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Les revues littéraires et artistiques (1880-1900). Questions de patrimonialisation et de numérisation / Literature and art reviews (1880-1900). Questions of cultural heritage and digitization

Travailler aujourd’hui sur un fonds numérique de revues c’est être confronté à des artefacts. Numérisées en noir et blanc, débarrassées de leurs couvertures, des pages vierges, des encarts, des publicités, des bulletins et hors-texte divers, les revues numérisées offrent souvent une physionomie très différente des documents originaux, surtout quand les fichiers numériques ont été produits à partir de reproductions antérieures (réimpressions ou microformes). Le présent travail tourne autour d’une question de méthode : quels sont les principes à retenir pour la numérisation des revues littéraires et artistiques de la fin du xixe siècle afin que l’accord subtil entre forme et contenu ne soit pas rompu lorsque les supports sont dématérialisés ?La revue littéraire et artistique s’inscrit dans la communication littéraire au croisement de traditions éditoriales hybrides. Sa matrice oscille entre le journal, le livre, l’album d’art et la revue, mobilisant et exploitant les caractéristiques de ces quatre référents. Ces référents sont ici représentés à travers un corpus de quatre périodiques : les revues françaises La Plume (1889–1914) et L’Épreuve (1894–1895), le trimestriel britannique The Yellow Book (1894–1897), et le périodique berlinois Pan (1895–1900). Ces publications déclinent l’objet revue dans trois aires culturelles, et permettent d’en explorer les spécificités ainsi que les enjeux économiques liés à son essor au sein des sociabilités littéraires et artistiques et au contact des doctrines esthétiques. Cette étude de cas débouche sur une analyse de la matérialité, de l’économie et des pratiques revuistes dans la période fin-de-siècle qui amène à s’interroger sur les implications culturelles, historiques et sociologiques de ces objets.Fragilisée par l’usage fréquent, la revue, lieu d’innovations graphiques et textuelles, est confrontée à la nécessité de la dématérialisation pour rester accessible à la recherche. L’examen de six bibliothèques numériques (Gallica, la Bibliothèque numérique de l’Université de Heidelberg, Internet Archive, The Yellow Nineties Online, le Blue Mountain Project et Jugend Wochenschrift) souligne que le numérique n’est en aucune manière une opération neutre et doit être constamment accompagné d’une approche scientifique de l’objet ouvrant à des recommandations et à de « bonnes pratiques ».Outre la question technique, toujours capitale, l’accent est mis dans cette thèse sur les procédures de numérisation en vue à la fois d’une restitution optimale de l’original et de la possibilité de disposer d’interfaces et de fonctionnalités dotant le chercheur de nouvelles approches heuristiques, permises par les nouvelles technologies, au service du patrimoine. / To work on digitized reviews today means essentially to be confronted with artefacts. Digitized in black and white, stripped of their covers, of blank pages, of inserts, advertisements, bulletins and other supplements, digital reproductions of reviews often differ greatly from the originals, especially when the electronic files have been based on previous reproductions (microforms or reprints). Our work evolves around a question of method: what principles should be followed in digitizing literature and art reviews from the end of the 19th century, in order to preserve the subtle harmony between form and content when the medium is no longer hard copy?Literature and art reviews participate in literary communication at the intersection of hybrid editorial traditions. Their matrix oscillates between newspapers, books, art albums and reviews, utilising the characteristics of these four media. We have chosen four periodicals to represent them: the French reviews La Plume (1889–1914) and L’Épreuve (1894–1895), the British quarterly The Yellow Book (1894–1897), and the Berlin periodical Pan (1895–1900). These publications articulate the different characteristics of reviews in three cultural contexts, allowing us to explore their specificities as well as the financial aspects linked to their development, in close interaction with literary and artistic social life and aesthetic doctrines. As case studies, these bear on an analysis of the materiality, of the financial and editorial practices of late 19th century reviews while questioning the historical, cultural and sociological implications of these objects.Degraded and fragile through years of use, these reviews, catalysts of textual and graphic innovation, are in urgent need of dematerialisation so as to remain accessible for future research. Close examination of six digital libraries (Gallica, the digital library of Heidelberg University, Internet Archive, The Yellow Nineties Online, the Blue Mountain Project, and Jugend Wochenschrift) underlines that digitization is in no way a neutral operation and must constantly be accompanied by scientific validation with a view to developing recommendations and "good practices".Besides technical questions of primary importance, this thesis’ focus is on digitization procedures, aiming at both optimal restitution of the originals and functional interfaces that provide the researcher with new heuristic tools, through innovative technologies, in the service of our cultural heritage.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016SACLV109
Date05 November 2016
CreatorsLeu, Philipp
ContributorsUniversité Paris-Saclay (ComUE), Stead, Evanghelia
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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