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Le problème de la liberté dans le constitutionnalisme britannique / The problem of liberty in british constitutionalism

Roynier, Céline 01 December 2011 (has links)
Le relatif échec que fut le Human Rights Act 1998 et les condamnations régulières du Royaume-Uni par la CEDH peuvent être considérés comme les symptômes, parmi d’autres, d’un problème de la liberté dans le constitutionnalisme britannique. Comment expliquer que cet Etat, membre fondateur du Conseil de l’Europe, résiste si fortement à l’application de cette déclaration de droits qu’est la Convention Européenne de Sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales ? Nous proposons dans ce travail une solution appuyée sur une étude de la culture classique de la common law, c'est-à-dire, essentiellement mais pas seulement, de la grande doctrine parlementaire anglaise du dix-septième siècle. Il nous semble en effet que cette doctrine a fixé la conception anglaise de la liberté et l’a définitivement envisagée comme devant relever de la common law. Nous suggérons que c’est par une redéfinition permanente de la common law que la liberté a été pensée en droit public anglais et que ce travail de redéfinition est encore à l’oeuvre aujourd’hui. Tout d’abord le problème de la liberté – qui s’est aussi posé en France et en Amérique par exemple – a pris une forme particulière en Angleterre : plutôt que de penser la source de légitimité du pouvoir, les juristes anglais ont réfléchi à ce que pouvait être les « marques » d’un droit acceptable pour tous. Cette réflexion a engendré des vagues de politisation du droit mais elle a rendu l’apparition d’un peuple sujet de droit beaucoup plus difficile. La première vague de politisation fait de la common law, le droit de la communauté, c'est-à-dire le droit commun à tous (Partie 1). La seconde vague de politisation de la common law correspond à un approfondissement de la première et fait de la common law un droit de la liberté en articulant le langage de la common law à l’individu par le biais d’une morale constitutionnelle (Partie 2). / Many are the signs revealing a certain difficulty with liberty or freedom in british constitutionalism. The relative failure of the Human Rights Act 1998 in terms of efficiency , the never-ending debate about the enactment of a british declaration of rights and the numerous sanctions taken by the ECHR against the UK, can be considered as symptoms of this problem. How, then, is it possible to explain the overwhelming role of the UK in the adoption of the ECHR in the 1950’s and this resistance of the UK towards the European Convention ? Our aim, in this work, is to provide an explanation which would be based on the study of the early modern common law tradition that is mainly (but not exclusively) the parliamentary Doctrine of the Seventeenth Century. We think that this doctrine or discourse established the english conception of liberty and considered this latter as originating in the common law. We suggest that liberty was and is thought as a permanent redefinition of the law itself (the common law) and that this idea gave birth to Public Law exactly at the same time. First of all, the above-mentioned problem of liberty – which appeared in America and France as well – arose in a particular way in England. Rather than focusing on power and its legitimacy, english state lawyers concentrated their work on the marks of a law which could be acceptable for all. This reflexion led to successive waves of politisation of the law itself but did not enable the apparition of a people which would be the source of both law and power. The first wave of politisation established that common law was the law common to all (Part 1). The second wave deepened the first one and enabled the common law to be « the law of liberty » by linking the language of the common law with the individual, through constitutional morality (Part 2).
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Les mémoires apocryphes de Courtilz de Sandras : émergence et triomphe d'une forme romanesque à l'âge classique (1687-1758) / The apocryphal memoirs of Courtilz de Sandras : the rise and success of a novelistic form in the French classical age (1687-1758)

Atem, Carole 06 December 2014 (has links)
Qu’ils mettent en avant une figure historique ou un personnage fictif, les Mémoires de Courtilz de Sandras, publiés entre 1687 et 1758, marquent l’essor d’une forme romanesque fondée sur le simulacre de l’écriture mémorialiste. Ces romans empruntent l’aspect de mémoires dont les signataires fictifs sont des acteurs du règne de Louis XIII ou des contemporains parfois célèbres de Courtilz ; cependant, loin d’induire en erreur le lectorat, l’origine fictive de ces récits, qui justifie le qualificatif d’apocryphes, n’a pas empêché les critiques des XVIIe et XVIIIe siècles de déceler derrière les auteurs supposés la présence d’un romancier anonyme. Entre illusion et vérité, ces pseudo-mémoires à la première personne, qui mêlent véracité biographique, exactitude historique et invention romanesque, invitent à redéfinir les notions d’authenticité et de fiction, à la lumière du pacte tacite qui s’établit entre l’auteur et le lecteur, unis dans une conscience commune du simulacre. L’examen des rapports complexes que ces textes entretiennent avec les mémoires et l’histoire permet de les situer dans l’évolution des formes romanesques à l’âge classique. Enfin, la fiction de l’écriture mémorialiste autorise un brouillage des voix dont l’analyse révèle la pluralité des discours mis en œuvre par Courtilz : à la voix du mémorialiste fictif se superpose et souvent s’oppose la voix du romancier, qui, à travers les faits du récit, formule en filigrane un discours satirique sur le monde, incompatible avec celui des personnages. Véritable instrument polémique, la rencontre de ces discours contradictoires participe d’un univers romanesque pessimiste où transparaît l’échec existentiel des héros. / Whether they highlight a historical figure or a fictional character, the Memoirs of Courtilz de Sandras, published between 1687 and 1758, mark the emergence of a type of fiction based upon the pretence of memorialist writing. These novelistic works assume the form of memoirs whose fictitious authors are individuals from the reign of Louis XIII or well-known contemporaries of Courtilz. Far from misleading the readers, the fictional origin of these narratives, which justifies their being called apocryphal, did not prevent the literary critics of the seventeenth and eighteenth centuries from detecting behind the purported authors an anonymous novelist. Between illusion and truth, these so-called memoirs written in the first person, mixing biographical veracity, historical accuracy and fictional invention, urge to redefine the notions of authenticity and fiction, in the light of the tacit pact between the writer and the reader, united in a common awareness of pretence. Studying the complex relationship that these novels share with authentic memoirs and history permits to situate them in the evolution of the works of fiction in the French classical age. The fiction of memorialist writing allows the mixing of the voices, which reveals the plurality of the discourses used by Courtilz: to the voice of the fictitious memorialist, the voice of the novelist is superimposed if not opposed. Through the narrative, the novelist implicitly expresses a satirical speech about the world, irrelevant with the one of the characters. A real instrument of controversy, the interweaving of the two discourses partakes of a pessimistic fictional world which emphasizes the existential failure of the heroes.
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L'auteur, entre oeuvre et désoeuvrement : Théophile de Viau jusqu'à son procès / Author between "oeuvre" and "désoeuvrement" : Theophile de Viau until his trial

Folliard, Melaine 09 November 2013 (has links)
Cette thèse s’interroge sur la difficulté qu’on rencontre pour définir l’œuvre de Théophile de Viau (1590-1626). Ensemble disparate sur le plan formel et esthétique, l’œuvre semble pâtir de l’émergence tardive d’un auteur que le procès en libertinage a construit, pour une large part (1623-1625). L’étude menée ici consiste à aller au rebours d’une lecture qui ferait des écrits théophiliens un ensemble dirigé vers cette création artificielle d’un auteur. En prenant appui sur la production poétique antérieure au procès (circa. 1614-1623), cette thèse tente de définir le mouvement de dispersion apparemment contradictoire d’une trajectoire sociale, entraînée par le mouvement de ses publications, et celui d’une densification de l’écriture littéraire autour de pratiques saillantes. En effet, pour envisager les procédures réelles de l’œuvre de Théophile de Viau, pour en dégager les lignes de force et les points de rupture, le présent travail prend appui sur le concept de désœuvrement. Qu’il s’agisse des origines sociales et symboliques du poète, des tensions que soulève le service de plume, ou des ambiguïtés des positionnements littéraires du poète vis-à-vis de la culture de l’imitation et de la tradition rhétorique des lieux communs, tout porte à croire que l’identité poétique de Théophile de Viau s’est construite sur un mouvement paradoxal de dégagement à autrui effectué dans les lieux mêmes de l’altérité, au cœur de l’identité du poète. / This thesis is concerned with the difficulty one encounters when trying to define the work of Theophile de Viau (1590-1626). The set of texts it consists in is heterogeneous both formally and aesthetically, and seems to suffer the late emergence of an author who was in a large part made by his trial for licentiousness. (1623-1625). My aim here is to go against the interpretation that considers theophelian writings as a unity directed towards the artificial creation of an author. By studying the poems written before the trial (around 1614-1623), this thesis aims at defining an apparently contradictory scattered social trajectory, led by the movement of his publications, as well as the densification of his literary writing around striking practices. Indeed, in order to consider the real processes at stake in Theophile de Viau’s work, in order to distinguish its lines of force and breaking points, the present study is based on the concept of désoeuvrement (deconstructing the concept of his oeuvre). Whether it be the social and symbolical origins of the poet, the tensions raised by his patronage, or the ambiguities of the literary positions of the poet regarding the culture of imitation and the rhetoric of common places, everything leads us to believe that Theophile de Viau’s poetic identity was built on a paradoxical movement of disengagement towards others carried out in the very places of otherness. Otherness is at the heart of the poet’s identity.

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