L’attention est un sujet qui concerne l’enseignant depuis l’émergence de la relation maître élève. Le terme fait partie de la doxa scolaire mais qu’en est-il de son lien avec l’éducation ? Notre recherche présente une analyse pluriréférentielle des théories concernant sa nature et son lien avec l’apprentissage. Un historique des perspectives philosophiques cherche à répondre aux questions « l’attention peut-elle s’éduquer et si oui, comment ? » De l’antiquité au XVIIème siècle, une réponse affirmative fait place à des méthodes centrées autour de la maîtrise de la perception, le corps et les passions. Du XVIII au XIXème siècle c’est l’aspect volontaire du phénomène attentionnel qui engage les philosophes et les pédagogues alors qu’au cours du XIXème siècle l’attention est transformée en objet de science puis rejetée à cause de sa nature insaisissable. A l’aube du XXème siècle le thème de l’éducabilité de l’attention est plus évanescent. Ce sont les apports philosophiques, psychologiques et neuroscientifiques qui conçoivent l’attention comme élément fondamental de la cognition incarnée et qui nous permettent d’aborder la problématique de la pertinence des apprentissages scolaires pour éduquer le phénomène attentionnel. Ces derniers confirment le bien fondé des savoirs philosophiques datant de l’Antiquité sur l’éducation de l’attention. Toutefois l’analyse des connaissances, des croyances et des pratiques enseignantes actuelles nous montre un décalage prononcé entre ces dernières et les savoirs théoriques exposés. La littérature insiste sur la nécessité d’éduquer l’attention mais les enseignants gardent des pratiques qui reflètent les recommandations du XIXème siècle. / This dissertation adopts a multi-referential approach for the analysis of the problem of attention. An historical survey of the philosophical literature proposes to answer the question of whether or not attention can be educated. Philosophers from Antiquity to the 17th century advance the existence of attention as a mental entity or a mode of thinking. They link attention with the mastery of the intellect, the body and the passions, and confirm the need for its education. From the 18th to the 19th century the voluntary nature of the faculty of attention captures the interest of scholars. At the end of the 19th century attention is objectified, examined by science then rejected as a worthy subject of research owing to its elusive nature. We address the problem of educating attention or Attention Training (AT) through the lens of more recent philosophical, psychological and neuroscientific texts conceptualizing attention as a principal component of embodied cognition. This perspective credits methods dating back to Antiquity with a capacity for the education of attention. Our mixed methods research demonstrates an important gap between the theoretical literature and current teacher epistemology and practice. Although the literature argues in favor of adopting interoceptive practices, teachers tend to prioritize exteroceptive and behaviorist methods dating back to the 19th and early 20th century.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013AIXM3021 |
Date | 31 May 2013 |
Creators | Rivoallan, Isabel P. |
Contributors | Aix-Marseille, Peyron-Bonjan, Christiane |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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