Ce mémoire porte sur les représentations de l'homosexualité et de la diversité sexuelle dans les curricula formel et informel de l'école secondaire québécoise, suite à l'application du programme de formation de la réforme éducative de 1997. L'éducation à la sexualité s'est implantée en 1986-1987 dans les écoles du Québec, par l'entremise du volet éponyme du cours obligatoire de Formation personnelle et sociale (FPS). Jusqu'au dépôt du plan d'action ministériel pour la réforme de l'éducation, en 1997 - lequel prévoyait l'annulation des cours de FPS, et donc des séances formalisées d'éducation sexuelle, les discussions autour de l'orientation sexuelle et de la diversité sexuelle y étaient circonscrites. Or, depuis la réforme, les sujets relatifs à la sexualité doivent être traités ad hoc, par chacun des enseignants. Notre étude examine les contenus des curricula formel et informel de l'école secondaire québécoise, par l'entremise de trente et un manuels scolaires dont l'usage est recommandé par le Bureau d'approbation du matériel didactique du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, de questionnaires d'enquête auprès de trente-trois enseignants du secondaire et d'entrevues menées auprès de seize élèves du secondaire s'identifiant comme gais, lesbiennes, bisexuels et en questionnement (LGBQ). La triangulation de ces trois matériaux nous permet d'analyser les processus d'inclusion et d'exclusion des thématiques liées à l'homosexualité et à la diversité sexuelle dans les programmes scolaires du secondaire. Notre analyse du curriculum formel suggère que les sujets relatifs à la diversité sexuelle ne sont pas abordés en soi, mais comme notions soutien, afin d'illustrer les apprentissages qui sont, eux, formellement explicités dans le programme de formation. Quant à eux, les questionnaires aux enseignants et les entrevues avec des jeunes LGBQ permettent de constater que la décision d'aborder ou non le sujet de l'homosexualité à l'école secondaire est tributaire de plusieurs craintes et limites, véhiculées par les principaux acteurs du milieu scolaire. Lorsque les sujets relatifs aux orientations homosexuelles sont abordés, c'est sous une impulsion dictée par les circonstances ou l'initiative d'un individu ou d'un groupe d'individus au sein des classes. Nos résultats démontrent que la disparité des traitements scolaires de l'homosexualité est en partie attribuable à l'absence de consensus dans l'identification d'un responsable. En ce sens, la marginalisation des sujets relatifs à la sexualité dans le curriculum et la décentralisation des responsabilités relatives à l'éducation aux orientations sexuelles (et par ce biais, l'éducation sexuelle) apparaissent comme deux importants enjeux de la réforme de l'éducation.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : sociologie de l'éducation, inégalité scolaire, curriculum, éducation sexuelle, homosexualité
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3556 |
Date | 07 1900 |
Creators | Richard, Gabrielle |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/3556/ |
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