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Etude de la réplication de l'ADN chez les ArchaeaBerthon, Jonathan 27 November 2008 (has links) (PDF)
Les organismes cellulaires appartiennent à l'un des trois domaines du vivant : Archaea, Bacteria, Eucarya. Les Archaea sont des organismes unicellulaires avec un phénotype bactérien mais qui possèdent de nombreux caractères moléculaires eucaryotes. En particulier, la machinerie de réplication archéenne est une version homologue et simplifiée de celle des eucaryotes. Au cours de cette thèse, j'ai étudié la réplication de l'ADN chez les Archaea en combinant des approches in vitro et in silico.<br />Premièrement, j'ai essayé de purifier la protéine initiatrice de la réplication Cdc6/Orc1, sous une forme native, dans l'espoir de mettre au point le premier système de réplication de l'ADN in vitro chez les Archaea. Malheureusement, cette approche a été infructueuse en raison de l'instabilité et des propriétés d'agrégation de la protéine.<br />Deuxièmement, j'ai réalisé une analyse comparative du contexte génomique des gènes de réplication dans les génomes d'Archaea. Cette analyse nous a permis d'identifier une association très conservée entre des gènes de la réplication et des gènes liés au ribosome. Cette organisation suggère l'existence d'un mécanisme de couplage entre la réplication de l'ADN et la traduction. De manière remarquable, des données expérimentales obtenues chez des modèles bactériens et eucaryotes appuient cette idée. J'ai ensuite mis au point des outils expérimentaux qui permettront d'éprouver la pertinence biologique de certaines des prédictions effectuées.<br />Finalement, j'ai examiné la distribution taxonomique des gènes de la réplication dans les génomes d'Archaea afin de prédire la composition probable de la machinerie de réplication de l'ADN chez le dernier ancêtre commun des Archaea. Dans leur ensemble, les profils phylétiques des gènes de la réplication suggèrent que la machinerie ancestrale était plus complexe que celle des organismes archéens contemporains.
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Les pouvoirs du langage : la contribution de J.L. Austin à une théorie contextualiste des actes de parole.Ambroise, Bruno 25 March 2005 (has links) (PDF)
J.L. Austin est le promoteur, non pas seulement d'une théorie novatrice, mais aussi, en premier lieu, d'une méthode bien particulière en philosophie : la " phénoménologie linguistique ", qui entreprend de scruter " ce que nous dirions quand ", pour déterminer la manière dont le langage ordinaire, dans toutes ses nuances, est un véritable " révélateur " de la réalité, dans ses moindres détails. Cela est dû au fait qu'ayant passé l'épreuve de l'histoire, il est le plus à même de nous révéler les distinctions importantes, c'est-à-dire celles qui importent dans notre vie humaine. La philosophie d'Austin n'a donc pas tant le langage comme objet que comme méthode.<br /> Or, révélateur de la réalité, le langage est aussi révélateur de l'action, d'une façon beaucoup plus fine que les concepts ordinairement utilisés en philosophie. Il nous donne un concept de l'action, qui nous permet de comprendre que l'identification d'une action est un processus complexe, puisque l'action peut être appréhendée de différentes façons, selon les objectifs visés dans la description. Chaque type de description permet en effet de déterminer une action différente, qui n'est pas réductible à une autre et joue un rôle spécifique, et qui a donc une réalité propre, même si elle n'est pas explicable en termes physicalistes. C'est pourquoi on comprend que l'identification d'une action est toujours relative à une certaine façon d'appréhender le réel, orientée par des valeurs. Mais cette intervention des valeurs dans la description ne remet pas en cause l'objectivité de la description effectuée – elle la rend au contraire possible. Ce que la philosophie du langage d'Austin révèle ainsi en premier lieu, c'est qu'une description objective n'est pas une description qui s'interdit des considérations évaluatives, mais plutôt celle qui utilise les bonnes évaluations. Austin entend ainsi remettre en cause le fétiche de la distinction entre faits et valeurs, comme il remettra plus tard en cause le fétiche de la distinction entre vrai et faux.<br /> Si la description d'une action prend nécessairement en compte des aspects évaluatifs, alors celle-ci n'est saisie qu'en fonction de la pratique qui comporte ces aspects et qui oriente l'action effectuée en lui donnant un objet et une motivation. L'action fait donc toujours partie d'un plan d'action plus global, qui lui donne un sens en l'orientant, et c'est pourquoi elle ne peut pas être saisie indépendamment de son contexte de réalisation. Cela annonce l'idée qu'il en ira de même pour les actes de parole : on ne pourra pas les isoler de leur contexte de réalisation pour étudier abstraitement leurs caractéristiques, mais il faudra toujours identifier les pratiques (non nécessairement discursives) à laquelle ils contribuent plus largement pour comprendre leurs spécificités.<br /><br /> Traditionnellement, on considère que le langage est soit vrai, soit faux, et qu'il peut donc s'évaluer en fonction de conditions de vérité. Si je dis ainsi " Le chat est sur le tapis ", on considère que la signification de la phrase permet de déterminer la situation dans laquelle l'énonciation de la phrase serait vraie ; ici, on pourrait dire que cette phrase serait vraie dans une situation où un chat serait sur un tapis. Toute phrase, en fonction de la signification qu'elle porte, peut donc être évaluée, en situation, en fonction de sa vérité ou de sa fausseté. Mais dès lors que l'on montre que le langage peut échouer pour d'autres raisons que son évaluation en termes de vérité ou de fausseté, on est obligé de poser qu'il a d'autres conditions de réalisation, propres aux actions – des conditions qui ne sont plus des conditions de vérité. Tout le propos d'Austin dans How to do Things with Words est de relever ces conditions de manière la plus exhaustive possible. C'est ainsi qu'il accomplit une véritable révolution en philosophie du langage.<br />La tradition philosophique veut, en effet, que le propre du langage soit de décrire le monde en s'effaçant devant lui et que ce soit sa seule raison d'être. Un énoncé quelconque ne vaudrait ainsi qu'à dire le monde, que cet énoncé soit " Le chat est sur le tapis " ou " Je t' ordonne de te laver les mains ". Ces deux énoncés n'auraient d'usage qu'à avoir une signification identifiable en termes de conditions de vérité (selon le procédé vu précédemment) qui détermineraient la situation du monde dans laquelle ils seraient correctement utilisables. Dès lors, soit le langage dit ce qui est, il représente le monde, et il est vrai ; soit il ne dit pas ce qui est, et il est faux. Un langage sensé est donc soit vrai, soit faux, et tout énoncé qui n'est ni vrai, ni faux n'a pas vraiment de sens (c'est ainsi qu'on range généralement les énoncés de type éthique ou esthétique). Or Austin montre que des énoncés qui ne sont ni vrais, ni faux, sont tout à fait sensés et pertinents. Prenons en effet le maire qui dit devant un couple : " Je vous déclare unis par les liens du mariage ". Cet énoncé n'est pas vrai, car le maire ne décrit pas une réalité (les liens du mariage, qui n'existent pas au moment où l'énoncé est prononcé) ; mais il n'est pas faux non plus, car, dans la bonne situation, cet énoncé sera totalement accepté et aura même une efficacité. Il faut donc poser des énoncés qui ne fonctionnent pas selon une logique représentationnelle et véri-conditionnelle, qui ne cherchent pas à dire ce qui est, mais qui ont une autre fonction.<br /> Parmi ces énoncés tout à faits sensés qui ne disent ni le vrai, ni le faux, il existe une classe d'énoncés qui font véritablement quelque chose – une preuve en étant qu'ils modifient la description que l'on va donner de la réalité. Ces énoncés sont appelés par Austin des énoncés performatifs : ils semblent indiquer ce qu'ils font, mais on ne peut expliquer leur action ni en fonction de ce qu'ils disent, ni par leur caractère auto-référentiel. Ainsi, après que j'ai dit " Je te promets de faire la vaisselle ", je suis véritablement engagé à faire la vaisselle, un nouvel engagement est pris, qui n'était pas présent avant cette énonciation. Or cet engagement ne peut pas être pris par une simple description de la réalité : une description n'engage pas comme le fait une promesse. Dès lors, ce n'est pas parce que ce que je dis a pour signification que je promets de faire la vaisselle, évaluable en termes de vérité ou de fausseté, que je promets de faire la vaisselle. Il faut faire intervenir autre chose pour expliquer la réalisation d'un acte qu'une composante purement sémantique.<br /> Si l'action des énoncés ne peut pas s'expliquer par leurs significations, c'est parce qu'elle résulte de l'établissement de certaines conventions, qui vont définir, de manière arbitraire, certaines procédures linguistiques comme réalisations d'actes aux conséquences déterminées et obligatoires. L'action vient ainsi de la reconnaissance sociale qui est accordée, par convention, à certaines paroles. C'est le caractère conventionnel de l'acte de parole qui explique son caractère normatif, puisque les hommes appartenant à une même communauté linguistique ne peuvent faire autrement que de reconnaître la réalisation d'un acte d'un certain type lors de la profération de certaines paroles.<br /> Ces conventions qui définissent les performatifs sont par ailleurs multiples et ne concernent pas qu'un aspect de la réalité linguistique (l'aspect sémantique). La plupart ne sont d'ailleurs pas linguistiques. Elles impliquent ainsi de prendre en compte des paramètres variés (lieu, moment, personnes, habillement, gestes, statut social, passé, etc.), dont la présence ou l'absence déterminent autant de types de ratages possibles des énoncés. Les performatifs peuvent dès lors réussir en fonction de différents paramètres, qui forment autant de conditions de félicité, et non plus de vérité. On voit donc que le langage ne se met plus en place en fonction seulement de ce qu'il dit, mais aussi en fonction de la situation dans laquelle il est dit. Se met ainsi en place une forte dépendance contextuelle de l'usage du langage.<br /> On remarquera qu'il existe deux types d'énoncés performatifs : des performatifs explicites, dont l'action semble explicitée dans le contenu de l'énoncé, et les performatifs implicites qui n'indiquent pas ce qu'ils font. Mais le fait que certains indiquent ce qu'ils font ne leur donne aucune priorité (en fait, selon Austin, ils suivent des seconds) et leur efficacité ne s'explique pas plus par cette caractéristique. Les performatifs explicites sont simplement plus codifiés que les performatifs implicites et résultent d'un travail historique de clarification et n'ont pas de spécificité autre.<br />Puisque certains performatifs sont explicites, on pourrait, en effet, rechercher des critères linguistiques qui permettent de les identifier, et encore rechercher une explication de type sémantique à leur efficacité (l'efficacité de " Je te promets de " s'expliquerait ainsi par le fait qu'il dit que je promets de faire quelque chose). Mais on ne trouvera en fait aucun critère linguistique qui identifie un performatif, car on va comprendre que des énoncés peuvent réaliser la même chose que des performatifs explicites sans dire en rien ce qu'ils font. C'est donc que les critères de ces énoncés sont pragmatiques, et, en réalité, s'appliquent aussi aux énoncés non performatifs. Mais c'est dire que tout énoncé est relatif, pour son efficacité, au contexte ; dès lors, on peut poser que tout énoncé comporte un aspect performatif : tout énoncé peut alors être requalifié comme acte de parole.<br /> Car il convient, en fait, de distinguer trois niveaux actifs dans tout énoncé. Le premier niveau, celui de ce qui est dit (aspect locutionnaire), comporte lui-même trois aspects. Les deux premiers aspects, celui de la profération de sons et de la formulation d'énoncés grammaticalement corrects n'introduisent pas encore à la parole humaine (un perroquet peut les réaliser). Le troisième niveau de l'acte locutionnaire est celui où l'on dit véritablement quelque chose par l'usage des mots. Tout le problème est de savoir si le contenu porté par l'énoncé à ce niveau de réalisation est purement sémantique et indépendant des conditions pragmatiques de réalisation. Austin montrera qu'il n'est purement sémantique qu'abstraction faite de son aspect d'acte de parole. Ainsi, il est exact que l'énoncé " Je te promets de faire la vaisselle ce soir " est un acte locutionnaire au sens où il dit que je promets de faire la vaisselle ce soir. Mais, en réalité (concrètement), il ne peut le dire que parce qu'il est un acte de parole consistant à promettre, c'est-à-dire uniquement parce qu'il comporte un autre aspect. En effet, l'aspect locutionnaire de l'acte, celui où il porte une signification, n'est qu'une façon de décrire l'activité réalisée par l'acte – celle qui consiste à dire des choses douées de sens. Mais cet acte ne forme pas un énoncé complet, car il ne peut pas advenir indépendamment de l'aspect illocutionnaire, tributaire d'un autre mode de description. (Pour le dire autrement, un acte de parole est toujours complet.)<br /> Le deuxième niveau de l'acte de parole, l'aspect illocutionnaire, correspond à l'aspect performatif – celui où l'on fait en disant. Cet acte est accompli quand l'auditoire reconnaît qu'il est accompli, mais il ne se réduit pas pour autant à un simple effet sur l'auditoire, car il possède une forte objectivité qui oblige à sa reconnaissance. Le caractère promissif de l'énoncé " Je te promets de faire la vaisselle ce soir " dérive ainsi du fait que mon interlocuteur le prend nécessairement, dans cette situation, comme un acte de promesse, et non pas du simple fait qu'il comprend ce que cet énoncé veut dire. L'objectivité, dans ce cas, est forte, car elle est conférée à l'acte de parole par les conventions qui définissent ce deuxième niveau. L'action réalisée n'est pas une action naturelle, mais une action conventionnelle, en ce sens qu'elle est définie arbitrairement par une communauté humaine, qui dote de certains pouvoirs l'énonciation de certains mots dans certaines circonstances. Et lorsqu'une action illocutionnaire est réalisée, alors elle s'évalue de manière spécifique, en fonction de ce qu'elle accomplit et du rapport au réel qu'exige cet accomplissement (par rapport, ici, à ce que j'ai promis). Ce rapport au réel est médiatisé par le contenu locutionnaire, qui spécifie partiellement le réel en rapport avec l'action. On peut alors relever un trait marquant de l'acte illocutionnaire : sa capacité à toujours pouvoir être réalisé en première personne. Cela témoigne de la subjectivité qui s'inscrit dans l'acte et qui, par là, s'engage. Une responsabilité est en effet toujours prise quand un acte illocutionnaire est accompli. Par là, une condition par défaut de la réalisation adéquate de l'acte est de le faire sérieusement, sans arrière-pensée, de manière non-humoristique, non feinte.<br /> Le troisième niveau de l'acte de parole est qualifié de perlocutionnaire par Austin : il concerne les conséquences qui s'ensuivent de la réalisation d'un acte illocutionnaire et qui reprennent en partie les effets rhétoriques analysés par Aristote. Comme conséquences, ceux-ci ne sont pas nécessaires, mais résultent de la manière contingente dont l'auditoire prend l'énoncé, comme par exemple quand la maman est triste en assistant au mariage de son fils. La tristesse de la maman n'est pas logiquement impliquée par l'énoncé de mariage, mais elle en est néanmoins une conséquence directe. Par conséquent, les actions perlocutionnaires ne sont toutefois pas indépendantes de l'action illocutionnaire qui en est la cause, mais elles consistent dans une certaine façon de l'appréhender : du point de vue des effets, des suites, parmi une multitude, que celle-ci est susceptible d'engendrer. Mais ce qui distingue bien l'action perlocutionnaire des deux autres types d'actions, c'est son caractère aléatoire : les effets qui s'ensuivent de l'acte illocutionnaire ne sont pas déterminés par cet acte, car ils ne sont pas réglés par convention. Ils sont plus des effets naturels et, par suite, ils n'engagent pas la responsabilité de l'agent au même titre que l'acte illocutionnaire, qui détermine l'agent à un certain nombre de choses. On peut parfois confondre les conséquences (perlocutionnaires) de l'acte avec ses effets (illocutionnaires) nécessaires, notamment parce que la nature humaine réagit à peu près uniformément aux mêmes actes de parole, de telle sorte que l'éventail des réactions perlocutionnaires n'est pas inattendu. Mais toute la différence réside dans le caractère non-normatif de ces conséquences : l'une n'est pas plus nécessaire qu'une autre.<br /> Une fois caractérisés selon leur trois dimensions, les actes de parole sont alors soumis à plusieurs formes d'échecs, selon le type de conditions conventionnelles qui n'est pas respecté par l'agent. Ces échecs peuvent se cumuler, car ils sont eux-mêmes relatifs au mode de description adopté, au point de vue adopté sur l'acte. Un échec ne l'est en effet qu'en fonction du but considéré et comme un acte peut s'inscrire dans différentes pratiques ou servir plusieurs fins à la fois, on peut considérer qu'il échoue de différentes manières. Toutefois, les échecs ont d'abord été identifiés en tant qu'ils concernaient les performatifs, et ils ne concernent pas vraiment le niveau locutionnaire, même si celui-ci joue un rôle dans la réussite de l'acte de parole total, quant à la détermination du rapport à la réalité exigé. En tout cas, les échecs étant relatifs au respect de règles conventionnelles, ils ne peuvent pas affecter le niveau perlocutionnaire qui n'est pas réglé par des conventions.<br /> Comme les échecs de l'illocution sont alors relatifs à l'application de la convention, on comprend qu'ils s'assimilent essentiellement à des échecs dans la reconnaissance de l'exécution de l'acte. Dans ce cas, on ne parvient pas à faire reconnaître la procédure conventionnelle utilisée, c'est-à-dire qu'on ne parvient pas à faire comprendre ce qu'on a voulu faire et à entraîner les conséquences normatives qui s'ensuivent normalement de cette compréhension ou reconnaissance conventionnellement réglée.<br /> Cependant, les échecs relevés par Austin ne permettent pas d'identifier des règles a priori, qui gouverneraient de manière totalement déterminée l'usage du langage. Celui-ci admet bien des variations et les échecs n'ont lieu que lorsque les variations sont trop importantes par rapport au paradigme d'usage accepté dans la communauté linguistique. Les règles ne sont donc pas des principes rigides qu'il faudrait respecter à la lettre ; elles admettent au contraire une marge d'indétermination, qui est suppléée par une interprétation contextuelle de leur application correcte.<br /> Pour mesurer cette application, il faut toutefois considérer le rapport des énoncés avec le réel où ils s'appliquent. Par conséquent, il convient d'analyser la pertinence des actes de parole eu égard à leur contexte. C'est dire que, contre le positivisme logique qui considère que seuls les énoncés constatifs ont un rapport aux faits sous la modalité du vrai ou du faux, Austin montre que tous les actes de parole entretiennent certains rapports avec les faits, en fonction de leur dimension d'évaluation spécifique et du contenu locutionnaire, qui vient le spécifier. Ainsi, l'énoncé " Je promets de faire la vaisselle " entretient un certain rapport à la réalité en ce que son statut de promesse m'engage à transformer l'ordre de la réalité de manière à la réaliser. Elle ne peut par ailleurs être réalisée qu'en fonction de ce qui est dit au travers de cet acte : il s'agit de faire la vaisselle et non pas de promener le chien. Le contenu locutionnaire de l'acte détermine ainsi le rapport spécifique qu'il doit entretenir avec les faits. Par conséquent, la réussite des actes de parole va dépendre de plusieurs rapports aux faits spécifiques, propres aux différentes règles conventionnelles définissant les actes de parole. Chaque règle détermine en effet un certain rapport aux faits, que ce soit un rapport contextuel, un rapport de présuppositions, un rapport de sincérité, etc.<br /> Austin va alors montrer que, parmi ces rapport aux faits, figurent différents types de présuppositions. Tout acte de parole ne réussit en effet qu'à présupposer un certain nombre de faits, qui déterminent la pertinence de l'usage d'un énoncé. Ainsi, généralement, je ne peux te souhaiter de réussir ton examen que si la réussite à cet examen est quelque chose qui t'apporte quelque chose. Est donc présupposé le fait que cette réussite t'est favorable. Mais les présuppositions austiniennes consistent à poser des conditions réelles relatives aux contextes d'usage et non pas des règles nécessaires et a priori de conversation, qu'il faudrait suivre à la lettre en toute occasion. Il peut en effet s'avérer que la situation demande à ce que telle chose ne soit pas présupposée, ou que soit présupposé autre chose, d'autres faits. La position d'Austin est donc contraire à celle de Grice, puisqu'elle ne permet pas de déterminer a priori la situation d'usage correct des énoncés.<br /> Dans le même ordre d'idée, on a souvent tendance à considérer, avec Searle, qu'une des conditions essentielles de réussite des actes de parole est leur doublure par une croyance ou une intention. On prend généralement comme exemple, pour le montrer, le cas de la promesse, qui ne réussirait qu'à être sincère, c'est-à-dire à correspondre à une intention de tenir la promesse. Si je faisais une promesse sans avoir l'intention de la tenir, alors, en fait, je ne promettrais pas. La réalité de la promesse résiderait donc dans l'acte mental ou l'intention qui la sous-tend. Austin montre que cette explication de la promesse est contre-productive et offre justement la possibilité de ne pas s'engager par la promesse, en alléguant l'absence (toujours possible) de l'intention correspondante. En réalité, il faut poser que la condition de sincérité ne réside pas dans l'état d'esprit accompagnant la promesse, mais, bien plus objectivement, dans la procédure conventionnelle utilisée pour la réaliser. Ce n'est pas qu'un engagement mental doive toujours accompagner l'énonciation d'une promesse, mais c'est simplement que cette énonciation engage conventionnellement à la tenir.<br /> Strawson a lui aussi proposé une analyse des actes de parole qui fait dépendre leur bonne réalisation de la reconnaissance des intentions qu'ils exprimeraient. Mais à supposer même que des actes de parole expriment des intentions, celles-ci n'auraient aucune possibilité d'entraîner la réalisation de l'acte de parole, car elles n'ont aucune contrainte normative. Ce n'est en effet pas parce que j'exprime une intention que je m'oblige à quoi que ce soit en fonction de cette intention. Il faut bien plutôt tout le poids de la convention pour que s'ensuive d'une énonciation un certain nombre de conséquences nécessaires. Par conséquent, il convient de rejeter comme illusoires tout aussi bien l'analyse searlienne que l'analyse strawsonienne.<br /> Grice a, quant à lui, proposé de rendre compte de la signification historique portée par les énoncés en contexte au moyen des intentions du locuteur. C'est ainsi parce que j'aurais l'intention de promettre de faire la vaisselle ce soir qu'il faudrait comprendre que je promets de faire la vaisselle ce soir au moyen de l'énoncé " Je te promets de faire la vaisselle " - le caractère promissif dérivant de la reconnaissance de l'intention exprimée. Mais c'est là encore enlever toute objectivité à ce qui est dit et se priver de son identification, en ajoutant un niveau supplémentaire qui empêche bien plutôt toute saisie de l'engagement. Il convient au contraire de déterminer la signification historique portée par un énoncé à la fois par les conventions linguistiques et le contexte d'énonciation.<br /> La qualification intentionnelle des actes de parole a toutefois un sens : elle répond à des conditions normales d'usage. Généralement, en effet, j'agis bien de manière intentionnelle, au sens où je suis conscient de mes gestes, sauf s'il y a des raisons valables de considérer que je ne le fais pas ou ne peux pas le faire. La qualification intentionnelle est donc en réalité une qualification rétrospective par défaut, qui n'a aucun rôle déterminant, ni explicatif.<br /> Par ailleurs, si on rabat toute la charge de l'explication sur les conventions définissant les actes de parole, on ne peut pas distinguer des actes de parole plus conventionnels que d'autres, et donc plus efficaces que d'autres. Ils sont tous définis par le même type de conventions, même si celles-ci sont plus ou moins explicites, codées et n'ont pas toutes la même importance sociale. Par conséquent, ils ont tous le même type d'efficacité. C'est ce nécessaire caractère conventionnel de l'acte de parole qui vient garantir son objectivité, car c'est uniquement parce que la communauté linguistique contrôle mon usage du langage que celui-ci acquiert une normativité. Les conventions déterminant l'objectivité de l'usage de l'énoncé sont de deux ordres : il y a des conventions descriptives qui donnent un contenu linguistique à une phrase, et des conventions démonstratives qui donnent une référence historique à l'énoncé. Ce sont les conventions démonstratives, et non pas des caractéristiques représentationnelles, qui sont nécessaires pour permettre au langage de renvoyer à la réalité, d'en dire quelque chose, en ce qu'elles fixent des conditions d'usage.<br /> En raison de ces conventions, on comprend qu'un énoncé n'acquiert un sens historique déterminé que s'il est adéquat au contexte d'utilisation, puisque les conventions mettent toujours en rapport l'énoncé avec des types de situation, dont il peut alors parler. C'est dire que la seule valeur sémantique de l'énoncé ne suffit pas à déterminer son application. L'adéquation de l'énoncé n'est en effet pas déterminée a priori par les conventions démonstratives, qui ne prévoient pas leur application. Cela laisse la place à l'intervention d'une faculté humaine, le jugement, qui doit venir évaluer, dans chaque contexte d'usage, la pertinence de l'énoncé et son contenu, et ainsi décider quel usage il est fait de l'énoncé à chaque occasion. Mais cette multiplicité des déterminations permises par les conventions nécessite que, pour dire ou faire quelque chose de déterminé par l'usage d'un énoncé, le locuteur prenne un engagement vis-à-vis de ce qu'il dit et du contexte dans lequel il le dit, qui permette de faire reconnaître de manière objective la partialité du contenu de l'énoncé. Car, ainsi, le locuteur situe l'énoncé et se situe par rapport aux circonstances, ce qui permet à tous les interlocuteurs d'évaluer objectivement l'énoncé dans l'espace des possibles interprétatifs ouvert par les circonstances précises de l'énonciation auxquelles renvoie le locuteur. Car, s'il est possible de dire de multiples choses au moyen de l'usage de conventions données dans un contexte donné, toute interprétation de ce qui est dit n'est pas admise dans ce contexte, puisqu'elle est déterminée par la pratique du langage qui y est mise en œuvre et qui exige la prise en compte de certaines conventions et de certains traits contextuels. En m'engageant vis-à-vis de ce que je dis et de la situation dans laquelle je le dis, je permets ainsi de fixer une compréhension donnée de mon énoncé, d'autres n'étant pas admises par la procédure d'énonciation utilisée en ces circonstances. Autrement dit, en m'engageant à l'occasion de l'usage de mon énoncé, je permets de déterminer l'appréciation qu'il mérite à cette occasion.<br /><br /> En identifiant tout usage de la parole à l'accomplissement de certains actes, Austin opère une véritable révolution en philosophie du langage et s'interdit toute conception représentationnaliste du langage, notamment en ce qui concerne les énoncés de connaissance, qui sont censés dire quelque chose du monde. Il s'inscrit par là dans une tradition anti-représentationnaliste oxonienne, dont le principal représentant est J. Cook Wilson, qui refuse toute conception représentationnaliste de la connaissance pour la ramener bien plutôt à des jugements fondés sur des raisons, se distinguant radicalement des jugements de croyances. Mais Cook Wilson fonde la connaissance sur un concept de certitude circulaire, qui provient du caractère absolu des raisons recherchées, en ce que, selon lui, si je sais, je ne peux pas me tromper, car je sais absolument, ou pour des raisons qui ne peuvent pas être remises en cause. En effet, si ces raisons pouvaient être remises en cause, elles ne seraient pas des raisons fondant un savoir, mais seulement une croyance. Or Austin ne peut pas accepter cela : pour lui, il n'y a rien d'absolu, car cela ne permet plus de rien justifier du tout, et les raisons fondant la connaissance seront toujours des raisons relatives à une occasion d'énonciation.<br /> Il faut en fait comprendre qu'un jugement de connaissance s'exprime nécessairement à travers un acte de parole particulier, un acte de parole descriptif, qui vise à dire des choses à propos du monde. Comme tout acte de parole, celui-ci doit respecter des conditions contextuellement déterminée pour réussir à faire ce qu'il vise. Dès lors, ce qui détermine un énoncé descriptif comme un énoncé de connaissance, et non pas comme un énoncé de croyance, ce sont les conditions particulières qui fondent son emploi, qui sont autant de raisons d'utiliser cet énoncé tel qu'on l'utilise. La connaissance doit alors bien être justifiée, et non plus validée, comme le voulait la tradition empiriste dans une optique qui restait représentationnaliste. Il ne s'agit en effet plus de vérifier si mes énoncés correspondent au réel, mais s'ils sont fondés à dire quelque chose du réel. Dès lors, il convient assurément de préserver l'idée que la connaissance, en tant qu'elle s'exprime dans des énoncés, repose sur des raisons de prononcer ces énoncés. Les énoncés de connaissance sont, en effet, des actes de parole comme les autres, fondés sur des raisons. Mais ces raisons de les prononcer, qui fondent une certaine position prise par cet acte, sont relatives au contexte et non pas absolues, comme le voulait Cook Wilson. On n'utilise en effet un énoncé de connaissance que dans des circonstances précises qu'en fonction de raisons qui valent précisément dans ces circonstances précises et qui fondent mon usage. C'est ainsi que mon énoncé de connaissance gagne une objectivité et une prétention légitime à parler du réel – parce qu'il est contextuellement justifié. On aboutit donc à l'idée d'une conception performative de la connaissance, selon laquelle importe plus les conditions d'usage de l'énoncé que sa teneur représentationnelle.<br /> Or Strawson a voulu réutiliser l'idée austinienne de la performativité pour caractériser les énoncés vrais, et ainsi construire une " théorie performative de la vérité ". Dire que P est vrai, ce ne serait ainsi que s'engager en faveur de ce qui est dit par P, ce qui permettrait d'éliminer le prédicat de vérité de la valeur sémantique de l'énoncé. Austin, paradoxalement, récuse totalement cette idée et soutient qu'un énoncé performatif, par définition, ne peut pas être vrai. Austin considère plutôt que la vérité concerne deux choses particulières : d'une part, ces actes de parole particuliers que sont les affirmations, qui décrivent le réel ; d'autre part, les faits du monde dont parlent ces affirmations, tels qu'ils sont appréhendés dans une certaine situation, et non pas dans l'absolu. Il s'agit donc de mettre en relation un contenu situé avec une situation appréhendée dans une occasion particulière d'évaluation – il s'agit de porter un jugement contextuellement déterminé sur l'adéquation entre un énoncé porteur d'un certain contenu à l'occasion de son énonciation et une situation qui demande à être appréhendée d'une certaine manière à cette occasion. Cela implique que le prédicat de vérité n'est pas éliminable, car son attribution prend précisément en compte une relation entre une affirmation et un état du monde, ce qui n'est pas le cas de la simple affirmation, qui ne prend en compte que le réel. Or ce qui est jugé vrai, c'est l'affirmation, et non pas l'état du monde.<br /> Selon Austin, il faut comprendre la vérité comme une relation conventionnelle entre des types de situations historiques auxquelles on fait référence et des situations-types signifiées par les mots utilisés. Il s'agit d'une relation conventionnelle mais qui laisse, là encore, la place à un jugement, qui doit intervenir pour évaluer la relation de correspondance entre ces deux types. Le jugement ne peut cependant pas juger abstraitement de l
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Catégorisation rapide des scènes naturelles : L'objet, le contexte, et leurs interactionsJoubert, Olivier R 30 September 2008 (has links) (PDF)
Dans un monde régi par les lois physiques, notre cerveau est capable d'extraire des invariants et de générer des attentes pour préciser notre percept visuel. Pourtant, en éclairant une pièce, ou en naviguant à travers les chaînes de télévision, nous comprenons quasi-instantanément l'essence de ces nouvelles scènes naturelles. A quelle vitesse peut-on extraire une représentation sémantique globale des scènes? Quelle est l'influence du contexte sur la reconnaissance de l'objet d'intérêt? Quelles sont les informations visuelles nécessaires et la nature des traitements sous-jacents? Les deux premiers articles démontrent notre capacité à reconnaître la catégorie superordonnée du contexte d'une scène en moins de 400 ms tandis que l'accès au niveau basique nécessite 50 ms de traitement additionnel. Ils démontrent aussi que la présence d'objets saillants interfère sur la catégorisation rapide du contexte. Ces temps de traitements très similaires à ceux enregistrés dans la catégorisation rapide d'objets suggèrent un traitement global et parallèle de l'ensemble de la scène. Le troisième article montre que la congruence (incongruence) du contexte avec l'objet influence immédiatement le traitement de l'objet et le dernier précise les informations visuelles à la base de l'analyse du contexte. Je défends ainsi l'idée d'interactions bidirectionnelles précoces entre les traitements visuels ascendants et parallèles de l'objet et du contexte et recherche dans une dernière étude la latence minimale de ces interactions en remplaçant réponse manuelle par réponse oculaire. L'implication de ces résultats fondamentaux est discutée dans la perspective des recherches à venir.
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Études et politique : les effets de la carrière étudiante sur la socialisation politiqueMichon, Sébastien 12 December 2006 (has links) (PDF)
Cette thèse interroge les effets de la période des études supérieures sur le rapport à la politique. Elle montre, auprès des étudiants français du début du XXIème siècle, que la carrière étudiante, au sens interactionniste du terme, détermine la socialisation politique. Les variables de l'héritage demeurent certes très clivantes. Néanmoins, l'explication doit prendre en compte d'autres éléments liés à la scolarité. Les contextes d'études traversés, les placements et déplacements au cours de la scolarité, ainsi que les étapes qui jalonnent son déroulement interviennent dans l'activation et l'acquisition de dispositions favorables. La carrière étudiante, génératrice de crises identitaires, a d'autant plus de chances d'influer qu'elle est décisive sur les parcours. À partir de données quantitatives (questionnaires) et qualitatives (entretiens et observations), trois types de comportements politiques sont étudiés : politisation, orientation politique, et militantisme.
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Modélisation distribuée des flux d'azote sur des petits bassins versants méditerranéensPAYRAUDEAU, sylvain 01 May 2002 (has links) (PDF)
Un modèle d'exportation d'azote a été développé pour fournir un outil opérationnel d'estimation des masses produite en contexte méditerranéen. Le modèle, dénommé POL, est de type conceptuel distribué. Il repose sur un découpage du bassin en unités de production (les sous-bassins versants) dont le flux est contrôlé par un paramètre F et en unités de transport (les biefs de rivières) qui véhiculent les flux produits sur les sous-bassins. La dynamique des flux d'azote dans les biefs est contrôlée par un paramètre T. Les 2 paramètres F et T du modèle POL sont définis globalement sur le bassin. Les flux générés sur les sous-bassins versants dépendent également du stock d'azote potentiellement mobilisable lors d'un épisode de pluie. On suppose que cette grandeur conceptuelle est liée à l'occupation du sol et aux pratiques culturales. Le modèle peut être utilisé en mode événementiel ou en mode continu. <br />La sensibilité des réponses du modèle événementiel aux valeurs des paramètres est tout d'abord analysée sur un bassin élémentaire. Le modèle POL est ensuite appliqué sur 4 bassins versants d'une cinquantaine de km² situés dans l'Hérault (France). <br />Les résultats obtenus après la phase de calage et de vérification montrent la capacité du modèle événementiel à reproduire les flux d'azote générés lors des épisodes de crue. Le modèle utilisé en continu fournit une estimation des exportations d'azote avec un degré d'incertitude acceptable pour un premier diagnostic des apports annuels des bassins.
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Effet du contexte lexical sur l'accès à la signification des homographes polarisésThérouanne, Pierre 21 December 2000 (has links) (PDF)
L'objectif de cette thèse est de déterminer la façon dont sont représentés les homographes en mémoire. Différentes hypothèses ont été envisagées dans une perspective symbolique des représentations. Deux critères permettent de distinguer ces hypothèses. Le premier oppose la conception selon laquelle chacune des acceptions d'un homographe possède sa propre entrée lexicale à la conception selon laquelle une entrée lexicale unique est associée aux acceptions. Le second critère correspond à la présence ou l'absence d'une compétition entre les représentations relatives aux différentes acceptions. Cinq expériences de décision lexicale ont été réalisées afin d'identifier l'effet d'un contexte formé d'un mot sur l'accès à la signification des homographes polarisés. Chaque essai était constitué par la présentation successive d'un mot contexte, d'un homographe et d'un mot cible. Le mot contexte favorise l'accès à l'acception de l'homographe à laquelle il est relié. De plus, aucun effet d'inhibition relative n'est obtenu lorsque le mot formant le contexte et le mot cible sont reliés à deux acceptions différentes. Les résultats mettent également en évidence l'activation des deux acceptions des homographes quel que soit le contexte. Deux autres expériences ont étudié l'effet du contexte lexical sur le temps d'identification des homographes. Ce temps d'identification est plus court que celui des mots non ambigus et n'est pas ralenti lorsque le contexte est relié à l'acception secondaire. L'ensemble de ces résultats est compatible avec l'hypothèse supposant une entrée lexicale commune et l'absence de compétition entre les différentes acceptions d'un homographe.
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Indexation et interrogation de chemins de lecture en contexte pour la recherche d'information structurée sur le webGéry, Mathias 24 October 2002 (has links) (PDF)
L'explosion du Web représente un nouveau défi pour la Recherche d'Information (RI). La plupart des systèmes actuels d'accès à l'information sont basés sur des modèles classiques, qui ont été développés pour des documents textuels, atomiques et indépendants et qui ne sont pas adaptés au Web. La structure du Web est un aspect essentiel de la description de l'information. Les travaux qui utilisent cette structure pour la RI simplifient le modèle du Web en un graphe orienté, dont les noeuds sont des pages HTML et les arcs sont des liens hypertextes, sans tenir compte du type des liens. L'objectif de ce travail est de prendre en compte l'impact des liens lors de la phase d'indexation et à la phase d'interrogation d'un système de Recherche d'Information Structurée (SRIS). Le modèle de RI proposé est fondé sur un modèle d'hyperdocuments en contexte considérant quatre facettes de la description d'information sur le Web : le contenu, la structure hiérarchique, la lecture linéaire/déambulatoire et le contexte. Un hyperdocument est modélisé par un contenu au sens des documents structurés, un ensemble de chemins de lecture et un contexte (espace d'information accessible et espace d'information référençant). Un processus d'indexation spécifique est proposé pour chaque facette. L'évaluation de notre système SmartWeb montre l'intérêt de l'information accessible combinée avec le contenu. Puis, à l'aide de collections de test structurées construites automatiquement, nous montrons l'intérêt d'une indexation au niveau des documents structurés et des chemins de lecture. Le modêle est également implanté dans un SRIS complet, montrant ainsi la faisabilité de notre approche dans sa globalité et sur le Web. En particulier, le typage des liens est à la fois un des aspects les plus importants du modèle et une difficulté majeure de sa mise en oeuvre : nous montrons qu'il est possible d'extraire une structure hiérarchique du Web et d'identifier différentes granularités d'information.
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Reconnaissance de mots manuscrits cursifs par modèles de Markov cachés en contexte : application au français, à l'anglais et à l'arabeBianne Bernard, Anne-Laure 21 November 2011 (has links) (PDF)
L'objectif de cette thèse est d'élaborer un système de reconnaissance de mots manuscrits pouvant être appris et appliqué sur différents styles d'écriture. L'approche utilisée est une approche analytique: les mots sont découpés en sous-parties (caractères) à modéliser. Le découpage est effectué de manière implicite par l'utilisation de fenêtres glissantes qui permettent de transformer les images de mots en séquences. La méthode choisie pour apprendre les modèles de caractères utilise les modèles de Markov cachés (HMMs). Chaque caractère est représenté par un HMM de type Bakis, ce qui permet d'absorber les variations d'écriture entre scripteurs. Les mots sont reconstruits ensuite par concaténation des modèles qui les composent. Dans cette thèse, le choix est fait de chercher à améliorer la modélisation HMM de caractères en agissant au coeur même des modèles. A cette fin, une nouvelle approche est proposée, qui utilise l'aspect contextuel pour la modélisation : un caractère est modélisé en fonction de son contexte et son modèle est nommé trigraphe. La prise en compte de l'environnement d'un caractère pour sa modélisation implique cependant une multiplication des paramètres HMMs à apprendre sur un nombre souvent restreint de données d'observation. Une méthode originale de regroupement de paramètres est proposée dans ces travaux : le clustering d'états par position à l'aide d'arbres binaires de décision. Ce type de clustering, inédit dans les systèmes de reconnaissance de l'écriture, permet au système de réduire le nombre de paramètres tout en conservant l'un des principaux attraits des HMMs : l'utilisation d'un lexique de test indépendant de celui d'apprentissage.
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Rôle et enjeux de la télévision satellitaire comme espace de l'éducation informelle : étude du cas du rôle des quatre chaînes hautement regardées dans l'éducation culturelle en SyrieAmmon, Rami 14 November 2011 (has links) (PDF)
Cette étude traite du rôle de la télévision satellitaire dans l'éducation culturelle comme espace de l'éducation informelle en Syrie. Notre analyse a porté sur les contenus culturels diffusés pendant une semaine sur quatre chaînes des plus regardées (Al-jazeera, Al-manar, LBC, et la chaîne satellitaire de la Télévision Arabe Syrienne) par le téléspectateur syrien. La méthodologie adoptée est celle de l'analyse de contenu permettant, en prenant en compte le contexte culturel et politico-médiatique syrien, de cerner l'orientation éditoriale et la politique de chaque chaîne en matière de l'éducation culturelle. L'analyse d'un ensemble d'émissions télévisuelles éducatives-culturelles classées en deux catégories : directe et semi-directe, a permis de distinguer et de comparer quatre cultures différentes présentant en majorité des dimensions religieuse, politique, patriotique et sociale. Ce travail consacré à l'analyse des contenus culturels véhiculés par la télévision satellitaire regardée en Syrie, pourrait à ce jour refléter l'éducation culturelle telle qu'elle est relatée dans une sphère médiatique arabe en pleine mutation où plusieurs cultures se concurrencent et tentent de s'imposer.
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Aspects des contacts des langues en contexte publicitaire algérien : Analyse et enquête sociolinguistiques.Chachou, Ibtissem 01 November 2011 (has links) (PDF)
Les mutations ainsi que les relatives ouvertures politique, médiatique et économique que connait l'Algérie depuis un peu plus de trois décennies, ont une incidence directe sur le contexte publicitaire où la dynamique sociolinguistique ne cesse de s'accentuer. L'unilinguisme et le bilinguisme officiels consacrés jusque-là dans la communication médiatique s'en sont trouvés bouleversés par l'idéologie du marché, laquelle tend à imposer ses contraintes linguistiques et culturelles qui vont dans le sens de la pluralité. Cette réalité plurilingue a fait l'objet, dans cette thèse, d'un questionnement visant , d'abord, à saisir la manifestation de cette diversité et son exploitation par les créatifs, et ensuite, à mesurer l'impact de ces usages inventifs et parfois transgressifs sur les représentations qu'ont les sujets algériens des différentes langues et sur leurs attitudes quant aux usages qui en sont faits. Pour ce faire, j'ai procédé à une description sociolinguistique globale de la manifestation du plurilinguisme au travers d'un corpus de textes publicitaires, pour m'intéresser, par la suite, à des choix descriptifs plus spécifiques concernant les fonctionnements et les valeurs sociolinguistiques des phénomènes les plus saillants du contact des langues que sont l'alternance des langues et l'emprunt. La manifestation des incidences de ces usages novateurs, sur le plan épilinguistique, a été recueillie au moyen d'une enquête par questionnaire. L'analyse qualitative, s'appuyant sur les démarches compréhensive et contextualisante prônées par les méthodes empirico-inductives, a conduit à dégager des thèmes relatifs aux " choix linguistiques " opérés par mes enquêtés, à leur " perception des mixtes linguistiques " présents dans les publicités, à leur " conscience linguistique " par rapport au plurilinguisme en Algérie, et enfin, à l'actualisation des référents liés à " la polarité linguistique " et à " la polarité identitaire " en rapport avec le thème de l'algérianité dont les composantes sont posées comme pluriculturelles et linguistiques.
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