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La transmission de l’identité sociale de genre chez des familles migrantes : entre rupture et stabilité des ressources symboliques / Gender identity transmission amongst migrant families : the rupture and stability of symbolic resources

Cette thèse examine la transmission de l’identité sociale de genre au sein des familles ayant migré de l’Afrique subsaharienne vers la France. Elle interroge en quoi l’identité sociale genrée est obligatoire pour l’individu qui veut et doit devenir un acteur social compétent. La migration entraîne la confrontation entre les différentes stratégies mises en place par parents et enfants pour la construction d’un projet identitaire, projet compatible ou opposé. Elle questionne, d’un point de vue méthodologique, l’effet de la subjectivité sur le recueil des données : la rencontre met en lumière des asymétries entre chercheur et enquêté, analysées au cœur de l’interaction des différents agencements des dimensions de l’identité sociale. La méthodologie de ce travail repose sur des entretiens avec des migrants venus de l’Afrique subsaharienne (adultes n=31, adolescents n=9) et des observations ethnographiques dans une église pentecôtiste Congolaise en France (durant une année, 2 fois par semaine). Face à la transition impliquée par la mouvement migratoire (passage de la famille élargie au modèle nucléaire, appartenance au groupe minoritaire stigmatisé des migrants en France, traces des vécus de guerre), les parents ont recours à des représentations sociales genrées et ethnicisées fixes, ainsi qu’à la religion en tant que ressource symbolique stable. Ensuite, il est demandé aux enfants de reproduire le modèle familial fondé sur un système sexe-genre selon une injonction paradoxale : rester fidèle aux normes des parents, tout en achevant l’ascension sociale du système social dont leurs parents sont exclus. Enfin, le recueil de la perspective des parents et des enfants révèle un système complexe d’échange symbolique dont l’objet est la transmission et la construction de normes et de places sociales. La condition de l’autre nous montre en quoi l’expérience du lien social dépend des processus de transmission transgénérationnelle qui régissent la mise en altérité. / The present thesis examines social gender identity transmission amongst a community of Sub-Saharan African migrants in France. From a theoretical perspective the study examines how gendered social identity is not an option for individuals to become competent social actors. Here, gender both organizes social categories and is a tool for analyzing social hierarchies. From a methodological perspective, the study questions the effect of subjectivity on data collection. The asymmetries between researcher and participant that arise in the field highlight the very dynamics at play in social identities and are taken into account in data analysis. Interviews with migrants from Sub-Saharan Africa (adults n=31, adolescents n=9) and ethnographic observations in a Congolese Pentecostal church in France (1 year, twice-weekly) first reveal their recourse to stable gender norms and religious practices. The transition of migration implies the passage from an extended to nuclear family system, membership to a stigmatized minority group, and traces from war experiences. Secondly, parents want their children to reproduce the family model founded on a sex-gender system in which sexuality and social categories are hierarchically differentiated. The children are faced with a paradoxical injunction: to remain faithful to their parents’ norms whilst achieving the social ascension in the system from which their parents are excluded. Finally, the perspective of both parents and children reveal a complex system of symbolic exchange for which the stakes of transmission are the construction of norms and social positions. Such an exchange implies that both adults and youth must adhere to a gendered and hierarchical system governed by religion. Alterity, exemplified by gender and ethnicity, is therefore the result of a double process of social construction and exclusion. Through the condition of the other, this study reveals how the experience of social cohesion depends upon transgenerational transmission, which governs social differentiation through the attribution of otherness.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014LYO20102
Date25 September 2014
CreatorsWeber, Rebecca
ContributorsLyon 2, Mercader, Patricia
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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