Ma thèse de Doctorat porte sur un ensemble d’œuvres romanesques d’écrivains libanais issus d’une même génération (1959-1969), et dont les romans sont écrits et publiés après la Guerre civile libanaise (1975-1990), hors du Liban, en anglais et en français. Elle met en avant les aspects distinctifs de ces fictions qui relatent la double expérience de la guerre et de l’émigration. Les travaux sur l’analyse du discours de Ruth Amossy et Dominique Maingueneau ainsi que les apports de Peter Brooks sur la construction narrative en situation thérapeutique contribuent à notre analyse des stratégies narratives. La mémoire est également un biais par lequel le discours s’articule, et devient l’objet d’âpres tentatives de réappropriation. La théorie du trauma de Cathy Caruth et les travaux de Maurice Halbwachs sur la mémoire collective et sociale nous éclairent sur les mécanismes mémoriels déclenchés. Parallèlement, ces romans s’inscrivent dans une tentative d’écriture de l’histoire par l’utilisation d’archives, la mise en fiction d’évènements réels et le choix d’une multiplicité de voix narratives. Ces recours appellent à une réflexion autour de la production de mémoires. Les stratégies narratives, les mécanismes mémoriels et l’écriture de l’histoire sont autant de procédés qui trahissent un questionnement permanent autour de l’identité. Les écritures libanaises de l’émigration, par leurs stratégies audacieuses, leurs techniques innovantes et leur volonté de représenter une double expérience complexe, contribuent à la modernité des littératures libanaises et mondiales, et surtout à l’impossibilité de réduire la fiction à des catégories fixes. / My PhD thesis focuses on works of fiction by Lebanese immigrant writers that are part of the same generation (1959-1969) and whose novels were written and published after the Lebanese Civil War (1975-1990), outside of Lebanon, in both English and French. The thesis sheds light on distinctive aspects of these novels all of which share the dual experience of war and emigration. This dual experience generates various discursive strategies analysed in Ruth Amossy and Dominique Maingueneau’s work on the analysis of discourse as well as Peter Brooks’s contribution to narrative construction in therapy framework. Memory is a mean through which narrative is articulated as it turns into the object of harsh attempts of re-appropriation. Trauma theory, as developed by Cathy Caruth alongside the work of Maurice Halbwachs on collective and social memory, shed light on the mechanisms in which memory works in the studied novels. The novels are also part of an attempt to write history and draw on mixed material to do so: They use archives, fictionalise real events, and develop multiple narrative voices. These techniques lead to a reflection on historiography, the production of memories, and the traditional functions of reading. Narrative strategies, memory mechanisms, and the writing of history are part of a process illustrating a permanent concern about identity. YLebanese immigration narratives, through their audacious strategies, innovative techniques and willingness to represent a dual and complex experience, contribute to the shaping of both Lebanese and world literature’s modernity and more importantly to the impossibility of reducing fiction to fixed categories.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018AIXM0069 |
Date | 23 February 2018 |
Creators | Samaha, Dima |
Contributors | Aix-Marseille, Université Saint-Joseph (Beyrouth), Baquey, Stéphane, Majdalani, Charif |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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