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(Dés)organiser, opposer, différencier : les tensions dialectiques dans les organisations alternativesBourget Careau, Félix 05 1900 (has links)
Les organisations alternatives (OAs) s’opposent au quotidien à des formes traditionnelles d’organisation du travail. Les valeurs de solidarité, d’autonomie, d’engagement et d’inclusion constituent généralement leur raison d’être. Par conséquent, les profits s’imposent comme un moyen de répondre adéquatement à ces valeurs plutôt que comme une fin en soi. Ce positionnement fait en sorte que les OAs entrent fréquemment en dissonance avec des éléments structurels et idéologiques du système sociopolitique et économique capitaliste néolibéral. Les tensions dialectiques représentent un cadre théorique pertinent pour comprendre comment les membres d’OAs vivent et gèrent ces éléments qui entrent en opposition de manière dynamique dans les discours. L'analyse, basée sur des entretiens avec onze membres d'OAs, révèle quatre tensions principales : une tension interne/externe, une tension individuelle/collective, une tension rigidité/flexibilité et une tension inclusion/exclusion. Les tensions laissées ouvertes, lorsqu’on ne cherche pas à les résoudre hâtivement, peuvent stimuler le dialogue et favoriser le partage, l’implication des membres et l’innovation sociale. Toutefois, l’ambigüité et le désordre dans le sens et les interprétations constituent également un terrain propice à l’émergence de hiérarchies informelles et d’un contrôle normatif dont la force coercitive se trouve dans les valeurs fondamentales défendues. / Alternative organizations (AOs) oppose themselves from traditional forms of work organization on a day-to-day basis. Values of solidarity, autonomy, social responsibility and inclusion generally guide how organizing occurs. Consequently, members of AOs accept profits only insofar as they enable the organization to live out these values rather than as an end in themselves. This perspective is frequently in dissonance with the ideology and practices of the neoliberal socio-political and economic system. Dialectical tensions represent a relevant theoretical framework for understanding how those who work in AOs experience and manage these tensions, which play out dynamically in organizational interactions and discourses. The analysis, based on interviews with eleven members of AOs, reveals four main tensions: an external/internal tension; a rigidity/flexibility tension; an individual/collective tension; and an inclusion/exclusion tension. When tensions are left open, rather than being quickly resolved, they can stimulate dialogue and foster sharing, inclusiveness, and social innovation. However, paradoxes, ambiguity, and disorder in meaning and interpretations are also a breeding ground for informal hierarchies and normative control whose coercive force is found in the core values defended.
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Juste pour rire? : les limites et les retombées de l'humour sur le (dés)ordre social d'une organisation composée de membres aux appartenances identitaires diversifiéesLajeunesse, Zoé 04 1900 (has links)
Parmi les stratégies qui permettent aux équipes organisationnelles de créer un climat de travail positif se trouve l’utilisation de l’humour. La littérature présente ce phénomène à la fois comme une pratique organisationnelle qui permet la canalisation des émotions et le maintien de l’ordre social. Or, un courant de la littérature souligne la dimension obscure que peut revêtir l’humour au sein des organisations, articulant qu’il peut devenir un outil d’exclusion professionnelle qui perpétue les inégalités sociales. Bien que les études présentant l’humour de supériorité comme un outil d’exclusion soient nombreuses, peu d’études se penchent sur le risque de fragmentation sociale pouvant émerger d’une utilisation de l’humour irréfléchie en contexte de groupe diversifié.
Ce mémoire a ainsi pour but de comprendre comment les acteurs issus de multiples contextes culturels et, du même coup, avec plusieurs appartenances identitaires négocient l’utilisation de l’humour en contexte organisationnel. Basée sur une approche qualitative et, plus spécifiquement, ethnographique, cette étude a été réalisée auprès d’une institution bancaire montréalaise qui est d’ores et déjà culturellement diversifiée. Les résultats obtenus au moyen d’observation non-participante et d’entretiens semi-dirigés démontrent qu’une influence réciproque est notable entre une forte culture d’entreprise humoristique et un humour bienveillant et inclusif. Une transcendance des identités individuelles vers une identité groupale se dégage, révélant l’existence d’une transculturalité organisationnelle. L’humour – voire l’ensemble des sous-cultures humoristiques qui composent les diverses unités de travail – devient en ce sens un outil de régulation de la vie organisationnelle. / Among the strategies that enable organizational teams to create a positive work climate is the use of humor in the workplace. According to the literature, humor is an organizational practice that allows workers to both channel emotions and maintain the established social order. However, humor also has its dark side; humor can become a tool of occupational exclusion that perpetuates social inequalities especially when it is used to demonstrate superiority. Although empirical studies documenting the harmful effects of this type of humor are numerous, few studies address the risk of social fragmentation that can emerge from the unthinking use of humor in a diverse group context.
This Master’s thesis therefore aims to understand how actors from multiple cultural backgrounds and with multiple occupational identities negotiate the use of humor in an organizational context. Based on an ethnographic approach, this qualitative study was conducted in a culturally diverse banking institution based in Montreal. Using non-participant observation and semi-structured interviews, the study identified a reciprocal influence between a corporate culture that valued and encouraged humor and a benevolent and inclusive use of humor by workers. Surprisingly, humor transcended individual workers’ ethnocultural identities and contributed to the development of a shared workgroup-based identity that was distinct from yet imbricated in a broader organizational culture that governed how humor was used. Humor – or, more specifically, the humoristic subcultures that made up the various work units – became a tool for regulating organizational life.
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Une étude communicationnelle de l’expérience émotionnelle de travailleurs expatriés à TaïwanBoivin, Geneviève 08 1900 (has links)
Cette étude qualitative vise à rendre compte des sources d’émotions qui sont vues comme faisant une différence dans l’adaptation de travailleurs occidentaux expatriés sur l’ile de Taïwan. Pour ce faire, le concept d’agentivité, développé par les chercheurs de l’École de Montréal de communication organisationnelle, a été mobilisé dans le but de rendre compte des agents identifiés par les personnes expatriées comme influençant leur expérience émotionnelle au cours de leur adaptation. Il a été démontré que divers aspects organisationnels et culturels faisant partie de la culture taïwanaise représentaient pour ces personnes des agents qui influençaient leurs émotions. La hiérarchie, les normes de gestion de conflit et des relations avec les clients, les horaires de travail et le respect des nombreuses règles présentes dans les organisations ont été décrits comme des sources d’émotions négatives pour les travailleurs expatriés. Il a également été avancé qu’ils attribuaient de l’agentivité à ces émotions qu’ils mobilisaient pour justifier/expliquer leurs actions au cours de cette période. Ainsi, la construction de sens de l’expérience émotionnelle des travailleurs expatriés a été présentée. / Grounded in Montréal School of organizational communication research, this qualitative study investigates the sources of emotions that are perceived as making a difference in the adaptation of occidental expatriate workers in Taiwan by viewing these sources as “agents.” Thus, this study uncovers how the agents are seen as influencing expats’ emotional experience during their adaptation to Taiwanese professional culture, showing that many organizational aspects are viewed as sources of negative emotions. For example, expats’ accounts show that they treat adherence to hierarchy and organizational rules and rigid work schedules as agents that provoke negative emotions during their adaptation to their new environments. In addition, this study shows that the emotions were also, for the expatriated workers, seen as agents that they mobilized to justify their actions during this particular period of their lives.
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Femmes politiques au Burkina Faso et autorité dynamique : une approche vidéographiqueYaméogo, Nawalaguemba Théophane 05 1900 (has links)
La négociation d’autorité des femmes politiques burkinabè à travers leurs interactions est le thème central de la présente thèse. Cette thèse se veut une étude ethnométhodologique des formes dynamiques (émergentes) d'autorité, formes qui, jusqu'à présent, occupent peu de place, à bien des égards, tant dans la recherche sociale et organisationnelle que dans les études de sociologie du développement. Ces formes d'autorité surgissent et s'établissent ou disparaissent en fonction de la réaction des interlocuteurs tout au long d'une interaction donnée. Elles fluctuent en fonction des situations et se matérialisent par des mouvements de cadrage et de recadrage où chaque interlocuteur essaie d'établir « son autorité » en tentant d'influencer l'autre ou les autres par ses idées et ses arguments.
Cette étude nous a permis de toucher du doigt les activités au quotidien de ces femmes, d’analyser leurs interactions et de rendre compte de leur combat pour se faire accepter en tant qu’actrices à part entière ainsi que de leur participation aux différentes luttes pour l’épanouissement de la femme et son implication au processus de développement. Ce faisant, ce document, que nous avons voulu plus empirique que théorique, part du constat de l’évolution sociopolitique du Burkina ainsi que des approches qui ont jalonné les différents luttes et travaux de féministes, universitaires et autres partenaires au développement.
Par la suite, nous rendons compte d’une étude de terrain réalisée par la méthode dite du shadowing (filature), suivie d’analyses de conversation. Avec l'ethnométhodologie (une sociologie développée autour de l’œuvre de l’Américain Harold Garfinkel) comme principale source d’inspiration concernant le cadre analytique, il s’est agi, pour le travail d'analyse, d’opérer une série de descriptions analytiques des séquences d'interactions enregistrées puis de réaliser une catégorisation des formes dynamiques d'autorité identifiées. Cette catégorisation s’est opérée sur la base des différents marqueurs d'autorité que nous avons recensés dans des interactions impliquant quatre femmes politiques et un homme politique dans leur milieu de travail respectif.
Le résultat de ces travaux nous a permis, par la suite, de faire une analyse comparative des marqueurs d’autorité, d’une part, entre les femmes politiques elles-mêmes et, d’autre part, entre celles-ci et l’homme politique. Cette comparaison nous a permis, dans un premier temps, de nous rendre à l’évidence que, comme leurs collègues hommes, les femmes politiques ont beaucoup recours à des marqueurs d’autorité pour non seulement s’affirmer comme actrice politique, mais aussi pour rallier leur(s) interlocuteur(s) ou pour faire passer (accepter) leurs idées et leurs positions. Dans un second temps, elle nous permet aussi d’affirmer que, contrairement aux apparences et souvent loin des couvertures médiatiques et des salons diplomatiques, les femmes politiques, avec les ressources qui sont les siennes, s’impliquent activement dans la gestion de la vie de la nation et dans les activités de la promotion de la femme et du développement. / This thesis centers on the negotiation of authority enacted by Burkinabe female politicians through their interactions with other parties. This thesis consists in an ethno-methodological study of dynamic (emerging) forms of authority, a topic that, until now, has been somewhat neglected by the literature in social and organizational research as well as in developmental studies. Throughout a given interaction and based on the interlocutors’ moves and countermoves, these forms of authority emerge, establish themselves or disappear. They fluctuate along situations and materialize through framing and reframing dynamics in which interlocutors attempt to establish their respective authority by trying to influence the others with their ideas, thoughts, and positions.
This study allows us to learn more about the daily activities of these female politicians by analyzing their interactions and accounting not only for their struggle to be accepted as stakeholders in their own right, but also for their participation in multiple initiatives for women development and their involvement in the economic development process. In doing so, this thesis, which is meant to be more empirical than theoretical, begins with observations about the socio-political history of Burkina and approaches that marked the various struggles and work by feminists, academics and other development partners.
We then report on our fieldwork, which was completed through a combination of shadowing and conversation analysis. Using ethnomethodology (a sociological approach developed by Harold Garfinkel) as the main source of our analytical framework, the study first makes a series of analytical descriptions of sequences of interactions. We then propose a dynamic categorization of forms of authority. This categorization is based on different markers of authority that were identified throughout the interactions involving four female politicians and one male politician, in their respective workplace.
The result of this work allowed us to make a comparative analysis of the various markers of authority enacted by the female politicians as well as a comparison of these markers between them and the male politician. This ultimately allowed us to show that female politicians, just as their male counterparts, mobilize authority markers not only to assert their political role, but also to rally their interlocutors or to convey (or convince with) their ideas and positions. This study also allows us to show that, contrary to appearances, and often far from media coverage and diplomatic salons, female politicians, in their own ways, get actively involved in the management of state affairs, and in the activities for the advancement of women and economic development.
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Towards a communicative understanding of organizational change : Koumbit's change processMarroquín Velásquez, Lissette 02 1900 (has links)
Comment comprendre les dynamiques qui sous-tendent les changements des organisations? Le changement organisationnel fait partie de la réalité quotidienne des organisations et, comme en témoigne une vaste littérature, le sujet a été abordé à partir de diverses perspectives conceptuelles. Toutefois, plusieurs questions fondamentales demeurent quant à la façon dont le changement organisationnel est accompli (Tsoukas & Chia, 2002; Chia, 1999).
Je suggère que la clé pour répondre à ces questions se trouve dans l’étude de la communication. Cependant, le rôle de la communication dans la production du changement reste peu exploré dans les conceptualisations actuelles sur le sujet.
Ainsi, l’objectif principal de cette thèse est de décrire la façon dont le changement émerge dans la communication, en d’autres termes, comment il est accompli à partir des interactions.
Dans cette recherche, je propose que la compréhension du changement passe par une vision de la communication comme un processus constant dans lequel les réalités sont créées, négociées et transformées de manière interactive.
Cette conception est fondée sur a plurified view of interactions (Cooren, Fox, Robichaud & Talih, 2005; Cooren 2010) qui prend en considération la contribution d’êtres appartenant à diverses ontologies (e.g., ordinateurs, règlements, principes, émotions, règles, c.) dans l’action.
En mobilisant cette vision de la communication, j’ai étudié les changements qui ont eu lieu à Koumbit — une organisation à but non lucratif basée à Montréal qui œuvre dans le domaine des technologies de l’information. L’observation, les entrevues ainsi que la révision de documents officiels ont été les techniques choisies pour cueillir les données.
Ma recherche m’a permis de déterminer que le changement organisationnel est un processus progressif qui se matérialise d’interaction en interaction. C’est en composant et en recomposant des ensembles d’associations que se crée une différence dans l’état des choses. Si bien les interactions sont accomplies dans le ici et le maintenant, leur caractère hybride leur permet de rendre compte de ce que l’organisation a été et de ce qu’elle sera. Cette étude suggère que, d’un point de vue communicationnel, les mécanismes à partir desquels le changement organisationnel est accompli n sont pas aussi différents de ceux qui produisent les processus organisants (organizing). / Although organizational change is part of our daily experience of organizations and the literature that explores it is vast, we have limited knowledge of the ways change is actually accomplished (Tsoukas & Chia, 2002; Chia, 1999). I suggest that the key to answering this question can be found in communication. However, extant conceptualizations of change fail to account for the role that communication plays in the production of organizational change. Hence, the main goal of this dissertation is to describe how organizational change takes place in communication, that is, how organizational change is interactionally brought about.
The understanding of organizational change I develop in this research conceives of communication as a process in which realities are interactively created, negotiated and changed. This conceptualization of communication is grounded in a plurified view of interactions (Cooren, Fox, Robichaud & Talih, 2005; Cooren, 2010) that acknowledges the contribution of beings of diverse ontologies (e.g., computers, bylaws, principles, emotions, rules, etc.) to action.
Mobilizing this view of communication I studied the changes that were taking place in Koumbit, a Montreal based non-profit organization in the field of information technology. Data were collected by means of observation, interviews and archival research.
The findings of this study show that organizational change is an incremental process, that takes place one interaction at the time, where a difference is created in the state of affairs by composing and recomposing sets of associations. While accomplished in the here and now, interactions account for what happened in the past and have a bearing for what will happen in the future. In turn, this study suggests that from a communication viewpoint, the mechanisms through which organizational change is accomplished are not very different from those that produce organizing.
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Avoir ou ne pas être : la constitution possessive de l'organisationBencherki, Nicolas 08 1900 (has links)
Thèse réalisée en cotutelle entre le Département de communication de l'Université de Montréal (sous la direction de François Cooren)et le Centre de sociologie des organisation de Sciences Po Paris (Institut d'études politiques de Paris; sous la direction de Bruno Latour). / Comment une organisation peut-elle agir ? Peut-elle être considérée comme un acteur en elle-même ou nécessite-t-elle que d’autres agissent pour elle ? Comment parler de son action sans présumer son existence ? Je voudrais proposer ici une approche proprement communicationnelle à la question de l’action organisationnelle. M’appuyant sur la narratologie de A. J. Greimas pour rendre apparentes certaines des idées centrales de la philosophie de l’individuation, je montre que l’organisation – et tout être social – agit en se faisant attribuer des actions. La philosophie de l’individuation est nécessaire ici pour dériver une théorie de l’action organisationnelle à partir de la manière même dont se constituent les organisations. Cela me permet notamment d’affirmer que l’organisation participe aussi elle-même à ces pratiques d’attribution, car en tant qu’elle existe déjà « plus ou moins et d’une certaine manière », elle appelle des actions particulières. À travers l’imbrication de mandats et de programmes d’actions, dans une logique d’appropriation/attribution, l’organisation peut effectivement agir tout en comptant toujours sur d’autres pour le faire. Nul besoin de s’en remettre à une ontologie essentialiste de l’organisation pour affirmer qu’elle agit elle-même, car il n’y a pas d’opposition entre affirmer que l’organisation agit et que d’autres agissent pour elle.
En fait, loin de s’opposer, ces deux affirmations s’impliquent mutuellement. Les pratiques d’attribution sont nécessaires pour agir légitimement – il faut toujours agir pour autre que soi – mais aussi pour agir tout court, car la logique même de la propriété d’action, donc de pouvoir dire que ceci est mon action, suppose que l’action ne soit jamais tout à fait mienne. Les conséquences de cette proposition sur les questions de pouvoir et d’éthique sont brièvement abordées.
En observant quatre terrains distincts, j’ancre cette proposition théorique dans l’empirique. Ces terrains sont une association de locataires, un projet de réforme d’un grand établissement d’enseignement français, quelques événements dans la vie d’un gestionnaire de gratte-ciel de New York et une réunion entre des représentants de Médecins sans frontières et des administrateurs de santé congolais. Compte tenu de la nature théorique de ma proposition, cette variété de terrains permet de montrer l’utilité de ces idées à l’étude d’une diversité de situations. / How can an organization act? Can it be considered as an actor in itself or does it need others to act on its behalf? How is it possible to address these questions without presupposing the organization? I would like to put forward a specifically communicational approach to the question of organizational action. Borrowing from A. J. Greimas’ narratology to make salient some of individuation philosophy’s most central ideas, I show that the organization – and any ‘social’ being – acts by being attributed actions. Individuation philosophy is necessary to derive a theory of organizational action from the very manner organizations are constituted. This allows me, among other things, to suggest that organizations themselves also play a part in attribution practices, for inasmuch as they exist “more or less and in a certain way”, they call for further actions. Through the imbrication of mandates and of programs of actions, in a logic of appropriation/attribution, the organization can act by always relying on others to do so. There is no need to invoke an essentialist ontology of organization to state that it acts by itself, for there is no opposition between stating that the organization acts and that others act for it.
In fact, far from opposing, both statements imply each other. Practices of attribution are necessary for legitimate action – I must always act for someone other than myself – but also for acting at all. In other words, to be able to say that this is my action, I need this action not to be entirely my own. The consequences of this proposal on questions of power and ethics are also briefly considered.
I provide my theoretical discussion with a firm empirical grounding through the study of four different fields. I analyse audio and video recordings from a tenants association, the reform project of a French higher education institution, events from the daily work of a New York skyscraper manager and a meeting between Doctors without border representatives and Congolese health administrators. Given the theoretical nature of my proposal, this variety of empirical data allows me to show the usefulness of those ideas to the study of a large array of situations.
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Une étude communicationnelle de l’expérience émotionnelle de travailleurs expatriés à TaïwanBoivin, Geneviève 08 1900 (has links)
Cette étude qualitative vise à rendre compte des sources d’émotions qui sont vues comme faisant une différence dans l’adaptation de travailleurs occidentaux expatriés sur l’ile de Taïwan. Pour ce faire, le concept d’agentivité, développé par les chercheurs de l’École de Montréal de communication organisationnelle, a été mobilisé dans le but de rendre compte des agents identifiés par les personnes expatriées comme influençant leur expérience émotionnelle au cours de leur adaptation. Il a été démontré que divers aspects organisationnels et culturels faisant partie de la culture taïwanaise représentaient pour ces personnes des agents qui influençaient leurs émotions. La hiérarchie, les normes de gestion de conflit et des relations avec les clients, les horaires de travail et le respect des nombreuses règles présentes dans les organisations ont été décrits comme des sources d’émotions négatives pour les travailleurs expatriés. Il a également été avancé qu’ils attribuaient de l’agentivité à ces émotions qu’ils mobilisaient pour justifier/expliquer leurs actions au cours de cette période. Ainsi, la construction de sens de l’expérience émotionnelle des travailleurs expatriés a été présentée. / Grounded in Montréal School of organizational communication research, this qualitative study investigates the sources of emotions that are perceived as making a difference in the adaptation of occidental expatriate workers in Taiwan by viewing these sources as “agents.” Thus, this study uncovers how the agents are seen as influencing expats’ emotional experience during their adaptation to Taiwanese professional culture, showing that many organizational aspects are viewed as sources of negative emotions. For example, expats’ accounts show that they treat adherence to hierarchy and organizational rules and rigid work schedules as agents that provoke negative emotions during their adaptation to their new environments. In addition, this study shows that the emotions were also, for the expatriated workers, seen as agents that they mobilized to justify their actions during this particular period of their lives.
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La communication organisationnelle et le rapport aux textes : comparaison des discours de deux Bureaux de l’intégration des immigrants à Genève et à MontréalDermange, Alizée 12 1900 (has links)
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Towards a communicative understanding of organizational change : Koumbit's change processMarroquín Velásquez, Lissette 02 1900 (has links)
Comment comprendre les dynamiques qui sous-tendent les changements des organisations? Le changement organisationnel fait partie de la réalité quotidienne des organisations et, comme en témoigne une vaste littérature, le sujet a été abordé à partir de diverses perspectives conceptuelles. Toutefois, plusieurs questions fondamentales demeurent quant à la façon dont le changement organisationnel est accompli (Tsoukas & Chia, 2002; Chia, 1999).
Je suggère que la clé pour répondre à ces questions se trouve dans l’étude de la communication. Cependant, le rôle de la communication dans la production du changement reste peu exploré dans les conceptualisations actuelles sur le sujet.
Ainsi, l’objectif principal de cette thèse est de décrire la façon dont le changement émerge dans la communication, en d’autres termes, comment il est accompli à partir des interactions.
Dans cette recherche, je propose que la compréhension du changement passe par une vision de la communication comme un processus constant dans lequel les réalités sont créées, négociées et transformées de manière interactive.
Cette conception est fondée sur a plurified view of interactions (Cooren, Fox, Robichaud & Talih, 2005; Cooren 2010) qui prend en considération la contribution d’êtres appartenant à diverses ontologies (e.g., ordinateurs, règlements, principes, émotions, règles, c.) dans l’action.
En mobilisant cette vision de la communication, j’ai étudié les changements qui ont eu lieu à Koumbit — une organisation à but non lucratif basée à Montréal qui œuvre dans le domaine des technologies de l’information. L’observation, les entrevues ainsi que la révision de documents officiels ont été les techniques choisies pour cueillir les données.
Ma recherche m’a permis de déterminer que le changement organisationnel est un processus progressif qui se matérialise d’interaction en interaction. C’est en composant et en recomposant des ensembles d’associations que se crée une différence dans l’état des choses. Si bien les interactions sont accomplies dans le ici et le maintenant, leur caractère hybride leur permet de rendre compte de ce que l’organisation a été et de ce qu’elle sera. Cette étude suggère que, d’un point de vue communicationnel, les mécanismes à partir desquels le changement organisationnel est accompli n sont pas aussi différents de ceux qui produisent les processus organisants (organizing). / Although organizational change is part of our daily experience of organizations and the literature that explores it is vast, we have limited knowledge of the ways change is actually accomplished (Tsoukas & Chia, 2002; Chia, 1999). I suggest that the key to answering this question can be found in communication. However, extant conceptualizations of change fail to account for the role that communication plays in the production of organizational change. Hence, the main goal of this dissertation is to describe how organizational change takes place in communication, that is, how organizational change is interactionally brought about.
The understanding of organizational change I develop in this research conceives of communication as a process in which realities are interactively created, negotiated and changed. This conceptualization of communication is grounded in a plurified view of interactions (Cooren, Fox, Robichaud & Talih, 2005; Cooren, 2010) that acknowledges the contribution of beings of diverse ontologies (e.g., computers, bylaws, principles, emotions, rules, etc.) to action.
Mobilizing this view of communication I studied the changes that were taking place in Koumbit, a Montreal based non-profit organization in the field of information technology. Data were collected by means of observation, interviews and archival research.
The findings of this study show that organizational change is an incremental process, that takes place one interaction at the time, where a difference is created in the state of affairs by composing and recomposing sets of associations. While accomplished in the here and now, interactions account for what happened in the past and have a bearing for what will happen in the future. In turn, this study suggests that from a communication viewpoint, the mechanisms through which organizational change is accomplished are not very different from those that produce organizing.
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Avoir ou ne pas être : la constitution possessive de l'organisationBencherki, Nicolas 08 1900 (has links)
Comment une organisation peut-elle agir ? Peut-elle être considérée comme un acteur en elle-même ou nécessite-t-elle que d’autres agissent pour elle ? Comment parler de son action sans présumer son existence ? Je voudrais proposer ici une approche proprement communicationnelle à la question de l’action organisationnelle. M’appuyant sur la narratologie de A. J. Greimas pour rendre apparentes certaines des idées centrales de la philosophie de l’individuation, je montre que l’organisation – et tout être social – agit en se faisant attribuer des actions. La philosophie de l’individuation est nécessaire ici pour dériver une théorie de l’action organisationnelle à partir de la manière même dont se constituent les organisations. Cela me permet notamment d’affirmer que l’organisation participe aussi elle-même à ces pratiques d’attribution, car en tant qu’elle existe déjà « plus ou moins et d’une certaine manière », elle appelle des actions particulières. À travers l’imbrication de mandats et de programmes d’actions, dans une logique d’appropriation/attribution, l’organisation peut effectivement agir tout en comptant toujours sur d’autres pour le faire. Nul besoin de s’en remettre à une ontologie essentialiste de l’organisation pour affirmer qu’elle agit elle-même, car il n’y a pas d’opposition entre affirmer que l’organisation agit et que d’autres agissent pour elle.
En fait, loin de s’opposer, ces deux affirmations s’impliquent mutuellement. Les pratiques d’attribution sont nécessaires pour agir légitimement – il faut toujours agir pour autre que soi – mais aussi pour agir tout court, car la logique même de la propriété d’action, donc de pouvoir dire que ceci est mon action, suppose que l’action ne soit jamais tout à fait mienne. Les conséquences de cette proposition sur les questions de pouvoir et d’éthique sont brièvement abordées.
En observant quatre terrains distincts, j’ancre cette proposition théorique dans l’empirique. Ces terrains sont une association de locataires, un projet de réforme d’un grand établissement d’enseignement français, quelques événements dans la vie d’un gestionnaire de gratte-ciel de New York et une réunion entre des représentants de Médecins sans frontières et des administrateurs de santé congolais. Compte tenu de la nature théorique de ma proposition, cette variété de terrains permet de montrer l’utilité de ces idées à l’étude d’une diversité de situations. / How can an organization act? Can it be considered as an actor in itself or does it need others to act on its behalf? How is it possible to address these questions without presupposing the organization? I would like to put forward a specifically communicational approach to the question of organizational action. Borrowing from A. J. Greimas’ narratology to make salient some of individuation philosophy’s most central ideas, I show that the organization – and any ‘social’ being – acts by being attributed actions. Individuation philosophy is necessary to derive a theory of organizational action from the very manner organizations are constituted. This allows me, among other things, to suggest that organizations themselves also play a part in attribution practices, for inasmuch as they exist “more or less and in a certain way”, they call for further actions. Through the imbrication of mandates and of programs of actions, in a logic of appropriation/attribution, the organization can act by always relying on others to do so. There is no need to invoke an essentialist ontology of organization to state that it acts by itself, for there is no opposition between stating that the organization acts and that others act for it.
In fact, far from opposing, both statements imply each other. Practices of attribution are necessary for legitimate action – I must always act for someone other than myself – but also for acting at all. In other words, to be able to say that this is my action, I need this action not to be entirely my own. The consequences of this proposal on questions of power and ethics are also briefly considered.
I provide my theoretical discussion with a firm empirical grounding through the study of four different fields. I analyse audio and video recordings from a tenants association, the reform project of a French higher education institution, events from the daily work of a New York skyscraper manager and a meeting between Doctors without border representatives and Congolese health administrators. Given the theoretical nature of my proposal, this variety of empirical data allows me to show the usefulness of those ideas to the study of a large array of situations. / Thèse réalisée en cotutelle entre le Département de communication de l'Université de Montréal (sous la direction de François Cooren)et le Centre de sociologie des organisation de Sciences Po Paris (Institut d'études politiques de Paris; sous la direction de Bruno Latour).
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