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Violence dans les relations intimes : expériences de jeunes femmes immigrantes iraniennes de première génération au CanadaRahmatizadeh, Masoumeh 23 May 2023 (has links)
Ce travail vise à cerner la violence exercée par un partenaire intime (VPI) à l’endroit de jeunes femmes immigrantes iraniennes de première génération dans une relation non maritale en se basant sur le féminisme intersectionnel et le modèle du contrôle coercitif présenté par Stark (2007). Afin d’approfondir la question de la VPI et de combler les lacunes dans les recherches consacrées à ce sujet, 17 entretiens qualitatifs semi-structurés ont été menés auprès de jeunes femmes (16-29 ans) immigrantes iraniennes de première génération vivant au Canada.
Les participantes ont expérimenté diverses manifestations de violences à travers la coercition (violence, intimidation, dégradation et surveillance) et le contrôle (isolement, exploitation et micro-réglementation) au sein de leur relation intime. L’analyse de diverses manifestations de violences et de contrôles vécues par les participantes a révélé que les inégalités persistantes entre les genres ainsi que le contexte culturel et migratoire favorisent un contexte pour établir et intensifier le contrôle coercitif. En effet, ceux-ci élargissent la capacité des agresseurs à instrumentaliser les divers axes de division sociale et à déployer des différentes stratégies de contrôle et de coercition afin de priver les jeunes femmes de leurs droits et de leur liberté.
Le féminisme intersectionnel a été utilisé pour appréhender et analyser les expériences de violences vécues par les participantes, les stratégies déployées pour y faire face et leur processus de recherche d’aide. L’utilisation du féminisme intersectionnel a permis de voir comment la VPI est interconnectée à différentes divisions sociales et à des systèmes d’oppression. Cela était donc étudié dans quatre domaines du pouvoir présentés par Collins : structurel, disciplinaire, culturel et interpersonnel.
Plus précisément, les résultats ont souligné qu’il y avait un manque de sensibilisation aux services formels et aux ressources disponibles sur la VPI dans le domaine structurel. Ces obstacles ont induit des retards dans la prévention et l’accès aux ressources disponibles ainsi que des barrières additionnelles dans le processus de rupture
Dans le domaine disciplinaire, les données ont mis en lumière un manque de prise en compte des expériences spécifiques des jeunes femmes immigrantes iraniennes dans leurs contacts avec les professionnels. Ce manque de considération a entraîné des interventions inappropriées, qui ne tenaient pas compte de leurs valeurs et de leurs préoccupations culturelles et familiales.
Dans le domaine culturel, l’idéologie patriarcale et le discours dominant sur les stéréotypes liés au genre s’inscrivant dans la religion et la tradition au sein de la communauté iranienne distribuent des messages et des images qui normalisent et minimisent la VPI. S’ajoutent à cela, l’honneur familial, les rumeurs au sein de la communauté, la crainte de la réaction de la famille liée à la perte de virginité ainsi que le manque de soutien émotionnel renforcent le contexte de contrôle et de domination généré par le partenaire et forgent des entraves à la rupture. Dans ce domaine, les résultats ont également révélé les diverses contraintes culturelles associées à la recherche d’aide auprès des ressources aussi bien formelles qu’informelles.
Les résultats ont également indiqué que, dans le domaine interpersonnel, les divers axes de division sociale fournissaient les moyens aux agresseurs de déployer une panoplie de stratégies afin de contrôler les jeunes femmes et les priver de leurs droits et de leur liberté, tout en justifiant leurs comportements violents et contrôlants. Dans ce domaine, les réactions de la communauté et des membres de la famille, en particulier des parents, lors de la découverte des relations sexuelles et intimes de jeunes femmes sont discutées.
L’analyse de l’agentivité des participantes face à la VPI a mis en évidence l’utilisation de différentes stratégies, en tenant compte du contexte structurel et culturel dans lequel elles s’inscrivent, y compris les stratégies d’évitement, de résistance ainsi que la rupture et la recherche d’aide. Les résultats ont aussi démontré que les jeunes femmes ont fait preuve d’une agentivité considérable à identifier les comportements de contrôle de l’agresseur ainsi que les normes patriarcales normalisées au sein de la communauté iranienne et à les critiquer sévèrement.
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Facteurs de risque précoces et compensatoires liés à la perpétration de violence dans les relations intimes à l’adolescenceRaymond, Vicky 08 1900 (has links)
La violence dans les relations intimes à l’adolescence est un problème social important. La présente étude vise à bonifier les connaissances quant aux facteurs associés aux comportements de violence dans les relations intimes (VRI) à l’adolescence afin d’alimenter les pistes en matière de prévention. Plus précisément, il s’agit de vérifier si les problèmes de comportement à l’enfance peuvent être considérés comme un facteur de risque précoce à la perpétration de VRI à l’adolescence, puis de vérifier si l’engagement scolaire et la légitimité perçue de l’autorité à la mi-adolescence peuvent être considérés comme des facteurs compensatoires ou de protection en lien avec la perpétration de ces violences. Pour ce faire, les données utilisées proviennent de l’Étude longitudinale et expérimentale de Montréal (ÉLEM) ayant débuté dans les années 80. Initialement, l’échantillon était composé de 1037 garçons francophones blancs ayant été à la maternelle dans une école située dans un quartier défavorisé de Montréal. Parmi ces participants, 774 ont révélé déjà avoir été dans une relation amoureuse à 16 ou 17 ans. Les comportements des enfants entre 10 et 12 ans ont été évalués par les enseignants, dont les problèmes de comportement. Puis, la légitimité perçue de l’autorité ainsi que l’engagement scolaire ont été évalués de façon autorapportée à la mi-adolescence. La perpétration de violence psychologique, physique et sexuelle dans le cadre de relations intimes par les participants a aussi été évaluée de façon autorapportée, mais à la fin de l’adolescence. Les résultats découlant d’analyses de régression mettent en lumière le fait que les garçons présentant des problèmes de comportement pendant l’enfance sont à risque de s’engager dans des comportements de VRI physique à l’adolescence. Par ailleurs, les résultats indiquent que les garçons présentant un engagement scolaire élevé à la mi-adolescence sont moins à risque de s’engager dans des comportements de violence psychologique et sexuelle alors que ceux présentant un haut niveau de légitimité perçue de l’autorité à la mi-adolescence sont moins à risque de s’engager dans des comportements de toutes formes de VRI à l’adolescence. Ainsi, il semble que les problèmes de comportement à l’enfance soient un facteur de risque précoce à la VRI physique à l’adolescence, alors que l’engagement scolaire et la légitimité perçue de l’autorité sont des facteurs compensatoires en lien avec la perpétration de VRI à l’adolescence. Ces résultats pourront notamment servir au développement d’interventions préventives. / Teen dating violence (TDV) is a significant social issue. This study aims to enhance our understanding of factors associated with violent behavior in adolescent romantic relationships to inform prevention strategies. Specifically, the study seeks to determine whether childhood behavior problems can be considered an early risk factor for perpetrating TDV, and further investigates if school engagement and perceived authority legitimacy in mid-adolescence can act as compensatory or protective factors related to the perpetration of such violence. The data used in this study are from the Montreal Longitudinal and Experimental Study (MLES) initiated in the 1980s. The sample was initially consisted of 1,037 Caucasian French-speaking boys who attended kindergarten in a disadvantaged neighborhood in Montreal. Among these participants, 774 reported being in a romantic relationship at the age of 16 or 17. Children's behaviors between the ages of 10 and 12 were assessed by teachers, including behavior problems. Perceived authority legitimacy and school engagement were self-reported in mid-adolescence. Perpetration of psychological, physical, and sexual violence within romantic relationships by the participants was also self-reported, but at the end of adolescence. Results from regression analyses reveal that boys exhibiting behaviors related to conduct and oppositional disorders during childhood are at risk of engaging in physical TDV. Furthermore, results highlight that boys with high school engagement during mid-adolescence are less likely to engage in psychological and sexual violence, while those with a high level of perceived authority legitimacy during mid-adolescence are less likely to engage in any form of TDV. Thus, childhood behavior problems appear to be an early risk factor for physical TDV, while school engagement and perceived authority legitimacy act as compensatory factors related to the perpetration of TDV. These findings can be valuable for the development of preventive interventions.
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Projet Dauphine : laisser la parole aux jeunes femmes de la rue et agir ensemble pour lutter contre la violence structurelle par le biais de la recherche-action participativeFlynn, Catherine 12 1900 (has links)
Cette recherche-action participative s’inscrit dans un paradigme féministe intersectionnelle. Elle présente la façon dont sept jeunes femmes de la rue (18-23 ans) de Québec ont fait l’expérience de la violence structurelle et ont déployé des stratégies pour y faire face. Elle s’articule autour d’une définition de la violence structurelle inspirée de celle proposée par Farmer, Bourgois, Scheper-Hugues et al. (2004) qui la présentent comme étant le processus à la racine des inégalités sociales et de l’oppression vécue par différents groupes sociaux. Ce processus s’opère dans trois dimensions complémentaires soit : 1) la domination symbolique, 2) la violence institutionnelle et 3) la violence quotidienne.
Une analyse de contenu thématique a permis de dégager l’expérience des participantes dans chacune de ces dimensions. L’analyse de la domination symbolique a montré que les participantes ont été perçues à travers le prisme de quatre visions ou préjugés : 1) l’image de la jeune délinquante (Bad girl), 2) le discours haineux envers les personnes assistées sociales, 3) la culture du viol et 4) l’hétéronormativité. Les différentes expériences de violence quotidienne et institutionnelle vécues par les participantes peuvent être mises en lien avec ces manifestations de la domination symbolique. Les participantes ont expérimenté la violence institutionnelle à travers leurs trajectoires au sein des services de protection de l’enfance, durant leurs démarches pour obtenir un emploi, un logement ou du soutien financier de la part des programmes offerts par l’État et pendant leurs demandes d’aide auprès d’organismes communautaires ou d’établissements du réseau de la santé et des services sociaux. L’analyse de l’expérience des participantes a permis de révéler deux processus imbriqués de façon cyclique de violence structurelle : l’exclusion et le contrôle social. La plupart des stratégies
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expérimentées par les participantes pour combler leurs besoins fondamentaux les ont exposées au contrôle social. Le contrôle social a exacerbé les difficultés financières des participantes et a accru leur crainte de subir de l’exclusion.
Bien que la violence structurelle expérimentée par les participantes se situe à la croisée des rapports de pouvoir liée au genre, à la classe sociale, à l’âge et à l’orientation sexuelle, il se dégage que la domination masculine s’est traduite dans le quotidien des participantes, car l’exclusion et le contrôle social ont créé des contextes où elles ont été susceptibles de subir une agression sexuelle ou de vivre de la violence de la part d’un partenaire intime. L’analyse de la dimension intersubjective de la grille d’analyse de Yuval-Davis (2006) montre la présence de certains rapports de pouvoir liés à la classe sociale au sein même de la population des jeunes de la rue. Cette analyse souligne également la difficulté des participantes à définir les contours de la violence et d’adopter des rapports égalitaires avec les hommes.
Enfin, le processus de recherche-action participative expérimenté dans le cadre de cette thèse a été analysé à partir des critères de scientificité présentés par Reason et Bradbury (2001). L’élaboration de deux projets photos, choisis par le groupe en guise de stratégie de lutte contre la violence structurelle, a contribué à ouvrir le dialogue avec différents acteurs concernés par la violence structurelle envers les jeunes femmes de la rue et s’est inscrit dans une perspective émancipatoire. / This participatory action-research shows how seven street involved young women (18-23 years) in Quebec have experienced structural violence and how they deployed strategies to overcome. It is based on a definition of structural violence inspired by Farmer, Bourgois Scheper-Hughes et al., (2004) who presents this as the root of social inequality and oppression experienced by several social groups. This process operates in three complementary dimensions: 1) the symbolic domination, 2) institutional violence, and 3) the daily violence.
A content analysis has identified the participants experience in each of these dimensions. The analysis of symbolic domination revealed that participants were seen through four prejudices: 1) the bad girl, 2) prejudices against welfare recipients, 3) rape culture and 4) heteronormativity. The violence of everyday life and institutional violence experienced by participants may be connected with symbolic domination. Participants experienced institutional violence during their paths within the child protective system, through their efforts to get a job, housing or financial support from government programs, and during their requests for help from community organizations or establishments of the health and social services. It reveals two patterns of structural violence that mutually reinforce each other in a cycle: Social exclusion and social control. Most of participant’s strategies to overcome social exclusion and to fulfill their needs make them vulnerable to social control. Social control helps increase their financial difficulties and their fear of exclusion. These two patterns of structural violence had created context for sexual victimization and intimate partner violence. While structural violence experiences by participants is at the crossroads of power relationship related to gender, social class, age and sexual orientation, it emerges that male domiiv
nance is reflected in participants daily life. The analysis of the intersubjective dimension of Yuval-Davis grid (2006) identifies power relationship within the population of street youth, participants struggle to defining violence and to adopt egalitarian relationships with men.
Finally, an analysis of the participatory action-research process experienced in this thesis was conducted from Reason and Bradbury (2001)’s criteria of validity. The development of two photo projects, selected by the group as a strategy against structural violence, helped open a dialogue with various stakeholders involved in structural violence against street-involved young women.
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