Le 10 octobre 2007, le premier musée de l’immigration en France ouvre enfin ses portes après moult années de militantisme de la part des associations et des universitaires et une prise de conscience progressive des pouvoirs publics. Cette nouvelle institution, qui bénéficie du rare statut juridique de musée national, intitulée musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration s’insère dans le cadre d’une structure organisationnelle qui dépasse le simple cadre du musée, la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, un établissement pluridisciplinaire sous la quadriple tutelle des ministères de la Culture, de l’Education, de la Recherche et de l’Intégration. L’objet de notre thèse consiste à déterminer comment s’opère la construction médiatique des identités du musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration. Cette analyse commence par une interrogation sur les outils conceptuels intéressants pour ce sujet. A partir du postulat d’aborder le musée comme espace de communication symbolique (Davallon, Schiele, Lamizet, Dufrêne, Regourd), elle envisage les préalables épistémologiques des sciences humaines et sociales, l’identité comme construit (Claude Lévi-Strauss) et l’identité narrative (Paul Ricoeur), les fondements en muséologie (les modèles muséologiques) et en médiation culturelle (les notions de dispositif de médiation et d’espace public). Notre analyse se poursuit par une étude de la superposition des médiations selon les différentes temporalités du musée, celle du musée imaginé (les récits de l’utopie au travers des documents préparatoires) et celle du musée réalisée (médiation architecturale, muséographique, du site), ce qui nous amène à une interrogation sur les conflits des médiations à l’œuvre au sein du musée tant du point de vue de la forme que du fond : récit colonial et récit républicain, récits historiques, artistiques et anthropologiques, récits historiques et mémoriels, récit d’unité de la nation et récit de diversité du patrimoine des migrants. Le constat d’une polyphonie énonciative et d’une pluralité d’identités du musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration nous conduit à sont tour à une réflexion sur le discours républicain à l’épreuve des mémoires et à l’émergence d’un nouveau modèle muséal : voit-on se dessiner un musée de l’innovation sociale à partir de la structure musée/réseau ? Dans quelle mesure la réflexion sur la diversité culturelle et l’interculturalité qui traverse l’espace public contemporain affecte t-elle le musée à l’heure de la mondialisation ? Peut-on parler de l’émergence d’un prototype muséal hybride entre musée républicain et musée de voisinage, universalisme et communautarisme ? / On 10th October 2007, France's first museum of immigration finally opens its doors after many years of lobbying by various organisations and academics and the rising awareness of public authorities. The new institution named Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration enjoys the legal status of national museum. It fits into an organizational structure which transcends the usual concept of a museum, the Cité nationale de l’histoire de l’immigration, a multidisciplinary quango in the quadriple guardianship of the ministries of Culture, Education, research and Integration.The purpose of our thesis is to determine the media construction of identities of the National Museum of History and Cultures of Immigration. Based on the approach that considers the museum as a space of symbolic communication (Davallon, Schiele, Lamizet, Dufrene, Regourd), it exposes as epistemological prerequisites two concepts of humanities, the social identity as constructed (Claude Levi-Strauss) and the narrative identity (Ricoeur). Then, it also refers to museology (museum models) and cultural mediation (mediation devices and public space) as main concepts.Our analysis continues with a study of the superposition of mediations according to the different temporalities of the museum, the imagined museum (stories of utopia through the preparatory documents), the completed museum (architectural mediation, museography and website). This brings us to the query of conflicting mediations inside the museum between colonial and republican narratives, historical, artistic and anthropological narratives, historical and memorial stories, narrative of unity of the nation and account of diversity of the heritage of migrants.The finding of an enunciative polyphony and the a plurality of identities of the National Museum of History and Cultures of Immigration leads us in turn to consider how the republican discourse deals with memories and how a new museum model emerges. Do we see the beginnings of a museum of social innovation from the museum structure/network? How far does the reflection on cultural diversity and multiculturalism that crosses the contemporary public space, affects the museum in the age of globalization? Can we speak of the emergence of a hybrid museum prototype between republican museum and neighbourhood museum, universalism and communitarianism?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010AVIG1098 |
Date | 07 December 2010 |
Creators | Flicoteaux, Muriel |
Contributors | Avignon, Saou-Dufrêne, Bernadette Nadia |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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