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Le rôle des aidants familiaux en fonction de différents milieux de vie des personnes âgées en perte d'autonomie : point de vue des intervenants rémunérés

Allaire, Marjorie January 2006 (has links) (PDF)
La présente étude a comme objectif général de connaître le point de vue des intervenants rémunérés sur le rôle des aidants familiaux en fonction de différents milieux de vie où vivent des personnes âgées en pertes d'autonomie. Cinq rencontres de groupes réunissant quatorze intervenants ont eu lieu. Deux groupes étaient formés d'intervenants sociaux travaillant dans des centres locaux de services communautaires (CLSC), un groupe d'intervenants provenait de centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD), un groupe de répondants ?uvrait dans des résidences intermédiaires et un dernier groupe réunissait des intervenants travaillant dans des résidences privées à but lucratif ou sans but lucratif. Le contenu des rencontres de groupe ont permis de répondre à trois grandes questions : 1) Comment les intervenants perçoivent-ils le rôle des aidants familiaux ? 2) Comment, à partir de cette perception, les intervenants conçoivent-ils leur rôle et leur fonction d'aide auprès des aidants familiaux ? 3) Quelles sont les différences dans les perceptions des intervenants en fonction des milieux de vie des personnes âgées ? Les résultats de l'étude, qui repose sur la typologie de Twigg(1988), révèlent que les intervenants rémunérés, compte tenu de leurs spécificités professionnelles, s'accordent un rôle prédominant au niveau décisionnel et dans la mise en ?uvre du plan d'intervention. Par ailleurs, ils attribuent aux aidants familiaux un rôle d'exécutant des tâches prédéterminées par le réseau formel, fondées sur la connaissance personnelle qu'ils ont de leurs parents âgés. Il appert également que les caractéristiques propres aux aidants formels et informels rendent difficiles l'harmonisation des services dans la prestation des soins aux personnes âgées, principalement en regard d'un partage inéquitable des tâches entre ces acteurs. De plus, n'étant pas considérés comme des clients par les organisations formelles, les aidants informels se voient octroyer très peu de services. L'analyse du discours des intervenants issus de divers milieux révèle que ceux-ci reconnaissent que la participation des aidants familiaux à la prestation des soins à leurs parents âgés en perte d'autonomie est actuellement essentielle dans un objectif commun de soutien aux aînés. Les répondants, à l'exception de ceux qui ?uvrent dans un CLSC, ont plusieurs attentes envers les aidants familiaux. Ces attentes surpassent les tâches auxquelles on s'attend habituellement des aidants, telles que les visites occasionnelles, l'accompagnement lors de sorties, l'achat de biens personnels ou le soutien affectif. Les intervenants souhaitent que les aidants s'impliquent également dans la prestation des soins d'hygiène et des soins de santé. Selon la théorie de Litwak (1985), ces tâches vont au-delà des habiletés naturelles des aidants familiaux. Selon les répondants, la totalité des milieux de vie ont pour préoccupation première la personne âgée en perte d'autonomie. Les aînés et ce sont ces derniers qui sont considérés comme les clients ayant droit à des services. Ces considérations uniques de la part des employeurs et des dirigeants envers les personnes âgées dépendantes font en sorte que les établissements négligent, bien souvent, les familles aidantes. Cette perception unanime qui transcende les milieux de vie a comme conséquence qu'une proportion infime, sinon nulle, des services est formellement destinée aux aidants. En ce qui concerne les difficultés vécues dans la prestation des services, tous les intervenants insistent principalement sur le manque de crédits en raison des nombreuses coupures budgétaires ainsi que sur l'insuffisance du personnel qualifié. Ces contraintes se font davantage sentir avec l'augmentation constante de la clientèle. De plus, les participants considèrent que leur clientèle est de plus en plus lourde, qu'elle éprouve davantage de besoins et qu'elle nécessite des soins de plus en plus complexes. Les intervenants des différents milieux de vie estiment avoir très peu de moyens pour soutenir les aidants. Seuls les milieux de vie naturels (CLSC) ont la possibilité d'offrir le service de répit gardiennage, lequel demeure limité. Les trois autres milieux de vie (CHSLD, ressources intermédiaires et résidences privées) n'ont pour leur part aucun service formel à offrir aux aidants familiaux. Les participants souhaitent, à l'unanimité, une augmentation des budgets afin d'accroître le nombre d'intervenants dûment qualifiés et de services offerts. Cette mesure est essentielle aux yeux des participants afin de répondre adéquatement aux besoins des aînés. Ces besoins ne cessent d'augmenter en termes de demandes et de complexité des soins. Tous s'entendent également sur la nécessité de mettre en place des programmes particuliers à l'intention des aidants familiaux. Enfin, les répondants considèrent que les tâches effectuées par les aidants auprès de leurs parents en perte d'autonomie et dans le besoin devraient être considérées comme un travail rémunéré avec des droits de vacances et des congés de maladie. Selon les répondants, il importe que les établissements développent des liens plus étroits en partenariat avec les autres organismes qui poursuivent des fins similaires ou d'autres fins utiles tels les organismes communautaires, les centres de jour, les services de loisir, les associations, etc. De plus, ces intervenants souhaitent que les établissements publics soient moins structurés pour permettre plus de souplesse et d'individualité dans la prestation de soins plus humanisés aux personnes âgées.
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La relation de soins et de services : entre le lien social de don, le lien d'autorité et le lien de sacrifice

Côté, Andrée January 2003 (has links) (PDF)
Une préoccupation qui existe chez l'humain est de savoir comment on produit et on reproduit la vie. Plusieurs auteurs scientifiques ont parlé d'une soupe quantique qui serait à la base de tout ce qui existe. Jacques T. Godbout et Alain Caillé, dans L'Esprit du don, 1992 parlent de cette soupe quantique qui se situe au plan éthérique (subtil) du lien social, en tant que « liant social », ce que nous utiliserons tout au long de ce mémoire. Se préoccuper du liant dans un mémoire de maîtrise, c'est faire une étude audacieuse sur le lien qui existe, à tous les plans possibles entre les humains et leur environnement, et qui procure les échanges nécessaires à la production et à la reproduction de la vie. Nous avons choisi de réduire volontairement l'étude en tentant de comprendre comment s'entretient la vie, pour les personnes en situation de dépendance. Parce qu'elles dépendent des soins et des services, nous avons voulu rencontrer des personnes handicapées, qui habitent une ressource alternative d'hébergement, afin de leur donner la parole sur leur réalité concernant la relation de soins et de services qui entretiennent la vie. Nous tentons de faire ressortir les types de liens possibles de l'expérience humaine composant le liant social qui émergent après le passage de la famille à la ressource alternative d'hébergement. Cela nous amène à faire la différence entre ce qui relève d'un lien social de don et ce qui relève de tout autre chose. Entre autres, nous comprenons qu'il existe trois registres de l'expérience humaine. D'abord, il y a tout ce qui relève du lien d'autorité. Dans un deuxième temps, il y a tout ce qui relève du lien de sacrifice. Enfin, il y a l'expérience du lien social de don qui, par-delà l'autorité et le sacrifice, laisse à l'être humain toute son intégrité, son identité, son individualité et sa liberté d'être ce qu'il est, en lien avec autrui. C'est par des éléments que nous appelons des conditions de don que nous tentons de comprendre le lien entre soi, l'autre et l'environnement Ces conditions sont reliées à un lieu, un espace et un temps donné, mais aussi à l'ambiance qui dépend en partie de l'attitude des intervenantes. Toutes ces conditions disposent l'être humain à l'échange social. Parmi ces conditions de don, il faut mentionner l'importance des attitudes comme le respect, la gentillesse, l'écoute, le sourire (ouverture à autrui), la discrétion et la confidentialité, qui prédisposent l'humain à la confiance, la sécurité et l'intimité nécessaires au lien social de don. Toutes ces conditions de lien nous amènent à comprendre comment le lien social de don s'établit et de quelle manière il se manifeste. Nous pouvons voir également de quelle façon le lien social de don se retrouve en opposition aux deux autres types de lien (autorité et sacrifice) dans le liant social, mais également à quels plans il se crée. À partir de cela, nous pouvons mieux comprendre le liant social, ainsi que le processus complexe qui remet l'humain au c?ur même de son intégrité, de son identité, de son individualité et de sa liberté de demeurer en lien avec autrui ou de se retirer à l'intérieur de lui-même, afin de demeurer en contact avec la création, le cosmos. Enfin, atteindre le lien social de don, qui fait partie du liant social, c'est recentrer l'être humain dans un lien où il a la liberté et le pouvoir de solutionner ses différents problèmes, en lui-même ou avec autrui. L'étude du lien social de don, permet la différenciation des échanges humains qui peuvent mener à la définition d'un nouveau paradigme social. Le lien social de don éclaire le liant social. Le lien social de don, qui est tout autre chose que la gratuité, risque de faire capituler l'idéologie patriarcale et capitaliste, et cela, de façon à remettre à l'humain toute la dignité et le respect auxquels il a droit dans l'échange. D'où l'importance de comprendre la profondeur des échanges et le sens qu'on leur donne. En effet, comprendre le liant social, c'est voir enfin que le lien social de don peut servir au maintien de l'intégrité, de l'identité et de l'individualité, dans un système plus vaste et plus profond que l'humanité, soit dans son lien avec autrui et l'Univers. Dès lors, il faut tenter de comprendre comment il peut être un facteur de choix moral, de développement social et d'évolution des collectivités. Par-delà les soins que nous nous portons, en tant qu'êtres d'une même société et en assurant protection et secours aux plus démunis, nous manifestons notre façon d'assurer notre survie, mais également notre lien à autrui et à ce qui nous entoure. Nous manifestons notre façon de produire et de reproduire la vie, d'où l'importance d'examiner la manière dont nous accordons les soins. Dans un contexte où l'État tente de redonner la responsabilité des soins et des services aux collectivités, il est important de tenter de comprendre comment le liant social ou le lien social de don peut participer au développement des collectivités, à des changements de système de soins comprenant des changements matériels, relationnels (verbal et psychologiques), organisationnels, éthiques, idéologiques et de changements de valeurs concernant la manière de donner les soins. Pour cela, nous avons rencontré un groupe de personnes qui habitent une ressource alternative d'hébergement de soins et de services, afin de comprendre le changement au coeur de la relation de soins et de services. Nous avons parlé du passage des soins et services assurés par la famille à ceux de la ressource alternative d'hébergement, ce qui nous a fait comprendre les choix sous-jacents au changement de système de soins. En plus, cela nous a fait comprendre le processus, la profondeur et la manifestation du liant social. D'une part, nous avons différencié le lien social de don des liens sociaux d'autorité et de sacrifice. D'autre part, nous avons identifié les différents plans de liens sociaux dans l'expérience de ceux qui reçoivent les soins et services au sein d'une ressource alternative d'hébergement et de services. Enfin, toute cette recherche nous a permis d'identifier non seulement les différents plans de liens sociaux et les différents types de liens, mais également de comprendre de quelle manière l'éducation, la socialisation et la culture d'une société influence la prise de contact entre les différents membres d'une collectivité. Cette étude sert à comprendre également de quelle manière le lien social de don peut participer à la nouvelle négociation sociétale. En effet, au départ, le lien social de don a permis de libérer les personnes dépendantes des liens d'autorité et de sacrifice au sein des familles. Ainsi, il s'est avéré que les personnes dépendantes ont plus de pouvoir de négociation du lien social dans la relation de soins avec les intervenantes des ressources alternatives d'hébergement. Ensuite, le lien social de don, dans le passage des soins invisibles de la famille aux soins visibles de la ressource alternative, permet aux femmes de faire reconnaître leur force de travail, puisque ce sont entièrement des femmes qui travaillent au sein de la ressource alternative étudiée, ce qui amène l'idée d'une nouvelle forme de participation des femmes au développement des collectivités. De plus, l'apparition de nouveaux lieux de soins et services comme les ressources alternatives d'hébergement, qui relèvent d'un organisme communautaire mis sur pied par l'OMH qui se nomme Hébergement Plus, ainsi que de l'organisation communautaire du CLSC, permet de mettre les personnes dépendantes en relation avec le secteur public, communautaire, et marchand, tout en demeurant au sein de leur domicile privé. Des lieux qui permettent une nouvelle négociation du lien social, au sein de structures qui sont porteuses de différentes idéologies. Le croisement des secteurs marchand, public et privé pourrait amener une opportunité de complémentarité et de partenariat face au développement des ressources qui dispensent les soins et les services au sein des collectivités. Toute la question de la cohabitation des différentes idéologies permet une nouvelle négociation sociale au sein des collectivités. Les ressources alternatives d'hébergement pour les personnes handicapées, avec leur idéologie à multiples facettes, devraient permettre la prise en charge des problèmes collectifs que sont la maladie et la dépendance. Cette nouvelle négociation, plus proche du développement social, comprend tous les secteurs de développement, mais aussi tous les aspects de développement. Le développement social ne peut se faire autrement qu'en passant par l'être, qui est la principale clé du développement, et cela à tous les plans de liens sociaux et dans tous les secteurs de développement. Il est donc d'une importance capitale de comprendre le processus du liant social. Quelle est la manifestation du liant au c?ur de l'humain? Quels sont les principaux freins de cette manifestation du lien et enfin, comment faciliter la manifestation du lien social de don? Le liant social étant à la base même des échanges qui font partie d'un rapport plus égalitaire entre les êtres, tenter de comprendre le liant social, c'est comprendre la liberté de choix social qui permet de conserver intégrité, identité et individualité entre soi et l'autre, entre soi et l'environnement, entre soi et la collectivité ou encore, entre soi et la création.
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Les styles d'attachement, le contexte familial et les troubles de comportements [sic] sérieux chez les adolescents et adolescentes pris en charge par le Centre jeunesse du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Gagnon, Audrey January 2006 (has links) (PDF)
La présente étude apporte des informations sur les styles d'attachement chez les jeunes ayant développé des troubles de comportements sérieux au cours de l'adolescence. Elle a également pour but d'obtenir des renseignements sur les caractéristiques familiales des milieux de vie des répondants. L'échantillon se compose de 17 filles et de 33 garçons, âgés entre 13 et 18 ans. Cette étude visait à répondre aux deux questions de recherche suivantes : 1) Quel est le principal style d'attachement développé chez les adolescents et adolescentes qui ont nécessité un processus de prise en charge par le Centre jeunesse du Saguenay-Lac-Saint-Jean? et 2) Quelles sont les principales caractéristiques du contexte familial des adolescents et adolescentes qui ont nécessité un processus de prise en charge par le Centre jeunesse du Saguenay-Lac-Saint-Jean? De plus, cette recherche vérifiait les trois hypothèses suivantes : 1) les styles d'attachement évitant et ambivalent seront plus souvent rencontrés que les styles d'attachement autonome et préoccupé chez les répondants indépendamment de leur sexe; 2) les répondants provenant de familles biparentales intactes seront moins nombreux que ceux vivant dans une famille monoparentale ou recomposée indépendamment du sexe des répondants et 3) la plupart des répondants auront été témoins de scènes de violence familiale et de la consommation régulière d'alcool et de drogues des parents. Les répondants devaient répondre à un questionnaire auto-administré permettant de recueillir des informations sur les caractéristiques de leur milieu familial ainsi que sur leurs troubles de comportements sérieux qui ont nécessité une prise en charge par le Centre jeunesse. Le questionnaire des styles d'attachement (QSA) de Paquette, Bigras et Parent (2001) a été l'instrument de mesure utilisé afin d'identifier les styles d'attachement chez les répondants. Au moment de l'enquête, près d'un jeune sur six recevait des services du Centre jeunesse du Saguenay-Lac-Saint-Jean en raison de quatre troubles de comportements sérieux et plus. Indépendamment du sexe des répondants, ce sont les fugues et les problèmes d'absentéisme scolaire qui sont les plus souvent rencontrés chez les répondants. Suivent les conflits avec les parents et les pairs ainsi que les abus de drogues et d'alcool. Plus de la moitié des sujets auraient des problèmes d'agressivité et de violence. Au moment de l'enquête, la majorité des répondants résidait en centre de réadaptation, tandis qu'une minorité demeurait soit en famille d'accueil, soit avec l'un ou l'autre de leurs parents. Les résultats obtenus permettent de confirmer une seule des hypothèses de la recherche, soit celle ayant trait au type de famille des répondants. Ainsi, les résultats de la présente étude démontrent que la plupart des répondants ont développé un attachement de type autonome ou préoccupé, tandis qu'un nombre plus restreint ont un attachement évitant ou ambivalent. On retrouve également une proportion plus élevée de répondants autonomes ou préoccupés âgés entre 16 et 18 ans, tandis que le type d'attachement le plus souvent rencontré chez les jeunes âgés de 13 à 15 ans correspond au type ambivalent ou évitant. La majorité des jeunes n'aurait pas été placée devant des scènes de violence familiale et devant la consommation régulière d'alcool et de drogues de la part de leurs parents. De plus, les données recueillies démontrent que les répondants provenant de familles biparentales intactes sont moins nombreux que ceux demeurant dans des familles monoparentales ou recomposées.
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Les affects de crise conjugale : recherche exploratoire et comparative à partir de la grille de codification des affects de Forest élaborée dans le contexte de crise de rupture

Vaillancourt, Sylvie January 2006 (has links) (PDF)
La présente recherche porte sur la crise conjugale et s'appuie en partie sur une précédente recherche réalisée par Murielle Forest en 1988, portant sur la différenciation des affects vécus lors d'une crise personnelle provoquée par une séparation ou un divorce. À la lumière de la grille de codification des principaux affects qu'elle avait élaborée après une rigoureuse recension des écrits portant sur la crise personnelle, nous avons voulu vérifier si nous retrouverions dans le même ordre d'importance ces affects, mais cette fois-ci pour des individus en contexte de crise conjugale. La littérature portant sur le sujet est immense et cherche de plus en plus à se rapprocher du contexte clinique auquel on reproche souvent de manquer de rigueur scientifique. C'est donc dans cette perspective que s'inscrit cette recherche de nature exploratoire. De plus, comme la dimension émotionnelle tend à regagner du terrain là où les approches behaviorales et cognitives semblaient s'être solidement installées dans nos divers milieux d'intervention psychosociale, nous avons fait le choix de nous attarder sur cette dimension. Aussi ne sera-t-il pas surprenant de retrouver comme cadre théorique, et en toile de fond, la théorie de l'attachement liée entre autres, comme l'avait également soutenu Forest, à l'anxiété sous-jacente à la perte de sécurité. Notre recherche est basée sur des entrevues semi structurées réalisées auprès de 11 couples en crise conjugale. Le contenu de chacune de ces entrevues a fait l'objet d'une analyse quantitative et qualitative à partir de la grille de codification des affects de Forest. Les analyses de contenu ont confirmé la prédominance de chacun des cinq niveaux de pertes auxquels se rattachent les affects sous-jacents en question, et n'ont pas permis d'identifier d'autres affects que ceux qui avaient été définis au départ. Par contre, à la lumière de notre recherche, l'ordre d'importance des principaux affects a été légèrement modifié et s'inscrit selon le classement suivant : 1) l'agressivité, 2) la désillusion, 3) l'injustice, 4) l'impuissance, 5) la peur et 6) la dévalorisation, ces deux derniers affects se retrouvant plus loin derrière mais pratiquement nez à nez, comparativement à : 1) l'impuissance, 2) l'agressivité, 3) l'injustice, 4) la désillusion 5) la peur et 6) la dévalorisation, ces deux derniers affects s'étant cependant exprimés de façon plus marquée chez les sujets rencontrés par Forest. Par ailleurs, au terme de notre analyse, nous avons constaté que l'affect d'impuissance s'est avéré plus élevé chez le couples qui ont poursuivi la thérapie ou qui sont demeurés ensemble, comparativement aux couples qui se sont séparés en cours de thérapie. De même, l'affect d'agressivité est apparu également plus élevé chez les partenaires qui ont rompu. Finalement, un autre fait particulier est ressorti, à savoir : une dominante majeure, soit presque le double d'occurrences d'affects vécus par les femmes, comparativement aux hommes, à l'exception de l'affect d'isolement qui se retrouve inversement doublé chez les hommes. Au terme de cette recherche, l'approche de la différenciation des affects nous est donc apparue tout aussi pertinente pour cerner la dimension subjective utile à accompagner des individus en crise conjugale, qu'elle pouvait l'être dans le contexte d'une crise de rupture. Elle confirme également d'autres recherches récemment publiées et qui faisaient ressortir le jeu des affects lors de difficultés conjugales liées à des patterns nocifs dans une relation amoureuse qui veut s'inscrire dans la continuité. Par contre, il nous est apparu un peu difficile d'analyser le contenu des affects de façon aussi approfondie, c'est-à-dire par le biais des analyses de verbatim, pour le thérapeute confronté aux nombreuses demandes ayant cours dans nos divers services d'intervention psychosociale.
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Impact du soutien affectif et du contrôle abusif parental sur l'ajustement psychologique des adolescents de 14 à 18 ans

Boudreault-Bouchard, Anne-Marie January 2011 (has links) (PDF)
La présente étude longitudinale se penche sur l'évolution de deux paramètres de l'ajustement psychologique de l'adolescent (estime de soi et détresse psychologique) et examine l'impact possible des pratiques parentales (soutien affectif et contrôle abusif) sur ces paramètres. À 14, 16 et 18 ans, des adolescents de la région du Saguenay-Lac- St-Jean ont participé à une enquête longitudinale (ELESJ-14). Des analyses de trajectoire paramétriques ont été effectuées sur un échantillon de 605 adolescents. Les participants ont répondu à un questionnaire auto-administré, incluant notamment l'Échelle d'estime de soi de Rosenberg (Vallières et Vallerand, 1990), le Ilfeld-14 (Préviîle, Boyer, Poîvin, Perreault, & Légaré, 1992) (détresse psychologique) et des échelles de mesure du soutien affectif et du contrôle abusif parental (Deschesnes, Schaefer, & Couture, 1997). Les analyses ont permis de constater que l'estime de soi augmente avec l'âge, que les garçons rapportent systématiquement un niveau d'estime soi plus élevée que les filles et que le soutien affectif maternel et paternel a un impact positif sur le niveau d'estime de soi. L'impact du contrôle abusif maternel évoluerait avec le temps. Ainsi un contrôle abusif maternel élevé par rapport à la moyenne aurait un effet négatif sur l'estime de soi des adolescents mais seulement à 16 et 18 ans. Les résultats révèlent également que le niveau de détresse psychologique serait stable entre 14 et 18 ans. Toutefois, les filles rapporteraient un niveau de détresse psychologique plus élevé que les garçons. Le soutien affectif des parents aurait pour effet de faire diminuer le niveau de détresse psychologique rapporté tandis que le contrôle abusif parental le ferait augmenter, et ce, à 14, 16 et 18 ans. Ces résultats étayent l'importance de mettre sur pied des programmes de prévention et d'intervention destinés à favoriser les pratiques et attitudes optimales chez les parents d'adolescents, celles-ci étant reconnues avoir un impact positif sur l'ajustement psychologique des adolescents.
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Les facteurs qui facilitent ou entravent l'intervention auprès des jeunes qui présentent un ou des troubles mentaux au Centre Jeunesse Saguenay-Lac-Saint-Jean

Laforge, Valérie January 2010 (has links) (PDF)
La situation des jeunes présentant des troubles mentaux s'avère préoccupante considérant que cette problématique touche une proportion importante de jeunes. En effet, selon le Comité d'experts sur l'organisation des soins en santé mentale (2004), les statistiques pour la population jeunesse indiquent que 15% à 20% des jeunes âgés de moins de 17 ans présentent un trouble mental, soit l'équivalent de 230 000 jeunes au Québec. Parmi ces jeunes, le tiers connaîtra un trouble mental grave (Comité d'experts sur l'organisation des soins en santé mentale, 2004). De surcroît, certaines statistiques québécoises mentionnent que les troubles mentaux graves sont deux fois plus présents chez les 0-17 ans (5-7%) que chez les personnes âgées de plus de 18 ans (2-3%) (MSSS, 2005). En 2004, un nouveau mandat a été confié clairement aux centres jeunesse : celui de réadapter ces jeunes. Ce mandat a motivé la réalisation de la présente étude puisque cette situation nécessite désormais le développement d'une expertise en santé mentale particulièrement chez ces établissements. Parmi les jeunes suivis en milieu familial au Centre jeunesse de Québec, une étude exploratoire révèle que 29,1% des ces jeunes ont au moins un diagnostic de trouble mental inscrit à leur dossier (Nadeau et Patrie, 2008). Pour les jeunes hébergés en centre de réadaptation, en foyer de groupe et en ressources intermédiaires, ce pourcentage augmente à 45% (Comité de travail sur la santé mentale des jeunes suivis par les centres jeunesse, 2007). La situation devient alarmante lorsqu'on constate que le fait d'avoir un certain type de trouble mental constitue un facteur de risque pour un suicide complété (Zoccolillo et Huard, 1999). Ce risque est considéré comme étant cinq fois supérieur chez les jeunes suivis en centre jeunesse en comparaison aux jeunes en général (Chagnon, 2000). En lien avec ces préoccupations, ce mémoire visait à répondre à la question suivante : Quels sont les facteurs qui facilitent ou entravent l'intervention auprès des jeunes qui présentent un ou des troubles mentaux au Centre jeunesse Saguenay-Lac-Saint- Jean? Afin d'y arriver, une étude exploratoire a été réalisée auprès de six intervenants sociaux oeuvrant dans cet établissement. L'étude exploratoire de type qualitatif a permis d'examiner en profondeur le vécu des intervenants par rapport à l'intervention auprès des jeunes. L'objectif principal de la recherche consistait à identifier les caractéristiques susceptibles d'exercer une influence tant sur l'intervention que sur le niveau de participation sociale des jeunes présentant un ou des troubles mentaux. Les participants à la recherche ont été ainsi invités à parler de deux situations critiques d'intervention : l'une référant à un jeune qui présentait un bas niveau de participation sociale et l'autre qui présentait un haut niveau de participation sociale. L'analyse du contenu des entrevues a permis de dégager des facteurs d'influence auprès de ces jeunes. Ces facteurs concernaient le jeune, sa famille, l'organisation des services et les intervenants. La collecte de données a été effectuée à l'aide d'entrevues semi-dirigées réalisées auprès d'intervenants provenant du secteur de 1' « application des mesures ». Ces entrevues visaient à explorer jusqu'à quel point les caractéristiques du jeune et de sa famille, les caractéristiques organisationnelles et les caractéristiques des intervenants avaient un impact favorable ou défavorable sur les interventions prodiguées. Enfin, les résultats issus de cette étude émettent plusieurs pistes d'intervention à privilégier auprès de cette clientèle. Les résultats démontrent notamment que plusieurs caractéristiques, sur lesquelles il est possible d'agir, influencent l'intervention auprès de ces jeunes. C'est le cas, entre autres, du partenariat entre les établissements dispensateurs de services, des traitements privilégiés à utiliser auprès de cette clientèle, de l'intensité des suivis dispensés au jeune ainsi que de l'accessibilité et de la disponibilité des services offerts. De plus, des recommandations en lien avec les caractéristiques se rapportant au jeune, à sa famille, à l'organisation et au réseau de service ainsi qu'à l'intervenant travaillant auprès de ces jeunes sont également formulées. Enfin, les informations obtenues portent à penser que l'application de ces recommandations permettrait d'augmenter l'efficience de l'intervention auprès de cette clientèle. Il est ainsi proposé de favoriser la présence des caractéristiques plus susceptibles d'influencer positivement l'intervention tout en accordant une place moindre aux facteurs à même de faire obstacle à la participation sociale de ces jeunes. Les données recueillies dans le cadre de l'étude seront utiles tant aux professionnels du centre jeunesse qu'aux employés d'autres établissements qui interviennent auprès de ces jeunes et de leur famille.
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Trajectoires délinquantes des adolescents du Saguenay-Lac-Saint-Jean : le point de vue des jeunes

Racine, Julie January 2010 (has links) (PDF)
Malgré les connaissances accumulées au fil des années, la délinquance juvénile prend encore aujourd'hui une place importante dans le système judiciaire canadien et engendre des coûts sociaux et économiques considérables. Peu d'études se sont penchées sur les conditions subjectives entourant l'adoption de comportements délinquants chez les adolescents. La présente étude vise donc à explorer les perceptions des adolescents à propos de leur propre conduite délinquante et du contexte dans lequel elle s'inscrit. Pour ce faire, elle tente de répondre à trois questions de recherche. La première question s'intéresse au point de vue des adolescents sur les motifs et facteurs personnels, familiaux et sociaux les ayant amenés à commettre des délits. La deuxième question de recherche porte sur le sens que le parcours délinquance prend dans la vie des adolescents. Enfin, la troisième question cherche à comprendre l'impact que peuvent avoir les sanctions pénales dans les trajectoires délinquantes des jeunes ainsi que la perception que les jeunes ont de l'efficacité des sanctions et des interventions qui en découlent. L'échantillon se compose de six garçons du Saguenay-Lac-Saint-Jean, âgés de 12 à 18 ans, ayant commis au moins deux délits criminels pour lesquels ils ont reçu au moins une sanction judiciaire. Ils ont été recrutés par l'entremise des organismes de justice alternative de cette région et les données ont été recueillies dans le cadre d'entrevues semi-dirigées portant sur leur situation personnelle, scolaire, familiale et sociale en général ainsi que sur leur vécu de la délinquance. La majorité des participants, âgés en moyenne de 16 ans au moment de l'entrevue, a commencé ses comportements délinquants ainsi que sa consommation de drogues autour de l'âge de 12 ans. Les résultats démontrent que les jeunes invoquent des motifs variés pour expliquer leurs délits dont, entre autres, le plaisir, la curiosité, le défi, le désir de posséder des biens ne pouvant être obtenus légalement, l'association à des pairs délinquants, le hasard ou encore l'abus d'alcool. Également, les jeunes associent leurs comportements à divers facteurs qui ont eu une influence sur leur conduite ou qui expliquent le contexte du passage à l'acte délinquant. Parmi ces facteurs mentionnés par les participants, on retrouve la frustration liée à une situation perçue comme négative, l'impulsivité, des relations familiales conflictuelles, une perception négative de la discipline parentale, la consommation de substances psychotropes, un sentiment d'injustice ou encore, un manque de jugement. Concernant les sanctions pénales imposées aux adolescents à la suite de leurs délits, trois types d'influence sont observés sur la trajectoire délinquante des participants. Les sanctions peuvent : 1) dissuader temporairement les jeunes de poursuivre leurs activités délinquantes; 2) provoquer les jeunes, ou encore; 3) n'avoir aucun effet sur la décision des jeunes de commettre ou non des délits. La perception du jeune, positive ou négative, relativement à la sanction semble influencer davantage sa réaction subséquente que la nature de la sanction. Quant au sens que donnent les jeunes à leurs comportements délinquants, ils les considèrent soit comme des erreurs qu'ils n'auraient pas dû commettre, soit comme des expériences de vie qu'il est préférable de faire pendant l'adolescence plutôt qu'à l'âge adulte en raison des conséquences plus graves qui y sont associées. Malgré tout, la plupart des participants ont retiré des enseignements de leurs parcours délinquants en raison des conséquences qu'ils ont vécues ou à travers les interventions des divers organismes d'aide aux jeunes contrevenants. Cette étude permet d'améliorer les connaissances quant à la perception et aux interprétations des jeunes relativement à leur conduite délinquante. Elle permet aux divers organismes oeuvrant auprès de cette clientèle d'ajuster leur pratique en tenant compte de la perspective des adolescents.
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Le processus de résilience chez les adultes ayant vécu de la maltraitance lors de l'adolescence ou de l'enfance

Gauthier, Simon January 2010 (has links) (PDF)
Bien que l'exposition à une ou plusieurs formes de maltraitance engendre généralement des répercussions négatives chez les victimes, plusieurs conséquences positives peuvent également découler de ce type d'expérience de vie. La présente étude avait comme objectif général de recueillir des données permettant de mieux comprendre les mécanismes favorisant ou enfreingnant un processus de resilience chez les adultes ayant vécu de la maltraitance. Pour ce faire, 9 entrevues semi-dirigées ont été réalisées au Saguenay-Lac-St-Jean auprès de répondants qui ont manifesté une resilience à la suite de leur exposition à diverses formes de maltraitance. L'âge moyen des répondants était de 31,0 ans. Les données recueillies ont permis de répondre à trois objectifs spécifiques : 1) Identifier les répercussions à l'âge adulte de la maltraitance vécue dans l'enfance ou l'adolescence sur les croyances et les sentiments (passés et actuels) que les participants entretiennent envers eux-mêmes, les autres et la vie en général ; 2) Identifier les moyens (mécanismes de défense et stratégies d'adaptation) que les répondants ont utilisés pour faire vis-à-vis des répercussions provoquées par la maltraitance; et 3) Identifier l'influence des ressources externes sur la resilience. L'interprétation des résultats, étayée à partir des concepts inhérents à l'approche transactionnelle du stress et du coping et du modèle écosystémique, révèlent que les répercussions vécues par les répondants résultent de la manière dont ils ont évalué la maltraitance et (ré)agit sur les plans émotionnel et comportemental par rapport à celle-ci a été significativement influencée par les réactions de certains membres de leur environnement social. Les résultats démontrent que, dépendamment de la nature de l'évaluation que l'environnement social a proposé voire imposé aux répondants, ceux-ci ont intériorisé des sentiments négatifs et positifs qui les ont amenés à utiliser des moyens plus ou moins constructifs pour faire face à la maltraitance et à emprunter, par conséquent, une trajectoire destructrice ou de resilience. Certaines limites viennent toutefois réduire la portée des résultats de la présente étude notamment la non-généralisation, l'absence de groupe de comparaison et l'insuffisance de données pré-victimisation sur les participants. En contrepartie, cette recherche invite à porter un nouveau regard à l'égard des personnes présentant un vécu de maltraitance et à leur offrir un soutien adéquat en permettant de reconnaître que l'actualisation d'un processus de resilience ne peut se réduire à l'influence d'éléments strictement individuels, car elle est nécessairement le fruit d'une responsabilité se partageant entre la personne maltraitée et chacun d'entre nous.
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La perception des jeunes hommes homosexuels vivant au Saguenay-Lac-Saint-Jean à l'égard des facteurs qui influencent leur état de santé mentale

Gobeil, Pierre-Luc January 2010 (has links) (PDF)
La condition des personnes homosexuelles a beaucoup évolué au cours des dernières décennies, notamment en raison des nombreuses avancées législatives qui ont permis à la communauté homosexuelle d'acquérir des droits qui leur étaient jusque-là refusés. Cette reconnaissance civile ne s'est toutefois pas accompagnée d'une transformation majeure dans la perception sociale que ce font les individus. En effet, la prédominance de la culture hétérosexiste rend difficile le développement d'une identité non hétérosexuelle et les conditions sociales réservées à la population homosexuelle, qu'il s'agisse de discrimination ou de stigmatisation, sont souvent à la remorque de problèmes de santé mentale. Le milieu dans lequel évolue une personne homosexuelle pourrait également avoir une incidence sur son bien-être, que l'on pense par exemple au manque de services de santé et de soutien, à la difficulté de maintenir son anonymat sexuel et à la plus grande exposition au risque de subir une quelconque forme de violence. Peu d'études québécoises ont examiné l'implication du milieu d'où l'intérêt de la présente étude qui va sans doute amener un éclairage intéressant sur les conditions de vie des personnes homosexuelles qui évoluent dans un contexte qui diverge de celui des grands centres urbains. La présente étude poursuit donc trois objectifs : en premier lieu elle cherche à établir comment se vit l'expérience de deux périodes spécifiques au processus identitaire des personnes homosexuelles, soient la découverte de l'orientation sexuelle et celle du coming-out. En second lieu, elle tente d'identifier comment ces étapes influencent la santé mentale des personnes homosexuelles. Finalement, l'étude pose un regard sur l'environnement des personnes homosexuelles et cherche à identifier quels sont les facteurs d'ordre social, environnemental et culturel ayant une influence sur leur état de santé mentale. Pour atteindre ces objectifs, un devis de recherche qualitatif a été utilisé. Des entrevues semi dirigées ont donc été menées auprès neuf participants homosexuels âgés entre 18 et 35 ans afin de connaître leur perception sur ces aspects. Les résultats indiquent dans un premier temps que les étapes du processus identitaire se sont avérées relativement difficiles pour les participants. Les réactions négatives qui ont suivi la découverte de l'attirance pour la gent masculine ont rapidement été oblitérées par la mise en place de stratégies adaptatives (déni, fuite, refoulement). À l'égard du dévoilement de l'orientation sexuelle, la totalité des répondants de cette études ont indiqué avoir choisi comme première confidente, une personne de sexe féminin, qu'il s'agisse d'une amie ou encore de leur mère. Ce résultat suggère que les femmes posséderaient certaines caractéristiques qui inviteraient au dévoilement. Concernant l'influence des facteurs sociaux, il ressort de cette étude que le soutien social semble être un important facteur de protection qui prévient l'apparition de problème de santé mentale et réduit de façon considérable les symptômes de détresse psychologiques lorsque ceux-ci sont déjà installés. Nous avons également pu constater que la dimension culturelle est précisément celle qui a le plus de répercussions sur la santé mentale des personnes homosexuelles, car les problèmes de santé expérimentés par les répondants découlent bien souvent de la stigmatisation sociale vécue par la population homosexuelle. Les participants ont toutefois noté que la population du Saguenay - Lac-Saint-Jean fait preuve de tolérance et accepte l'homosexualité. Conséquemment, il semble que le fait de vivre dans cette région n'a que très peu d'impacts négatifs sur la qualité de vie des personnes homosexuelles. Néanmoins, cette conclusion tend à diverger d'un milieu à l'autre. Cette recherche, en débit du fait que les résultats ne peuvent être généralisés à l'ensemble de la population homosexuelle en raison de son échantillon restreint, constitue néanmoins un premier pas dans l'accroissement des connaissances québécoises sur le sujet. Elle invite notamment à mettre en place des stratégies d'intervention pour mieux soutenir les jeunes hommes dans les différentes étapes que sont la prise de conscience et le dévoilement de leur homosexualité, le tout afin de minimiser la détresse ressentie et l'apparition de problèmes de santé mentale plus graves.
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Éléments favorisant la mobilisation d'un consensus dans les stratégies de lutte visant l'élimination de la pauvreté : l'exemple du collectif pour une loi sur l'élimination de la pauvreté

Bouchard, Isabelle January 2007 (has links) (PDF)
Ici comme ailleurs, de nombreux groupes tentent de lutter contre la pauvreté et de proposer un projet de société empreint de justice sociale. Au Québec, devant la réponse décevante des gouvernements aux revendications de la Marche mondiale des femmes et le peu de gains récoltés lors de la lutte contre la réforme de l'aide sociale de 1996 à 1998, les groupes communautaires, populaires, syndicaux et pastoraux s'organisent et fondent le Collectif pour une loi sur l'élimination de la pauvreté1. À partir de 1998, leur principal cheval de bataille sera la rédaction puis la promotion d'une proposition de loi citoyenne pour éliminer la pauvreté au Québec. En réponse à cette mobilisation d'envergure orchestrée à la grandeur du Québec par le Collectif, le gouvernement québécois adopte le 13 décembre 2002, la loi 112 ? Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Cette recherche de type qualitative a étudié ce processus de mobilisation citoyenne pour la période de 1997 à 2002. Plus précisément, pour analyser cette lutte, trois thèmes ont été développés soit la mobilisation des acteurs sociaux pour fonder le Collectif, le processus d'établissement d'un consensus sur les moyens d'action à emprunter pour éliminer la pauvreté au Québec et les stratégies et tactiques employées par le Collectif pour influencer l'opinion publique et forcer le gouvernement à inclure cette question dans l'agenda politique. La cueillette des données a été réalisée au lendemain de l'adoption de la loi 112 soit en janvier 2003. Au total, treize répondants ont été interrogés lors d'entrevues individuelles semi-dirigées. La moitié des répondants avaient participé à la lutte du Collectif à l'échelle nationale alors que les autres avaient participé à la mobilisation sous l'égide de la coalition régionale Solidarité populaire 02. Les principaux résultats présentent le point de vue des acteurs collectifs ayant participé à cette mobilisation. La première partie traite de l'interprétation du contexte historique ayant permis la genèse du Collectif, des motifs d'adhésion, des stratégies et tactiques de mobilisation et des éléments favorisant le maintien de la mobilisation. Les résultats se rapportant à l'établissement d'un consensus au sein du Collectif regroupent les éléments facilitant le consensus, ses obstacles et les coûts qui y sont associés. Finalement, pour décrire le cheminement de la question de la pauvreté dans l'opinion publique jusqu'à son inscription à l'agenda politique, des données relatives aux actions pour mobiliser l'opinion publique, aux tactiques pour influencer le gouvernement et au rôle des médias sont présentées. Parmi les principaux faits saillants, on peut retenir que la force de l'utopie a été un puissant moteur de mobilisation décuplé par le charisme avec lequel le leadership a été assumé. En effet, les gens impliqués dans le Collectif ont été peu à peu contaminés par l'enthousiasme et la détermination dont a fait preuve la porte-parole nationale2 pour voir se concrétiser au Québec le rêve de se doter d'une loi pour éliminer la pauvreté. En ce qui a trait à l'établissement du consensus au sein du Collectif, deux idées principales peuvent être dégagées. Premièrement, bien que le consensus soit un mode décisionnel qui comporte différents avantages pour les membres, il a également des effets pervers en favorisant l'opinion des membres les plus influents et les plus habiles au niveau des compétences discursives. Deuxièmement, on peut affirmer que pour maintenir le consensus établi dans un groupe, il est essentiel que les membres y retrouvent des points de convergence suffisamment importants pour se sentir partie prenante d'un projet. Dans le cas de la présente recherche, il s'est avéré que l'établissement puis la revendication des mesures urgentes en parallèle à la proposition de loi a été un des facteurs de cohésion dans le groupe. Enfin, parmi les principaux résultats se rapportant au troisième thème de cette recherche soit le parcours de la question de la pauvreté comme problématique sociale jusqu'à son inscription à l'agenda politique, un élément majeur a retenu notre attention. Dans leurs stratégies et tactiques pour influencer le gouvernement, les membres du Collectif ont choisi la voie du lobbying pour se faire entendre. Évidemment, ce choix dicte l'utilisation d'une approche consensuelle dans l'établissement des rapports avec l'État. Cependant, cette approche n'a pas fait consensus auprès de tous les membres. Certains d'entre eux ont déploré l'absence d'actions de mobilisation de type conflictuel. On peut poser l'hypothèse que, derrière ce reproche, se cache la peur d'être récupéré par l'État et de se retrouver dans une position où le rôle de critique est difficile à jouer. L'analyse des résultats permet d'affirmer que, bien que des éléments conjoncturels furent favorables, la loi 112 n'aurait jamais vu le jour sans tout le travail de mobilisation mené avec acharnement par le Collectif, il semble donc que cette mobilisation représente une victoire citoyenne qui fait office d'exemple en matière de définition des politiques publiques et en matière d'organisation communautaire.

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