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Influence des technologies mobiles sur le fonctionnement d'une organisation : analyse des interactions entre les sphères privée et professionnelle et la dimension surveillanceNziengue-A-Tombet, Christian 07 1900 (has links) (PDF)
Nous décrivons et analysons les relations professionnelles par le biais de la téléphonie mobile, entre les employés d'une entreprise. Cela passe par notre question principale de recherche qui consiste à savoir comment se déroulent les relations professionnelles entre les employés d'une entreprise, dotés de téléphones cellulaires, sachant que ces derniers évoluent dans deux sphères (professionnelle et privée). Pour traiter notre sujet, nous avons eu recours à une méthode de recherche qualitative exploratoire basée sur 16 entretiens semi directifs avec des gérants et des commis de magasins de la même entreprise. Sur la base de nos cinq hypothèses de recherche, nous démontrons que les conséquences de l'utilisation du téléphone cellulaire sont plus contraignantes pour les gérants que pour les commis. Nous montrons aussi qu'il existe une relation dialogique entre les gérants et les commis, ce qui explique qu'ils ne s'appellent pas pour les mêmes raisons. Nous démontrons que les modalités d'utilisation du téléphone cellulaire entraînent des effets qui dépassent l'organisation du travail au sein de l'entreprise. C'est à dire que l'exploitation dont sont victimes les gérants au sein de l'entreprise tient plus de leur obligation d'être contactés sur leurs téléphones cellulaires que de leur fonction au sein de l'entreprise. À cause de cette obligation d'être joignable en permanence, le téléphone cellulaire provoque une porosité des frontières entre la sphère privée et la sphère professionnelle, entraînant une surveillance des employés de la part de leur entreprise. Ce qui conduit à une possibilité de contre-surveillance. Nous mettons en évidence le fait que les commis, parce qu'ils pensent leur « joignabilité » par rapport aux trois logiques de Jauréguiberry (2003a), ont la possibilité d'éviter les contraintes de la surveillance. Ce qui confirme le fait que les conséquences de l'utilisation du téléphone cellulaire dans la sphère professionnelle, mais surtout dans la sphère privée, dépendent de leurs modalités d'utilisation, volontaires ou imposées par l'entreprise.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : sphères privée et professionnelle, dimension surveillance, téléphone cellulaire, trois logiques de Jauréguiberry (2003a).
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La conciliation emploi-famille/vie personnelle : son incidence sur le parcours professionnel et la rétention de la main d'oeuvre dans la santéLazzari, Nadia 10 1900 (has links) (PDF)
Nous avons réalisé une étude des difficultés, des perceptions, des besoins, des comportements et des pratiques développées par les infirmières, les professionnels de réadaptation et les paramédics, en regard de la gestion de leur temps de travail, de leurs temps sociaux, ainsi qu'en relation aux pratiques de gestion dans les entreprises. Celle-ci s'est réalisée dans une perspective de conciliation emploi-famille/vie personnelle pour les individus, mais aussi d'engagement et de rétention de la main-d'œuvre pour les entreprises. En réponse à notre première question de recherche, nous avons constaté que pour les trois catégories socioprofessionnelles les difficultés de conciliation sont surtout dues à la surcharge de travail, aux horaires atypiques, à l'imprévisibilité des horaires ainsi qu'à un manque de flexibilité dans les horaires concernant les infirmières et les paramédics. Notre seconde question de recherche portait sur les pratiques de gestion des ressources humaines et, en particulier les mesures de conciliation. Nous avons vu que les employeurs offrent essentiellement le travail à temps partiel, très utilisé par les femmes des trois groupes suite à la naissance des enfants, la semaine comprimée en quatre jours (professionnels de réadaptation), la flexibilité des horaires plus soutenue pour le groupe des professionnels de réadaptation que pour celui des infirmières. En fin de carrière, la retraite progressive permet aux infirmières de se désengager temporellement pour pouvoir poursuivre leur carrière et concilier la sphère professionnelle et familiale. Concernant notre troisième question, sur l'effet des pratiques de GRH sur l'engagement (affectif, normatif, de continuité), sur la motivation, et la rétention de main-d'œuvre, nous avons noté que concernant les professionnels de réadaptation, les pratiques de semaine de travail comprimée en quatre jours, de flexibilité des horaires, et de congés différés sont très intéressantes. Pour les infirmières, ce sont les pratiques de temps partiel volontaire, d'horaires de 12h, la possibilité de travailler de jour ou de nuit, de choisir le temps partiel qui sont très intéressantes. Pour les paramédics, la pratique de temps partiel volontaire, seule pratique offerte, est très intéressante pour les jeunes mères. Toutes ces pratiques ont un impact positif sur l'engagement organisationnel des professionnels de santé, leur permettant de tisser un lien affectif et normatif avec l'établissement et ont une influence positive sur la rétention du personnel. Enfin, nous avons montré que les éléments familiaux et du parcours de vie familiale bien que présents dans certaines théories des carrières ne tiennent pas suffisamment compte de ces éléments pour comprendre les parcours professionnels et les choix de carrière, à différents moments du parcours de vie. Nous avons souligné que les pratiques de gestion semblent ne toujours pas tenir compte de la complexité des carrières féminines aux prises avec des responsabilités familiales qui s'appliquent aussi de plus en plus aux hommes qui souhaitent concilier l'emploi et la famille. Nous avons également mis en évidence l'imbrication des trajectoires professionnelles et familiales/personnelles chez les individus âgés en fin de parcours professionnel, soulignant ainsi que cette problématique s'étend tout au long du parcours de vie et non seulement en présence d'enfants. Nous avons montré l'importance de la diversité des ancres de carrière chez une même personne, et la persistance de ces ancres (dévouement à une cause, qualité de vie), mais parfois aussi le changement de la prédominance d'une ancre ou une autre, tout au long du parcours de vie. Nous avons confirmé l'importance d'une cinquième étape du parcours de vie (infirmières et professionnels de réadaptation), soit celle du renouveau de carrière, qui avait été mise en évidence par Tremblay, Larivière et Chamahian (2010).
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : pratiques de gestion des ressources humaines, conciliation travail-famille, fin de carrière, rétention, théorie des carrières.
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Employeur, salarié et vie privée / Employer, employee and private lifeDirrenberger, Géraldine 21 December 2012 (has links)
La frontière entre vie privée et vie professionnelle tend vers la confusion. La notion de vie privée est variable par l'importance que chaque individu lui accorde, elle suit également l'évolution de la société. Au sein de la relation de travail, caractérisée par le lien de subordination, quelle place doit-on lui assigner ? S'il est admis qu'il existe bel et bien une sphère privée résiduelle dans l'entreprise, comment la conjuguer efficacement avec les impératifs de productivité du monde du travail ? Malgré une forte protection de la vie privée du travailleur, l'empiètement de la sphère professionnelle sur la sphère privée est un risque supplémentaire de voir la notion se vider de sa substance. Notre étude s'attache à mettre en exergue les mutations intervenues dans l'entreprise notamment par l'usage des nouvelles technologies et les difficultés qu'elles occasionnent au regard de l'impératif de respect des libertés individuelles du salarié. Dans ce contexte, nous envisagerons des solutions pour faire coexister les deux sphères au regard de l'exigence de proportionnalité qui doit présider à la relation de travail. / The border between private and professional life can be confusing. The notion of private life differs from the importance each individual allows it, it follows as well the evolution of the society. Inside the working relationship, distinguished among the subordination connection, which priority should we assign it ? If there is agreement that in the working place a remaining private sphere truly exists, how can we efficiently unite it with the productivity requirements of the working environment ? Despite a strong protection of the employee's private life, the professional sphere stepping into the private one is an additional risk to see this idea to lose its meaning. The goal of our study is to point out the changes that occurred at work especially with the use of new technologies and the difficulties experienced due to the requirements to respect the employee's personal freedom. In this context we are considering some solutions to have those two spheres working together despite the balance requirement that must oversee the working relationship.
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Étude des liens entre le rapport à la paternité et le rapport au temps dans la conciliation entre la vie professionnelle et la vie privéeBenoît, Amélie January 2006 (has links) (PDF)
Le présent mémoire s'intéresse aux liens existant entre le rapport au temps des pères et leur rapport à la paternité. Il s'appuie à la base sur un double constat: d'abord, que les rapports au temps des individus, et particulièrement des parents, ont évolué dans les dernières décennies; ensuite, que les hommes et les femmes ne se sont pas adaptés pareillement à ces changements, ce qui fait en sorte que leur expérience du temps et leurs contraintes temporelles diffèrent. Les études sur l'emploi du temps des individus et des parents démontrent des différences marquées entre les genres. Les femmes accordent généralement plus de temps aux activités domestiques et familiales que ne le font les hommes, alors que ces derniers allouent généralement une plus grande quantité de temps à leurs activités professionnelles. Les études sur l'emploi du temps des individus, communément appelées études budget-temps, mettent bien en évidence les inégalités qui touchent les femmes, notamment parce qu'elles consacrent plus de temps que les hommes à des activités non rémunérées. Mais il faut toutefois souligner que ces études sont fondées sur des moyennes qui généralisent à tous les individus d'une population les résultats observés. Or, ces études ne peuvent mettre en relief de possibles distinctions entre les individus d'un même groupe. Le cas de l'emploi du temps des pères soulève d'ailleurs des questionnements puisque plusieurs études récentes indiquent l'avènement de nouvelles formes de paternité et la cohabitation de plusieurs types de pères. Or, les résultats des études budget-temps ou des études comparant les comportements des hommes et des femmes ne laissent-elles pas en plan une richesse et une diversité de comportements qui ne sont pas pris en compte? C'est précisément l'objet de ce mémoire que d'explorer cette question. En effet, en analysant le discours de trente pères montréalais travaillant dans la nouvelle économie sur la conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée (CVP), cette recherche tente de relever les liens qui existent entre le rapport à la paternité et le rapport au temps. Les résultats de cette recherche se présentent en deux temps. D'abord une typologie des rapports au temps des pères a été élaborée. Elle propose cinq types de rapport au temps qui ont été trouvés chez les répondants: l'égalitariste, le sacrifié, le multiactif, l'hypertravaillant et le communautaire. En détaillant chacun des types, une attention particulière est accordée aux liens existant entre le rapport à la paternité et le rapport au temps des répondants. Ensuite, les liens entre rapport à la paternité et rapport au temps sont abordés de façon plus globale et mis en contexte. Tout cela mène à conclure à la diversité des rapports au temps des pères, à l'existence d'une interrelation entre rapport à la paternité et rapport au temps et à la nécessité d'une plus grande prise en considération de la diversité des réalités des pères. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Paternité, Père au travail, Rôle parental, Temps sociaux, Rapport au temps, Conciliation entre l'emploi et la famille.
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Quand la conciliation travail-vie personnelle et les communications interpersonnelles sont un enjeu quotidien : récits de femmes cadres intermédiaires en centre hospitalier universitaireBourgoin, Mélissa 09 1900 (has links) (PDF)
De nombreuses femmes occupent des postes de cadres dans le réseau de la santé québécois et sont aux prises avec le défi quotidien de la conciliation travail-vie personnelle; en plus d'occuper un poste stratégique exigeant une charge de travail colossale, elles doivent concilier d'autres rôles dont ceux de mère et de conjointe. Dans un contexte où l'organisation .du travail est peu propice à l'émergence d'échanges informels et de moments de plaisir au travail, il y a lieu de se demander comment font ces femmes pour préserver leur santé mentale au travail. Cette surcharge de rôles entraîne une souffrance, au sens entendu par la psychodynamique du travail, qui pousse l'individu à élaborer des stratégies défensives pour faire face aux situations vécues. Parmi celles-ci, nous avons déterminé les communications interpersonnelles au travail comme une stratégie incontournable. Nous avons mené cette recherche exploratoire selon une approche qualitative et compréhensive auprès de quatre femmes cadres intermédiaires travaillant dans un centre hospitalier universitaire du Québec. La méthode du récit de vie a guidé la cueillette de données, et nous avons utilisé les outils d'investigation de l'entretien semi-dirigé et du journal de bord. Les données recueillies et l'analyse thématique qui a suivi ont révélé que les paradoxes organisationnels et relationnels sont des sources de souffrance récurrentes qui poussent la femme cadre intermédiaire à adopter des stratégies de communications interpersonnelles pour créer une zone de confort et agir en cohérence avec ses valeurs. Nous avons également compris le caractère soutenant d'un environnement relationnel, tant professionnel que personnel, qui facilite la conciliation travail-vie personnelle, en réduisant les effets délétères des paradoxes organisationnels et relationnels. Les relations interpersonnelles de la cadre, en plus de permettre le plaisir au travail, doivent être significatives, c'est-à-dire utiles, réciproques et intenses. À partir de nos résultats, nous avons également émis l'idée que la communication intrapersonnelle est une piste de réflexion intéressante pour créer une zone de confort chez la femme cadre.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : cadre intermédiaire, communications interpersonnelles, psychodynamique du travail, femme, paradoxe organisationnel.
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Analyse des aspects relationnels liés aux pratiques de conciliation travail-famille au sein de marchés d'alimentation québécoisLefrançois, Mélanie 04 1900 (has links) (PDF)
Les conditions de travail dans les milieux où les horaires « non standards » présentent de grands défis pour la santé des travailleuses et des travailleurs, mais aussi pour la planification d'activités familiales. Pourtant, peu d'études québécoises ont abordé la question de la conciliation travail-famille (CTF) dans ce type d'emploi. Notre étude s'arrime à un projet de recherche interdisciplinaire auprès d'un partenaire syndical qui a porté sur la CTF dans le secteur du commerce de détail au Québec (projet CTF-UQAM/FTQ). Puisque l'influence du soutien organisationnel sur l'expérience de la CTF est reconnue dans la littérature, les relations entre les acteurs de ces milieux doivent être mieux comprises. C'est pourquoi nous proposons une analyse communicationnelle des aspects relationnels des pratiques de CTF au sein de marchés d'alimentation québécois. Notre objectif est de mieux comprendre comment différents groupes d'acteurs perçoivent et interprètent les relations liées aux pratiques de CTF et le contexte dans lequel elles se déroulent. Notre méthodologie qualitative s'appuie sur l'analyse thématique d'un corpus de trente entretiens semi-dirigés réalisés auprès de treize travailleuses, six supérieurs hiérarchiques (quatre hommes et deux femmes) ainsi que de onze représentants syndicaux (10 hommes et une femme). Nos résultats montrent que les enjeux relationnels associés à la CTF portent essentiellement sur les aménagements du temps de travail et, qu'en dépit de règles liées à la convention collective, la qualité du climat de travail est influencée par les pratiques informelles. Ces dernières s'expriment à travers le cadre de l'horaire de travail qui, malgré une apparente neutralité, peut révéler les privilèges accordés à certaines personnes. Ces traitements privilégiés, souvent campés dans un rapport de « donnant-donnant », se répercutent négativement sur la qualité des rapports entre collègues. De même, les travailleuses ressentent physiquement et émotivement l'effet des tensions dans leurs rapports avec leurs supérieurs ou leurs collègues. L'imbrication des normes et des valeurs véhiculées par le climat de travail, particulièrement à travers l'attitude du supérieur hiérarchique, contribue à la co-construction des perceptions des pratiques de CTF. La valorisation de la disponibilité comme comportement idéal complique l'expression des besoins de CTF pour les travailleuses qui s'écartent de cette norme. Par ailleurs, la perception d'une équité de traitement atténuerait l'ampleur des difficultés de CTF vécues par certaines travailleuses mettant en évidence l'importance du rôle joué par des pratiques marquées par la transparence décisionnelle et l'ouverture du climat organisationnel. À l'opposé, la faible ouverture de certains milieux de travail à discuter d'enjeux de CTF combinée à la présence du rapport de « donnant-donnant » peut contribuer à la perception d'absence d'enjeux liés à la CTF présente chez certains employeurs, représentantes et représentants syndicaux rencontrés. Cette étude souligne l'importance de donner la parole à des personnes aux prises avec de grandes difficultés de CTF qui sont vécues dans l'ombre et l'isolement. Elle montre également la nécessité, pour les entreprises où les horaires sont « non standards », de créer un climat d'ouverture favorable à des pratiques qui valorisent l'express ion des enjeux de CTF. Enfin, elle met en lumière la place centrale des aspects relationnels dans la co-construction de la perception des pratiques de CTF qui relèvent autant de dimensions interpersonnelles que des particularités de la situation de travail.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : communication organisationnelle, conciliation travail-famille, marchés d'alimentation, horaires non standards, pratiques informelles, femmes, Québec
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Gestion des rôles de vie : contribution de la médiation équinePayette, Benoît 13 December 2023 (has links)
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé qu'en 2016, 488 millions de personnes ont été exposées à de longues heures de travail (>55 heures/semaine), et que ce phénomène a causé près de 745000 décès par maladie cardiaque (Pega, et coll., 2021). Alors que l'accélération et la compression du temps, l'intensification et l'extensification du travail semblent croître à l'infini dans nos cultures occidentales (Rosa, 2013), des actions sont requises afin de prévenir leurs effets sur la santé et le bien-être de la population active. Dans cette optique, l'espace de médiation entre les rôles de vie peut être un lieu de facilitation, où les personnes développent une relative aisance à naviguer entre différents champs d'activités, et ce, de manière à réduire les conflits entre le travail et la vie personnelle. S'il est entendu que la mise en place de conditions visant à prévenir les complications de ces conflits est une responsabilité partagée entre les divers acteurs, comme l'État et les organisations, cette recherche doctorale se concentre sur la mise en place d'expérimentations individuelles visant à atteindre un meilleur équilibre de vie. Afin d'étudier cette problématique élargie et d'actualité, nous avons coconstruit une formation expérientielle assistée par médiation équine visant à contribuer à la gestion des rôles de vie. Les formations par médiation équine sont des programmes éducatifs, centrés sur la dynamique d'un groupe de travail, réuni pour réaliser des activités d'apprentissage expérientiel avec des chevaux, sans équitation (Meola, 2016). Bien que l'intégration de la médiation équine dans les interventions éducatives pour adultes soit récente, certains résultats d'études empiriques (Dyk et coll., 2012 ; Toutain et coll., 2016) suggèrent que la médiation équine est efficace pour le développement d'habiletés managériales et de leadership. De plus, certaines habiletés transférables pouvant être développées en médiation équine sont similaires à celles mobilisées dans la gestion des rôles de vie, notamment la communication verbale et non verbale, le pouvoir d'influence, savoir comment motiver autrui, etc. (Friedman et coll., 2015 ; Kreiner et coll., 2009). Puisque la contribution de la médiation équine à la gestion des rôles de vie n'a jamais été étudiée directement, cette étude propose d'observer et d'analyser un sujet auparavant inaccessible à l'investigation scientifique. Cette recherche a pour objectif principal de décrire l'utilisation des apprentissages d'une formation par médiation équine dans la gestion des rôles de vie de personnes en emploi éprouvant des conflits de rôles. Dans le cadre de cette étude exploratoire, les méthodologies employées sont celles des études de cas (Yin, 2008) et de la recherche-action collaborative (Bonny, 2015). Les données ont été recueillies par la création d'espaces communicatifs (Burns et coll., 2014), au moyen de groupes de discussion, d'entrevues individuelles (n=26), et d'ateliers de médiation équine (n=8). En somme, ces espaces communicatifs ont permis la mise en commun de points de vue et de perspectives alternatives, notamment entre les collaborateurs et collaboratrices en emploi (n=12), et les expert·e·s en formation pour adultes (n=6). Les premiers résultats présentent de nombreux récits de gestion des rôles de vie, nécessaires afin de mieux comprendre la genèse des enjeux rencontrés chez les collaborateurs et collaboratrices. L'analyse de contenu suit la méthodologie en trois étapes de Gioia et coll. (2013) pour extraire cinq grandes dimensions émergeant de l'articulation des enjeux de gestion de rôles de vie. Les données ont rappelé l'importance des axes d'articulation travail-quête identitaire et des frontières entre les domaines de vie (Clark, 2000 ; Nippert-Eng, 1996 ; Voydanoff, 2005). L'analyse a aussi soulevé l'importance du care, inscrit à l'intérieur d'une éthique de soi, où s'articulent le souci de soi et le souci de s'impliquer dans la société. À la lumière des réflexions post-formation, et après plusieurs mois de pandémie de COVID-19, l'analyse avance deux axes supplémentaires, soit l'articulation phénoménologique de la gestion des rôles de vie, et la liberté d'action dans un contexte de crise sanitaire. Ces résultats présentent non seulement une diversité dans la richesse des réflexions sur des narratifs élargis comme l'accélération sociale du temps (Rosa, 2013) et les aspects parfois absurdes du travail (Graeber, 2018), mais ils indiquent aussi le rôle de la réflexivité sur le pouvoir d'action. La seconde partie des résultats aborde l'étude ethnographique des ateliers de médiation équine, par observation participante, et par l'analyse des propos recueillis lors des groupes de discussion et des entrevues de suivi. L'analyse s'appuie sur le concept de liminalité de Turner (1969, 1988) afin de souligner les renversements potentiels de pouvoir et les reclassifications sur lesquels l'effet transformatif des ateliers peut s'appuyer. Les préoccupations sur le « devenir ensemble » (Haraway, 2008) représentent un développement pour les animaux de compagnie, en l'occurrence nos partenaires équins, qui obtiennent de nouvelles tâches et de nouveaux rôles. L'analyse présente un cadre conceptuel pour la médiation équine, un riche descriptif des rituels sous-jacents ainsi qu'une réflexion sur le rôle performatif de ces activités. L'analyse suggère également que les agencements multiespèces (Despret, 2014) sont un vecteur important de signification pour les ateliers centrés sur le développement personnel. Cette section permet aussi de soulever la pertinence de mobiliser les autoethnographies des collaborateurs et collaboratrices dans l'effort de coconstruction des connaissances. La troisième partie des résultats vise la construction de modèles narratifs servant à décrire certaines trajectoires alternatives (Khan et VanWynsberghe, 2008) et à illustrer la mobilisation des habiletés développées lors de la formation. Le traçage de trajectoires (George et Bennett, 2005) permet d'identifier des processus facilitant la contribution de la formation à la gestion des rôles de vie. À la suite de l'analyse comparative des cheminements individuels, les différents processus identifiés sont la défocalisation-refocalisation, l'équilibrage par arrangements, le recadrage, et l'unité par décompartementage. Les particularités associées à ces trajectoires contrastent avec les effets « thérapeutiques » habituellement reconnus aux activités de loisir (Caldwell, 2005). Finalement, l'évaluation globale de la formation atteste de sa contribution à la gestion des rôles de vie parfois à titre de « loisir et de socialisation », de « boîte à outils » d'habiletés relationnelles et de gestion, et enfin, de construction de réseaux de significations mis à profit dans le développement personnel.
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Déterminants et significations des conduites d'hypertravail : une approche psychosociale et systémique- le cas des travailleurs et des travailleuses des secteurs du multimédia et des services informatiquesGauthier, Christine 24 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2015-2016 / Loin de la réduction pressentie du temps de travail et de l’émergence d’une société des loisirs, est plutôt observé, depuis une trentaine d’années, un accroissement du temps consacré au travail pour les travailleurs les plus qualifiés, au Québec comme dans la plupart des sociétés occidentales (Burke et Cooper, 2008; Lapointe, 2005; Lee, 2007). Dans un contexte où les « arrangements temporels » (Thoemmes, 2000) tendent à s’individualiser de façon à mieux prendre en compte les réalités et les besoins des salariés et salariées tout comme ceux des organisations, cette thèse interroge le caractère « volontaire » des conduites d’hypertravail observées chez les travailleurs et les travailleuses des secteurs des services informatiques et du multimédia. Elle s’attarde plus particulièrement aux processus psychosociaux qui sous-tendent la construction de ces conduites. Inscrite au sein d’une approche psychosociale et systémique, notre recherche articule une théorie qui met en résonance les fonctionnements individuel et organisationnel, soutenue par le modèle du Système psychique organisationnel (Aubert et de Gaulejac, 1991), et une théorie de la socialisation plurielle et active, soutenue par le modèle du Système des activités (Baubion-Broye et Hajjar, 1998; Curie, 2000). Opérationnalisée selon une grille articulée autour de cinq niveaux d’analyse (intra-individuel, interpersonnel, positionnel, idéologique et de la tâche et de l’organisation du travail), nous avons mené 34 entretiens biographiques (26 hommes et 8 femmes) auprès de salariés et salariées des secteurs des services informatiques et du multimédia. Les résultats mettent en évidence trois types de processus menant à l’adoption de conduites d’hypertravail ; un cas-type qui illustre un processus de renforcement d’une identité professionnelle de « grand travailleur » ; un cas-type qui rend compte d’un processus de suraffiliation organisationnelle et d’assujettissement de la vie hors-travail; et un cas-type qui expose le maintien d’une conduite d’hypertravail défensive, dans un contexte de mise à l’épreuve organisationnelle. Au final, les résonances particulières observées entre ces niveaux et facteurs nous amènent à souligner l’intérêt de mieux comprendre l’hypertravail en prenant en compte les significations que les individus donnent à leurs conduites, à partir d’un regard diachronique et synchronique. Nous discutons également du caractère dynamique et évolutif de la relation individu-collectif-organisation et du rôle différencié des organisations et des collectifs de travail dans la construction des conduites d’hypertravail. Nous relevons enfin certaines implications des nouvelles pratiques et normes de temps de travail observées dans ces organisations, favorables au développement et au maintien de l’hypertravail. Mots-clés : temps de travail, longues heures de travail, conduites d’hypertravail, articulation travail-vie personnelle, socialisation plurielle et active, domination au travail. / Far from the anticipated decrease in working time and the emergence of a leisure society, we have instead noted, over the last 30 or so years, an increase in the time devoted to work by the most qualified workers, both in Quebec and in most other Western societies (Burke and Cooper, 2008; Lapointe, 2005; Lee, 2007). In a context where “temporal arrangements” (Thoemmes, 2000) tend to be individualized in order to better take into account the realities and needs of both employees and organizations, this thesis questions the “voluntary” nature of patterns of overwork observed among workers in the data processing and multimedia sectors. It focuses in particular on the psychosocial processes underlying the construction of these behavior patterns. As part of a psychosocial and systemic approach, our research is structured around a theory that resonates with individual and organizational operations, supported by the Psychic organizational system model (Aubert and de Gaulejac, 1991), and a theory of a plural and active socialization, based on the Activities system model (Baubion-Broye and Hajjar, 1998; Curie, 2000). Operationalized according to a grid structured around five levels of analysis (intra-individual, interpersonal, positional, ideological, and task and organization of work), we conducted 34 biographical interviews (26 men and 8 women) among workers from the data processing and multimedia sectors. The results highlight three types of processes leading to the adoption of “hyperwork behaviour”: a case study illustrating a process of reinforcing a professional and “super worker” identity; a case study outlining a process of organizational hyper-affiliation and the subjugation of life outside work; and a case study describing sustained defensive overwork behavior, in a context of organizational trial. Lastly, the particular resonances observed among the levels and factors lead us to underline the importance of better understanding overwork by taking into account, from a diachronic and synchronic perspective, the meanings that individuals give to their behavior. We will also discuss the dynamic and evolving nature of the individual-collective-organizational relationship and of the differentiated role of organizations and work collectives in the construction of hyperwork behaviour. We conclude by highlighting certain implications of new work-time practices and norms that help develop and maintain hyperwork behaviour observed in these organizations. Keywords : working time; overwork; hyperwork behaviour; work/non-work articulation; plural and active socialization, domination at work.
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Les stratégies de gestion du temps chez les travailleurs autonomesDi Loreto, Martine January 2007 (has links) (PDF)
En dépit du fait que le statut d'autonome revête plusieurs caractéristiques du sous-emploi,
certains travailleurs autonomes le choisissent parce qu'il leur permet une plus grande marge de manoeuvre en ce qui concerne l'organisation du travail et la conciliation entre la vie professionnelle et la vie personnelle, voire familiale. Contrairement à la plupart des écrits sur le sujet, qui portent sur l'intérêt de l'entreprise à faire appel à des contractuels plutôt que de continuer à maintenir une main-d'oeuvre employée, la présente recherche s'intéresse au point de vue des travailleurs autonomes eux-mêmes. Il s'agit de déterminer si le statut d'autonome offre effectivement la souplesse nécessaire à une gestion des temps harmonieuse.
À partir du témoignage de 256 professionnels québécois oeuvrant à titre de travailleurs autonomes à leur propre compte et qui ne dépendent pas d'un seul client, dont 71 ont accepté de participer à une entrevue et 185 ont rempli un questionnaire, le présent mémoire cherche à cerner les différentes stratégies utilisées par les travailleurs autonomes pour gérer leur temps et concilier leurs responsabilités professionnelles et personnelles ou familiales. En particulier, cela concerne la manière dont ils adaptent les différentes formules d'aménagement et de réduction du temps de travail à leur statut d'emploi, ainsi que la façon dont ils utilisent la flexibilité d'horaire. Les résultats dévoilés témoignent d'une pluralité de profils chez les travailleurs autonomes, ce qui correspond à une diversité des formes d'aménagement du temps de travail. En conséquence, les écarts dans le temps de travail des individus se reflètent sur le revenu et sur la satisfaction professionnelle. Par exemple, si les heures de travail plus courtes sont liées à un revenu moins élevé, elles sont par contre associées à un plus haut niveau de satisfaction professionnelle que les longues heures de travail. Une explication possible tient au fait qu'au-delà du nombre total d'heures travaillées, la répartition de ces heures dans l'horaire de travail, ainsi que la flexibilité d'horaire sont importantes. À ce sujet, on note également que les travailleurs autonomes qui exercent davantage de contrôle sur leur temps de travail présentent un plus haut niveau de satisfaction au travail. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Travail autonome, Aménagement du temps de travail, Conciliation emploi-famille, Temps sociaux, Économie du savoir.
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La conciliation travail-vie personnelle dans le secteur de la santé et des services sociaux : le cas des professionnelles d'un CSSSAudet, Stéphanie 19 April 2018 (has links)
La problématique de la conciliation entre le travail et la vie personnelle fait l’objet d’études depuis plusieurs années. Les impacts négatifs possibles découlant de difficultés de conciliation sont connus et de nombreuses recherches en font d’ailleurs mention. Les chercheurs ainsi que l’État encouragent donc les établissements à instaurer des dispositions visant à faciliter cette conciliation ainsi qu’à entretenir une culture organisationnelle qui lui est favorable. La présente étude vise à connaître les dispositions offertes au sein d’un Centre de santé et de services sociaux (CSSS), à comprendre de quelles façons ces dispositions s’actualisent sur le terrain selon des professionnelles du CSSS ainsi qu’à identifier quelles avenues gagneraient à être explorées davantage. Un devis qualitatif a été retenu afin de cerner ces dimensions. L’approche privilégiée a été l’étude de cas. Deux sources de données ont été utilisées, soit les documents et les entrevues. Les participantes interrogées (n=12) étaient toutes des professionnelles au sein des cinq CLSC du CSSS Alphonse-Desjardins. Cette recherche a permis de constater que le CSSS Alphonse-Desjardins offre à ses employés plusieurs dispositions visant à faciliter la conciliation travail-vie personnelle. Des ententes locales viennent d’ailleurs bonifier les dispositions présentes dans la convention collective des CSSS. Les répercussions positives au sein de l’établissement et pour ses employées sont nombreuses. Cependant, certaines disparités découlant du statut d’emploi et du secteur d’emploi semblent incomprises de la part des professionnelles. Quelques améliorations pourraient être apportées afin de minimiser davantage les conflits de conciliation travail-vie personnelle.
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