La dimension collective du travail enseignant constitue aujourd’hui un enjeu prégnant des réformes éducatives. Cette recherche ethnographique étudie les liens entre développement et changement. Nous envisageons le travail collectif des enseignants sous l’angle des interactions entre développement professionnel et changement institutionnel. Reprenant à notre compte l’hypothèse de l’émergence du collectif d’enseignants comme un nouvel acteur des systèmes éducatifs, nous lui attribuons la capacité de se développer professionnellement au contact de réformes. En appui sur les travaux existants d’une part sur le développement professionnel et d’autre part sur le travail collectif des enseignants, nous élaborons un modèle complexe de développement professionnel collectif (DPC) que nous soumettons au terrain dans le cadre de l’implantation des dispositifs d’individualisation dans les lycées agricoles publics français. Les résultats de ce travail montrent que le processus de DPC dépend de la nature du changement (forme, niveau, intensité), du contexte professionnel, organisationnel et institutionnel, et des caractéristiques (savoirs et identité professionnels) des membres du collectif. En effet, un texte particulièrement flou, prescrivant une nouvelle forme d’intervention auprès des élèves (accompagnement versus enseignement, individu versus groupe), appelle la construction de stratégies visant une mise en œuvre localement adaptée, sur la base de savoirs d’expérience et de savoirs nouveaux et, « acceptables » sur le plan de l’identité professionnelle. Ainsi, les quatre groupes enquêtés ont-ils réagi différemment face au changement, amendant par là même le modèle proposé. / Nowadays, the collective dimension of teaching constitutes an important issue of the educative reforms. This ethnographic study deals with the links between development and change. We consider the teachers’ collective work as a result of interactions between professional development and institutional change. Referring to the hypothesis of the emergence of teachers’ collectives as new actors in the educative systems, we attribute to them the capacity to develop themselves professionally through the contact with reforms. Leaning on the research works about professional development on one hand, and about the teachers’ collective work, on the other hand, we build a complex model of collective professional development (CPD) that we submit to the fieldwork in the framework of the implementation of individualization devices in the French public agricultural colleges. The results of this work show that the process of CPD depends on the nature of the change (form, level, intensity), on the professional, organizational and institutional situation and on the characteristics (knowledge and identity) of the members of the collective. Indeed, an especially unclear text prescribing new forms of intervention to the pupils (accompanying versus teaching, individual versus group) requires the construction of strategies for a local and adapted implementation. These strategies are built on the basis of experiential and new knowledge and must be “admissible” at the professional identity. Thus, the four groups we studied had different reactions faced with the change, amending thereby the model which is proposed.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015TOU20065 |
Date | 29 September 2015 |
Creators | Germier, Christian |
Contributors | Toulouse 2, Marcel, Jean-François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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