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L'extrémisme dans une société démocratique : étude de droit français et européen / Extremism in democratic society : study of French and European law

« On ne pense bien qu’aux extrêmes » disait Louis Althusser. Pourtant, loin d’évoquer la réflexion, la notion d’extrême semble davantage s’incarner aujourd’hui dans des menaces diverses. Al-Qaïda, Daech, Boko Haram, mais également extrême-gauche, extrême-droite, hooliganisme, Black Blocs etc. L’omniprésence du danger extrémiste tel qu’il est présenté par le discours médiatique et politique ne rend pas pour autant saisissable la notion. Largement oubliée par les textes législatifs et réglementaires, absente de la doctrine juridique et peu développée par la jurisprudence, la notion d’extrémisme n’est pourtant pas ignorée par le droit. Appréhendé ponctuellement, pour ne pas dire émotionnellement, par un ensemble de textes épars, l’extrémisme ne fait l’objet d’aucune approche générique en droit français. L’objet de ce travail de recherche n’est pas simplement de présenter les diverses manifestations de l’extrémisme telles qu’identifiées par le droit, mais de vérifier, par une approche globale rarement retenue, le postulat selon lequel, à l’instar des approches sociologique ou politique, le discours juridique appréhende l’extrémisme comme une remise en cause de l’ordre démocratique. Or, la sauvegarde de cet ordre démocratique, au fondement de tout l’ordonnancement juridique des démocraties libérales, apparaît ambivalente et paradoxale. Si l’État de droit est l’un des vecteurs fondamentaux de l’ordre démocratique, celui-ci ne devrait pas connaître de limitation juridique. Pourtant, confronté à sa remise en cause, l’État démocratique se doit d’organiser sa défense. Dès lors, pour lutter contre les divers extrémismes qui contestent leurs principes ontologiques, les démocraties vont être conduites à limiter l’exercice de droits qui forment pourtant leur socle, plaçant cette lutte au cœur d’un véritable paradoxe démocratique. / « We think best in the extreme » said Louis Althusser. However, the notion of the extreme seems more than ever to evoke various menaces in today's world. Al-Qaïda, Daech, Boko Haram, but also far left, far right winged politics, hooliganism, Black Blocs etc. The omnipresent danger of extremism as it is presented in the media and in politics has kept us away from its true meaning. Heavily forgotten by laws and regulations, absent from legal doctrine, and seldomly brought up in jurisprudence, the notion of extremism is however not ignored in Law. Apprehended occasionally, even emotionally, by a variety of texts, extremism is not considered in a global manner in French law. Within a global approach, this study presents the various manifestations of the extremism in order to verify if the legal discourse, like sociological and political approaches, apprehends extremism as a questioning of the democratic order. However, the safeguarding of this democratic order, the foundation of the whole legal system of liberal democracies, appears ambivalent and paradoxical. If the Rule of law is one of the fundamental vectors of democratic order, it mustn’t know any juridical limitations. However, confronted to its questioning, democratic State must organize its defense. Thus, to fight against the various extremisms which contest their ontological principals, democracies will be led to reduce the exercise of rights which constitute their base, placing this struggle in the center of a considerable democratic paradox.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016GREAA010
Date29 June 2016
CreatorsPrevost, Marion
ContributorsGrenoble Alpes, Muzny, Petr, Bailleul, David
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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