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Architecture et irreprésentable. Pour une critique du sublime / Architecture and the unrepresentable : towards a critique of the sublimeSevastyanov, Aleksey 03 December 2018 (has links)
Cette étude s’attache à analyser l’aspiration des théories architecturales contemporaines à l’idée d’« auto-définition » de l’œuvre architecturale à travers le débat philosophique qui oppose l’irreprésentable à la représentation dans l’art. Nous entendons, en nous appuyant sur la définition donnée par Jacques Rancière dans Le destin des images, par le terme générique d’« irreprésentable » un évènement ou une idée dont on dit que la singularité dépasse toute la représentation que peut fournir l’iconographie architecturale. Nous soutenons que l’idée d’« auto-définition » de l’architecture se présente sur le plan conceptuel comme une tentative de représentation de l’irreprésentable. La contradiction interne qu’un tel projet génère exige une technique supplémentaire qui transformerait cette contradiction en une affirmation d’exceptionnalité nouvelle de l’œuvre. Cette technique n’est pas une invention récente, son nom historique est le sublime.Notre travail montre que sous ses formes diverses le concept de sublime est impliqué dans les mutations de la discipline architecturale, de telle sorte que l’historicité du sublime pourrait être confondue avec celle de l’architecture ; ce non pas du point de vue de l’iconographie, de l’évolution des styles et des formes architecturales, ni non plus comme une manière spécifique de voir l’architecture, mais précisément en termes de rapport particulier entre la forme et le contenu, entre une manière de faire et une manière de dire, ou plutôt selon une certaine condition de possibilité autorisant les opérations d’inclusion et d’exclusion des éléments théoriques hétérogènes au sein du discours architectural. / Through the philosophical debate opposing the unrepresentable to representation in art, this study analyzes contemporary architectural theories' aspiration towards the idea of "self-definition" of the architectural work. The generic term “unrepresentable” (irreprésentable), following Jacques Rancière's definition in Le destin des images, here stands for an event or an idea whose singularity exceeds any representation provided by architectural iconography. We contend that the idea of "self-definition" of architecture is, from a conceptual standpoint, an attempt to represent the unrepresentable. The internal contradiction generated by such a project requires an additional technique transforming this contradiction into a new affirmation of the work's novelty. Such a technique is no recent invention: its historical name is the sublime.We show that in its various forms the concept of the sublime is involved in the architectural discipline's mutations, to the point that the historicity of the sublime can be identified with the historicity of architecture. Not so from the point of view of iconography, the evolution of styles and architectural forms, nor either as a specific way of seeing architecture; but precisely so in terms of a relationship between form and content, between a way of doing and a way of saying, or rather of a certain condition of possibility allowing operations of inclusion and exclusion of heterogeneous theoretical elements within the architectural discourse.
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L'hallucinatoire et la clinique de l'irreprésentable / The hallucinatory and the clinic of the unrepresentableQuagelli, Luca 13 April 2018 (has links)
Depuis les origines de la psychanalyse, le problème de l’hallucinatoire est étroitement lié au problème du fonctionnement de l’inconscient. Dans la métapsychologie « première topique », le modèle de la réalisation hallucinatoire de désir explique autant le fonctionnement du nourrisson (hallucination primitive), que celui du rêve et de la névrose de transfert. Dans Construction dans l’analyse, Freud propose toutefois une hypothèse alternative : l’hallucinatoire peut véhiculer la re- présentation, dans la cure, de noyaux irreprésentables de vérité historique. En s’appuyant sur les réflexions de plusieurs auteurs post-freudiens (Winnicott, Green, Roussillon...), l’auteur développe l’héritage freudien en essayant de l’inscrire dans un modèle capable d’intégrer l’intrapsychique et l’intersubjectif. Il avance et discute l’hypothèse de l’existence d’un fond hallucinatoire du psychisme, régi par la compulsion de répétition, qui re-active les toutes premières expériences relationnelles du sujet. Lorsque la rencontre originaire avec l’objet échoue, les traces de ces situations traumatiques s’enkystent dans le psychisme et font retour, de manière hallucinatoire, dans le transfert, à la recherche d’un autre-semblable capable de leur donner une première forme affective. C’est uniquement grâce à un dur travail d’élaboration contre- transférentielle – illustré ici à travers plusieurs cas d’enfants et d’adolescents psychotiques – que l’analyste arrive parfois à accueillir et à transformer ce transfert du négatif, en accompagnant ainsi ses patients sur le chemin ardu qui mène à la symbolisation (primaire) et à la constitution d’une aire transitionnelle où le je(u) peut enfin advenir. / From the birth of psychoanalysis the conceptualization of the hallucinatory is intimately intertwined with that of the unconscious functioning. In the first topic, the model of the hallucinatory realization of desire explains the baby’s mental functioning, i.e., primal hallucination, the functioning of dreams and neurotic patients in the transference. However, Freud suggests an alternative conceptualization in Constructions in Analysis. Through the hallucinatory, unsymbolized nuclei of historical truth may be re-presented in the treatment. Drawing on Winnicott’s, Green's and Roussillon’s contributions, the Author develops the Freudian heritage and suggests a model in which the intrapsychic and intersubjective dimensions are integrated. The Author puts forward and discusses the existence of a hallucinatory background of the psychism, ruled by the repetition compulsion, that re-activates the psychic inscriptions of early relational experiences. When the primal encounter with the object has failed, traces of these traumatic experiences remain inscribed in the psychism and can be hallucinatory re- activated in the transference in the desperate attempt to find a first representation. Drawing on the case material of psychotic children and adolescents, the Author analyses the complex working through of the countertransference in order to contain this transference of the negative to accompany patients in their arduous way towards (primary) symbolization and the construction of a transitional space of playing.
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Rwanda, de l'archive à la représentation : La photographie et le cinéma à l'épreuve du génocide des Tutsi (1994-2012)Réra, Nathan 03 December 2012 (has links)
Au Rwanda, d'avril à juillet 1994, les photographes et les cameramen des agences d'information internationales eurent de grandes difficultés à documenter le génocide des Tutsi, recouvert par la guerre civile entre les Forces armées rwandaises et le Front patriotique rwandais et par l'exil massif des civils Hutu dans les camps de réfugiés des pays voisins. Les reporters rencontrèrent de nombreux obstacles pour prendre, envoyer et diffuser leurs images en Occident : avaries techniques, censure militaire et politique, relative indifférence des rédactions, etc. Après l'événement, quelques photojournalistes et cameramen décidèrent de rompre avec le système des mass-médias. Ils ont ainsi entamé une déconstruction de leurs images par la représentation artistique, plus apte à incarner le génocide et à rendre au spectateur l'autonomie de son regard. En parallèle, d'autres artistes ont entrepris d'élaborer la mémoire du génocide des Tutsi, recueillant les visages et les témoignages des rescapés et des génocidaires, filmant ou photographiant les sites de l'extermination devenus mémoriaux. En l'espace de dix-huit années, la somme des représentations du génocide des Tutsi est donc conséquente. S'inscrivant dans une histoire visuelle dont la Shoah constitue le paradigme, ces œuvres entendent poser les jalons d'une réflexion historique, politique et esthétique sur l'extermination des Tutsi et ses conséquences dans la société rwandaise post-génocide. / In Rwanda, from April to July 1994, photographers and cameramen from international news agencies had big difficulties to document the genocide of the Tutsi, blurred by the civil war between the Armed Forces of Rwanda and the Rwandan Patriotic Front, and by the exile of the Hutu civilians in the refugee camps of the neighboring countries. Reporters found many impediments on their road, to take, to send and to spread their images in the Western world : technical damages, military and political censoring, lack of interest from editors, etc. Soon after the event, some photojournalists and cameramen decided to break with the mass-media system. They began to deconstruct their images by artistic representation, more suited to incarnate the genocide and to help the viewer recover the primacy of his look. Concurrently, other artists undertook to elaborate the memory of the genocide, collecting faces and testimonies of survivors and perpetrators, filming or photographing the places of the killings that became memorials. Within 18 years, the amount of artistic representations of the Tutsi genocide is important. Placed in a visual history which paradigm is the destruction of the Jews, these works show the way of a historical, political and aesthetical reflection on the extermination of the Tutsi and its consequences in the Rwandan society after the genocide.
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