Le Moyen-Orient représente un « Sud » souvent occulté dans l’analyse de la politique étrangère de la Russie. Or, la politique de Moscou au Moyen-Orient constitue un indicateur souvent révélateur des dynamiques, des atouts et des limites de la puissance russe. Sur la période étudiée (2000-2013), la poursuite d’objectifs « rationnels » – maximisation de la sécurité de l’État dans un système international perçu comme anarchique – n’exclut pas une quête identitaire éclairant la manière dont la Russie se perçoit au monde, souvent en opposition à l’Occident. Notre recherche interroge ainsi le réinvestissement du Moyen-Orient par la Russie de Vladimir Poutine en se penchant sur les logiques internes et extérieures de la politique russe. D’une part, à sa prise de fonctions, Vladimir Poutine est ainsi confronté au double défi d’éviter la polarisation ethnique et religieuse de la population russe et d’améliorer l’image de la Russie dans le monde arabo-musulman après les guerres de Tchétchénie. D’autre part, le Moyen-Orient reste le lieu traditionnel de l’affirmation de la puissance russe. À travers les grands dossiers sécuritaires de la région, Moscou jauge celle-ci à l’aune de l’Occident, en particulier des États-Unis, tout en faisant le pari, depuis la crise financière internationale et la guerre de Géorgie en 2008, d’un déclin inexorable de la puissance américaine. À partir de 2011, les « printemps arabes » révèlent une politique russe conservatrice par instinct, prudente dans son exécution, faite de manœuvres et de compromis si nécessaire et privilégiant les partenariats tactiques aux alliances contraignantes. / A highly and recurrent belligerent region, the Middle East represents a “South” which is often neglected in the study of Russian foreign policy. However, Moscow’s policy in the Middle East constitutes a particularly relevant indicator of the dynamics, assets, and limits of the Russian power. In our study period (2000-2013) the pursuit of “rational” objectives – the maximization of the state’s security within an international system perceived as anarchic – does not exclude an identity quest which enlightens the way Russia sees itself in the world, often in opposition to the West. Our research thus questions the reinvestment of the Middle East by Vladimir Putin’s Russia by addressing both the domestic and external rationales of Russian policy there. Once elected president in 2000, Vladimir Putin faced the twofold challenge of preventing an ethnic and religious polarization of the Russian population, and of improving Russia’s image in the Arab-Muslim world after the two wars fought in Chechnya. On the other side, the Middle East remains the traditional area for asserting Russia’s power. Through the main security issues in the region, Moscow mainly gauges the Middle East with regard to the West, most notable the United States, while betting, since the world financial crisis and the Georgia war in 2008, an inexorable decline of the American power. Since 2011, the “Arab Spring” uprisings have revealed a conservative by instinct and a cautious in its execution Russian policy, made of maneuvers and compromises if necessary and favoring tactic partnerships to constraining alliances.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019USPCF007 |
Date | 01 July 2019 |
Creators | Nocetti, Julien |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Tinguy, Anne de |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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