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Les mots pour le dire. Discours de l’intimité, ou contribution de Janette Bertrand à la modernité québécoise

Résumé de la thèse
Cette enquête sociologique débute par un examen historique de la famille québécoise —et de son rapport au religieux —sous l’angle de l’intimité qui, progressivement, en émerge au fur et à mesure que s’amplifie leur dislocation. Construisant sur cette analyse, notre thèse retrace l’histoire récente des discours portant sur le couple, l’amour et la sexualité, dans le Québec du XXe siècle, pour enfin repérer, au carrefour de ces trois épopées, l’émergence d’un imaginaire de l’intimité au sens où l’entendent nos contemporains.
Au cœur de cet examen se situe l’évolution historique ou « archéologique » du discours de l’un des personnages publics les plus importants du XXe siècle québécois, Janette Bertrand. Ce discours à la fois riche et influent nous permet en outre de saisir comment cette intimité moderne apparaît, se diffuse, se condense, puis se transforme, entre 1940 et la seconde moitié des années 1990, pour prendre une importance de plus en plus centrale dans les représentations de la vie ordinaire des Québécois(e)s. En parallèle, c’est à l’émergence d’une subjectivité typiquement québécoise, à l’accession des femmes à celle-ci, et surtout au renouvellement de notre entendement sociologique et historique de la modernité individualiste, que nous convie cette lecture. Au final, cet ouvrage retrace l’évolution de l’imaginaire de l’intimité au Québec, de ses balbutiements jusqu’à son édification en véritable épistémè articulant savoirs, normes et pratiques sociales, épistémè capable de donner sens aux relations entre les individus alors que se déchirent les cadres moraux de la tradition, et que se distendent ceux de la modernité.
Abstract
This sociological investigation commences with a concise history of the family—and its relation to religion—through the lens of a nascent intimacy, an intimacy that will progressively stem from partial dislocations of family and religion. Building on this work, the study then proceeds to a sociohistorical interpretation of three interconnected social discourses: sexuality, the couple, and love during the 20th century. At the crossroad of this trinity emerges a social imaginary of intimacy that still organizes our social representations and our discourses to this day.
The cornerstone of this thesis rests in a discourse analysis—influenced by M. Foucault’s archeological method—of one of the most influential and preeminent public figures of the 20th century in Québec, Janette Bertrand. Based on this discourse analysis, we propose an interpretation of the ways in which modern intimacy appears—between 1940 and the 1990s—, and diffuses within society, continuously changing under the effect of various social forces. Simultaneously, we assess the emergence of a culturally and historically specific form of subjectivity, conditioned by the subjectivation of women and the development of a broader ideological context. Ultimately, this thesis is an invitation to an aggiornamento of our common sociological and historical understanding of modern individualism. Perhaps this understanding requires the input of a medium-range theory, taking into account the national and cultural conditions necessary to the emergence of such board categories as “modernity” and “individualism”. In the end, this thesis sketches the evolution of a social imaginary of intimacy in Quebec, from its early budding until its edification as a genuine épistémè, fully able to offer meaning and guidance for relations and relationships between individuals and most of all, between men and women.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/38695
Date14 January 2019
CreatorsDemers, Jean-Christophe
ContributorsMeunier, Martin, Vibert, Stéphane
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis
Formatapplication/pdf

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