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Le troisième genre : androgynie et trouble de la masculinité dans les arts visuels en France au passage du XXe siècle / The third gender : androgyny and the trouble of the masculinity in the visual arts in France at the turn of the 20th centuryDelille, Damien 14 December 2015 (has links)
Cette thèse entend analyser la figure de l’androgyne du mouvement symboliste à l’avant-garde abstraite. La relecture de la modernité au passage du XXe siècle en France permet de comprendre de quelle manière le symbolisme a exploré le trouble de la sexualité dans un contexte sociopolitique de crise de la masculinité. L’étude visuelle et anthropologique des normes sexuelles révèle une angoisse de l’entre-deux androgyne, associée aux théories psychopathologiques de l’homosexualité. Cette thèse démontre de quelle manière l’androgynie correspond à ce que nous intitulons « le troisième genre » artistique, défini par le rejet des assignations de genre et par de nouveaux modèles de représentation et d’intersubjectivité, issus de l’immersion du féminin dans le masculin. Dans la première partie, l’étude des sources néo-classiques et spirituelles de l’androgyne révèle la recherche d’un idéal politique et artistique permettant la régénération de l’unité des sexes. La deuxième partie envisage la résurgence de cet idéal dans les pratiques symbolistes fin-de-siècle, à travers différents modèles androgynes comme la figure de l’ange, celles d’Orphée et du troisième sexe primitif. Face au trouble des identités sexuelles, la réception de l’idéalisme est analysée à partir de la rhétorique de la dégénérescence associant androgynie, efféminement du masculin et homosexualité. La quatrième partie examine la poursuite de l’idéal androgyne dans les sources de l’abstraction. Le troisième genre abstrait alimente l’utopie avant-gardiste d’un art qui s’auto-génère, dépourvu de caractère sexué et créé par un artiste moderne, célibataire et androgyne. / This thesis aims to analyze the figure of androgyny from the movements of Symbolism to the abstract avant-garde. This reinterpretation of modernity at the turn of the 20th century in France allows an understanding of how Symbolism explored the trouble of sexuality within a social and political context entrenched by the crisis of masculinity. The visual and anthropological study of sexual norms reveals a fear of the androgynous in-between associated with psychopathological theories of homosexuality. This thesis demonstrates how androgyny is tied to what I call the artistic “third gender,” defined by the refusal of gender assignation and new models of representation and intersubjectivity, following the feminine immersion within the masculine. In the first part, the study of the Neoclassical and spiritual sources of androgyny demonstrates the search for the political and artistic ideal, allowing for the regeneration of the unity of sex. The second part reveals the resurgence of this ideal in the fin-de-siècle Symbolist's practices through different androgynous models such as the figure of the angel, the ones of Orpheus and the primitive third sex. Toward the trouble of sexual identities, the reception of idealism is analyzed through the rhetoric of degeneration associating androgyny, masculine effeminacy and homosexuality. The last part examines the pursuit of the androgynous ideal in the sources of abstraction. The abstract third sex nourishes the avant-gardist utopia of an art that is self-perpetuating, devoid of sexual characteristic and led by a modern artist, single and androgynous.
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Avoir une double culture franco-maghrébine : Étude de problèmes d’intégrations dans deux oeuvres : Mes mauvaises pensées de Nina Bouraoui et Le Parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani / To have a dual Franco-Maghrebian culture : A study of integration issues in two novels : Mes mauvaises pensées by Nina Bouraoui and Le Parfum des fleurs la nuit by Leïla SlimaniPersson Badé, Ewa January 2021 (has links)
Dans ce mémoire nous analysons deux oeuvres littéraires : Mes mauvaises pensées de Nina Bouraoui et Le Parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani. Le but de l’analyse est de savoir comment une double culture franco-maghrébine peut être vécue par des femmes nées dans des familles de mariages mixtes. Ce mémoire analyse ces oeuvres à partir des théories sur les genres littéraires, roman beur et autobiographie, et les lit à travers une perspective genrée pour voir comment nos écrivaines se situent dans les sociétés. Nous avons jugé intéressant de faire la comparaison avec le roman beur, qui évoque les problèmes d’intégration des beurs en France, alors que ces écrivaines ne sont pas des Beurettes puisqu’elles ont vécu au Maghreb et en France et elles traitent des problèmes rencontrés dans les deux endroits. En plus elles ont pu maitriser parfaitement les codes dans les sociétés grâce à leurs parents et il ne devrait pas y avoir de difficultés d’intégration alors qu’elles décrivent leurs rapports avec les deux cultures comme problématiques puisqu’elles se sentent toujours comme des étrangères partout. Le but principal n’est donc pas d’inscrire les récits étudiés ici dans un genre littéraire mais de montrer que beaucoup de problèmes d’intégration sont valables dans les deux cultures et les femmes ont encore plus de problèmes pour se faire respecter si elles ne respectent pas les traditions. Nous pouvons dire que ces écrivaines mettent au défi le roman beur comme elles ne montrent pas uniquement les problèmes d’intégration des Maghrébins en France mais aussi les problèmes pour se faire accepter parmi les Maghrébins pour ceux qui ne vivent pas conformément aux coutumes. Les problèmes liés à la binarité de sexes ont un rôle central. Bouraoui et Slimani donnent dans ces oeuvres la parole aux plus opprimés dans la culture maghrébine, les femmes, les homosexuels et les personnes qui ne suivent pas les traditions en même temps qu’elles traitent les problèmes d’intégration en France. Notre conclusion est que le bagage historique et la culture mixte ont influencé leur choix de métier. Le fait de prendre la parole et d’écrire des oeuvres introspectives les a aidées dans leurs propres analyses de soi. Ces analyses avec les descriptions des milieux aident aussi le lecteur à comprendre la situation dans les sociétés et les messages des écrivaines. / In this paper two literary works are analysed: Mes mauvaises pensées by Nina Bouraoui and Le Parfum des fleurs la nuit by Leïla Slimani. The aim of the analysis is to understand how a dual French and North African culture could be experienced by women in families characterized by mixed marriages. The literary works are analysed from theories based on literary genres, “roman beur” and the notion of biography. The study is based on a gender perspective and I try to understand how the authors are experiencing the societies. Comparing with the “roman beur” is interesting, since they raise the integration issues for second generation North African immigrants in France, but the authors are not likely to be seen as second generation migrants from North Africa since they have been living in the Maghreb region and in France, they are telling stories from both places. In addition, they have perfectly mastered the codes of both societies thanks to their parents and should not experience integration issues but nevertheless they feel like strangers. The main objective is not to classify the literary genres but to create an understanding and raise the issues that both cultures are facing regarding the integration into society, focusing on how women have a hard time trying to be respected when not following traditions. The authors challenge the “roman beur” since they not only reproduce the integration problems of North African immigrants in France but also the problems of being accepted among the North African community for those who do not live according to traditions. Issues related to the binary gender roles in society play a central role. Bouraoui and Slimani give in these works voices to the most oppressed individuals in the North African culture: women, homosexuals and people who do not follow traditions at the same time as they are dealing with the integration problems in France. The conclusion is that the historical background and the mixed culture influence the choice of the authors’ profession. Speaking up and writing in an introspective way helped them in their own self-analysis. These analyses also help the reader to understand the situation in the societies and the messages of the writers.
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Neither here nor there : the Figure of the vampire as a locus of neutralityLevesque, Marie 05 1900 (has links)
Cette thèse suggère que la figure du vampire est une représentation de la neutralité, et ce, à travers diverses perspectives telles que la neutralité du genre, la neutralité temporelle et la neutralité corporelle. Le vampire a d’abord été considéré comme une créature malsaine avant de devenir plus humanisée au fil du temps. Cependant, je maintiens que le vampire contemporain n’est ni « négatif » ou « positif », mais plutôt neutre, ce que mettent en lumière les concepts de performativité et de corporalité élaborés par Judith Butler. Le vampire, étant à la fois arrêté dans le temps et existant pour toujours, manifeste non seulement la neutralité sexuelle et celle du genre, mais la créature vampirique illustre également l’importance du neutre tant au niveau corporel (tel qu’élaboré par Judith Butler) qu’au niveau temporel (tel que défini par Frank Kermode). Le neutre sera défini à partir des théories de Claude Stéphane Perrin, Maurice Blanchot et Roland Barthes. Étant à la fois présent/absent et à l’intérieur/à l’extérieur de l’expérience humaine, le vampire n’est pas seulement neutre, mais il permet d’étudier les différents aspects inhérents à la neutralité, soient-ils liés à la performativité du genre et de la sexualité, à la corporalité ou à la temporalité. Les aspects théoriques développés dans cette thèse sont analysés à travers les romans vampiriques contemporains suivants : Let the Right One in de John Ajvide Lindqvist (2004), The Vampire Chronicles de Anne Rice, plus précisément The Vampire Lestat (1987) et Queen of the Damned (1989), et The Passage (2010) de Justin Cronin. Le texte de Lindqvist redéfinit, entres autres, la neutralité du phallus à travers la castration, faisant du personnage d’Eli un vampire neutre et genderqueer. De plus, les crocs des vampires permettront une redéfinition neutre du phallus. La prépuberté vampirique dans les romans de Cronin et de Lindqvist sera également pertinente puisqu’un corps arrêté dans le temps et qui demeurera toujours prépubère solidifie le statut neutre du vampire. Les romans de Rice permettront de redéfinir le tabou de l’inceste et, donc, de consolider la neutralité du vampire. Les espaces vampiriques neutres dans les romans de Rice et de Cronin seront également mis de l’avant, et ce, à travers une conceptualisation de la temporalité comme étant neutre. Concrètement, la figure littéraire du vampire tente de déconstruire les normes sociétales du genre, de la sexualité, de la corporalité et de la temporalité en faveur d’une ontologie fluide et libre qui mène au neutre. / The figure of the vampire is a representation of the concept of neutrality, shown through different perspectives ranging from gender neutrality, corporeal neutrality, and temporal neutrality. The vampire has been shown to go from a “negative” representation to a “positive” one over the centuries. My claim is that the contemporary vampire is neither “negative” nor “positive” but neutral. This neutrality will be analyzed through the lens of Judith Butler’s conceptualizations of gender performativity and of corporeality. The vampire, being both time-stopped and existing forever, not only manifests gender and sexual neutrality, but also neutral corporeality (as elaborated by Judith Butler) and neutral temporality (as defined by Frank Kermode). The concept of the neutral will be approached based on the works of Claude Stéphane Perrin, Maurice Blanchot, and Roland Barthes. By being both present/absent and inside/outside the human experience, the vampire manifests different aspects of neutrality, be it performing gender and sexuality, understanding corporeality, or experiencing temporality. The theoretical aspects of this dissertation are analyzed based on the following contemporary vampire-centric narratives: Let the Right One in (2004) by John Ajvide Lindqvist, The Vampire Chronicles by Anne Rice, more specifically The Vampire Lestat (1987) and Queen of the Damned (1989), and The Passage (2010) by Justin Cronin. Lindqvist’s novel redefines, among other things, the neutrality of the phallus through the act of castration, making the character of Eli a neutral and genderqueer vampire. Furthermore, vampire fangs will be of importance as they can be perceived as a manifestation of a neutral phallus. Vampiric prepubescence is also shown to espouse the neutral as it personifies a time-stopped body that will forever exist on the cusp of change. Rice’s novels will allow a resignification of the taboo of incest, further manifesting vampiric neutrality. The concept of vampiric neutral spaces will be tackled in both Rice’s and Cronin’s novels through a neutral conceptualization of temporality. In essence, the figure of the literary vampire attempts to deconstruct societal norms pertaining to gender, sexuality, corporeality, and temporality in favor of a free and fluid ontology which leads to the neutral.
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Waxing Ornamental : Reading a Poetics of Excess in Virginia Woolf’s Orlando and Djuna Barnes’s NightwoodTaylor, Benjamin 04 1900 (has links)
Ce mémoire de maîtrise porte sur une poétique de l’excès dans Orlando de Virginia Woolf et Nightwood de Djuna Barnes comme une stratégie combattant la tendance qu’a le modernisme à dévaloriser l’écriture des femmes comme étant trop ornementale. J’expose comment Ezra Pound, T.S. Eliot, et Wyndham Lewis tentent de récupérer la notion du détail afin d’affirmer une poétique masculin. Je fais appel également aux oeuvres de l’architecte autrichien Adolf Loos qui souligne sa dénonciation de l’ornement comme régressif. Dans Orlando et Nightwood, je considère l’excès associé au corps. Je soutiens que, dans ces textes, les corps dépassent les limites de la représentation moderniste. Je considère aussi comment Orlando et Nightwood font apparaître la narration comme ornement et écrivent excessivement l’histoire et le temps. Pour conclure, je propose une façon de lire l’excès afin de reconceptualiser le potentiel de production de la signification dans des textes modernistes. / My thesis explores a poetics of excess in Virginia Woolf’s Orlando and Djuna Barnes’s Nightwood as a strategy through which the authors combat modernism’s devaluation of women’s writing for being overly ornamental, detailed, and/or artificial. I examine how the critical writings of Ezra Pound, T.S. Eliot, and Wyndham Lewis attempt to reclaim the notion of detail for a masculine-oriented poetic project, and I look at how Austrian architect Adolf Loos’s work condemns ornament as backward and regressive. In treating Orlando and Nightwood directly, I consider the novels’ excessive and ornamental construction of bodies and how these bodies exceed the limits of existing modernist paradigms for representation. I also discuss narration as ornamentation in Orlando and Nightwood and how these novels excessively inscribe history and time. My conclusion proposes a practice of reading excess that rethinks this concept and its potential for producing meaning in modernist texts.
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Dynamique de l'aveu et de la dénonciation dans les récits du sida d'Hervé GuibertBrault, Anne-Véronique 08 1900 (has links)
Les répercussions du sida sur la communauté intellectuelle préfiguraient un changement certain dans l’esthétique littéraire contemporaine. Le témoignage de l’expérience individuelle de l’écrivain, à cet instant de désarroi collectif et de répression sociale à l’égard de la communauté homosexuelle, cherchait à provoquer une reconfiguration de l’espace de l’aveu par la projection du sujet privé dans la sphère publique. Cette posture de mise à nu avait déjà vu le jour dans les écrits féministes des années 70, mais elle a subi dans les années 80 et 90 une transformation importante puisque c’est le sujet masculin qui s’est exposé par la médiation du corps dans le récit de la maladie à l’heure du sida. Les discours de l’intime tentaient de rapprocher les espaces social et littéraire tout en affirmant des formes définies par des éthiques et des esthétiques hétérogènes.
La période d’écriture de la maladie, qui clôt l’oeuvre de Guibert, est caractérisée par l’ancrage du contexte social de l’épidémie du sida. Par conséquent, les trois récits qui la fondent, soit À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), Le protocole compassionnel (1991) et Cytomégalovirus (1992), constituent le triptyque sur lequel s’appuiera ma réflexion, auquel s’ajoute le journal tenu par Guibert depuis son adolescence jusqu’à sa mort, Le mausolée des amants (2001), qui a été publié dix ans après la disparition de l’auteur. Cette oeuvre s’inscrit en partie dans cette mouvance du témoignage de la maladie, qui prend place entre 1987 et 1991, période pendant laquelle l’écrivain sent sa vulnérabilité sur le plan de sa santé. Il est proposé d’étudier à travers ces écrits l’écriture de l’aveu et de la dénonciation, telle qu’elle est pensée chez Guibert. Il s’agira de réfléchir sur les stratégies et les fonctions du témoignage littéraire d’une telle expérience à travers la mise en récit du sujet. Une problématique traverse toutefois cette posture de mise en danger individuelle où la nécessité de se révéler est l’objet d’un non-consensus. Or, cette recherche d’intensité par l’aveu, qui repose sur la maladie, la sexualité et la mort, veut dépasser sa dimension apocalyptique en tentant d’inscrire l’oeuvre dans une éthique sociale. De ce fait, le dévoilement, sur le mode de la dénonciation, s’oriente sur la dimension collective en prenant à partie la société et la communauté. / The impact of Aids on the intellectual community anticipates an important change in contemporary literature’s aesthetics. Testimony of the writer’s experience, in an epoch of collective disarray and social repression towards homosexuals, strived to create a new context for self-confession by prospecting the personal subject into public sphere. This mode of self-exposure was already manifest in feminine texts from the 70’s, but it underwent an important transformation in the 80’s and 90’s. In the age of Aids, it is the masculine subject that, by means of the body, unveils itself in narratives about the disease. Discourses about personal intimacy attempted to bring social and literary spaces closer by elaborating forms of heterogeneous ethics and aesthetics.
The closing period of Guibert’s work, which focuses on illness is anchored in the social context of the Aids epidemic. Consequently, the three texts, À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), Le protocole compassionnel (1991) and Cytomégalovirus (1992) constitute the central subject of my reflection, along with the personal diary that Guibert kept from his teenage years until his death, Le mausolée des amants (2001). To a certain extent, this journal bears witness to the encroaching disease, which evolved between the years 1987 and 1991, the period during which the writer felt a growing vulnerability regarding his health.
This study will focus on Guibert’s thinking about confession and denunciation. It will be a matter of reflecting on the strategies and functions of literature bearing intensity to the subjective experience of Aids. Moreover, the quest for achieving intensity by self-confession which concerns telling the story of illness, sexuality and death, seeks to go beyond an apocalyptic dimension by inscribing the work in a social and ethical context. In this way, self-exposure holds forth the collective aspect by confronting society and community.
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Dynamique de l'aveu et de la dénonciation dans les récits du sida d'Hervé GuibertBrault, Anne-Véronique 08 1900 (has links)
RÉSUMÉ
Les répercussions du sida sur la communauté intellectuelle préfiguraient un changement certain dans l’esthétique littéraire contemporaine. Le témoignage de l’expérience individuelle de l’écrivain, à cet instant de désarroi collectif et de répression sociale à l’égard de la communauté homosexuelle, cherchait à provoquer une reconfiguration de l’espace de l’aveu par la projection du sujet privé dans la sphère publique. Cette posture de mise à nu avait déjà vu le jour dans les écrits féministes des années 70, mais elle a subi dans les années 80 et 90 une transformation importante puisque c’est le sujet masculin qui s’est exposé par la médiation du corps dans le récit de la maladie à l’heure du sida. Les discours de l’intime tentaient de rapprocher les espaces social et littéraire tout en affirmant des formes définies par des éthiques et des esthétiques hétérogènes.
La période d’écriture de la maladie, qui clôt l’oeuvre de Guibert, est caractérisée par l’ancrage du contexte social de l’épidémie du sida. Par conséquent, les trois récits qui la fondent, soit À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), Le protocole compassionnel (1991) et Cytomégalovirus (1992), constituent le triptyque sur lequel s’appuiera ma réflexion, auquel s’ajoute le journal tenu par Guibert depuis son adolescence jusqu’à sa mort, Le mausolée des amants (2001), qui a été publié dix ans après la disparition de l’auteur. Cette oeuvre s’inscrit en partie dans cette mouvance du témoignage de la maladie, qui prend place entre 1987 et 1991, période pendant laquelle l’écrivain sent sa vulnérabilité sur le plan de sa santé. Il est proposé d’étudier à travers ces écrits l’écriture de l’aveu et de la dénonciation, telle qu’elle est pensée chez Guibert. Il s’agira de réfléchir sur les stratégies et les fonctions du témoignage littéraire d’une telle expérience à travers la mise en récit du sujet. Une problématique traverse toutefois cette posture de mise en danger individuelle où la nécessité de se révéler est l’objet d’un non-consensus. Or, cette recherche d’intensité par l’aveu, qui repose sur la maladie, la sexualité et la mort, veut dépasser sa dimension apocalyptique en tentant d’inscrire l’oeuvre dans une éthique sociale. De ce fait, le dévoilement, sur le mode de la dénonciation, s’oriente sur la dimension collective en prenant à partie la société et la communauté. / ABSTRACT
The impact of Aids on the intellectual community anticipates an important change in contemporary literature’s aesthetics. Testimony of the writer’s experience, in an epoch of collective disarray and social repression towards homosexuals, strived to create a new context for self-confession by prospecting the personal subject into public sphere. This mode of self-exposure was already manifest in feminine texts from the 70’s, but it underwent an important transformation in the 80’s and 90’s. In the age of Aids, it is the masculine subject that, by means of the body, unveils itself in narratives about the disease. Discourses about personal intimacy attempted to bring social and literary spaces closer by elaborating forms of heterogeneous ethics and aesthetics.
The closing period of Guibert’s work, which focuses on illness is anchored in the social context of the Aids epidemic. Consequently, the three texts, À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), Le protocole compassionnel (1991) and Cytomégalovirus (1992) constitute the central subject of my reflection, along with the personal diary that Guibert kept from his teenage years until his death, Le mausolée des amants (2001). To a certain extent, this journal bears witness to the encroaching disease, which evolved between the years 1987 and 1991, the period during which the writer felt a growing vulnerability regarding his health.
This study will focus on Guibert’s thinking about confession and denunciation. It will be a matter of reflecting on the strategies and functions of literature bearing intensity to the subjective experience of Aids. Moreover, the quest for achieving intensity by self-confession which concerns telling the story of illness, sexuality and death, seeks to go beyond an apocalyptic dimension by inscribing the work in a social and ethical context. In this way, self-exposure holds forth the collective aspect by confronting society and community.
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