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Le graffiti à Montréal : pratique machiste et stratégies féminines

Couvrette, Katrine 10 1900 (has links)
Le graffiti est depuis longtemps associé au vandalisme dans les métropoles où il prolifère. Il s’intègre au paysage urbain à un point tel que, même s’il procède d’une logique de visibilité et de promotion, nous parvenons à ne plus le remarquer. Pourtant, sa présence suscite toujours la colère des citoyens propriétaires de murs vandalisés et des autorités municipales qui, chaque année, dépensent de grosses sommes d’argent pour l’effacer. Malgré les restrictions et les amendes, le graffiti est néanmoins devenu un véritable phénomène d’art urbain : des artistes graffiteurs ont atteint la notoriété en dehors de leur sous-culture et ont pu exposer légalement leur travail, du fait d’un intérêt croissant du milieu officiel de l’art. Celui-ci contribue à faire grandir l’engouement et l’enthousiasme pour une pratique d’art urbaine. Le graffiti illustre l’expression d’une identité qui s’approprie et subvertit les surfaces urbaines de la ville, au moyen d’un nom propre fictif qui n’a aucune légitimation juridique et légale. De plus, l’application et la diffusion de la signature graffitique communiquent des valeurs qui guident et définissent toute la sous-culture du graffiti. Ces valeurs sont culturellement considérées comme masculines : le risque, le défi et la dissidence. La figure de l’artiste graffiteur apparaît ainsi comme une figure marginale et rebelle. Un tel portrait laisse alors entrevoir une culture fortement machiste, d’autant plus que les garçons qui exercent le graffiti sont beaucoup plus nombreux. Or, si les femmes artistes de la communauté graffitique représentent une minorité, c’est notamment parce que leur attrait pour une pratique illicite, nocturne et dangereuse est moindre. À partir d’une approche qui touche aux gender studies et à certains concepts traditionnels de l’histoire de l’art, nous cherchons à expliquer l’intérêt généralement plus faible des femmes pour le graffiti. Nous désirons également démontrer comment l’exercice des artistes féminines du graffiti se distingue de celui de leurs homologues masculins. De quelle manière se détermine leur expérience? Leur iconographie sert-elle à les définir? Quelles sont leurs opinions et leurs perceptions sur leur propre culture? Finalement, comment caractérisent-elles leur statut de femme artiste au sein d’une communauté "machiste"? / Graffiti has long been associated with vandalism in the city where it has proliferated. In the same logic of visibility and promotion found in all cities, it has become so integrated into the urban environment that we do not even notice it. Nevertheless, its presence constantly arouses the anger of property owners, citizens, and the municipal authorities who spend large sums of money every year in removal costs. In spite of this, graffiti has become an urban art phenomenon. Graffiti artists have attained fame outside of the subculture and are able to exhibit their work legally, in part, because of an increased interest from the art world. Art institutions and the art market have contributed to the increased craze and enthusiasm for this urban art practice. Graffiti is the expression of an illegitimate identity that appropriates urban surfaces in the city using a fictitious name. Writing and spreading that name as much as possible are core values in the graffiti subculture. Risk taking, challenging authority, and dissidence are values generally understood as being masculine. As well, the archetypal graffiti artist is marginal and rebellious. Understood in this manner, it can be seen that this highly populated subculture is powerfully chauvinistic. Female artists in the graffiti community are a minority, in particular because the appeal for an illicit, dangerous, night time practice is less popular. Using an approach grounded in art history and gender studies, this paper will explore why there is a generally low level of interest for women to practice graffiti. It will also be demonstrated that in practice female graffiti artists distinguish themselves from their male counterparts. How do they qualify their experiences? What kind of iconography do they choose to define themselves? What are their opinions of, and how do they perceive, their own subculture? Finally, how they do characterize their artistic feminine status within a male chauvinist community?
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Le graffiti à Montréal : pratique machiste et stratégies féminines

Couvrette, Katrine 10 1900 (has links)
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