La machine hollywoodienne se distingue par son emprise sur la consommation internationale de cinéma. Notamment, la récurrence des figures présentées dans le cinéma issu des grands studios de production influencerait non seulement les attentes du public relativement à la forme (durée, structure scénaristique, effets spéciaux), mais aussi la perception de l'histoire, des valeurs, de « l'Amérique » et du trépas. Une de ces figures tient dans les représentations de la mort du héros dans le finale hollywoodien, à laquelle cette recherche se consacre, et ce, à travers la récurrence des figures et leur portée idéologique. C'est sur cette question principale que s'adosse la structuration conceptuelle du mémoire qui est traduite en cadre d'interprétation. Celui-ci s'inspire des concepts de l'École de Francfort sur l'industrie culturelle, des travaux sur l'idéologie du cinéma américain d'Anne-Marie Bidaud, et d'un certain nombre d'auteurs sur les aspects du mythe (Joseph Campbell) et de la représentation de la mort (Louis-Vincent Thomas, Edgar Morin). Nous avons constitué un corpus de 12 films issus de la production hollywoodienne (300, Avatar, Easy Rider, Gladiator, lnglourious Basterds, Pearl Harbor, Public Enemies, Saving Private Ryan, Scarface (1932), Scarface (1983), Titanic, Troy). Ces films, choisis pour leur succès à l'échelle internationale et/ou leurs caractéristiques particulières en regard de la production des grands studios, s'avèrent pertinents pour une analyse s'effectuant sous l'angle des représentations de la mort du héros, particulièrement éloquentes de l'idéologie inscrite dans le finale. On sait que Hollywood produit des films en fonction de marchés donnés, que les productions sont formatées selon des genres précis déclinant leurs propres codes (historique, gangster, drame, péplum, action, fantastique, guerre) et que les finales hollywoodiens, surtout ceux des blockbusters, sont reconnus pour recourir au happy end. Ce schéma récurrent, manifeste dans l'analyse film à film du corpus, est exploré dans la dynamique « mythidéologique » à l'œuvre, mettant en relief des ressorts idéologiques précis, qui traversent les procédés de représentation de la mort et ce qu'en tirent les vivants. Il nous est apparu évident en conclusion qu'en esthétisant la mort, Hollywood renforce une certaine vision de la vie humaine. Peu importe les détours scénaristiques, les films et les héros, les grands studios nous ramènent à une impitoyable finalité : le monde dans lequel nous vivons doit être préservé tel qu'il est. Ceux qui sauront donner leur vie à la reconduction de ce projet de société seront récompensés et les autres, sanctionnés et privés de la rétribution symbolique réservée aux héros. En fait, il ressort nettement que dans les films à l'étude, il n'y a pas de sacrifice du héros sans que la mise en scène le compense par des dispositifs pour évoquer la survivance symbolique du sacrifié, illustrer son immortalité ou justifier son amortalité.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cinéma, Happy end, Mort, Mythe, Rêve américain
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5523 |
Date | 04 1900 |
Creators | Gendreau, Philippe |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/5523/ |
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