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Humour pervers, prison et écriture. Une analyse psychobiographique de l'œuvre romanesque du marquis de Sade / Perverse humour, prison, writing. A psychobiographical analysis of marquis de Sade novelsMazières, Frédéric 25 June 2015 (has links)
Notre thèse de doctorat propose une analyse d’inspiration freudienne des œuvres romanesques du marquis de Sade. Elle relève, plus précisément, de la psychobiographie en ce qu’elle privilégie l’analyse des conflits des écrivains avec leurs parents, et les traumatismes psychiques subséquents. L’œuvre et l’écriture de Sade sont les résultats de nombreux facteurs : enfance multi-pathogène, personnalité borderline multi-pathologique (perverse et psychopathique), multi-récidiviste, incarcérations ou internements dans des asiles. Parmi tous ces paramètres psycho-socio-pathologiques, la prison est celui qui a aggravé, sous la forme d’une psychose carcérale réactionnelle, ses tendances morbides et la violence de son écriture. Se sentant menacé par une évolution de sa personnalité vers une psychose structurelle, Sade tente de prendre ses distances, en les rendant absurdes, avec les représentations pulsionnelles délirantes qu’il obtient grâce à ses rêves et à ses rêveries. C’est à ce moment-là qu’interviennent les procédés cathartiques et thérapeutiques de l’humour et/ou du comique pervers. Grâce à ces procédés symboliques, qu’il a mis au point dans sa correspondance avec sa femme et avec « Milly », l’une de ses amies, Sade se met en scène, lui et ses objets sexuels, dans des fantasmatiques pré-œdipiennes. Plus les décalages avec l’esthétique des réalités sexuelles œdipiennes (ou génitales) sont importants, plus l’humour pervers peut surgir. Grâce à l’humour pervers, Sade peut mimer une victoire narcissique illusoire. L’humour pervers facilite l’assassinat psychique, affectif et moral des lecteurs. Nous avons terminé notre étude en proposant l’analyse d’une forme extrême d’humour pervers, l’humour pervers nécrophile. / Our doctoral thesis suggests a Freudian analysis of Marquis de Sade novels. Our analysis is more precisely a work of psychobiography, which favours writers’ conflicts with their parents, and the subsequent psychological traumas. Sade novels and writing are the results of many parameters : a multi-pathogen childhood, a multi-pathological borderline personality (psychopathic and perverse), being a multi-recidivist, imprisonment or internment in asylums. Among all those psycho-socio-pathological parameters, prison, is the one that worsened his morbid tendencies and the violence of his writing, thus creating a prison psychosis. Threatened by the development of his personality towards a structural psychosis, Sade attempts to distance himself from those parameters, making them absurd, crazy instinctual representations coming from his dreams and reveries. The cathartic and therapeutic methods of humour and/or perverse comic played a part at that very moment. Owing to these symbolic methods he has developed in his correspondence with his wife and with « Milly », one of his friends, Sade stages himself and his sexual objects in pre-Oedipal fantasies. The stranger the aesthetics of Oedipal (or genital) sexuality are, the funnier it becomes. By means of perverse humour, Sade manages to mimic an illusory narcissistic victory. The perverse humour facilitates the psychic, emotional and moral murders of his readers. We completed our study by providing an analysis of an extreme form of perverse humour, necrophiliac perverse humour.
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Inscenování kritiky hodnot (a jejich disociace). Problémy radikální kritické teorie kapitalistického patriarchátu a jejího divadelního přenosu / Staging the "critique of value [-dissociation]": stakes of a radical critical theory of capitalist patriarchy and of its theatrical transmissionHecht, Sylvan January 2022 (has links)
(English): In the face of the scandal arising from the persistence of numerous systems of oppression in our time, which ravage and enslave both human beings and other species, often in a cumulative manner: capitalist, patriarchal, racist-colonial, rationalist-ableist and anthropocentrist-productivist systems, the so-called "post-modern" theories fail as well to provide emancipatory analyses and ways out of these systems of domination as do the "traditional Marxist" and classical anarchist theories, because all these theories lack a radical critique of the basic categories of capitalism-patriarchy that only the "value-dissociation critique" offers (at least as far as we are aware of). Since the mid-1980s and with a feminist turn in 1992, first in Germany and then also in Brazil and many other countries, the philosophical current of the "critique of value-dissociation" has been working to rethink a critical theory of patriarchal capitalism based on a radical overcoming of the whole "traditional Marxism". This is done by demonstrating the urgent need to deploy a critique of the basic categories of capitalism, namely work, value, money, commodities, fetishism, patriarchy, and the state; of these categories themselves, and not simply of their phenomenal forms. But how can a critical theory of such power...
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L'aventure comme cheval de Troie littéraire. La fabrique de l'aventurier chez Sylvain Tesson, Patrice Franceschi, Cédric Gras, Priscilla Telmon, Alexandre Poussin, Sonia Poussin et Blanche de RichemontCibilleau, Aurélien 19 February 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 7 février 2024) / Dans ma thèse, j'étudie comment des écrivains-voyageurs français contemporains se construisent une image d'aventurier au sein de leurs récits littéraires. Ces écrivains réalisent également des films documentaires qui viennent renforcer cette image d'autant plus importante que le nombre de touristes dans le monde est élevé et le champ littéraire saturé. Nos auteurs, hommes et femmes qui pour la plupart se connaissent, forment donc une sorte de groupuscule au sein du champ littéraire, dans lequel ils travaillent à leur propre distinction comme à celle de leurs amis. En d'autres termes, ils se forgent une exceptionnalité commune dans un monde où le voyage s'est démocratisé. Je reprends à Jérôme Meizoz sa notion de « posture », entendue comme un ensemble d'images de soi (« éthés ») qu'un écrivain peut adopter dans le temps, et j'observe la trajectoire des auteurs du corpus à travers ce prisme. Ils mobilisent tous une vision de l'aventure développée au XIXᵉ siècle, une vision certes considérée à l'époque comme positive mais aussi élitiste et viriliste, voire belliqueuse. Nos auteurs réaffirment pourtant la positivité de ces valeurs dans une société occidentale contemporaine qu'ils décrivent comme inepte, préoccupante et anhistorique. En s'affirmant d'abord comme des aventuriers, ils s'attribuent une aura d'exceptionnalité qu'ils remobilisent par la suite lorsqu'il est question de prendre position dans la sphère médiatique et dans le champ littéraire. Ils s'affirment comme des écrivains risque-tout, à contre-courant de la doxa mais, cependant, en droite lignée d'une certaine tradition historique intellectuelle et littéraire. Certains adoptent même l'éthos sulfureux d'écrivain réactionnaire qui achève de les singulariser et à qui l'aventure donne à la fois une caution et un vernis romanesque propre à séduire car, pour réactionnaires qu'ils se veulent, nos aventuriers incarnent les contradictions de leur époque. En cela, ce sont des antimodernes, des « réactionnaires de charme » selon le mot d'Antoine Compagnon. / In my thesis, I have studied how contemporary French travel writers have described themselves as adventurers within their literary stories. Over the time, these writers have also produced documentary films which have reinforced their literary images. Indeed, given the increasing number of tourists in the world and the saturated literary field, theses literary images have become very important. Our authors, men and women who are friends, consequently formed a sort of small group within this saturated field, in which they have worked for their own distinction as well as friend's. In other words, our French travel writers have forged a common exceptionality in a world where travel has become democratized. I have borrowed from Jérôme Meizoz his notion of "posture", understood as a set of selfimages ("ethes") that a writer can adopt over time, and I have observed the trajectory of the authors of the corpus through it. They all have mobilized a vision of adventure from the 19th century. This vision was certainly considered positive at the time but it appears from now as elitist and virilist, even bellicose. Our authors, however, have reaffirmed the positivity of these values in a contemporary Western society which they have considered to be inept, worrying and ahistorical. By first asserting themselves as adventurers, they succeeded in giving themselves an aura of exceptionality. They have subsequently remobilized this aura when it came to taking a position in the media sphere and in the literary field. Doing so, they have asserted themselves as risk-taking writers in direct line with a certain intellectual and literary historical tradition. Some of them have even adopted the sulphurous ethos of a reactionary writer, which had completed their singularity, and to whom adventure had given both authority and a romantic veneer capable of seducing. In this way, they appear eventually to be anti-modern as described by Antoine Compagnon, wich means both non-modern and super-modern.
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Figurations d'un récit ambigu : éthique de la responsabilité chez Annie Ernaux, Élise Turcotte et Ken BugulGendron, Karine 16 March 2024 (has links)
357581\u Ma thèse part du constat de la mise en scène abondante et répétée de différents types de récits (radiophoniques, journalistiques, littéraires, oraux, visuels) dans les univers narratifs de trois auteures contemporaines d’expression française : Annie Ernaux (France), Élise Turcotte (Québec) et Ken Bugul (Sénégal). Les figures du récit répertoriées dans leurs oeuvres rendent visibles les failles, les incertitudes et l’incomplétude de l’acte communicationnel qui en découle. Ma thèse s’est articulée autour de cette première question : pourquoi ces auteures mettent-elles en scène un récit défaillant puisqu’ambigu par le moyen même du récit ambigu que constitue l’oeuvre? Mon hypothèse a été d’y voir une forme d’éthique narrative : plutôt que de simplement relancer le constat postmoderne de la fin de l’autorité des récits (Lyotard), ces auteures se demanderaient quel récit écrire dans ce contexte et comment le faire. En montrant toute forme de récit comme étant fondamentalement ambigu, Ernaux, Turcotte et Bugul exposeraient en même temps aux lecteurs leurs propres productions narratives sous cette lumière, endossant ce caractère incontournable de leur récit et explorant par l’écriture ses limites, ses forces, ses enjeux et les moyens de sa prise en charge. Elles mesureraient ainsi la nature et l’ampleur de leur responsabilité quant aux effets potentiels de leurs récits sur autrui, forme d’éthique narrative que prône la philosophe américaine Judith Butler. Or, comment passer de l’analyse des figures du récit dans les oeuvres à la qualification de l’éthique narrative des auteures ? L’éthique littéraire se conçoit le plus souvent en regard des thématiques déployées dans les oeuvres, sans égard au travail poétique et énonciatif de l’écrivain, qui pourtant infléchit le sens donné à cette thématique. À ce propos, Altes et Daunais rappellent que le dessein de l’oeuvre ne repose que rarement sur une volonté d’intervention directe dans la société. Plusieurs chercheurs sur l’engagement littéraire contemporain (Gefen, Blanckeman, Bouju, Semujanga) avancent que les intentions d’un auteur relèvent d’un second degré perceptible dans le travail formel de l’oeuvre. Ma thèse situe donc l’éthique littéraire dans l’horizon d’une éthique narrative telle que conçue par Ricoeur, s’inscrivant dans la narration même de l’oeuvre, et portant les marques d’une réflexion de l’auteur quant à la forme idéale guidant sa conduite du récit en fonction de ses effets potentiels et imprévisibles sur autrui. Pour extraire des oeuvres cette éthique narrative, j’ai effectué une étude figurale de type longitudinale en analysant l’ensemble du corpus en prose des écrivaines choisies, afin de discerner les figures du récit récurrentes, les effets de système dans l’oeuvre complète et leur rapport avec la démarche auctoriale d’ensemble. Parmi les trois catégories principales de figures du récit (« récit-exposé », « récit-imposé », « récit-suggéré ») identifiées, celle du « récit-suggéré », récit le plus ambigu, est systématiquement idéalisée. Elle se démarque par son interprétation coopérative, sa constante réappropriation par autrui et son inachèvement souhaité. Elle provient généralement d’un personnage énonciateur intranquille qui souhaite rendre infiniment modifiable sa production narrative en regard de ses effets futurs imprévisibles. Se dégage alors un imaginaire du récit favorisant son ambiguïté et engendrant une problématisation de la responsabilité toujours partielle de son énonciateur. L’esthétique et les procédés textuels des oeuvres des trois auteures (intra-intertextualité, symbolisme, contradictions contrôlées des versions autobiographiques, réitération des thèmes par des genres et des styles variés) confirment que l’idéalisation figurée du récit ambigu renvoie aussi à leur pratique narrative, qui pourtant reste plus intelligible que ce que l’idéal chercherait à atteindre.
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À tout prendre, un peu de temps à l'état pur : Jutra, Proust et l'autofictionCarrier-Lafleur, Thomas 16 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2010-2011 / Peu d'études ont été consacrées au film À tout prendre (1963) de Claude Jutra. Le spectateur-lecteur qui parcourt les histoires du cinéma québécois est confronté à une réception problématique : souvent qualifié de premier film de notre cinématographie, À tout prendre est aussi taxé d'amateurisme et d'apolitisme. On reproche également à Jutra la dimension autobiographique de son film, sa tentation narcissique. À l'inverse, notre étude s'oppose à cette opinion commune, afin d'actualiser l'image d'À tout prendre. Pour y arriver, nous développons une problématique intermédiatique traçant une transversale entre l'oeuvre de Jutra et À la recherche du temps perdu de Marcel Proust sous le signe de l'autofiction, néologisme doubrovskien, car elle nous paraît bien plus adéquate que l'autobiographie pour éclairer la nature réelle d'A tout prendre. Ainsi, nous proposons une "synthèse des incompossibles" : Jutra, Proust et l'autofiction. Le côté de la Recherche peut rejoindre celui d'À tout prendre.
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Femmes et discours social dans les œuvres de Léonora Miano, Ken Bugul et Audre LordeMetoukson Delangue, Anaïs 17 June 2024 (has links)
Cette thèse examine le rapport conflictuel de femmes au discours social, au travers de leurs relations interpersonnelles féminines, dans *L'intérieur de la nuit* et *Crépuscule du tourment* de Léonora Miano; dans *Le baobab fou* et *Riwan ou le chemin de sable* de Ken Bugul; enfin, dans la biomythographie d'Audre Lorde, *Zami: A New Spelling of my Name*, et une sélection de poèmes. Issues de parcours et de contextes sociogéographiques différents (respectivement le Cameroun, le Sénégal et les États-Unis), les autrices dépeignent des personnages principaux féminins esseulés et inadéquats en regard des normes sociales en vigueur dans leur milieu de vie. Sous-tendues par des représentations du monde autochtones et transculturelles, ces normes témoignent d'une domination patriarcale globalisée, mais influant différemment sur la condition des femmes, selon leur positionnement social. En tant que médium de la communication entre personnages, le discours social est tout d'abord saisi pour ses méfaits. Il transforme les relations féminines en creuset de la socialisation ravageuse, du mépris de l'altérité, de la difficile marginalisation et, paradoxalement, de l'impossible dialogue. Les analyses du discours et de l'énonciation démontrent ensuite que la présence du discours social - avec ses principes de légitimité, de contrôle, de hiérarchie, voire d'exclusion - favorise une rhétorique autre sur l'individualité et l'intersubjectivité. Léonora Miano, Ken Bugul et Audre Lorde font en effet de l'accueil des différences et des différends, ainsi que de l'empathie, des dispositions cognitives profitables à la subjectivité et à la convivialité sociale. / Analyzing female social interaction, this thesis focuses on the conflictual relationship between women and their respective social discourse in the following novels: *L'intérieur de la nuit* and *Crépuscule du tourment* from French-Cameroonian writer Léonora Miano; *Le baobab fou* and *Riwan ou le chemin de sable* from Senegalese writer Ken Bugul; and African-American writer Audre Lorde's biomythography, *Zami: A New Spelling of My Name*, as well as selected poems. The three writers portray characters who are negatively affected by the identity-related norms of their society. Based upon native and transcultural representations of reality, these standards are sustained by, and foster, patriarchy: a global system of domination which affects women in a variety of ways, according to their social positioning. In the scope of this study, social discourse will first be addressed through its consequences: destructive upbringings, a hatred for otherness, social exclusion and, more importantly, the absence of dialogue between women. Nonetheless, while depicting the functions of social discourse (to legitimize, to elevate, to control, and to exclude), Miano, Bugul and Lorde still manage to offer their own visions of communication and individuality. A discursive analysis of their texts will demonstrate that this vision would tend to welcome human differences, discordant perspectives, and empathy as essential principles of love, social cohesion and individual freedom.
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Art conceptuel et protocoles photographiquesPavlov, Pavel 20 April 2018 (has links)
La présente thèse repose sur une double proposition : que le concept de représentation a subi une mutation profonde aux alentours des années 1960s, au moment de l’avènement de ce qui est appelé aujourd’hui l’art conceptuel; et que c’est l’usage de la photographie – considérée jusqu’alors comme l’appareil vide de l’art – par les artistes conceptuels, qui lui a donné une identité mais aussi une histoire qui lui a permis de s’inscrire dans la discipline artistique. À partir de cette proposition, j’étudie une série d’œuvres photographiques produites dans le contexte de l’art conceptuel, et dont le point commun est de reposer sur un mode systémique de production. Dans mon analyse, les œuvres de Douglas Huebler, Jan Dibbets et Bernd et Hilla Becher sont analysées pour les innovations qu’elles introduisent au niveau du sujet de représentation, en même temps qu’elles sont mises en parallèle avec trois moments inauguraux de l’histoire de l’art : la première expérience de Brunelleschi en tant que démonstration d’un moment de rupture dans l’histoire de l’art au niveau de la production d’images considérées vraisemblables; le modèle d’istoria introduit par Alberti comme forme narrative faisant l’hypothèse que toute chose visible peut être représentée et toute histoire montrée uniquement par des moyens visuels; et l’approche anti-relationnelle élaborée par Frank Stella, comme démonstration de la plasticité de la peinture et comme opposition au concept de composition picturale telle qu’héritée d’Alberti. Mon analyse démontre qu’une démarche systémique permet d’établir une continuité avec les paradigmes précédents de l’histoire de l’art, et rend possible la construction de nouveaux instruments visuels plus aptes à circonscrire les processus complexes qui organisent la société contemporaine en tant qu’héritière de l’organisation industrielle ayant marqué le passage de la Renaissance à l’époque contemporaine. En dernier lieu, je présente une série de projets, issus de mes recherches sur les sujets et œuvres présentés, dont le point commun est l’élaboration d’une écriture vidéographique reposant sur la plasticité rendue possible par le recours à la procédure comme mode de représentation de l’histoire.
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Trajectoire ascendante de Blanche Lamontagne (1889-1918)Tourangeau, Kathleen 12 April 2018 (has links)
Cette étude vise à démontrer la participation de Blanche Lamontagne à l'entreprise de reconnaissance des femmes de lettres. L'élaboration de sa trajectoire ascendante particulière (1889-1918), en parallèle avec le tableau du champ littéraire au tournant du siècle et les trajectoires typiques des écrivains masculins et féminins, illustre comment elle se distingue de la génération de femmes journalistes qui la précède et comment elle annonce celle des femmes poètes de l'entre-deux-guerres. En fait, nous estimons qu'elle représente une étape intermédiaire entre ces deux générations à cause de la consécration institutionnelle rapide qu'elle acquiert grâce à ses études supérieures et surtout au réseau de la littérature nationale qu'elle intègre. Comme nous le démontrons, son parcours lui permet de s'insérer dans le champ littéraire plus tôt et plus facilement que les écrivaines avant elle.
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Un théâtre de l'écoute : statut du texte et modalités de jeu dans les mises en scène de Denis MarleauJacques, Hélène 16 April 2018 (has links)
Cette thèse présente l'ensemble du parcours de création du metteur en scène québécois Denis Marleau, de la fondation de la compagnie de création UBU, qu'il dirige depuis 1982, jusqu'à 2005, année où est créé le spectacle Les Reines dont l'analyse du processus de création introduit ce travail. Construisant ses spectacles à partir d'œuvres littéraires et accordant une attention particulière à la profération du texte sur la scène par les acteurs, Marleau conçoit un théâtre s'inscrivant dans la mouvance du "théâtre de texte" qui se développe durant les années 1980, c'est-à-dire une pratique se fondant sur l'interprétation scénique d'une oeuvre textuelle, littéraire ou dramatique. Cette thèse observe le statut du texte dans les spectacles de Denis Marleau, en étudiant plus particulièrement le jeu des acteurs qui le profèrent. S'inspirant des œuvres littéraires qu'il met en scène, Marleau conçoit des modalités de jeu singulières qui éclairent en retour le texte. La perspective générale de cette thèse est ainsi la dramaturgie, entendue au sens de l'étude du passage entre le texte et la scène. Les différentes étapes du parcours de création du metteur en scène sont exposées à travers l'analyse de spectacles phares. Durant les années 1980, Denis Marleau conçoit des collages de textes appartenant aux répertoires des avant-gardes historiques. Pour interpréter ces collages, les acteurs développent des modalités de jeu où la théâtralité est exposée : gestes et diction sont artificiels et exacerbés. Marleau effectue un virage important au début des années 1990 lorsqu'il met en scène des pièces de Samuel Beckett, puis délaisse le collage pour se tourner vers des pièces "entières". Les modalités de jeu se transforment passablement, tandis que les acteurs conçoivent un jeu tout en retenue afin d'en favoriser la transmission limpide. La figure de l'auditeur apparaît dès lors de façon récurrente sur la scène de Marleau, figure qui écoute le texte proféré à l'instar du spectateur. Enfin, plus récemment, l'outil vidéo est utilisé sur la scène et participe autant à l'invention de nouvelles modalités de jeu qu'au raffinement de celles qui apparaissaient déjà dans les spectacles précédents. En commençant ce parcours dans les répétitions d'un spectacle, en procédant à l'analyse détaillée de trois spectacles et en évoquant plusieurs autres créations, cette thèse identifie différentes modalités de jeu afin de montrer l'évolution de la pratique du metteur en scène tout autant que la continuité dans sa vision esthétique. Si une rupture peut en effet être observée au tournant des années 1990, plusieurs modalités de jeu - le modèle de la marionnette, le jeu grotesque, le personnage-choral, la frontalité, entre autres exemples - sont récurrentes tout au long de son parcours. Le metteur en scène passe d'un "théâtre de l'exposition" à un "théâtre de la réduction", suivant les expressions élaborées dans cette thèse, mais il envisage le texte de la même façon, l'abordant comme une matière concrète, accordant autant d'importance au son et au sens des mots, et sa visée demeure semblable : Marleau souhaite trouver les stratégies pour le "faire entendre" avec clarté.
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La transfiguration selon les synoptiques mystère de passion et de gloireLavoie, Céline 23 February 2022 (has links)
Étude d'exégèse sur les récits synoptiques de la Transfiguration (Mt 17, 1-9; Mc 9, 2-10; Lc 9, 28-36). Le mémoire est divisé en neuf chapitres, couvrant les éléments suivants: les textes synoptiques et autres témoins, le contexte littéraire, les données communes aux synoptiques, les particularités propres à chacun des évangélistes, la rédaction des récits, le genre littéraire, l'analyse des structures, les notions sous-jacentes aux récits et finalement, les liens entre Baptême, Transfiguration, Agonie et Ascension. Le but de l'étude est d'établir que la Transfiguration, selon les synoptiques, révèle un mystère de passion et de gloire, qui concerne autant Jésus que toute personne qui veut être son disciple.
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