Les architectes forment en France une profession originale et à forte identité professionnelle. Denombreux travaux de recherches ont rendu compte d’évolutions, de mutations, d’adaptations à descontextes d’action régulièrement renouvelés. Au-delà de la révolution environnementale ounumérique, de processus de conception qui associent les populations, de conditions économiques etréglementaires plus contraignantes, l’un des phénomènes majeurs de ces deux dernières décenniesest une internationalisation des cursus de formation et des pratiques professionnelles. Bienqu’historiquement en France une majorité d’architectes exerce là où ils ont été formés, un nombrecroissant d’entre eux s’affaire, depuis les années 1980, hors des frontières (expatriation, export,partenariats). Alors que la profession a été pensée dans le cadre de l’État-Nation, la conditioninternationale devient plus fréquente. La thèse montre qu’un « nationalisme méthodologique » necorrespond pas à la réalité des pratiques et des représentations qui dépassent les territoiresnationaux.La sociologie des professions, articulée à des travaux de sociologie de l’international, offre denouvelles grilles de lecture aux pratiques des architectes. Elles montrent que la conditioninternationale s’impose dès la formation et a des effets sur les carrières : plus les étudiants viventd’expériences à l’étranger, plus ils y exercent. Une segmentation professionnelle en est le support :alter-architectes, humanitaires, institutionnels, entrepreneurs et icônes organisent leurs pratiques etcultivent des valeurs d’exercice dans le monde. De même, l’analyse de profils, sous forme deportraits, montre les socialisations en œuvre : les initiés acquis à la cause internationale ; lesuniversalistes dont les valeurs s’expriment à cette échelle ; les stratégiques qui organisent leurbiographie professionnelle à l’étranger ; les bivalents qui alternent travail local et hors des frontières.L’internationalisation d’une partie des diplômés ne transforme pas en profondeur l’identité collectivedu groupe, mais exprime un véritable renouvellement, trop souvent minoré, des dispositifs d’actionset des cultures professionnelles. La recherche combine approches qualitatives et quantitatives, etplusieurs sources : un questionnaire (1698 réponses), des entretiens semi-directifs (77), desobservations in situ, des études de cas, et une analyse documentaire. Les résultats montrent lepassage d’un modèle professionnel traditionnel à un modèle professionnel international. Finalement,plus que dans une mondialisation des échanges, les pratiques des architectes se structurent entre leséchelles d’action nationales et internationales. Une ouverture au monde qui a des chances des’accentuer. / In France, architects form a unique profession with a strong professional identity. Numerousresearch projects have reported changes, developments and adaptations to regularly renewedcontexts of intervention. Beyond the environmental or digital revolution, design processes involvinglocal populations, and more restrictive economic and regulatory conditions, one of the majorphenomena of the last two decades is the internationalization of training courses and professionalpractices. Although historically a majority of the French architects practice where they have beentrained, since the 1980s a growing number of them have been working outside the borders(expatriation, export, partnerships). While the profession was conceived within the framework of theNation, the international condition becomes more frequent. The thesis shows that a "methodologicalnationalism" does not correspond to the reality of practices and representations that go beyondnational territories.The sociology of professions, articulated to works of the sociology of the international, offers newinterpretative frameworks of the practices of architects. They show that the international conditionis an integral part of the training and has effects on the careers: the more students gain internationalexperience, the more they practice abroad. This development becomes the basis of a professionalsegmentation: alter-architects, humanitarian and institutional architects, entrepreneurs and iconsorganize their practices and cultivate the value of their profession in the world. Similarly, the analysisof profiles, in the form of portraits, shows the processes of socialization: the insiders favorable to theinternational cause; the universalists whose values are expressed on this scale; the strategists whoorganize their professional biography abroad; the «bivalents » who alternate local and internationalwork. The internationalization of a part of the graduates does not profoundly transform thecollective identity of the group, but expresses a real renewal, too often underestimated, of actionmechanisms and professional cultures. The research combines qualitative and quantitativeapproaches and several sources: a questionnaire (1698 responses), semi-directive interviews (77), insitu observations, case studies, and a literature review. The results show the transition from atraditional national to an international professional model. Finally, more than in a globalization ofexchanges, the practices of architects are structured between the national and international scales ofaction. An openness to the world that is likely to increase.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017BORD0605 |
Date | 06 June 2017 |
Creators | Rosenbaum, Laura |
Contributors | Bordeaux, Tapie, Guy |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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