facteurs déterminants dans leurs parcours d’établissement, dont les principaux sont : le sentiment d’ascension sociale, la place accordée au réseau de sociabilité, et la morphologie de la ville de Québec.
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