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Pour un nationalisme inclusif au Québec : repenser l’interculturalisme dans le cadre de la conception de la reconnaissance des individus et des peuples de Michel SeymourNoël, Jean-Christophe 01 1900 (has links)
L’objectif principal de ce mémoire est de proposer un modèle d’intégration qui permettrait de concilier au Québec les deux impératifs que sont le besoin d’affirmation nationale et la reconnaissance du pluralisme. Nous croyons que le modèle interculturaliste développé au Québec et théorisé notamment par Gérard Bouchard constitue un bon point de départ, mais qu’il faut néanmoins ajuster le tir. L’approche de Bouchard est sociohistorique et culturelle. Or, c’est l’avenue politique qu’il faut selon nous emprunter. Pour que l’interculturalisme favorise le développement d’un nationalisme inclusif, il doit permettre de dégager un espace de citoyenneté spécifique au Québec. Puisque la nation québécoise est non souveraine, un tel espace de citoyenneté implique de reconnaître non seulement les individus, mais aussi le peuple. Il faut donc revoir les fondements philosophiques de l’interculturalisme pour que ce modèle soit en mesure de prendre en charge à la fois les droits individuels et les droits collectifs. Pour ce faire, nous devons nous tourner vers la conception de la reconnaissance des individus et des peuples développée par Michel Seymour. Le premier chapitre se veut une analyse et une synthèse de la conception de la reconnaissance de Seymour, qui s’inscrit dans le cadre du libéralisme politique développé par Rawls. Le deuxième chapitre vise à refonder l’interculturalisme dans les bases théoriques développées par Seymour. Nous commençons par défendre, avec Seymour, une conception sociopolitique de la nation québécoise, puis nous montrons que la possibilité d’un espace de citoyenneté spécifique au Québec est tributaire de la reconnaissance pleine et entière de la nation québécoise par l’État canadien englobant. Nous présentons ensuite l’interculturalisme dans sa version politique et examinons le modèle de laïcité développé par Seymour et Gosselin-Tapp en tant que cas de figure de ce modèle d’intégration. Refonder l’interculturalisme sur des bases politiques permet finalement de contribuer au débat opposant l’interculturalisme au multiculturalisme. L’interculturalisme se distingue du multiculturalisme en tant que modèle d’intégration permettant de dégager un espace de citoyenneté propre aux sociétés politiques non souveraines. Ce faisant, l’interculturalisme révèle un potentiel universel et se veut un modèle d’intégration fait sur mesure pour les nations sociopolitiques comme le Québec, l’Écosse ou la Catalogne. / The main objective of this essay is to propose a model for integration that could reconcile
Québec’s two imperatives that are the need for national assertion and the recognition of
pluralism. We believe that the interculturalism model, developed in Québec and theorized by
Gérard Bouchard especially, constitutes a good starting point. However, we need to make
adjustments. Bouchard’s approach is social, historical and cultural. Yet it is the political approach
we need to engage into. In order to stimulate the development of an inclusive nationalism,
interculturalism has to draw a citizenship space that is specific to Québec. Since the Québec
nation isn’t sovereign, such a citizenship space entails the recognition not only of individuals but
also of the nation itself. Hence it is necessary to review the philosophical roots of interculturalism
in order for it to take into account not only individual rights, but also collective rights. To do so,
we need to focus on Michel Seymour’s notion of recognition of individuals and nations. The first
chapter analyzes and summarizes Seymour’s notion of recognition, which is developed in the
framework of Rawl’s political liberalism. The second chapter aims to rebuild interculturalism on
Seymour’s theoretical bases. We begin by defending, with Seymour, the Québec nation as a
sociopolitical nation. We then defend that the possibility of a specific citizenship space for Québec
depends on the Canadian State’s recognition of the Québec nation. The following step consists in
elaborating the political version of interculturalism and then in examining the model of secularism
developed by Seymour and Gosselin-Tapp as resulting from it. Finally, rebuilding interculturalism
onto political bases enables to contribute to the debate between interculturalism and
multiculturalism. Interculturalism distinguishes itself from multiculturalism as an integration
model that draws specific citizenship spaces for non-sovereign political societies. In doing so,
interculturalism reveals a universal potential in constituing a tailored approach for sociopolitical
nations like Québec, Scotland or Catalonia.
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