Celui qui entreprend les Exercices le fait avec un désir de trouver la volonté de Dieu afin de prendre une décision et possiblement réorienter sa vie. Dans cette perspective, les Exercices ont comme fonction de le libérer de toute affection désordonnée et l'amener à une attitude d'indifférence, indispensable pour bien saisir l'appel de Dieu. Notre sujet de recherche portera donc sur le discernement ignatien dans l'accompagnement spirituel. Nous démontrerons que les Exercices Spirituels d'Ignace de Loyola fournissent l'instrument qui aidera l'accompagnateur à bien préparer l'accompagné à cette rencontre personnelle avec Dieu. Le but que nous poursuivons: démontrer que l'accompagnateur a un rôle important à jouer dans cette quête de Dieu et qu'il doit, pour ce faire, bien maîtriser la pédagogie des Exercices afin d'être en mesure de guider l'accompagné dans une expérience spirituelle qui devrait le conduire à s'engager dans l'Église du Christ et participer à son œuvre.

Des chercheurs de vérité, de Dieu, poursuivent des chemins variés qui s'avèrent tous voies de transformation. Nous nous intéressons à cette transformation qui s'opère dans des personnes, sur le périple de leur quête intérieure. Sur ce chemin, chez ceux qui s'engagent à fond, parfois un tournant radical s'opère, «LE PASSAGE». Nous privilégions deux référents sur deux voies de transformation pour les regarder à travers leur expérience de passage : Arnaud Desjardins a connu "l'éveil", "libération", sur la voie de 1'advaita-vedanta; Marie Guyart de l'Incarnation a fait l'expérience du mariage mystique sur la voie chrétienne-catholique. Qu'est ce passage? Y a-t-il des convergences entre les deux expériences? Notre propos est surtout de mieux connaître deux témoins sur leur chemin de transformation intérieure. Nous ne voulons pas leur inventer des connivences. Si elles sont là, nous les remarquerons.

Ce mémoire de maîtrise présente, en trois parties, les différents rôles de la "tension eschatologique" dans la vie spirituelle chrétienne selon Spe Salvi, deuxième encyclique de Benoît XVI. Dans un premier temps, ce travail en théologie spirituelle présente les résultats d’une recherche exploratrice du contenu argumentatif de l’encyclique en mettant en évidence les rôles de l’espérance chrétienne dans la vie spirituelle, l’authenticité de ces rôles étant vérifiée à l’aide d’une définition reconnue de la vie spirituelle. Dans un deuxième temps est proposée une herméneutique de ces résultats selon le critère de "tension eschatologique" puisé à même l’encyclique. Les deuxième et troisième parties proposent une analyse comparative des résultats obtenus avec deux corpus concernant l’eschatologie: d’une part différents écrits de Joseph Ratzinger et, d’autre part, les grandes lignes de la doctrine de Jürgen Moltmann. Comme application et confirmation des résultats de la recherche, la conclusion met brièvement en évidence d’éventuelles conséquences doctrinales et pastorales.

Le rapport au religieux et aux religions s'est métamorphosé dans les sociétés occidentales, sous l'influence de l'ultramodernité et du tournant subjectif qui domine les nouvelles religiosités. Plusieurs institutions et organisations choisissent aujourd'hui de discuter de leurs activités en termes de « spiritualité » et non plus de religion. Les pratiques de dialogue interreligieux, qui concernent non pas les spécialistes mais plutôt les citoyens et les croyants, sont, elles aussi, travaillées par ces changements. Pour les organisations qui cherchent à rassembler des gens afin d'échanger au niveau de la spiritualité -et non de la religion-, très peu de ressources théoriques existent pour éclairer les enjeux propres à ce type d'activité collective. Cette recherche vise à amorcer la théorisation de l'interspiritualité en tant que pratique intersubjective mobilisant la spiritualité des participants, à partir de l'analyse de quatre études de cas portant sur des organisations de Québec et de Paris. En inscrivant la recherche dans une sociologie de la spiritualité, l'attention est maintenue sur le contexte d'émergence de l'interspiritualité, qui est caractérisé non seulement par une critique de la religion, mais aussi par le double mouvement de la sécularisation des ressources pastorales et de la spiritualisation des ressources psychosociales. Notre théorisation de l'interspiritualité procède d'une analyse à quatre dimensions : la conception de l'être humain qui est mobilisée dans les milieux à l'étude, leur rapport aux normativités, leur conception de ce qu'est la spiritualité et le rôle attribué à « l'autre » dans les dynamiques intersubjectives. Les activités interspirituelles apparaissent dès lors comme étant des espaces de résonance, dont la vocation est de nourrir l'expérience subjective des participants. Selon les visées des organisations qui soutiennent ce type d'activités, les rencontres interspirituelles peuvent même constituer de véritables critiques actives de l'aliénation qui caractérise l'ultramodernité, et alimenter un imaginaire de transformation du monde à travers des individus résonants. / The relationship with religion is metamorphosed in Western societies, under the influence of ultramodernity and the subjective turn which dominates new religiosities. Several institutions and organizations choose today to discuss their practices in terms of "spirituality" and no longer "religion". Interreligious dialogue, which concern not theologians but rather citizens and believers, is also affected by these changes. For organizations that seek to bring people together to discuss spirituality - and not religion -, very few theoretical resources exist to shed light on the issues specific to this type of collective activity. This research aims to initiate the theorization of interspirituality as an intersubjective practice mobilizing the spirituality of the participants, based on the analysis of four case studies relating to organizations in Quebec and Paris. By placing the research within a sociology of spirituality, attention is maintained on the context of emergence of interspirituality, which is characterized not only by a critique of religion, but also by the double movement of the secularization of pastoral resources and spiritualization of psychosocial resources. Our theorization of interspirituality proceeds from an analysis of four dimensions: the conception of the human being mobilized by those organizations, their relationship to normativity, their conception of spirituality and the role attributed to "the other" in intersubjective dynamics. Interspiritual activities therefore appear to be spaces of resonance, whose vocation is to nourish the subjective experience of the participants. Depending on the aims of the organizations that support this type of activity, interspiritual encounters can even constitute active critiques of the alienation that characterizes ultramodernity and fuel an imagination of transformation of the world through resonant individuals.

Ayant oeuvré pendant plusieurs années en paroisse, force nous a été de constater le peu d'implication au niveau de l'engagement social auprès des plus défavorisés sauf pour un petit nombre de personnes qui en font le leitmotiv de leur vie de foi. Leur engagement a piqué notre curiosité à un point tel que nous avons décidé d'en étudier le phénomène que nous définissons comme ±militance chrétienne¿ inscrite dans la dynamique du Royaume. Notre recherche a consisté à découvrir les éléments structurants du parcours de militants chrétiens qui les ont conduits à pratiquer un type de militance qui s' inscrit dans la dynamique du Royaume. Pour ce faire, nous avons interviewé une dizaine de militants chrétiens en leur demandant de nous faire le récit de leur parcours. Dans un souci de rigueur, nous avons utilisé la méthode qualitative de recherche: la théorisation ancrée. Cette méthode d'analyse de données empiriques a fait ressortir un certain nombre d'éléments structurants de leur parcours de militants chrétiens en les répertoriant en catégories. Cela a permis de voir émerger une théorie particulière qui explique comment des militants - insérés dans un contexte particulier - vivent et comprennent leur foi. Nous avons découvert qu'ils vivent leur foi comme un impératif d'engagement à favoriser la dignité des plus défavorisés et à construire un monde plus juste. Cet impératif est provoqué par une série d'éléments déclencheurs et de motivations humaines et chrétiennes qui, fondamentalement, prennent leur source dans un dynamisme intérieur qu'ils attribuent à Dieu. À partir de cette théorie, nous avons réalisé que ces militants affichent un comportement conforme aux critères de jugements retenus dans le récit du jugement dernier en Matthieu 25,31-46. Ceci nous a mené à l'élaboration d'un discours théologique qui a consisté à vérifier et à approfondir le lien que les militants chrétiens établissent déjà avec Matthieu 25,31-46. Enfin, nous avons découvert que cette foi cherche à se dire, à se nourrir et à se célébrer. D'où l'importance de créer des espaces adéquats qui permettraient aux militants de dire et d'approfondir leur foi inscrite dans la dynamique du Royaume.

L'expression « siècle de Marie » révèle l'intérêt suscité par la Vierge au dix-neuvième siècle. Des confidences de Jean-Claude Courveille au grand séminaire de Lyon, il ressort que Marie veut un corps portant son nom afin de continuer la mission de son Fils. Jean-Claude Colin se révèle peu à peu l'instrument choisi par Dieu pour présider aux commencements de !'œuvre. La Société de Marie, approuvée par le pape en 1836, aura pour but de rassembler et de sauver tous les enfants de Dieu à la fin des temps comme au début. Dans une Église meurtrie par la Révolution, le père Colin mettra de l'avant une manière mariale d'exercer le ministère. La façon de servir, comme apôtres maristes, il la puise du côté des attitudes et des comportements de Marie dans l'Église primitive. Jean-Claude Colin voit la Vierge miséricordieuse, inconnue et cachée puis soutien de l'Église. Ainsi, voit-il les prêtres maristes. Ils sont appelés à soutenir l'Église et à devenir instruments effacés mais féconds des miséricordes «usque in ultimas terrarum orbis oras » (Bref Omium gentium, 29 avril 1836).

S'appuyant sur les données fournies par les sciences humaines et la tradition croyante dans la perspective catholique, cette thèse veut montrer qu'une conversion religieuse authentique et mature consiste en une transformation en profondeur de la personnalité. Elle permet d'en identifier des critères d'authenticité et de maturité. Une véritable conversion implique une crise affectant les niveaux intellectuel, affectif et moral de la personne dont elle se présente comme la solution. A cause de la modification du lien social qu'elle opère, elle provoque un changement d'identité du converti, une modification de sa relation au pouvoir et un changement d'univers symbolique. Ce changement se manifeste au niveau du discours, par une modification de la représentation que le converti se fait de l'espace, du temps, de la relation à son corps et à son environnement. L'ensemble du processus est orienté ultimement vers une libération qui affecte le converti lui-même et son environnement culturel.

Regula monachorum! Voilà une Règle de vie, écrite au 6e siècle, pour des chrétiens invités à quitter le monde pour suivre le Christ, qui, paradoxalement, s'avère, mutatis mutandis, un guide de vie, en très grande partie, idéal pour d'autres chrétiens, justement appelés, de par leur vocation spécifique, à ne pas le quitter! Saint Benoît a, manifestement, écrit cette Règle, tissée d'Écriture, pour que ses moines soient d'abord de bons chrétiens. Voilà pourquoi le laïc, qui accepte de suivre le Christ, dans le monde, se sent fortement interpellé par ce modèle de vie évangélique. Il y perçoit, en effet, la voix d'un Maître qui lui rappelle avec des accents vibrants, parfois pathétiques, l'urgence de répondre à sa vocation chrétienne, par une vie théologale ardente et une saine vie morale. Il y trouve, également, une doctrine spirituelle et des moyens pratiques privilégiés, applicables dans le monde, non seulement pour écarter les obstacles à une vie spirituelle équilibrée, mais aussi pour y assumer pleinement, selon les circonstances concrètes de la vie courante, ses responsabilités humaines et professionnelles, conformément à la volonté de Dieu, dans l'amour du Christ et du prochain.

"La conscience spirituelle chrétienne selon le P. Charles André Bernard est ce qui se situe à la racine du projet spirituel chrétien. Parce que l'Esprit Saint l'habite et la vivifie, la conscience spirituelle s'avère l'attitude de l'être connaturalisé par l'Esprit. Et comme attitude spirituelle, elle dynamise la structure anthropologique pour donner plus de vigueur et de clarté à la vie chrétienne. Or, la vie chrétienne, vie du baptême en l'être, devient vie spirituelle par la conscience que nous en prenons et la volonté d'y progresser. Ainsi, la vie spirituelle chrétienne peut devenir objet d'expérience. Car l'expérience spirituelle chrétienne, expérience dans l'Esprit Saint, naît de cette prise de conscience spirituelle. Dans la pensée théologique et spirituelle du P. Charles André Bernard la notion de conscience spirituelle, notion de théologie plutôt présupposée qu'explicitée, connaît une évolution intégrative dans la notion d'expérience spirituelle. Cette dernière étant plus inclusive retient la notion de conscience spirituelle comme base de son élaboration anthropologique, théologique et spirituelle afin de rendre compte du caractère existentiel, historique et expérientiel de toute vie spirituelle."

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