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Les textiles en Mésopotamie (750-500 av. J.-C.) : techniques de productions, circuits d'échanges et significations sociales / Textile in Mesopotamia (750-500 BC) : manufacturing technica, circulations and social meanings

Quillien, Louise 19 November 2016 (has links)
Les textiles sont des biens de première nécessité et des objets de valeur en Mésopotamie, au Ier millénaire av J.-C. L'objet de cette étude est de comprendre comment les matières premières étaient produites, quelles étaient les techniques de fabrication des textiles et leurs diverses utilisations dans la société. Les matières premières étaient en partie produites sur place, et en partie importées. La laine, fibre textile principale, provenait de troupeaux appartenant en majorité aux institutions (temples et palais). Elles la redistribuaient dans toute la société par le paiement de salaires, la vente ou l'échange. Diverses personnes étaient en charge de la fabrication des textiles : artisans professionnels travaillant pour les temples ou pour une clientèle urbaine, femmes travaillant à domicile pour le profit d'une autorité supérieure ou de leur propre famille. Les nombreuses étapes de la chaîne opératoire de fabrication des textiles révèlent une spécialisation des artisans plus importante qu'aux époques précédentes. l'étude terminologique des termes akkadiens de textiles permet de mieux saisir la diversité de leurs usages. Les vêtements sont des marqueurs essentiels de l'identité. enfin, les textiles ont une valeur économique. Ils circulent dans la société, à travers des échanges sociaux et commerciaux. Leur étude révèle des traits fondamentaux de la société babylonienne au Ier millénaire av. J.-C. : l'ouverture de l'économie aux échanges extérieurs, une production artisanale plutôt décentralisée entre les mains d'acteurs individuels que totalement contrôlée par les institutions, et des conventions sociales fortes visibles à travers l'habillement. / The textiles belonged to the basic necessities and were also valuable properties in Mesopotamia, during the Ist millenium BS. The purpose of this study is to undersand how the textile fibres were produced, what were the technics of manufacturing of these objects and their various uses in the Babylonian society. The raw materials were partly produced locally and partly imported through long distance trade. The wool, the main textile raw material, came from sheep herds belonging in majority to the institutions (temples and palaces). These institutions were redistributing the wool in the society by the payment of salaries to workers, by sales or exchanges. A lot of people were involved in textile production : professional craftsmen working for the temples or for the urban customers, women working at home for the profit of an institution or for their own family. The "chaîne opératoire" of textile manufacturing was following several steps, and reveals a specialisation of the craftsmen more important than before. The study of the textile terminology in Akkadian shows the diversity of the uses of these objects in the Babylonian society. Clothes were markers of identity. Lastly, the textiles had an economic value. They circulated inside the society through social exchanges and economic transactions. The study of the textiles reveals some fundamental aspects of Babylonia's history during the Ist millenium BC, for instance the openness of its economy to external trade, a craft production decentralised into the hands of individuals and not controlled exclusively by the institutions, and strong social conventions expressed by the apparel.
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L'histoire de l'art mise en pièces : analyse matérielle, spatiale et temporelle de la period room comme dispositif muséal

Marchand, Marie-Ève 08 1900 (has links)
Dans cette thèse, nous étudions la period room présentée dans le musée d’art. À travers un examen de sa spécificité matérielle, spatiale et temporelle, nous analysons les mécanismes propres à cette stratégie de mise en exposition et nous identifions ses principales conditions de possibilité. Ce faisant, nous étudions les différents savoirs qui sont sollicités par la period room, leurs interactions ainsi que l’apport réciproque de cette stratégie de mise en exposition à la construction de ces savoirs et ce, de manière à établir les fondements d’une épistémologie de la period room. Nous montrons ainsi quelle est sa contribution particulière à l’élaboration et à la médiation de l’histoire dans l’espace muséal. Grâce à cette étude, nous posons des assises conceptuelles qui permettent de repenser le rôle de la period room pour la discipline de l’histoire de l’art, déjouant par le fait même les apories de l’historicisme et de l’authenticité en vertu desquelles la period room est le plus souvent discréditée. Nous procédons par études de cas à partir d’un corpus principalement composé de period rooms ayant pour référents des intérieurs français de la seconde moitié du 18ième siècle et qui sont présentées dans des musées d’art américains (Frick Collection, Metropolitan Museum of Art, Philadelphia Museum of Art) et dans un musée canadien d’histoire naturelle et culturelle (Royal Ontario Museum). Dans la première partie de la thèse, nous établissons la typologie muséographique de la period room et nous envisageons les enjeux, notamment idéologiques, associés à la question de son « authenticité » à travers une analyse de son double statut de pastiche et de simulacre. Nous posons en outre l’un des fondements théoriques de notre étude en montrant que, parce qu’elle est formée de l’articulation entre pouvoirs et savoirs, la period room est un dispositif au sens où l’entendent Michel Foucault (1977) et Giorgio Agamben (2007). Dans la seconde partie, nous examinons la spécificité matérielle de la period room en démontrant comment elle est simultanément une réunion d’objets et un « tout », c’est-à-dire un objet muséographique en elle-même. Nous étudions les implications épistémologiques de cette idée pour la représentation de l’histoire proposée au moyen de la period room, tout en portant une attention particulière aux enjeux politiques qui informent cette représentation dans l’espace muséal. Dans la troisième partie, nous nous concentrons sur les particularités spatiales et temporelles de cette stratégie de mise en exposition et nous démontrons que, en dépit de son apparente unité de lieu et de temps, la period room est composée de plusieurs espaces et concentre plusieurs temps. En puisant dans la spécificité même de ce dispositif, nous élaborons des outils théoriques et méthodologiques inédits qui contribuent à repenser la fonction de la period room pour la mise en forme et la transmission de l’histoire. En conclusion, nous présentons une dernière étude de cas qui, examinant l’intervention de Valerie Hegarty dans trois period rooms du Brooklyn Museum (2013), synthétise les principaux enjeux traités dans la thèse et défend la valeur d’actualité de la period room. / This dissertation studies the period room as exhibited in the art museum. Through an examination of its material, spatial, and temporal specificity, I analyze the mechanisms proper to this exhibition strategy and identify its main conditions of possibility. I study the several knowledges at play in this exhibition strategy and their interactions, as well as the period room’s reciprocal contribution to the construction of these knowledges. In so doing, I establish the basis for an epistemology of the period room and argue for the period room’s singular contribution to the elaboration and mediation of history within the museum space. This study allows me to lay down conceptual foundations for rethinking the period room’s role for art historical practice, and thus to overcome the aporias of historicism and authenticity for which the period room is most often discredited. In the first part, I establish the period room’s museographic typology. Through an analysis of its double status as pastiche and simulacrum, I consider the issues, especially ideological, related to the question of the period room’s “authenticity.” In addition, I elaborate one of this dissertation’s theoretical premises by demonstrating that, because it consists of the articulation of powers and knowledges, the period room is an apparatus (dispositif) as understood by Michel Foucault (1977) and Giorgio Agamben (2007). In the second part, I examine the period room’s material specificity by showing that it is simultaneously a gathering of objects and a “whole,” that is to say, a museographic object in itself. I study the epistemological implications of this idea for the representation of history that the period room offers, while paying special attention to the political stakes informing this representation in the museum space. In the third part, I concentrate on the spatial and temporal particularities of this exhibition strategy. I demonstrate that, despite its seeming unity of place and time, the period room is composed of multiple spaces and concentrates various times. By drawing on its specificity, I develop new theoretical and methodological tools that contribute to the renewal of the period room’s function for the shaping and transmitting of history.

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