Ce travail de thèse présente une recherche sur l’art de la performance et ses implications esthétiques, politiques, éthiques, cognitives et subjectives dans le contexte artistique et culturel de la tradition anthropophagique brésilienne à l’époque où la performance émerge en tant que genre artistique dans les années 1960-1970. Face à de telles implications, l’art de la performance manifeste non seulement un processus d’hybridation des genres artistiques et des rapports entre artiste, œuvre, spectateur, mais aussi une toute autre forme d’existence, un devenir hybride. En tenant compte que « l’hybride » serait un paradigme qui dépasse l’ère de la signification et assume une tendance hégémonique et acritique dans le monde instauré par la modernité occidentale, nous nous interrogeons sur les contributions critiques et les enjeux du processus de devenir hybride dans l’art de la performance et dans la culture face aux mécanismes qui bloquent des nouveaux modes de sentir et de production de la subjectivité.Pour développer ces articulations, nous prenons surtout appui sur la pensée esthétique de Deleuze-Guattari ; l’approche psychodynamique de la subjectivité et ses modes sensibles d’aborder l’altérité dans la pensé de Suely Rolnik ; la reformulation de la tradition anthropophagique selon Le Manifeste Anthropophage d’Oswald de Andrade ; et la théorie sur le perspectivisme et le mythe amérindiens de l’anthropologue Viveiros de Castro. En ce sens, en faveur d’une intensification de la puissance critique du corps et d’autres modes d’existence dans le rapport à l’hybridité du monde, nous proposons de penser l’art performatif comme un paradigme hybride d’une modernité autre. Le mode de création, de résistance et de connaissance du performeur présente une attitude critique et une dynamique hétérogénétique, d’alter-action de lui-même et du monde, qui est assez semblable à celle de l’ancienne matrice anthropologique de l’anthropophagie. Le performeur affirme donc la possibilité d’émergence d’une modernité autre, liée peut-être à un autre type de monde hybride, un monde animiste et complètement anti-monothéiste, qui comprend la vie comme dévoration, comme immanence du danger et imminence du sens, monde où la solidarité sociale se définit en altérité et où la forme indigène du cogito serait « cela existe, donc cela pense ». / The following thesis is a research about the art of performance in its aesthetic, political,ethical, cognitive and subjective implications; within the Brazilian anthropophagy tradition’s artistic and cultural context in the period when the art of performance emerges as an artistic genre, in the sixties and seventies. Faced with such implications, the art of performance not only indicates a process of hybridization of artistic genres and the relations between artist, work and spectator; but also indicates a whole different way of existence: « becoming-hybrid ». Defining « hybrid » as an intruder paradigm who overcomes the age of signification, one that assumes a hegemonic and uncritical trend in the world established by Western modernity; we ask ourselves about the critical contributions and challenges of becoming-hybrid in the art of performance and in the culture, especially considering the mechanisms that blocks the new ways of feeling and of production of subjectivity.To develop this discourse, we lean foremost on the concept of: the esthetic ideas of Deleuze-Guattari; the psychodynamic approach to subjectivity and the sensitive ways to deal with the otherness of thought of Suely Rolnik; the reformulation of the anthropophagic tradition according to the Anthropophagous manifesto by Oswald de Andrade; the theory of perspectivism; and the Amerindian myth by the anthropologist Viveiros de Castro. In this sense, in order to increase the critical power of the body and other ways of existence concerning the hybridization of the world, we propose the thinking of performing art as a hybrid paradigm of some another modernity. The way of creation, the resistance and the knowledge of the performer show a critical attitude and a heterogenetic dynamic, an alter-action of himself and of the world itself, which is very similar to the old anthropological matrix of anthropophagy. The performer, then, affirms the possibility of the emergence of another modernity, possibly linked to another kind of hybrid world, an animistic and completely anti monotheist world, which understands life as devouring, as immanence of the danger and imminence of the meaning. A world where social solidarity is defined by otherness and where the indian cogito would be « it exists, therefore it thinks ».
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA010562 |
Date | 03 October 2015 |
Creators | Mendes, Andréa Cristina |
Contributors | Paris 1, Lageira, Jacinto |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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