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Combatant socialization and the perpetration of violence against civilians in intrastate conflictsCantin Paquet, Marc-Olivier 08 1900 (has links)
Au courant des dernières années, les chercheurs s’intéressant aux guerres civiles ont proposé une multitude de théories pour expliquer pourquoi les groupes rebelles en viennent parfois à cibler les populations civiles. Malgré cette abondance théorique, notre compréhension des processus et des mécanismes menant les combattants de rang inférieur à participer à cette violence demeure, étonnamment, très limitée. Cette carence est en partie due au fait que les travaux existants reposent souvent sur des postulats implicites – et parfois infondés – à propos des combattants se situant au bas de la hiérarchie militaire et qui sont ceux qui mettent en œuvre la violence envers les civils sur le terrain. Ainsi, certaines questions importantes sur les micro-déterminants de la violence au sein des groupes rebelles demeurent, à ce jour, sous-étudiées dans la littérature sur les guerres civiles. Cette thèse pose donc la question suivante : comment les combattants rebelles en viennent-ils à tuer des civils non-armés durant les conflits intra-étatiques? Mobilisant des méthodes mixtes (i.e. analyses statistiques et études de cas) et explorant une variété de cas empiriques, cette thèse puise dans la sociologie et la psychologie pour soutenir que la participation des combattants rebelles à la violence envers les civils peut être comprise comme étant le fruit d’un processus de socialisation. Spécifiquement, la thèse conceptualise cette participation comme découlant des puissants besoins, sanctions, contraintes, influences et incitatifs sociaux auxquels les combattants font face – et qui deviennent souvent prépondérants – durant les guerres civiles. Au fil du temps, ces forces sociales façonnent les dispositions attitudinales et les tendances comportementales des combattants, motivant chez ceux-ci la recherche d’un alignement par rapport aux normes et aux attentes de leurs dirigeants et de leurs pairs. Bien que les trois articles qui forment cette thèse abordent des sujets distincts, ils sont tous informés et unis par ce cadre théorique.
Le premier article de la thèse synthétise les théories existantes sur la socialisation des combattants et les incorporent dans un modèle intégré, qui distingue cinq trajectoires pouvant mener ceux-ci à la violence. Ce faisant, l’article spécifie les principaux mécanismes socio- psychologiques au travers desquels les dynamiques de socialisation peuvent encourager la participation à cette violence. Sur cette base, l’article illustre la valeur ajoutée de ce modèle en explorant les trajectoires vers la violence des combattants rebelles durant la guerre civile au Sierra Leone.
Le deuxième article explore la manière dont le contexte opérationnel au sein duquel les combattants évoluent peut façonner la nature des influences de socialisation auxquelles ils sont exposés. S’intéressant aux variations entre et au sein des groupes rebelles utilisant des tactiques de guérilla, l’article soutient que le degré « d’intégration opérationnelle » (operational embeddedness) de ces groupes au sein des populations locales influence de manière importante le type de relations que les combattants développent avec les civils. Entamant un dialogue entre les littératures sur la gouvernance rebelle et la socialisation des combattants, cet article mobilise des tests statistiques et une étude de cas qualitative (l’insurrection des Talibans en Afghanistan), mettant en lumière la manière dont l’environnement opérationnel d’un groupe affecte l’essence des dynamiques de socialisation et, par conséquent, le répertoire d’actions des combattants.
Le troisième article examine comment les caractéristiques organisationnelles des « new new insurgencies » (NNIs) – tel que définies par Walter – affectent la propension de ces groupes djihadistes transnationaux à cibler les populations civiles. L’article soutient que l’idéologie de plus en plus fratricide des NNIs, le fait que leurs dirigeants ancrent leur autorité dans des sources divines et la présence de combattants étrangers radicalisés au sein de ces groupes créent de puissantes dynamiques de socialisation, qui tendront à motiver une participation accrue à la violence envers les civils. Mobilisant également des analyses quantitatives et une étude de cas qualitative (l’insurrection d’al-Shabaab en Somalie), cet article démontre que les NNIs sont associées à des taux de violence particulièrement élevés par rapport à la fois aux autres types de groupes rebelles, mais aussi aux groupes islamistes antérieurs et non-transnationaux. L’article souligne ainsi l’importance de prendre en considération l’idéologie, l’autorité et les processus de mobilisation transnationaux pour mieux comprendre le comportement rebelle.
Ainsi, les trois articles brossent un portrait théorique systématique des processus et des mécanismes au travers desquels les combattants rebelles en viennent à tuer les civils durant les conflits intra-étatiques, plaçant ainsi cette littérature sur une base conceptuelle plus solide. Ce faisant, la thèse met en lumière la considérable diversité des trajectoires, l’inhérente complexité des processus menant à la violence et la fondamentale humanité des combattants rebelles. / Although the civil war literature is replete with theories purporting to explain why rebel groups wield violence against civilians, we still have a surprisingly limited understanding of the processes and mechanisms driving low-ranking combatants to participate in civilian targeting. As I argue in this thesis, this is in part because much of existing research on rebel behavior relies on implicit, unstated, or even unfounded assumptions about the flesh-and-blood individuals who carry out such violence on the ground. Accordingly, a number of fundamental questions about the perpetrators of wartime violence and the micro-level drivers of their behaviors have remained largely under-addressed in the scholarship on civil war violence. This thesis thus asks the following question: how do low-ranking rebel combatants come to kill unarmed civilians during intrastate conflicts?
Leveraging mixed methods that combine statistical analyses with case studies and exploring a variety of empirical cases, the thesis draws from the conceptual repertoire of sociology and psychology and contends that violence perpetration can best be understood as a socialization process. Specifically, I conceptualize participation in violence against civilians as deriving from the potent social influences, needs, incentives, sanctions, and constraints that rebel combatants experience – and which often become overriding – in the midst of civil wars. In turn, these powerful social forces progressively shape combatants’ attitudinal dispositions and behavioral tendencies, creating strong pressures for them to seek alignment with the violent norms and expectations of their leaders and peers. While the three articles that form this thesis tackle different topics, they are informed and united by this overarching theoretical approach.
In the first article, I synthesize existing theories of combatant socialization and combined them into an integrated framework, which charts five key pathways toward civilian targeting. The article also specifies the main underlying socio-psychological mechanisms through which socializing influences motivate participation in such violence. It then illustrates how these pathways map onto the actual experiences of civil war combatants by examining the drivers of individual participation in violence during the Sierra Leone Civil War.
In the second chapter, I explore how the environment in which rebel combatants operate can affect their repertoire of action by shaping the nature of the socializing influences to which they are exposed. Focusing on variations across and within rebel groups waging guerrilla warfare, this article argues that the extent of a group’s operational embeddedness – that is, the degree to which its operational bases are physically integrated within civilian communities – can considerably affect the type of relations that combatants come to nurture with civilians. Bridging the rebel governance and combatant socialization literatures, the article mobilizes cross-national statistical analyses and case study evidence from the Taliban’s insurgency in Afghanistan and finds strong empirical support for these arguments, highlighting the importance of the operational context in shaping socialization dynamics and, consequently, rebel behavior.
In the third chapter, I examine whether the organizational characteristics of “new new insurgencies” (NNIs) – as defined by Walter – affect the extent to which these transnational jihadist rebel groups target civilian populations. Specifically, this article argues that the increasingly fratricidal ideology of NNIs, the fact that their leaders anchor their authority claims in divine sources, and the presence of radicalized foreign fighters in their membership base create potent socialization dynamics that are likely to steer combatants toward violence. Using cross-national statistical tests and qualitative evidence from al-Shabaab’s insurgency in Somalia, the article highlights that this new – and increasingly prevalent – breed of insurgents indeed tends to impose a particularly heavy toll on civilian populations, relative to both other types of rebel groups as well as earlier and non-transnational Islamist groups. The article thus emphasizes the need to account for ideology, authority, and membership when studying the determinants of rebel behavior.
Together, these three articles thus offer a systematic theoretical account of the processes and mechanisms through which low-ranking rebel combatants come to kill civilians during civil wars, placing debates over the determinants of rebel behavior on a more solid conceptual footing. As a whole, therefore, this thesis advances our understanding of civil war violence by casting the focus on low-ranking combatants and by calling attention to the fundamental diversity of their trajectories, to the inherent complexity of the perpetration process, and to the basic humanity of perpetrators of political violence.
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It’s no secret : the overtness of external support and rebel-civilian interactions in civil warsStein, Arthur 11 1900 (has links)
Existe-t-il un lien entre le degré de publicité du soutien fourni par des États à des groupes rebelles et les relations entre les insurgés soutenus et les civils durant les guerres internes ? Les études sur les conflits examinent de plus en plus la manière dont un soutien étatique externe à des insurgés locaux façonne le comportement de ces derniers. Cependant, la littérature néglige l’influence de la décision des États-soutiens de nier ou reconnaître leur aide sur la conduite des rebelles. Divisée en trois parties, ma thèse de doctorat utilise une méthodologie mixte alliant analyses quantitatives et études de cas qualitatives pour combler cette lacune dans la littérature. L’Article 1 présente de nouvelles données sur le degré de publicité du soutien étatique aux rebelles durant les guerres civiles entre 1989 et 2018. Il montre ensuite que cette variable est négativement corrélée à la propension des insurgés à user de la violence envers les non-combattants. L’Article 2 commence par présenter une théorie expliquant comment, pourquoi et dans quelles circonstances les États-soutiens tentent-ils de superviser les interactions avec les non-combattants des insurgés qu’ils appuient lors des guerres civiles. Il applique ensuite ce cadre théorique au soutien des États-Unis aux Unités de protection du peuple (YPG) et aux Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le nord-est de la Syrie entre 2014 et 2020. L’Article 3 montre qu’en plus d’être corrélé négativement à la violence rebelle envers les civils, le degré de publicité du soutien étatique aux insurgés est corrélé positivement à la propension de ces derniers à fournir des services à la population. Il nuance ensuite les résultats statistiques en montrant que l’existence d’institutions formelles de fourniture de services n’équivaut pas nécessairement à une participation effective des civils à l’exercice du pouvoir en zones rebelles.
Ainsi, la thèse met en évidence le lien critique entre le degré de publicité du soutien étatique aux rebelles et les interactions entre insurgés soutenus et civils. Les résultats de recherche montrent dès lors que les expériences des non-combattants au cours de conflits qualifiés d’internes à un espace sont corrélés à des facteurs et intérêts liés à des acteurs externes à ce même territoire. / What is the relationship between the overtness of state support to rebels and the nature of insurgent-civilian interactions during civil wars? Conflict studies increasingly examine how external support to local insurgents influences rebel behavior. However, the literature neglects the link between the state sponsors’ decisions to acknowledge or deny their support and insurgent behavior. My three-part doctoral dissertation uses a mixed-methods research design combining quantitative analyses and qualitative case studies to address this gap in the literature. Article 1 introduces new data on the overtness of external support to rebels during civil wars between 1989 and 2018. The paper then shows that this variable negatively correlates with the propensity of the insurgents to target civilians. Article 2 begins by outlining a theory of how, why, and when the state sponsors monitor the interactions with civilians of the insurgents they support. The paper then applies this theoretical framework to the United States’ (US) support for the People’s Defense Units (YPG) and the Syrian Democratic Forces (SDF) in Northeast Syria between 2014 and 2020. Article 3 shows that in addition to negatively correlating with civilian targeting, the overtness of external support to rebels positively correlates with the propensity of the insurgents to provide social services during civil wars. The paper then qualifies the statistical results by showing that the creation of formal social service institutions by the rebels does not necessarily lead to effective civilian participation in decision-making in insurgent areas. The dissertation thus highlights the critical link between the overtness of state support to rebels and the insurgent-civilian interactions. In this way, I show that civilian experiences during conflicts we characterize as internal to a territory correlate with factors and interests linked to external actors.
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