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« Qui est là ? » ˸ enquête sur l’identification et l’identité des personnages anonymes dans le théâtre de William Shakespeare / “Who’s there?” ˸ a Study of the Identification and the Identity of Anonymous Characters in William Shakespeare’s PlaysLittardi, Oriane 25 January 2019 (has links)
Dans les pièces de William Shakespeare, les personnages sont souvent désignés par un nom commun, qui peut indiquer leur statut social (« Le Gentilhomme »), leur métier (« Le Jardinier »), leur origine géographique (« L’Égyptien ») ou encore leurs liens relationnels (« Le Père »). Ces désignations anonymes, c’est-à-dire qui n’attribuent pas de nom propre aux personnages, montrent que Shakespeare favorise une inscription de ces rôles dans une société hiérarchisée et étendue, à l’image du public qui assiste aux spectacles, lui-même composé d’un large spectre social. L’étude de leur identité formelle, à partir de tous les signes identificatoires qui permettent la fabrique des personnages — didascalies, costumes, accessoires, corps et parole —, confirme une conception des personnages anonymes ancrée dans l’identité sociale, au détriment de leur identité personnelle. La généricité du personnage anonyme lui permet alors le plus souvent de se mettre au service des héros nommés ou du groupe social auquel il appartient, suivant le principe de self-effacement, « effacement de soi », pour reprendre les termes de Molly Mahood et de Florence Yoon. Toutefois, le mouvement poétique de Shakespeare le conduit parfois à développer ces rôles qui semblent au premier abord mineurs, en travaillant une tension entre fonctionnalisation et individualisation. Leur rapport à l’altérité leur confère alors une identité interactive, socialement et théâtralement, qui façonne leur raison d’être sur la scène de théâtre. D’un anonymat générique, les personnages peuvent alors s’élever vers la sphère de l’universalité. / In William Shakespeare’s plays, characters are often called by common nouns, which can indicate social status (“Gentleman”), occupation (“Gardener”), geographic origin (“Egyptian”) or relationship (“Father”). This anonymous way of naming, which does not assign personal names to the characters, shows that Shakespeare stresses these parts’ affiliation to a ranked and extensive society, mirroring the audience attending the performance, which itself forms a large social spectrum. The study of their identification, based on all the signs which shape the characters — speech headings, costume, props, body, speech —, reasserts a conception of anonymous characters which highlights their social identity to the detriment of their personal identity. Thus, the genericity of the anonymous characters mainly allow them to support named heroes or their social group, according to the self-effacement principle, as Molly Mahood and Florence Yoon define it. However, Shakespeare’s poetical process leads him to develop parts, that may seem minor at first, by working the tension between their function and their individuality. Their relation to otherness gives them an interactive identity, socially and theatrically, which shapes their raison d’être. From generical anonymity, characters can thus rise up to the realm of universality.
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Place et fonction des référents spatiaux et temporels dans les théâtres de Josep M. Benet i Jornet et de Sergi Belbel (1989-2006) / Presence and function of spatial and temporal referents in Josep M. Benet i Jornet’s and Sergi Belbel’s theatres (1989-2006)Rollet, Aymeric 02 December 2013 (has links)
Depuis une quarantaine d’années, la nature et le degré de présence des référents spatiaux et temporels diffèrent considérablement dans le théâtre catalan, au moins selon les périodes, mais sans doute aussi selon les auteurs. À partir du milieu des années 1980, l’écriture dramatique tend en grande partie à refuser tout ancrage de l’action dramatique dans une géographie et un moment historique précis et, en particulier, à éluder les représentations de Barcelone et/ou de la Catalogne. Cette thèse se propose d’examiner le traitement des référents en question dans les pièces écrites par Josep M. Benet i Jornet et Sergi Belbel au cours d’une période où la dramaturgie catalane semble souvent se détourner du monde « réel » comme univers immédiat de référence. Depuis le niveau macrocosmique de l’univers jusqu’aux microcosmes domestiques et intimes, Benet et Belbel creusent le réel selon des modes et avec des moyens dramaturgiques variés, donnant ainsi lieu à des constructions spatiotemporelles assez diverses, et l’on peut alors observer différents effets de la présence et/ou de l’absence du réel : effacement des marqueurs identitaires, ou au contraire, omniprésence des références géographiques et historiques ; sentiment de dilution du monde ; effet paradoxal de la lisibilité de la réalité historique malgré son invisibilité manifeste ; etc. À partir d’un corpus de huit œuvres – Desig, El gos del tinent, Olors et Salamandra de Benet, Elsa Schneider, Tàlem, El temps de Planck et Forasters de Belbel –, l’analyse des référents spatiaux et temporels vise à saisir les « territoires dramaturgiques » privilégiés de deux figures majeures de la dramaturgie catalane contemporaine. / The nature and level of presence of the spatial and temporal referents have considerably differed in the Catalan theatre for the last forty years or so, at least from one period to another but certainly also from one author to another. Since the mid-1980s, playwriting has largely tended to refuse any dramatic action that would have been rooted in any geographic location or any exact point in history and, in particular, to avoid the representations of Barcelona and/or Catalonia. This thesis proposes a study of the treatment of the referents in question through some plays written by Josep M. Benet i Jornet and Sergi Belbel at a time when the Catalan dramaturgy often seems to turn away from the « real » world which has ceased to be a direct universe of reference. Benet and Belbel explore reality from the macrocosmic scale of the universe to the domestic and intimate microcosms, thanks to varied modes and dramatic principles, thereby giving rise to quite varied space-time structures. One may then observe different results of the presence and/or absence of reality: the erasing of identity markers or, on the contrary, the omnipresence of geographic and historical references, the feeling of the dilution of the world, the paradoxical effect of the legibility of historical reality despite its obvious invisibility, etc. Through a selection of eight plays – Desig, El gos del tinent, Olors and Salamandra by Benet, Elsa Schneider, Tàlem, El temps de Planck and Forasters by Belbel –, the analysis of spatial and temporal referents aims to grasp the « dramaturgic fields » emphasized by two major figures of contemporary Catalan drama.
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