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Chirurgiens au féminin ? : socialisation chirurgicale et dispositions sexuées de femmes chirurgiens digestifs / Feminisation of surgeons ? : surgical socialization and gendered dispositions of women general surgeonsZolesio, Emmanuelle 12 November 2010 (has links)
A l’intersection d’une sociologie de la socialisation professionnelle et de la sociologie du genre, la thèse se propose d’étudier la population des femmes exerçant en chirurgie digestive. L’enquête s’appuie sur des entretiens menés avec des chirurgiens (une quarantaine de femmes et une quinzaine d’hommes) ainsi que sur du matériau ethnographique issu de stages d’observation. Le fait de restreindre l’analyse aux seules exceptions statistiques que représentent les femmes en chirurgie partait de l’hypothèse que les processus de socialisation professionnelle et les produits de cette socialisation seraient plus visibles – parce que plus problématiques, moins « naturels » – qu’en étudiant leurs homologues masculins. Mais parce que les dispositions professionnelles en chirurgie sont inextricablement construites et perçues comme « masculines », l’analyse s’est aussi attachée à la construction sociale du « féminin » ou du « masculin » chez les enquêtées exerçant ce métier. Nous étudions dans une première partie analytique comment les enquêtées qui choisissent la chirurgie s’accommodent de ce qui est rédhibitoire pour d’autres étudiantes ayant écarté la spécialité de leur choix à l’internat, à savoir la grande disponibilité temporelle exigée par le métier, l’humour grivois des opérateurs et le faible relationnel avec le patient. Dans la seconde partie des résultats, nous montrons que les femmes qui choisissent la chirurgie ont pour la plupart un patrimoine dispositionnel perçu comme « masculin » et que cette intériorisation de dispositions socialement construites comme masculines s’est faite dans le cadre de la profession, mais déjà en amont dans le cadre des socialisations antérieures (familiales, amicales…). Quelques cas d’enquêtées « féminines » sont étudiés en contrepoint. Enfin, un dernier chapitre souligne la pluralité dispositionnelle diachronique (avec une tendance à la masculinisation en début de carrière professionnelle) ainsi que la pluralité dispositionnelle synchronique (« masculines » avec les chirurgiens, elles se comporteraient de manière plus « féminine » avec les infirmières). / At the crossing of sociology of professional socialization and sociology of gender, this PdD research studies the population of women general surgeons. It is based on interviews with surgeons (about forty interviews with female surgeons and fifteen with male surgeons) and ethnographic data collected through observation. The study of the statistical exception that are female surgeons is based on the hypothesis that the process of professional socialization and its outcomes would be more visible – because more problematic, less “natural” – than through the study of male surgeons. But, because professional dispositions in surgery are inextricably built and perceived as “masculine”, the research also analyses the social construction of “feminity” and “masculinity” of women surgeons.The first part is devoted to the study of how women who choose surgery put up with some aspects of the profession that make other student avoid it. These aspects are: the business of timetable required by surgery, the lack of inter-personal relations with the patient and the coarse humour of male surgeons. The second part demonstrates that the women who choose surgery have, most of the time, a dispositional heritage perceived as “masculine” and that this incorporation of dispositions socially constructed as masculine occurred in the professional context but also, earlier on, in the context of prior socializations (familial socialization, friend socialisation…). Some “feminine” women surgeons are studied as counterpoint. Finally, the last chapter underlies diachronic dispositional plurality (with a tendency to masculinization at the beginning of the career) and synchronic dispositional plurality (“masculine” with male surgeons, they behave in a more “feminine” way with nurses).
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Pourquoi les adolescentes ont moins de possibilités réelles de faire du vélo que les adolescents / Why do teenage girls have fewer real opportunities to bicycle than teenage boysSayagh, David 23 March 2018 (has links)
L’objectif général de cette thèse est de se demander dans quelle mesure – notamment au cours de l’adolescence – les alternatives réelles de mobilités à vélo des filles sont particulièrement limitées par rapport à celles des garçons. Nos résultats s’appuient à la fois sur l’exploitation statistique de la dernière Enquête Nationale Transports et Déplacements disponible (ENTD 2008) ; sur de l’observation directe et indirecte ; sur un corpus de 101 entretiens semi-directifs réalisés avec 43 garçons et 39 filles âgé(e)s de 17 ou 18 ans, ainsi que 26 de leurs parents, dans des milieux géographiques et sociaux variés des métropoles de Montpellier et de Strasbourg ; sur un corpus d’images (n = 200); sur un corpus de discussions électroniques (n = 22); et sur un corpus d’articles numériques d’information (n = 30).À travers une analyse sociologique notamment dispositionnaliste et autant que possible intersectionnelle, nous montrons que les socialisations sexuées au (et par le) vélo méritent d'être analysées dans leurs articulations avec les dimensions sexuées des socialisations aux activités physiques/sportives, des socialisations à l’investissement de l’espace public ; des socialisations au risque ; et des socialisations à la sexualité hétéronormée, mais également dans leurs articulations avec les normes et les codes de beauté sexué(e)s. Si toutes les adolescentes ne sont pas sujettes de la même manière aux mêmes injonctions socialisatrices – de surcroît parfois contradictoires entre elles – celles qui impactent essentiellement des filles participent notamment à l’incorporation ou au renforcement de dispositions assujettissantes à protéger son corps, à éviter de forcer physiquement, à craindre de se déplacer seules, de s’aventurer, et de traîner dans l’espace public. Coproduites et mutuellement renforcées avec des compétences cyclistes sexuées, ces dispositions peuvent être plus ou moins activées ou mises en veille selon les contextes. Malgré des variations – notamment observées selon les milieux socio-économiques et résidentiels – elles se repèrent chez des filles de tous les milieux et ont pour effet de restreindre leurs possibilités réelles de s’engager dans des formes de pratiques du vélo ludiques, « de vitesse », « de force », d’endurance, solitaires, aventurières, improvisées, « circulaires », et « de stationnement ».Ces constats sont notamment liés au renforcement – au cours de l’adolescence – des pratiques éducatives sexuées, principalement motivées par le souci des parents de protéger leurs filles des risques de violences sexuelles. Il ne faut pas pour autant sous-estimer le rôle joué par les croyances héritées des religions et des résistances acharnées de la médecine au sport féminin. Au même titre, les agents de socialisation incarnés par les médias et les groupes de pairs, mais également par les vélos, équipements et habillements sexués, sont à prendre très au sérieux. En outre, le clivage sexué des possibilités réelles de pratiques de mobilité à vélo ne semble jamais aussi prononcé que dans les Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV) particulièrement défavorisés. À l’opposé, le clivage en question parait réduit chez les adolescent(e)s pour qui le vélo constitue à la fois un divertissement/loisir et leur mode de déplacement préféré. Si le groupe en question comporte – en proportion – peu de filles (n = 4), celles-ci présentent toutes des compétences et dispositions caractéristiques du sexe opposé et bénéficient d’opportunités réelles de mobilités à vélo ainsi que d’un d’accès spatio-temporel à l’espace public bien supérieur(e)s à celles des filles dans leur ensemble. Dans la mesure où les filles en question tendent également à partager à la fois des équipements et des dispositions caractéristiques des fractions intellectuelles des catégories moyennes, les données récoltées suggèrent en somme que le vélo mériterait d’être analysé en tant que pratique de distinction à la fois sexuée, sociale et spatiale / The main purpose of this thesis is to ask to what extent – especially during adolescence – girls have fewer real opportunities to bicycle than teenage boys. Our results are based both on the statistical exploitation of the latest National Transport and Travel Survey available (ENTD 2008); on direct and indirect observation; on a corpus of 101 semi-structured interviews with 43 boys and 39 girls aged 17 or 18, as well as 26 of their parents, in various geographical and social settings of the Montpellier and Strasbourg metropolises; on a corpus of images (n = 200); on a corpus of electronic discussions (n = 22); and on a corpus of digital articles of information (n = 30).Through a sociological analysis, particularly dispositionnaliste and as much as possible intersectional, we show that gendered cycling socialization deserves to be analyzed in its articulations with the gendered dimensions of physical activities socialization, urban socialization; socialization of risk; heterosexual sexuality socialization, but also in its articulations with gendered beauty norms. If all adolescent girls are not equally subject to the same socializing injunctions – moreover sometimes contradictory to each other – those that mostly affect girls participate in the incorporation or reinforcement of dispositions to protect their bodies, to avoid to physically force, to fear to move alone, to fear to venture and to fear to squat public space. These dispositions are co-produced and mutually reinforced with gendered cycling skills, they can be more or less activated or paused depending on the context. Despite variations – particularly in socio-economic and residential settings – they concern girls from all socio-economic backgrounds and have the effect of restricting their real possibilities to practice in playful, speed, strength, endurance, solitary, adventurous, improvised, "circular ", and "parked" bicycle practices. These observations are particularly related to the reinforcement – during adolescence – of gendered educational practices, mainly motivated by parents' concern to protect their daughters from the risks of sexual violence. However, we must not underestimate the role played by beliefs inherited from religions and the fierce resistance of medicine to women's sport. In the same way, socializing agents embodied by the media and peer groups, but also by the bicycles themselves as well as by the gendered equipments and clothes, must be taken very seriously. Furthermore, the gendered cleavage of real possibilities to bicycle never seems as pronounced as in the particularly disadvantaged sensitive urban zones. In contrast, the cleavage in question appears to be reduced in adolescents (boys and girls) who consider cycling to be both a leisure and their preferred mode of travel. If the group in question is composed – in proportion – of few girls (n = 4), all of them have characteristic competences and dispositions of the opposite sex and benefit from real possibilities to bicycle as well as spatio-temporal access to public space far superior to that of girls as a whole. To the extent that the girls in question also tend to share both characteristic equipments and dispositions of middle-class intellectual fractions, the data collected suggests that cycling deserves to be analyzed at once as a distinctive gendered, social and spatial practice
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L’homoparentalité au masculin : entre différence et distinctionO'Keefe, Karolanne 09 1900 (has links)
No description available.
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Perverse state formation and securitized democracy in Latin AmericaPearce, Jenny V. January 2010 (has links)
Two key themes of this special issue are: how violence challenges democracy and how democratic politics might, over time, diminish violence. This paper explores how violence(s) embedded in Latin America's state formation process are multiplied rather than diminished through democratization, generating a securitizing logic which fundamentally distorts democratic principles. Known for its high levels of historic violence(s), Latin America today is second only to Southern Africa in levels of homicide in the world. Some see contemporary violence in the region as a rupture from the past: ‘new violence’ characterized by its urban and social nature in contrast to the rural and political nature of the past. Violence, however, has a reproductive quality, by which it is transmitted through space as well as time. This article argues that rather than reflecting a rupture with the past, violence in Latin America has merely accelerated its complex reproduction in many forms across (gendered) spaces of socialization. The paradox is that the proliferation of this violence has occurred alongside democratic transitions. Although the state is not directly responsible for all the violence which is taking place, this article argues that in many countries it is the very trajectory of the state-formation process which has facilitated this rapid reproduction of violence. I call this process ‘perverse’. Democracy is increasingly subject to the fears and insecurities of the population, enabling the state to build its authority not on the protection of citizens' rights, but on its armed encounters and insidious collusions with violent actors in the name of ‘security provision’. Categories of people become non-citizens, subjected to abuse by state, para-state and non-state violent actors. If this process continues, democracy will ultimately be securitized.
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