L’expression « musicalité de la peinture », et tous ses usages dérivés se sont multipliés dans les discours depuis la fin du XIXe siècle. La vivacité de cette métaphore conflictuelle s’est peu à peu diluée en raison du phénomène d’auto-alimentation verbale et opérale dont elle est l’objet. La validation de l’usage d’une telle métaphore suppose donc sa revivification et sa relève par le concept. Elle peut en effet être pensée, par opposition à la musicité, comme part nécessaire (et non présence élargie) de la musique. Elle est alors comprise comme principe d’animation silencieuse et siège du sens et de l’expressivité musicale. Ainsi, en tant que liant et Forme structurante, elle est apte à s’incarner dans d’autres matériaux et notamment le matériau pictural. Elle est reconnaissable dans ce matériau insonore, du point de vue de la production, par l’esthétique de l’Achevé-inachevé qu’elle met en place, et du point de vue de la réception, par l’expérience esthétique spécifique qu’elle provoque, allant vers une compréhension émotive toujours réajustée et infinie de l’œuvre picturale « musicale ». / The expression “musicality of the painting” and all its derivative uses have multiplied in the speeches since the end of the 19th century. The liveliness of this conflicting metaphor is gradually weakened because of the verbal and operative self-supplying phenomena to which it is the subject. The validation of the use of such a metaphor assumes its own revivification and its relief by the concept. It can indeed be considered, as opposed to the musicity, as a necessity (and not an extended presence) to music. It is thus understood as a silent moving principle and as a base for the meaning and the musical expressivity. Therefore, as binder and structuring Form, it is able to be embodied in other materials and in particular the pictorial material. The musicality is recognizable in this quiet material, in terms of production, thanks to the aesthetic of the Complete-incomplete that it sets up, and in terms of the reception, thanks to the specific aesthetic experience it triggers, reaching to an always readjusted, and infinite emotional comprehension of the “musical” pictorial work.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LIL3H023 |
Date | 24 November 2018 |
Creators | Poitevin, Ninon |
Contributors | Lille 3, Sève, Bernard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0032 seconds