Spelling suggestions: "subject:"différenciation""
1 |
L'enfance des sentiments. La construction et l'intériorisation des règles des sentiments affectifs et amoureux chez les enfants de 6 à 11 ans. / The Childhood of feelings. Construction and internalization of friendly and romantic feelings rules in children from 6 to 11 years oldDiter, Kevin 13 February 2019 (has links)
Alors que la plupart des chercheur.e.s en sciences sociales s’accordent sur le caractère éminemment social de l’amour et de l’amitié, peu se sont attaché.e.s à décrire empiriquement la manière dont les dispositions à aimer se forment et sont progressivement intériorisées par les personnes au cour de leur vie, laissant ainsi les vastes questions de la production et du développement des sentiments affectifs et amoureux à des disciplines qui ont tendance à les naturaliser, en biologisant ou psychologisant ses mécanismes.A l’intersection de la sociologie du genre et de la socialisation, l’objectif de la thèse est d’ouvrir la « boite noire » des sentiments en proposant de faire la socio-genèse des rapports –socialement et sexuellement différenciés– à l’amour et à l’amitié. Plus précisément, il s’agit de comprendre comment, dès leur plus jeune âge, les filles et les garçons apprennent à aimer et à bien aimer, c'est-à-dire à aimer, de la bonne manière, les bonnes personnes du bon sexe.A partir d’une enquête ethnographique d’un an réalisée en 2014 au sein d’une école primaire parisienne, d’une quarantaine d’entretiens menés auprès d’enfants et de parents, et d’une analyse secondaire d’une enquête quantitative nationale réalisée en 2008 sur les pratiques culturelles enfantines auprès de 4979 enfants, le travail de la thèse s’emploie à préciser et à décrire en trois temps l’enfance des sentiments, c’est-à-dire à caractériser, au-delà des processus d’acquisitions des dispositions sentimentales, ce que signifient « aimer », « de la bonne manière », « les bonnes personnes » « du bon sexe », en tenant compte à chaque fois des propriétés sociales des enfants et de leurs autrui significatifs.La première partie met en évidence ce que veut dire aimer d’amour et aimer d’amitié pour les enfants. Loin d’être des sujets neutres, les sentiments affectifs et amoureux semblent, selon les milieux sociaux, avoir un âge et un sexe plus ou moins marqués dont la transgression peut s’avérer très coûteuse dans la mesure où elle est susceptible de remettre en cause la définition de soi des enfants, et donc leur réputation et leur rang au sein de la cour de récréation.La deuxième partie interroge les processus qui conduisent les enfants à apprendre à aimer de la bonne manière, c’est-à-dire à se tenir plus ou moins à distance dans l’amour et de l’amitié. Elle souligne qu’en plus d’avoir un sexe et un âge, l’investissement dans les discussions sentimentales a une classe sociale : les garçons des classes supérieures mettant plus facilement en mot et en scène leurs sentiments affectifs et amoureux que les filles des classes moyennes et populaires.La dernière partie, enfin, s’attache à décrire les mécaniques du cœur des enfants, et plus précisément les façons dont les filles et les garçons apprennent à aimer et à « choisir » les bonnes personnes (du bon sexe). En un mot, elle souligne que, une fois les conditions d’âge et de sexe passées avec mention (i.e. être du même âge et du même sexe pour les ami.e.s, et être du même âge et de l’autre sexe pour les amours), il existe trois principales logiques de sélection et de jugement des pairs : une logique « scolaire » vs une logique « ordinaire », une logique intellectuelle vs une logique esthétique, et enfin une logique relationnelle vs une logique morale. Ces logiques de sélection, variables selon les positions de classe des enfants, permettent non seulement de rendre compte de l’existence d’une forte homogamie dans les relations affectives et amoureuses enfantines, mais également d’en expliquer sa précocité et ses différentes conditions de félicité. / While social scientists will certainly agree that love and friendship are social matters, there is a dearth of empirical research on the social processes of formation and interiorization of individuals’ dispositions toward them. Inquires about the production of emotions have provided mainly naturalized explanations, i.e. explanations that only consider the biological and phycological aspects of their mechanisms.To overcome this paradox, this dissertation further understanding on how children of both sexes and different socioeconomic background learn to love correctly, i.e. to love in an appropriate manner, and to love the right people of the right age and sex. This understating implies opening the black box where emotions are produced, i.e. it implies the explanation of the sociogenesis of emotions.I use data from three different sources. First, 1000 hours of ethnographic observation in a Parisian primary school conducted by me during October 2013 and July 2014. Second, 40 interviews with the parents and the children of this school. Third, a national representative survey of 4,979 children aged 11 in 2008 from France. In analyzing these sources, I shed light on three aspects of the production of emotions: (1) how children understand/build the meaning of loving, (2) what does it mean and imply to love correctly, and (3) who are the subjects towards whom love can be experienced.The first part shows that children understand that love and friendship are not neutral matters, and that this understanding varies by children’s social class. There is a sex and an age to each feeling. Love is heterosexual, for adults and mostly a feminine issue, whereas friendship is homosexual and for children. In addition, children are aware that by transgressing the sex and age boundaries of love and friendship they risk their own status as children, their reputation. Social class plays an important role. Children from high-class families are more likely to transgress these boundaries because their their emotional education at home is less marked by gender and age distinctions due to the involvement of the two parents.The second part focuses on the processes that lead children to learn to love correctly, i.e. to keep the right distance from love and friendship when they must. This part highlights that, on the top of having a sex and an age, participation in discussions about (romantic) feelings also intersects with social class. Not only, children from low- and middle-classes were less likely to engage in discussions and openly express their feelings than children with high-class backgrounds, but low and middle-classes girls were also less likely to address this so-called ‘female’ topic than upper-class boys. These social differentiations are mainly due to the extent of fathers’ involvement in their children’s socialisation to feelings. By participating in children’s discussions to love and friendship, upper-class fathers partly neutralise the gender of feelings and legitimate the topic among both girls and boys. In doing so, one can note that social class and gender effects are intertwined, and more specifically that gender effects on children disposition to talk evolve across social class.Last part is devoted to how children learn to choose whom they love and whom they establish friendships with. It is clear for children that and intimate relationships and friendships ought to be established with children of the same age. And that the former type of relationships is restricted to the opposite sex. This part distinguishes three logics in the selection of partner and friends that vary across social class: school criteria vs ordinary criteria, intellectual dispositions vs esthetic disposition, and relational choice vs moral choice. Together these logics demonstrate the existence of a strong homogamy in affective and romantic relations, its early appearance in individual socialization process and its felicity’s conditions
|
2 |
Lomé au-delà de Lomé : étalement urbain et territoires dans une capitale d'Afrique sud-saharienne / Lomé beyond Lomé : urban sprawl and territories in a metropolis in south Saharan AfricaBiakouye, Kodjo Awussu 17 November 2014 (has links)
Depuis plus de trois décennies, l’urbanisation de l’Afrique en général et de l’Afrique noire en particulier, s’est fortement accélérée. L’explosion démographique dans les villes dont Lomé la capitale togolaise, a considérablement accru les surfaces urbaines entraînant du coup, des conséquences tant sur les conditions de vie des citadins que sur l’organisation et la gestion de l’espace urbain dans son ensemble. En effet, si la métropolisation en cours dans plusieurs pays d’Afrique sud-saharienne est à l’origine de nombreuses et rapides mutations, il faut dire qu’elle pose aussi et de plus en plus, un réel problème de prise en charge efficiente des espaces métropolitains qui au demeurant, sont devenus plus variés en raison d’un étalement territorial non maîtrisé dans la plupart des cas. Ainsi, plus d’un demi-siècle après les indépendances, presque toutes les grandes métropoles présentent encore des paysages urbains très contrastés. Comment et dans quelles conditions se réalise le processus d’extension de Lomé? Quelles sont les mutations qui en découlent, particulièrement dans ses périphéries. Quels sont les mécanismes de gestion et gouvernance de la ville et leurs impacts aussi bien sur le territoire métropolitain que sur la vie des populations? Ce sont les principales questions traitées dans cette thèse. À travers une approche à la fois typologique et territoriale, la thèse aborde ainsi la problématique de l’étalement urbain et analyse plus précisément les formes et les contenus des extensions périphériques ainsi que les diverses dynamiques notamment gestionnaires qui en découlent en Afrique de l’ouest à travers le cas Lomé au Togo. Aussi, au terme des observations et analyses, il ressort que le territoire métropolitain de Lomé constitué sur plus d’un siècle sous l’effet conjugué d’un faisceau de facteurs de tous ordres, est d’une part fragmenté tant dans sa structure, que dans son administration, et d’autre part, différencié et contrasté dans sa gestion; sa gouvernance apparait aujourd’hui comme le défi le plus important auquel restent confrontées les premières autorités de l’agglomération et du pays. / For over three decades, urbanization in Africa in general and in Sub Saharan Africa in particular, has been strongly accelerated. The population explosion in cities like the Togolese capital Lomé has considerably increased the urban areas causing at the same time, impact on both the life of city dwellers and on the organization and the management of urban space as a whole. Indeed, if the metropolization that is underway in several countries in Sub-Saharan Africa is the source of numerous and rapid changes, it more and more raises also actual problem of taking over or charge of metropolitan areas which incidentally have become more varied because of in most cases, uncontrolled territorial spreading. Thus, more than half a century after independence, almost all major cities still having very contrasting urban landscapes. How and under what conditions the extension process of Lomé is going on? What are the resulting changes, particularly in its outskirts? What are the mechanisms for management and governance of the city and its impact on both the space and on people's life? These are the main questions on which the thesis has focused. Therefore through an approach that is both typological and territorial, the thesis discusses in general, the problem of urban sprawl and specifically analyzes the forms and content of the peripheral extensions and various dynamics that are arising including administrative one in West Africa through Lomé’s case, in Togo.So, in the term of the observations and analyses, it appears that the metropolitan territory of Lomé established over more than a century under the combined effect of a beam of factors of all kinds, is on one hand under fragmentation as much in its structure, as in its administration, and on the other hand, differentiated and contrasted in its management; its governance appears today as the most important challenge in which remain confronted the authorities of the metropolis and those of the country.
|
Page generated in 0.1097 seconds