Les déboires, notamment récents, des démocraties en guerre ne peuvent êtreexpliqués par les théories de la « victoire démocratique ». Dominantes dans le champacadémique contemporain des Relations internationales, celles-ci confèrent aux démocraties unavantage militaire décisif. Rendre compte de cette anomalie, tel est l’objectif de cette recherche.Pour cela, nous posons l’hypothèse que la défaite survient pour un État démocratique lorsquel’exécutif présente publiquement des objectifs de guerre fallacieux : nous parlons de« contournement » (de la démocratie).Une telle pratique rend la guerre illégitime en interne. Les gouvernants en ont conscience et,anticipant la réaction négative du public, ils se restreignent dans l’engagement armé. Leurschoix stratégiques dépendent de cette contrainte. Trop prudents, et surtout trop discrets pourêtre efficaces, ils connaissent des difficultés sur le terrain. Constatant finalement l’existenced’une tromperie quant aux objectifs de la guerre, le public la conteste à mesure qu’elle provoquela mort des soldats de la nation. Les contraintes pesant sur les gouvernants augmentent, et avecelles les difficultés militaires et donc la contestation. Ces facteurs se renforcent mutuellementjusqu’à ce que les gouvernants renoncent à atteindre les objectifs majeurs qu’ils se sont fixés,trop coûteux politiquement. Un temps affaiblie, la démocratie se rétablit irrésistiblement, auxdépens de ceux qui l’ont contrariée. Ainsi les démocraties perdent-elles des guerres, ce quenous tentons de démontrer par l’analyse minutieuse de deux cas d’études représentatifs : laguerre du Vietnam pour les États-Unis et celle du Liban en 1982 pour Israël. / Democracies can be in trouble in war, as their recent military failures have shown.The theories of « democratic victory », that put forth that democratic states enjoy a decisivemilitary advantage, have not been able to provide a logical explanation of this occurence. Yet,this proposition dominates the contemporary academic field of International Relations. Thisresearch seeks precisely to solve this puzzle. In order to do so, I argue that democracies losewars when the executive publicly announces fallacious war aims, or as I refer to it as“circumvention” (of democracy).This practice makes war illegitimate internally. Leaders are aware of this, and they must showrestraint in war as they anticipate the negative reactions from the public. Their strategic choicesbecome dependent upon this constraint. Too careful and, above all, too discreet to be effective,they face difficulties in the theater of war. The public eventually discovers the existence of adeception about the aims of the war, and objects to the latter as it provokes the death of thecountry’s soldiers. As the constraints endured by the leaders increase, so do military difficultiesand the contestation of the war. These factors reinforce each other until political leadersabandon their major objectives, realizing it would be too costly to achieve them. Onceweakened, democracy irresistibly recovers at the expenses of those who unsettled it. And thusdemocratic states lose wars, which is evidenced through the meticulous analysis of tworepresentative case studies: the wars that the U.S. and Israel fought in Vietnam and in Lebanon(1982) respectively
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015BORD0183 |
Date | 13 October 2015 |
Creators | Baranets, Elie |
Contributors | Bordeaux, Battistella, Dario |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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