En 2007, un appel à projets intitulé « expérimentations sociales » est publié par le Haut-commissariat aux Solidarités actives. Il invite les acteurs investis dans la lutte contre la pauvreté et ceux de la communauté scientifique à se porter candidats, respectivement pour proposer des projets et pour les évaluer. Les expérimentations sociales se succèdent ensuite, au fil des appels à projets qui se poursuivent à partir de 2009. Elles sont présentées par leurs promoteurs comme une nouvelle manière de conduire et d’évaluer les politiques publiques. Ce discours de promotion s’appuie sur l’analogie entre ces expérimentations sociales et la méthode économique consistant à isoler l’effet d’un traitement sur une population d’individus. En conjuguant la sociologie de l’action publique, la sociologie de l’expertise et la sociologie des marchés, cette thèse se propose d’analyser les expérimentations sociales, leurs usages et leurs effets sur les acteurs mobilisés, qu’ils soient porteurs de projet, évaluateurs ou acteurs politiques. L’expérimentation sociale est ainsi replacée dans son histoire, française et internationale, et resituée dans le jeu des relations sociales nouées entre ces acteurs. L’analyse révèle alors comment l’expérimentation sociale, notamment par le biais des appels à projets successifs, a contribué à constituer et renforcer une expertise propre qui se caractérise, entre autres, par sa multipositionnalité. / In 2007 the High Commission for Active Solidarity Against Poverty issued a call for projects on "social experimentations". It called both on stakeholders involved in the fight against poverty and on members of the scientific community. The former may submit projects; the latter should assess them. As from 2009, the number of social experimentation increased in response to successive calls for projects. Its advocates contend that social experimentations represent a new approach for conducting and assessing public policies. In this regard, supporters of social experimentations justify their position by drawing an analogy with a research method often used in economics, which allows to measure treatment effects in a population of individuals. Relying on the sociology of public policies, the sociology of expertise, and the sociology of markets, this work investigates the use of social experimentations and their effects on stakeholders, whether they are project owners, evaluators, or political actors. Accordingly, this research adopts an historical perspective, considering both French and international contexts. It also explores the interplay of social interactions between stakeholders. Results show how social experimentations – in particular through successive calls for projects – have contributed to create and strengthen a specific expertise marked by multi-positionality.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA100151 |
Date | 03 December 2015 |
Creators | Simha, Jules |
Contributors | Paris 10, Jobert, Annette |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Collection, Image |
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