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Les dimensions sociales des projets agroécologiques en agriculture au Sénégal : le point de vue des acteurs de terrain.Thiam, Alioune Badara 08 1900 (has links)
Au lendemain des indépendances en 1960, les politiques agricoles au Sénégal se sont très tôt concentrées sur l'amélioration de la production agricole afin de garantir l'autosuffisance alimentaire. Cependant, ces politiques ont échoué à répondre aux besoins alimentaires en raison de facteurs tels que la sécheresse des années 70, les plans d'ajustement structurel et la dévaluation du franc CFA.
Face à cette vulnérabilité accélérée par les changements climatiques récents, l'agriculture biologique, soutenue par des ONG étrangères a progressivement émergé comme une solution pour réduire les dommages environnementaux causés par l'utilisation d'intrants chimiques et l'impact du réchauffement climatique. Au fil des décennies, les conditions de la production agricole sénégalaise se sont profondément améliorées grâce aux avancées techniques, favorisant des projets axés sur les aspects agro-écologiques. Ainsi, des initiatives telles que la DyTAES ont contribué à promouvoir l'agroécologie au pays, afin d’accroître la productivité tout en préservant l'environnement.
Cependant, l’agroécologie ne se limite pas à des solutions techniques et les préoccupations sociales, telles que la cocréation des connaissances, la participation des populations et l’égalité de genre, font partie intégrante de la manière dont le concept a été théoriquement défini. Dans un tel contexte, l’objectif est d’étudier l’intégration de ces dimensions sociales dans les initiatives en agroécologie mises en place sur le terrain au Sénégal. Sur la base d’entretiens avec des intervenants clés dans le domaine de l’agroécologie sénégalaise et l’analyse de documents, le mémoire montre que les projets agroécologiques au Sénégal tentent de réduire les inégalités sociales en renforçant les capacités des agriculteurs, en démocratisant les décisions, en intégrant savoirs locaux et scientifiques, et en promouvant la justice sociale et l'équité de genre. Toutefois, les intervenants soulignent aussi que les inégalités structurelles de genre demeurent fortes et que l’implication de l’État dans les projets agroécologiques reste timide, ce qui menace la pérennité de projets qui restent très dépendants des fonds internationaux. / After independence in 1960, agricultural policies in Senegal quickly focused on improving agricultural production to ensure food self-sufficiency. However, these policies failed to meet food needs due to factors such as the droughts of the 1970s, structural adjustment plans, and the devaluation of the CFA franc.
Faced with this vulnerability, accelerated by recent climate changes, organic agriculture, supported by foreign NGOs, gradually emerged as a solution to reduce environmental damage caused by the use of chemical inputs and the impact of global warming. Over the decades, the conditions of agricultural production in Senegal have deeply improved thanks to technical advances, favoring projects focused on agroecological aspects. Thus, initiatives such as DyTAES have contributed to promoting agroecology in the country to increase productivity while preserving the environment.
However, agroecology is not limited to technical solutions. Social concerns, such as the cocreation of knowledge, population participation, and gender equality, are integral to how the concept has been theoretically defined. In this context, the objective is to study the integration of these social dimensions into agroecological initiatives implemented on the ground in Senegal. Based on interviews with key stakeholders in the field of Senegalese agroecology and document analysis, the thesis shows that agroecological projects in Senegal try to reduce social inequalities by strengthening farmers' capacities, democratizing decision-making, integrating local and scientific knowledge, and promoting social justice and gender equity. Nonetheless, the speakers also emphasize that structural gender inequalities remain strong and that the involvement of the
State in agroecological projects remains timid, which threatens the sustainability of projects that remain highly dependent on international funds.
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