À partir de sources inédites et exceptionnelles, à savoir les dossiers de procédure de plus de quatre cents affaires jugées aux Assises par le président Vincent de Caraffa (fonds privé conservé aux Archives de Bastia), nous proposons d’étudier la criminalité corse au second XIXe siècle, dans l’interaction des pratiques et de leur appréciation. La réalité insulaire fait état d’un impressionnant niveau de criminalité et montre que les violences reposent souvent (mais pas systématiquement) sur l’honneur. Les contemporains ne sont pas indifférents face à l’ampleur excessive et à la nature particulière des homicides, qu’il s’agisse des vendettas ou du banditisme, en Corse. Leurs discours, ceux des autorités comme ceux des simples citoyens, ceux des continentaux comme ceux des insulaires, sont loin d’être uniformes, mais tous concourent à la construction d’un « cas corse » à la fin du XIXe siècle. Or, l’idée d’une singularité absolue des pratiques criminelles du département peut pourtant être fortement relativisée, au regard de l’existence d’autres espaces violents et d’autres sociétés à honneur en France et en Méditerranée. S’il n’est donc pas véritablement attesté par les faits, le « cas corse » n’en existe pas moins, puisqu’il est présent dans les imaginaires du temps. / Using hitherto unseen and exceptional sources, namely the files from procedures of more than four hundred cases that were judged in a criminal Court by Judge Vincent de Caraffa (private collection in Bastia archives), we shall endeavour to study Corsican criminality in the second 19th century, in the interplay of its practices and their perception. The island reality demonstrates an impressive crime rate and shows that violence often – but not consistently – lies on honour. Corsican and French people in the 19th century could not be indifferent to the excessive scope and the particular nature of homicides – such as vendettas and banditry – in Corsica. Their speeches, those of the authorities as those of ordinary citizens, continentals or islanders, are far from being identical but they all contribute to the construction of a « Corsican case » at the end of the 19th century. Yet, the idea of an absolute singularity of criminal practices in Corsica may strongly be qualified as regards the existence of other more violent areas and other honor societies in France and in the Mediteranean Basin. If it is not truly proved by facts, the « Corsican case » nonetheless remains true, since it has been present in collective minds for a long time.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA010659 |
Date | 17 June 2014 |
Creators | Parsi, Caroline |
Contributors | Paris 1, Kalifa, Dominique, Vergé-Franceschi, Michel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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