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Efficacité d'un appareil d'avancement mandibulaire dans le traitement des céphalées matinales

Franco, Laurent January 2009 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal
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Surrealism in the Piano Music of Representative Twentieth-Century American Composers: With Three Recitals of Selected Works of Ives, Cowell, Crumb, Cage, Antheil, and Others

Fouse, Kathryn 05 1900 (has links)
This study is an examination of the Surrealist movement and its influence on the piano music of twentieth century American composers. The first chapter explores the philosophies of the Surrealists as well as the characteristics found in Surrealist art and literature. The characteristics discussed include: 1) the practice of automatism; 2) the juxtaposition of unrelated themes or images; and 3) the creation of dream-like atmospheres.
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Les massifs du Perron des Encombres et de la Grande Moendaz - Alpes occidentales - Savoie - France

Perez Postigo, Lorgio Victoriano 20 December 1985 (has links) (PDF)
Cette étude intéresse la partie savoyarde de la " zone subbriançonnaise " comprise entre Arc et Isère et correspond globalement aux massifs du Perron des Encombres et de la Grande Moendaz, regroupés sous le nom de " Nappe du Pas du Roc " Cette nappe, faite de 3 écailles tectoniques qui sont, de l'Est à l'Ouest, l'unité de la Croix des Têtes, l'unité de Saint-Martin-de-la-Porte et l'unité de la Grande Moendaz, est limitée : - À l'Est, par l'accident gypseux frontal du Briançonnais externe (Zone Houillère) - À l'Ouest, par un cisaillement redressé qui la fait reposer sur des unités composites à flysch priabonien correspondant anciennement aux " Ecailles externes " subbriançonnaises et à la zone ultradauphinoise ou du flysch des Aiguilles d'Arves et qui appartiennent, en réalité, à des unités avancées à substratum anteflysch d'affinités briançonnaise. La nappe du Pas du Roc ne comprend que des terrains allant du trias supérieur au Malm inférieur ; la série malm supérieur à nummulitique, qui ici a disparu par érosions et/ou diverticulations, est cependant conservée au Sud de l'Arc dans la haute vallée de la Valloirette. Les études stratigraphiques, tectoniques et bibliographiques de ce mémoire permettent la reconstitution géodynamique suivante : - Du Trias supérieur au Lias inférieur, le Subbriançonnais appartient à une plate-forme lagunaire à nérétique se développant du Delphino-hélvétique au Briançonnais. - A partir du Lias moyen, concomitamment à l'ouverture téthysienne par fracturation, le Subbriançonnais apparaît comme une marge faillée entre le sillon delphino-helvétiques à vocontien et le haut-fond briançonnais et provençal en position méridionale. Plus précisément, dans le secteur entre Arc et Isère, il est possible de distinguer du Lias moyen à l'Oxfordien deux domaines, le domaine externe de la Grande Moendaz aux sédiments pélagiques et argileux faisant transition au sillon delphino-helvétique interne et le domaine interne du Perron des Encombres, en position haute et aux sédiments à dominante carbonatée se raccordant au Briançonnais. L'instabilité tectonique de cette marge se manifeste, en particulier au Callovo-Oxfordien, par la présence de brèches sur le domaine interne, d'olistilites sur le talus et de turbidites donnant naissance à un véritable flysch " oxfordien " dont les éléments lithiques se fondent progressivement dans la sédimentation pélagique du sillon externe. - L'histoire postérieure est reconstituée à partir des secteurs environnants (Sud de l'Arc, klippe de Sulens, Chablais,...) Toujours en position de marge, le Subbriançonnais correspond à un domaine de mer ouverte à sédimentation pélagique affectée par des apports détritiques épisodiques internes et se terminant par le " flysch noir " de l'Eocène inférieur à moyen. Au cours du Crétacé supérieur et du Paléogène, cette marge découpée par de grands coulissages sénestres, est dilacérée en blocs qui remontent avec le Briançonnais vers le Nord, mettant donc en place finalement, selon une transversale ouest-est, les zones isopiques apparentes suivantes delphino-helvétique, subbriançonnaise à lignes de faciès cependant en biais (NE-SW), briançonnaise. A ces mouvements transcurrents correspondant à une contrainte compressive générale N-S sont associées des érosions, des structures de transpression et l'individualisation et le fonctionnement d'un bassin de flysch Priabonien-Oligocène inférieur qui cachète définitivement la tectonique décrochante antérieure. De l'Oligocène au Miocène, se mettent en place les nappes à vergence globale ouest. Cette tectonique alpine est polyphasée. Dans le temps, se succèdent, en particulier : - une phase généralisée de charriage des zones isopiques vers l'Ouest, le Briançonnais externe dépassant le Subbriançonnais ; - une phase de cisaillement responsable des écaillages les plus visibles et du pincement des unités briançonnaises avancées, au front de la nappe du Pas du Roc ; - une phase de blocage avec des manifestations de rétrodéversements. Postérieurement à cette technique nappée E-W, une reprise des contraintes N-S, donnerait naissance à des coulissages senestres méridiens. Ceux-ci sont peu exprimés entre Arc et Isère. Enfin, les bombements de Belledonne et de la zone Houillère donnent à la région son cachet structural actuel.
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L'historien et le peintre. Représentations croisées de l'altérité en Grèce ancienne / The Historian and the Painter. Crossed Representations of the Otherness in Ancient Greece.

Grousset, Gauthier 18 December 2009 (has links)
Nous nous proposons d’étudier, dans ce travail de thèse, le regard porté par les Grecs sur les étrangers, les « barbares », afin d’y déceler, en creux, quelques-uns des mécanismes de la construction de leur propre identité. Pour ce faire, nous avons choisi de nous intéresser à certains des aspects de la représentation du monde, des contrées, des peuples et des individus, tels qu’ils apparaissent dans les Histoires d’Hérodote, ainsi qu’à la manière dont les peintres de céramique attique ont figuré les Noirs. Lorsque l’on se place du point de vue de la perception et de la représentation d’un objet, l’étude de ces deux supports particuliers offre des angles d’approches distincts, mais néanmoins complémentaires, sur une même problématique. En effet, il apparaît que l’horizon social d’Hérodote et celui des artisans du Céramique d’Athènes diffèrent grandement, ce qui induit naturellement une appréhension de l’altérité qui est propre à chacun d’eux et qui transparaît dans leurs productions. Les deux vecteurs de diffusion (littéraire et pictural) des représentations de l’Autre sont, quant à eux, soumis à des contraintes qui leur sont spécifiques et qui varient en fonction de la nature du support, entraînant une différence dans le niveau d’accès aux structures mentales individuelles et collectives propres à leurs auteurs. Les variations d’échelles à partir desquelles nous choisissons d’envisager la représentation de l’altérité possèdent des pertinences distinctes puisqu’elles permettent de faire apparaître des phénomènes jusqu’alors invisibles, en déplaçant l’accent des stratégies collectives à celles individuelles. Un questionnement qui prendrait en compte ces différents facteurs aboutit à l’approfondissement des conclusions sur les mécanismes à l’œuvre dans la construction des identités de l’Autre et donc de Soi, ouvrant ainsi une fenêtre sur l’histoire intérieure de l’« homme grec », figure multiple et mouvante que le changement d’éclairage que nous opérons (de l’individuel au collectif) permet de cerner avec un peu plus de finesse. Dans notre étude sur les logiques de construction de l’altérité à l’œuvre dans les Histoires, nous avons choisi d’interroger les mécanismes qui prennent part à l’élaboration des identités à plusieurs niveaux, en progressant du général vers le particulier, depuis les structures les plus larges de l’image du monde, jusqu’à la mise en scène des individus, en passant par celles des contrées et des peuples. Chacun des niveaux interrogés présentant des problématiques distinctes, les solutions apportées ont logiquement divergé, dévoilant chaque fois des mécanismes de représentation différents. La pertinence de cette approche qui met l’accent, dans un premier temps, sur la géographie, réside dans le fait que pour Hérodote, un individu est indissociable du milieu physique dans lequel il évolue qui, par un système de déterminisme environnemental tempéré par le régime politique (selon qu’il est libre ou soumis, par exemple, au Grand Roi) influe profondément sur sa personnalité et son caractère. Il semble évident que le modèle abstrait qu’est la représentation géographique qui transcrit l’espace terrestre par l’acte du graphein, est tout autant une description qu’une interprétation ou une explication du monde. Il s’appuie sur des processus sociaux de sémantisation de l’environnement, qui sont le produit toujours particulier et contextuel d’un acte individuel, liés à la perception et à l’imagination structurante d’Hérodote. Nous avons ainsi d’abord souligné le poids de l’héritage des penseurs ioniens, et en particulier d’Hécatée de Milet, dans le type de regard et de questionnement posé par l’enquêteur sur le monde et les réalités qui le composent. De ce point de vue, son inscription dans une tradition « disciplinaire », possédant ses propres particularismes et présupposés inconscients, détermine de façon importante une grande part non seulement de sa méthodologie mais aussi de sa problématique. Nous avons également insisté sur l’omniprésence du politique dans la vision du monde d’Hérodote. En cela, l’attirance à peine voilée vers un bipartisme Europe/Asie dans le découpage de l’oikoumenê, illustre parfaitement le fait que le discours hérodotéen rend compte d’une géographie humaine qui traduit la réalité d’un monde tel qu’elle est vécue par les peuples et les individus, en se faisant le témoin des bouleversements géopolitiques qu’ont entraînées les Guerres Médiques. Nous nous sommes également penché sur les transformations opérées dans le réel qui visent à rendre la représentation du monde significative sur le plan structurel, mais également intelligible sur le plan purement cognitif. La schématisation géographique à laquelle est soumis l’espace à décrire, qui se lit dans les symétries et les alignements orientés par des facteurs narratifs et discursifs, permet au public de reconstituer une image cohérente du monde ou d’un territoire à partir de la représentation qui en est donnée. L’étude du tracé de certaines frontières, ou encore de la représentation de la Libye, nous a permis de mettre en lumière quelques-uns de ces mécanismes. Nous nous sommes ensuite tourné vers la représentation des peuples, des ethnê, en nous intéressant tout d’abord aux raisons qui ont poussé l’enquêteur à se consacrer plus spécifiquement aux nomoi et à l’histoire de certains d’entre eux et pas à ceux des autres. L’étude des listes de peuples nous a permis de mettre au jour les catégories employées par l’auteur afin de différencier et d’individualiser les ethnê à l’intérieur des ensembles plus vastes qui les englobent. Nous avons alors constaté que l’élaboration des identités collectives, grecque comme étrangères, s’effectuait par le jeu de certains critères (culturels, géographiques, ethniques, etc.) dont le choix et la variation d’intensité sont profondément liés au contexte de rédaction des Histoires et aux buts idéologiques que s’est fixés Hérodote à travers son récit des Guerres Médiques. Le premier point repose sur l’affrontement entre Athènes et Sparte, le second tient, entre autres choses, à la définition de la grécité en tant qu’idéologie universalisante qui met l’accent sur une vision supra-civique de la Grèce. Nous nous sommes enfin penché sur les différents aspects de la représentation du Lydien. Dans un passage spécifique des Histoires (I, 155), nous avons montré que le Lydien prend l’apparence d’un anti-modèle du citoyen isonomique, et permet à Hérodote de tenir un discours idéologique engagé visant à rendre compte des comportements anti-démocratiques de certains individus qui devaient faire débat dans l’Athènes contemporaine de la rédaction des Histoires. Enfin, l’étude des principaux personnages lydiens (Crésus et Pythios), de leurs actions et de leurs propos, nous a permis de conclure que ces individus ne sont mis en scène qu’en tant que personnages fictifs, d’une part garants de la logique structurelle narrative qui les dépasse, d’autre part incorporant ou intériorisant une catégorie sociale, marquant par là le déni de tout comportement individualisé. En progressant dans notre étude du général au particulier, nous avons été frappé par le réseau de dépendances qui se tisse entre les différents niveaux superposés que nous avons tenté d’isoler : monde, territoire, peuple et individu. L’oikoumenê est perçu comme la juxtaposition de territoires définis par les populations qui y vivent, elles-mêmes constituées d’individus. Le climat influe sur la structure générale du monde, sur celle des territoires, ainsi que sur le caractère des populations selon un déterminisme environnemental que nous avons mis en lumière. Ce même déterminisme est toutefois tempéré par le jeu du politique, les peuples libres et ceux assujettis à des rois n’étant pas égaux devant leur environnement géographique ou climatique respectif. C’est encore le politique qui, tout en fixant les contraintes de construction individuelle, les personnages n’ayant pas d’autonomie propre, influe sur le découpage du monde qui voit s’affronter l’Europe et l’Asie. Nous avons consacré la seconde partie de notre travail à l’image du Noir dans la céramique, car de tous les étrangers que les peintres de vases ont choisi de figurer, le Noir a cela de particulier qu’il est le seul à présenter une altérité physique patente. En effet, quel que soit son vêtement, son armement ou le contexte dans lequel il est représenté, il ne fait aucun doute que nous avons affaire à un étranger. Nous avons découpé notre corpus de vases en différentes séries que nous avons étudiées successivement, ce qui nous a permis d’en souligner la logique et d’en faire ressortir le sens. Nous avons tout d’abord remarqué que les scènes de vie quotidienne montrent le Noir sous les traits de l’esclave, mais d’un esclave au statut iconique particulier, puisqu’il semble être mis en scène afin de souligner l’aisance financière de son propriétaire. Nous nous sommes ensuite intéressé aux représentations des personnages mythiques d’origine éthiopienne, au premier rang desquels Memnon, Andromède et Céphée. Hormis ce dernier, qui est caractérisé à une seule reprise par un faciès non-grec, il apparaît que les imagiers les ont généralement représentés avec une physionomie grecque, comme si leur ascendance divine empêchait de les affubler de traits négroïdes. Si Memnon est généralement figuré sous les traits paradigmatiques de l’hoplite héroïque des cycles épiques, les autres sont souvent vêtus « à l’orientale ». Les compagnons de Memnon, les guerriers éthiopiens, représentent une large part du corpus des scènes figurées. Ils apparaissent en grand nombre sur les alabastres du Groupe des Alabastres au Noir, qui sont construits sur un schéma pictural très répétitif, et pour lesquels il est possible d’expliquer leur présence, entre autres raisons, par une adéquation entre le support (vase à parfum renvoyant à l’Egypte) et le décor exotique. Sur les autres types de vases, nous avons constaté qu’en tant que combattant marginal, non-hoplitique, l’Ethiopien est cantonné, sans surprise, dans un registre voisin, mais pas confondu, de celui des Scythes ou des Amazones, desquelles il est proche sur le plan de certains contextes narratifs (liés à l’épisode troyen), mais également des catégories de la guerre (en particulier dans la série du Groupe des Alabastres au Noir). Les grandes variations dans son équipement et dans son apparence, suggèrent toutefois qu’il n’est pas un modèle de référence habituellement utilisé par les peintres qui l’ont bien souvent employé dans un rôle contextualisant, par exemple en tant qu’attribut de Memnon qu’il permet d’identifier. Nous montrons ensuite que les raisons de la grande popularité de la figure du Noir sur les vases moulés en forme de têtes humaines étaient diverses et variées. A l’instar des alabastres, sa présence sur les aryballes est probablement à mettre sur le compte d’une adéquation du contenu et du contenant, l’individu négroïde faisant référence, dans l’imaginaire collectif, à ces contrées éloignées d’où provenaient les parfums. Extrapolé sur les vases liés au banquet, canthares, mugs et oinochoai, il donne l’opportunité aux artisans d’explorer le registre de l’altérité face auquel le citoyen athénien affirme son identité. Que sa présence s’explique par une assimilation du vase à celui qui le manipule, comme c’est le cas pour la femme, ou qu’il repose sur un jeu de mots basé sur un épithète du vin (aithops), le commentateur moderne doit garder à l’esprit que bon nombre des raisons qui ont poussé les artisans à représenter ce motif sur ce type particulier de vase nous sont perdues à jamais. En effet, hors de tout contexte narratif, ces têtes restent ce qu’il y a de plus proche du pur motif décoratif pour lequel les interprétations devaient être multiples. Enfin, cette exploration de l’image du Noir dans la céramique n’aurait pas été complète sans une étude de la figure de l’Egyptien. En effet de nombreux exemples illustrent le fait que les artisans athéniens ont souvent représenté les Egyptiens sous des traits négroïdes, qu’il s’agisse de l’individu dévoré par un crocodile sur les vases-statuettes de Sotades, ou de celui suppliant un Grec sur le col d’un autre vase plastique de ce même artisan, mais surtout des prêtres ayant pris part à l’épisode mythique opposant Héraclès au pharaon Bousiris, épisode au cours duquel ils endossent le rôle du mauvais sacrificateur, sacrilège et cannibale. Dans tous les cas, les Egyptiens, bien que représentés sous des traits négroïdes comme le sont les guerriers éthiopiens mythiques, sont des anti-combattants, des individus qui brillent par leur lâcheté et qui jamais ne prennent les armes. Ainsi, quel que soit le contexte, le spectateur ne peut en aucun cas confondre ces deux peuples qui n’ont en commun que la morphologie. L’image du Noir qui est donnée à voir dans la céramique attique n’est pas homogène, car elle entre dans un système complexe d’oppositions qui n’a pas pour finalité de tracer un portrait de lui, mais plutôt de définir l’identité du citoyen. Ainsi, le Noir, comme n’importe quel autre étranger, n’est pas en lui-même l’objet final du discours, puisqu’il participe toujours à la mise en scène de valeurs ou de catégories sociales qui le dépassent et qui, à travers lui, visent un but autre. Au terme de cette étude, nous avons constaté que dans les deux discours (littéraire et pictural) le regard sur l’étranger vise une utilité politique, puisque la représentation de l’Autre participe à l’identification des membres d’un même groupe social autour d’une série de critères communs, ou de valeurs sociales partagées. Cependant chaque support possède ses spécificités propres qui offrent des éclairages différents sur la problématique que nous avons étudiée. En premier lieu, nous sommes face à des sources qui permettent un accès différent aux structures mentales individuelles et collectives de leurs auteurs. D’un côté, la nature du texte des Histoires, par sa longueur, sa richesse et la diversité des thèmes qui y sont abordés permet de décrypter quelques-unes des stratégies individuelles d’un auteur conscient de l’utilité sociale de son œuvre et du rôle politique qui est le sien. Cependant, l’absence d’équivalent aux Histoires dans la production littéraire contemporaine ne nous permet que difficilement de juger de la part de généralisable du discours hérodotéen. D’un autre côté, le format même de la céramique attique à décor figuré ne permet pas le type de discours à l’œuvre dans les Histoires, et plus généralement dans les œuvres littéraires « savantes », puisque l’imagerie fonctionne sur un système de modèle et de contre-modèle par rapport à la norme grecque dont elle permet de dégager les structures sociales et culturelles fondamentales. Ajoutons à cela que cette céramique est produite en masse par des artisans que nous arrivons, certes, à identifier, mais au sujet desquels, pris individuellement, nous ne savons pratiquement rien. Ainsi, ce support offre un potentiel de généralisation optimal, puisque l’on observe des schémas identiques dans la production de nombreux peintres, et parfois également leur persistance sur plusieurs décennies. En second lieu, la différence de formation intellectuelle entre Hérodote et les peintres de céramique est perceptible dans le type de regard et de questionnement que chacun pose sur l’étranger. La grande complexité de l’image du monde des Histoires suggère un savoir particulier propre à l’enquêteur qui n’est certainement pas partagé par l’ensemble de la population athénienne et notamment les artisans du Céramique. Cependant, même si ces derniers ne possédaient pas le même horizon social que l’historien d’Halicarnasse, pas plus que son héritage intellectuel spécifique issu de la tradition des penseurs ioniens, il n’en demeure pas moins que la diversité des épisodes mythiques qu’ils ont représentés sur les vases témoigne de leurs connaissances relativement étendues dans ce domaine. En cela, la céramique à décor figuré se fait probablement l’écho d’une culture populaire basée sur la connaissance des divers épisodes des cycles épiques, ou encore des grands mythes, notamment à travers la poésie. En tant que support très largement diffusé, qui s’adresse à toutes les couches de la population, la céramique se nourrit des opinions générales, reflétant en quelques sortes le pouls de l’ensemble des Athéniens et pas seulement les considérations d’une petite portion qui aurait été plus éduquée, ou plus au fait de certaines réalités étrangères lointaines. L’étude croisée de ces deux sources, presque complémentaires en tous points, nous permet de comprendre que de la même manière qu’il est vain de vouloir définir l’ « homme grec », il est impossible d’essentialiser la représentation de l’étranger en Grèce ancienne à une période donnée. Il convient plutôt d’en apprécier l’ensemble des aspects, qui sont autant de fenêtres ouvertes sur l’histoire intérieure des hommes grecs.
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Fission-barriers and energy spectra of odd-mass actinide nuclei in self-consistent mean-field calculations / Barrières de fission et spectres d'énergie de noyaux actinides impairs dans le cadre de calculs de champ moyen autocohérent

Koh, Meng hock 29 October 2015 (has links)
Alors qu’il existe de nombreux calculs microscopiques de barrières de fission pour des noyaux composés pair-pairs, il n’y a cependant que relativement peu de tels calculs pour des noyaux de masse impaire. Ceci est dû aux complications induites par la brisure de la symétric de reversement du sens du temps au niveau du champ moyen qui est engendrée par la présence d’un nucleon non apparié. Pour éviter cette difficulté, des calculs existants pour des noyaux de masse impaire ont tout simplement négligé ces effets de brisure de la symétrie de reversement du sens du temps.Dans ce travail, on se donne pour but d’améliorer la description des barrières de fission, aussi bien que des propriétés spectroscopiques du niveau fondamental et de l’état isomérique de fission,pour quelques isotopes de masse impaire dans la région des actinides en prenant en compte de tels effets. Ceci a été réalisé dans le cadre du formalisme de Skyrme–Hartree–Fock plus BCS avec blocking en adaptant ce formalisme à la brisure de la symétrie considérée. L’interaction résiduelle d’appariement a été approchée par une force de séniorité dont les paramètres ont été ajustés pour reproduire les différences de masse pair-impair de quelques noyaux de la région des actinides.Les énergies des têtes de bande rotationnelle de basse énergie ont été calculées dans le cadre du modèle unifié de Bohr-Mottelson pour quatre noyaux bien déformés (235U, 239Pu, 237Np, 241Am)produisant un bon accord qualitatif avec les données pour les noyaux impairs en neutrons. L’accord significativement moins bon obtenu pour les noyaux impairs en protons pourrait résulter de l’usage de l’approximation de Slater pour l’interaction d’échange de Coulomb. Les énergies de déformation de deux noyaux impairs en neutrons (235U, 239Pu) ont été calculées pour quelques configurations de particule individuelle, jusqu’après la barrières de fission externe. La symétrie axiale a été imposée tandis que la brisure de la symétrie droite-gauche (ou de parité intrinsèque) a été permise dans la région de la seconde barrière. Les hauteurs des barrières de fission pour ces noyaux impairs dépendent significativement des configurations de particule individuelle. Un accord qualitatif avec les données disponibles pour les hauteurs de barrières des noyaux impairs considérés et leurs voisins pair-pairs a été généralement obtenu. / While there have been numerous microscopic calculations on fission barriers of even-even compoundnuclei, there are however, relatively few such work dedicated to odd-mass nuclei. This is dueto the complications posed by the breaking of the time-reversal symmetry at the mean-field leveldue to the presence of an unpaired nucleon. In order to circumvent this difficulty, previous fission barriercalculations of odd-mass nuclei have been performed by neglecting the effect of time-reversalsymmetry breaking. This work aims to improve on the description of fission barriers as well asthe spectroscopic properties of ground and fission-isomeric state, of some odd-mass actinide nucleiby taking the effect of time-reversal symmetry breaking into account. This has been perfomedwithin a Skyrme-Hartree-Fock-plus-BCS framework with blocking, where the BCS formalism hasbeen adapted to accomodate this symmetry breaking. The Skyrme nucleon-nucleon effective forcehas been used with various sets of parameters (SIII, SkM*, SLy5*). The residual pairing interactionhas been approximated by seniority forces whose neutron and proton parameters have beenfitted to reproduce the odd-even mass differences of some actinide nuclei. The low-lying rotationalband-head energies evaluated within the Bohr-Mottelson unified model have been determined forfour well-deformed odd-nuclei (235U, 239Pu, 237Np, 241Am) yielding a good qualitative agreementto the data for odd-neutron nuclei. The agreement was significantly less good for the odd-protonnuclei, possibly due to the use of the Slater approximation for the exchange Coulomb interaction.The deformation energies of two odd-neutron nuclei (235U and 239Pu) have been calculated forsome single-particle configurations up to a point beyond the outer fission-barrier. Axial symmetrynuclear shape has been assumed while a breaking of the left-right (or intrinsic parity) symmetryhas been allowed around the outer fission-barrier. The fission-barrier heights of such odd-neutronnuclei depend significantly on the particle configurations. A special attention has been paid tothe very important rotational correction to deformation energies. In particular, the correction ofthe moment of inertia calculated from the usual Belyaev expression was considered. Overall, aqualitative agreement with available data on fission-barrier heights for the considered odd-neutronnuclei and their even neighbours has been obtained.
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"Nous avons voulu parler de nous" : le discours éditorial des féministes québécoises (1972-1987) dans Québécoises deboutte!, Les têtes de pioche et La Vie en rose

Bergeron, Marie-Andrée 19 April 2018 (has links)
Cette thèse explore le discours éditorial des féministes à travers trois revues phares du mouvement québécois, Québécoises deboutte!, Les têtes de pioche et La Vie en rose, afin de saisir les stratégies de positionnement des féministes. Ces dernières adaptent leur rhétorique de manière à définir un mouvement qui se construit à travers une prise de parole collective, laquelle se transforme à mesure que le champ sociopolitique québécois des années 1970 se configure lui aussi. Nous avons ainsi constaté trois tendances qui se dégagent des textes. Dans un premier temps, Québécoises deboutte! oriente sa rhétorique de manière à ratisser largement le terrain militant et à capter l’attention d’alliés potentiels entre les pôles marxiste et contre-culturel. La revue Les têtes de pioche a pour sa part opéré un retranchement vers la zone spécifiquement féministe afin de se distinguer des autres luttes présentes dans le champ et de travailler à expliquer et combattre, par la prise de parole, l’oppression spécifique des femmes. Finalement, La Vie en rose se présente comme porte-étendard d’un féminisme qui se veut pluriel, présentant à la fois les acquis du féminisme radical et les aspirations des féministes d’une génération nouvelle. L’émergence des revues féministes au Québec reste indissociable d’une perspective sociale en regard de la place qu’occupent les féministes dans les champs culturel, intellectuel et littéraire. Notre recherche se développe en deux parties complémentaires visant à mettre en lumière l’organisation du discours féministe à travers différentes revues et à analyser l’évolution de cette littérature d’idées de manière interne (discours) et externe (effets de champ). À travers vingt années de militantisme textuel, la démarche éditoriale globale des féministes forme aussi un tout cohérent. Les initiatives journalistiques du féminisme présentent en effet une logique interne qui se circonscrit au fil des ans pour, ultimement, constituer un système discursif – et rhétorique – singulier, où l’argumentation par l’éthos occupe une fonction prépondérante. La thèse se penche sur les caractéristiques littéraires des textes, nous étudions l’émergence de la presse féministe comme un phénomène plus large dépassant le cadre de la page, car elle concerne aussi l’histoire et la structure du champ littéraire, de même que les problématiques – tant formelles que sociales – qui lui sont reliées. / This thesis explores the feminist’s editorial speech among three well-known feminist magazines of Quebec which are Québécoises deboutte!, Les têtes de pioche and La Vie en rose in order to understand the strategies and the posture of the feminists. Feminists adapt their rhetorics in order to define a movement that builds itself through a collective speech which is evolving as the sociopolitical context of Quebec in the seventies is. We have been able to observe three major tendencies among the texts. First of all, Québécoises deboutte! builds a speech to wrap up the different forms of activism together and to obtain the attention of potential allies who may be between the marxist and the counter-cultural poles. Secondly, Les têtes de pioche orients its speech toward a specifically feminist zone in order to distinguish itself from the other social fights. That magazine also works to explain and fight by using words the specific oppression of women. And finally, La Vie en rose presents itself as the standard bearer of the plurality of the feminist voices, showing at the same time the wins of radical feminism and the hopes of a new generation of feminists. In Quebec, the rise of the feminist magazines is an integral part of a social perspective which shows us the implication of the feminists in the fields of culture, philosophy and literature. Our research develops in two complementary parts which try to show the mechanism of the feminist speech by analyzing the content of different magazines and the evolution of this literature of ideas in an internal way (speech) and an external (field effects) one. Through twenty years of textual activism, we see that the editorial approach of the feminists forms a consistent whole. The journalistic efforts of feminism reveal an internal cohesion that consolidates itself year after year to, ultimately, become a system of ideas – and rhetorical – which is unique and into which the argumentation is mainly based on the ethos. Our thesis particularly study the literary aspects of the texts, the rise of the feminist press as a phenomenon that goes beyond the paper – because it concerns the history and the constitution of the literary field – the social and the formal problematics that are related to it.
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Vers une solution réaliste de décodage source-canal conjoint de contenus multimédia.

Marin, Cédric 27 March 2009 (has links) (PDF)
Lors d'une transmission vidéo sur les réseaux mobiles, les données doivent être efficacement comprimées pour s'adapter à la bande-passante réduite. Cependant, plus les données multimédia sont comprimées, plus le flux est sensible aux erreurs de transmission. Lors du décodage vidéo, une simple erreur binaire peut entraîner la perte totale d'une séquence d'images. Par conséquent, le flux encodé entrant dans le décodeur vidéo du récepteur ne doit pas être dégradé. Afin que le décodeur vidéo reçoive des informations exemptes d'erreurs, plusieurs mécanismes sont implémentés. Ces mécanismes classiques consistent à retransmettre les paquets erronés et/ou à rajouter de la redondance aux données transmises (à l'aide de codes correcteurs d'erreurs) pour garantir une certaine capacité de correction. Ces méthodes sont efficaces, mais entraînent une consommation excessive des ressources. Par ailleurs, des mécanismes de détection d'erreurs sont effectués dans chaque couche protocolaire et permettent d'effacer les paquets corrompus. Récemment, le concept de décodage conjoint a été proposé. Il consiste à utiliser les redondances inhérentes contenues dans les informations transmises pour améliorer le décodage de la vidéo. Ces redondances résiduelles peuvent être de natures différentes (informations souples, sémantique et syntaxe du train binaire, propriétés de paquétisation, etc) et ces informations ont un impact variable sur les performances obtenues. Durant cette thése, nous avons introduit une nouvelle méthode de décodage conjoint exploitant à la fois les propriétés sémantiques et syntaxiques du flux vidéo ainsi que le code de détection d'erreurs (CRC) de la couche Liaison. Cette technique a ensuite été testée sur le dernier standard de compression vidéo : le H.264 ou MPEG4-AVC. Parallèlement, pour pouvoir intégrer ces outils robustes dans le récepteur, de nombreuses modifications sont nécessaires. Il faut notamment pouvoir faire remonter des paquets contenant des erreurs au niveau du décodeur vidéo (étant donné que les traitements robustes sont implémentés au niveau du décodeur vidéo). Or, comme nous l'avons souligné précédemment, les paquets erronés sont effacés par les mécanismes de protection avant d'avoir atteint le décodeur vidéo. Durant cette thése, nous avons développé un principe universel permettant de résoudre simplement ce problème. Cette méthode est implémentée dans chaque couche protocolaire et consiste à désactiver la détection d'erreurs sur les données du paquet. A la place, le code de détection d'erreurs est utilisé comme un code de correction d'erreurs pour corriger les champs importants contenus dans l'entête du paquet. Une fois l'entête du paquet corrigée, les données transportées (correctes ou incorrectes) peuvent être transmises à la couche supérieure sans risque de perte. En intégrant ce mécanisme dans chaque couche protocolaire du récepteur, on aboutit à une pile protocolaire totalement perméable et les données vidéo peuvent arriver à l'entrée du décodeur vidéo robuste.
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L'historien et le peintre: représentations croisées de l'altérité en Grèce ancienne / Historian and the painter: crossed representations of the otherness in Ancient Greece.

Grousset, Gauthier 18 December 2009 (has links)
Nous nous proposons d’étudier, dans ce travail de thèse, le regard porté par les Grecs sur les étrangers, les « barbares », afin d’y déceler, en creux, quelques-uns des mécanismes de la construction de leur propre identité. Pour ce faire, nous avons choisi de nous intéresser à certains des aspects de la représentation du monde, des contrées, des peuples et des individus, tels qu’ils apparaissent dans les Histoires d’Hérodote, ainsi qu’à la manière dont les peintres de céramique attique ont figuré les Noirs. <p>Lorsque l’on se place du point de vue de la perception et de la représentation d’un objet, l’étude de ces deux supports particuliers offre des angles d’approches distincts, mais néanmoins complémentaires, sur une même problématique. En effet, il apparaît que l’horizon social d’Hérodote et celui des artisans du Céramique d’Athènes diffèrent grandement, ce qui induit naturellement une appréhension de l’altérité qui est propre à chacun d’eux et qui transparaît dans leurs productions. Les deux vecteurs de diffusion (littéraire et pictural) des représentations de l’Autre sont, quant à eux, soumis à des contraintes qui leur sont spécifiques et qui varient en fonction de la nature du support, entraînant une différence dans le niveau d’accès aux structures mentales individuelles et collectives propres à leurs auteurs. Les variations d’échelles à partir desquelles nous choisissons d’envisager la représentation de l’altérité possèdent des pertinences distinctes puisqu’elles permettent de faire apparaître des phénomènes jusqu’alors invisibles, en déplaçant l’accent des stratégies collectives à celles individuelles. Un questionnement qui prendrait en compte ces différents facteurs aboutit à l’approfondissement des conclusions sur les mécanismes à l’œuvre dans la construction des identités de l’Autre et donc de Soi, ouvrant ainsi une fenêtre sur l’histoire intérieure de l’« homme grec », figure multiple et mouvante que le changement d’éclairage que nous opérons (de l’individuel au collectif) permet de cerner avec un peu plus de finesse. <p><p>Dans notre étude sur les logiques de construction de l’altérité à l’œuvre dans les Histoires, nous avons choisi d’interroger les mécanismes qui prennent part à l’élaboration des identités à plusieurs niveaux, en progressant du général vers le particulier, depuis les structures les plus larges de l’image du monde, jusqu’à la mise en scène des individus, en passant par celles des contrées et des peuples. Chacun des niveaux interrogés présentant des problématiques distinctes, les solutions apportées ont logiquement divergé, dévoilant chaque fois des mécanismes de représentation différents. La pertinence de cette approche qui met l’accent, dans un premier temps, sur la géographie, réside dans le fait que pour Hérodote, un individu est indissociable du milieu physique dans lequel il évolue qui, par un système de déterminisme environnemental tempéré par le régime politique (selon qu’il est libre ou soumis, par exemple, au Grand Roi) influe profondément sur sa personnalité et son caractère. Il semble évident que le modèle abstrait qu’est la représentation géographique qui transcrit l’espace terrestre par l’acte du graphein, est tout autant une description qu’une interprétation ou une explication du monde. Il s’appuie sur des processus sociaux de sémantisation de l’environnement, qui sont le produit toujours particulier et contextuel d’un acte individuel, liés à la perception et à l’imagination structurante d’Hérodote. Nous avons ainsi d’abord souligné le poids de l’héritage des penseurs ioniens, et en particulier d’Hécatée de Milet, dans le type de regard et de questionnement posé par l’enquêteur sur le monde et les réalités qui le composent. De ce point de vue, son inscription dans une tradition « disciplinaire », possédant ses propres particularismes et présupposés inconscients, détermine de façon importante une grande part non seulement de sa méthodologie mais aussi de sa problématique. Nous avons également insisté sur l’omniprésence du politique dans la vision du monde d’Hérodote. En cela, l’attirance à peine voilée vers un bipartisme Europe/Asie dans le découpage de l’oikoumenê, illustre parfaitement le fait que le discours hérodotéen rend compte d’une géographie humaine qui traduit la réalité d’un monde tel qu’elle est vécue par les peuples et les individus, en se faisant le témoin des bouleversements géopolitiques qu’ont entraînées les Guerres Médiques. Nous nous sommes également penché sur les transformations opérées dans le réel qui visent à rendre la représentation du monde significative sur le plan structurel, mais également intelligible sur le plan purement cognitif. La schématisation géographique à laquelle est soumis l’espace à décrire, qui se lit dans les symétries et les alignements orientés par des facteurs narratifs et discursifs, permet au public de reconstituer une image cohérente du monde ou d’un territoire à partir de la représentation qui en est donnée. L’étude du tracé de certaines frontières, ou encore de la représentation de la Libye, nous a permis de mettre en lumière quelques-uns de ces mécanismes. Nous nous sommes ensuite tourné vers la représentation des peuples, des ethnê, en nous intéressant tout d’abord aux raisons qui ont poussé l’enquêteur à se consacrer plus spécifiquement aux nomoi et à l’histoire de certains d’entre eux et pas à ceux des autres. L’étude des listes de peuples nous a permis de mettre au jour les catégories employées par l’auteur afin de différencier et d’individualiser les ethnê à l’intérieur des ensembles plus vastes qui les englobent. Nous avons alors constaté que l’élaboration des identités collectives, grecque comme étrangères, s’effectuait par le jeu de certains critères (culturels, géographiques, ethniques, etc.) dont le choix et la variation d’intensité sont profondément liés au contexte de rédaction des Histoires et aux buts idéologiques que s’est fixés Hérodote à travers son récit des Guerres Médiques. Le premier point repose sur l’affrontement entre Athènes et Sparte, le second tient, entre autres choses, à la définition de la grécité en tant qu’idéologie universalisante qui met l’accent sur une vision supra-civique de la Grèce. Nous nous sommes enfin penché sur les différents aspects de la représentation du Lydien. Dans un passage spécifique des Histoires (I, 155), nous avons montré que le Lydien prend l’apparence d’un anti-modèle du citoyen isonomique, et permet à Hérodote de tenir un discours idéologique engagé visant à rendre compte des comportements anti-démocratiques de certains individus qui devaient faire débat dans l’Athènes contemporaine de la rédaction des Histoires. Enfin, l’étude des principaux personnages lydiens (Crésus et Pythios), de leurs actions et de leurs propos, nous a permis de conclure que ces individus ne sont mis en scène qu’en tant que personnages fictifs, d’une part garants de la logique structurelle narrative qui les dépasse, d’autre part incorporant ou intériorisant une catégorie sociale, marquant par là le déni de tout comportement individualisé. <p>En progressant dans notre étude du général au particulier, nous avons été frappé par le réseau de dépendances qui se tisse entre les différents niveaux superposés que nous avons tenté d’isoler :monde, territoire, peuple et individu. L’oikoumenê est perçu comme la juxtaposition de territoires définis par les populations qui y vivent, elles-mêmes constituées d’individus. Le climat influe sur la structure générale du monde, sur celle des territoires, ainsi que sur le caractère des populations selon un déterminisme environnemental que nous avons mis en lumière. Ce même déterminisme est toutefois tempéré par le jeu du politique, les peuples libres et ceux assujettis à des rois n’étant pas égaux devant leur environnement géographique ou climatique respectif. C’est encore le politique qui, tout en fixant les contraintes de construction individuelle, les personnages n’ayant pas d’autonomie propre, influe sur le découpage du monde qui voit s’affronter l’Europe et l’Asie. <p><p>Nous avons consacré la seconde partie de notre travail à l’image du Noir dans la céramique, car de tous les étrangers que les peintres de vases ont choisi de figurer, le Noir a cela de particulier qu’il est le seul à présenter une altérité physique patente. En effet, quel que soit son vêtement, son armement ou le contexte dans lequel il est représenté, il ne fait aucun doute que nous avons affaire à un étranger. Nous avons découpé notre corpus de vases en différentes séries que nous avons étudiées successivement, ce qui nous a permis d’en souligner la logique et d’en faire ressortir le sens. Nous avons tout d’abord remarqué que les scènes de vie quotidienne montrent le Noir sous les traits de l’esclave, mais d’un esclave au statut iconique particulier, puisqu’il semble être mis en scène afin de souligner l’aisance financière de son propriétaire. Nous nous sommes ensuite intéressé aux représentations des personnages mythiques d’origine éthiopienne, au premier rang desquels Memnon, Andromède et Céphée. Hormis ce dernier, qui est caractérisé à une seule reprise par un faciès non-grec, il apparaît que les imagiers les ont généralement représentés avec une physionomie grecque, comme si leur ascendance divine empêchait de les affubler de traits négroïdes. Si Memnon est généralement figuré sous les traits paradigmatiques de l’hoplite héroïque des cycles épiques, les autres sont souvent vêtus « à l’orientale ». Les compagnons de Memnon, les guerriers éthiopiens, représentent une large part du corpus des scènes figurées. Ils apparaissent en grand nombre sur les alabastres du Groupe des Alabastres au Noir, qui sont construits sur un schéma pictural très répétitif, et pour lesquels il est possible d’expliquer leur présence, entre autres raisons, par une adéquation entre le support (vase à parfum renvoyant à l’Egypte) et le décor exotique. Sur les autres types de vases, nous avons constaté qu’en tant que combattant marginal, non-hoplitique, l’Ethiopien est cantonné, sans surprise, dans un registre voisin, mais pas confondu, de celui des Scythes ou des Amazones, desquelles il est proche sur le plan de certains contextes narratifs (liés à l’épisode troyen), mais également des catégories de la guerre (en particulier dans la série du Groupe des Alabastres au Noir). Les grandes variations dans son équipement et dans son apparence, suggèrent toutefois qu’il n’est pas un modèle de référence habituellement utilisé par les peintres qui l’ont bien souvent employé dans un rôle contextualisant, par exemple en tant qu’attribut de Memnon qu’il permet d’identifier. Nous montrons ensuite que les raisons de la grande popularité de la figure du Noir sur les vases moulés en forme de têtes humaines étaient diverses et variées. A l’instar des alabastres, sa présence sur les aryballes est probablement à mettre sur le compte d’une adéquation du contenu et du contenant, l’individu négroïde faisant référence, dans l’imaginaire collectif, à ces contrées éloignées d’où provenaient les parfums. Extrapolé sur les vases liés au banquet, canthares, mugs et oinochoai, il donne l’opportunité aux artisans d’explorer le registre de l’altérité face auquel le citoyen athénien affirme son identité. Que sa présence s’explique par une assimilation du vase à celui qui le manipule, comme c’est le cas pour la femme, ou qu’il repose sur un jeu de mots basé sur un épithète du vin (aithops), le commentateur moderne doit garder à l’esprit que bon nombre des raisons qui ont poussé les artisans à représenter ce motif sur ce type particulier de vase nous sont perdues à jamais. En effet, hors de tout contexte narratif, ces têtes restent ce qu’il y a de plus proche du pur motif décoratif pour lequel les interprétations devaient être multiples. Enfin, cette exploration de l’image du Noir dans la céramique n’aurait pas été complète sans une étude de la figure de l’Egyptien. En effet de nombreux exemples illustrent le fait que les artisans athéniens ont souvent représenté les Egyptiens sous des traits négroïdes, qu’il s’agisse de l’individu dévoré par un crocodile sur les vases-statuettes de Sotades, ou de celui suppliant un Grec sur le col d’un autre vase plastique de ce même artisan, mais surtout des prêtres ayant pris part à l’épisode mythique opposant Héraclès au pharaon Bousiris, épisode au cours duquel ils endossent le rôle du mauvais sacrificateur, sacrilège et cannibale. Dans tous les cas, les Egyptiens, bien que représentés sous des traits négroïdes comme le sont les guerriers éthiopiens mythiques, sont des anti-combattants, des individus qui brillent par leur lâcheté et qui jamais ne prennent les armes. Ainsi, quel que soit le contexte, le spectateur ne peut en aucun cas confondre ces deux peuples qui n’ont en commun que la morphologie.<p>L’image du Noir qui est donnée à voir dans la céramique attique n’est pas homogène, car elle entre dans un système complexe d’oppositions qui n’a pas pour finalité de tracer un portrait de lui, mais plutôt de définir l’identité du citoyen. Ainsi, le Noir, comme n’importe quel autre étranger, n’est pas en lui-même l’objet final du discours, puisqu’il participe toujours à la mise en scène de valeurs ou de catégories sociales qui le dépassent et qui, à travers lui, visent un but autre. <p><p>Au terme de cette étude, nous avons constaté que dans les deux discours (littéraire et pictural) le regard sur l’étranger vise une utilité politique, puisque la représentation de l’Autre participe à l’identification des membres d’un même groupe social autour d’une série de critères communs, ou de valeurs sociales partagées. Cependant chaque support possède ses spécificités propres qui offrent des éclairages différents sur la problématique que nous avons étudiée. <p>En premier lieu, nous sommes face à des sources qui permettent un accès différent aux structures mentales individuelles et collectives de leurs auteurs. <p>D’un côté, la nature du texte des Histoires, par sa longueur, sa richesse et la diversité des thèmes qui y sont abordés permet de décrypter quelques-unes des stratégies individuelles d’un auteur conscient de l’utilité sociale de son œuvre et du rôle politique qui est le sien. Cependant, l’absence d’équivalent aux Histoires dans la production littéraire contemporaine ne nous permet que difficilement de juger de la part de généralisable du discours hérodotéen. D’un autre côté, le format même de la céramique attique à décor figuré ne permet pas le type de discours à l’œuvre dans les Histoires, et plus généralement dans les œuvres littéraires « savantes », puisque l’imagerie fonctionne sur un système de modèle et de contre-modèle par rapport à la norme grecque dont elle permet de dégager les structures sociales et culturelles fondamentales. Ajoutons à cela que cette céramique est produite en masse par des artisans que nous arrivons, certes, à identifier, mais au sujet desquels, pris individuellement, nous ne savons pratiquement rien. Ainsi, ce support offre un potentiel de généralisation optimal, puisque l’on observe des schémas identiques dans la production de nombreux peintres, et parfois également leur persistance sur plusieurs décennies. <p>En second lieu, la différence de formation intellectuelle entre Hérodote et les peintres de céramique est perceptible dans le type de regard et de questionnement que chacun pose sur l’étranger. <p>La grande complexité de l’image du monde des Histoires suggère un savoir particulier propre à l’enquêteur qui n’est certainement pas partagé par l’ensemble de la population athénienne et notamment les artisans du Céramique. Cependant, même si ces derniers ne possédaient pas le même horizon social que l’historien d’Halicarnasse, pas plus que son héritage intellectuel spécifique issu de la tradition des penseurs ioniens, il n’en demeure pas moins que la diversité des épisodes mythiques qu’ils ont représentés sur les vases témoigne de leurs connaissances relativement étendues dans ce domaine. En cela, la céramique à décor figuré se fait probablement l’écho d’une culture populaire basée sur la connaissance des divers épisodes des cycles épiques, ou encore des grands mythes, notamment à travers la poésie. En tant que support très largement diffusé, qui s’adresse à toutes les couches de la population, la céramique se nourrit des opinions générales, reflétant en quelques sortes le pouls de l’ensemble des Athéniens et pas seulement les considérations d’une petite portion qui aurait été plus éduquée, ou plus au fait de certaines réalités étrangères lointaines.<p>L’étude croisée de ces deux sources, presque complémentaires en tous points, nous permet de comprendre que de la même manière qu’il est vain de vouloir définir l’ « homme grec », il est impossible d’essentialiser la représentation de l’étranger en Grèce ancienne à une période donnée. Il convient plutôt d’en apprécier l’ensemble des aspects, qui sont autant de fenêtres ouvertes sur l’histoire intérieure des hommes grecs.<p><p> / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished

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