Notre étude se propose d’analyser les enjeux et les formes de la représentation d’une figure d’auteur dans la fiction narrative comique du XVIe au XVIIIe siècle en Europe. Cette figure, extérieure à la diégèse ou appartenant au personnel narratif, exhibe un discours d’auteur, mime un dialogue avec le lecteur, instaurant une communication narrative fictive avec le lecteur. Cette communication apparaît paradoxale, elle représente une parole orale, problématique dans un texte écrit, et la présence réelle de l’auteur est insituable dans le texte, la figure auctoriale appartenant déjà à l’univers fictionnel. Le dialogue avec le lecteur repose sur une fiction de présence et sur un dispositif rhétorique séducteur dont les enjeux sont pragmatiques. Le récit est donné comme porteur d’enseignements. Il thématise une formation du héros souvent sujette à caution, dont le lecteur doit démêler les enjeux. La structure comique du récit et de l’énonciation contribue à une mystification du lecteur, appelé à interpréter un texte ludique, à la fois comique et sérieux, qui refuse de livrer son sens de façon univoque. Du XVIe au XVIIIe siècle se mettent en place, en relation avec leur contexte d’écriture, les formes d’un genre sério-comique, qui repose sur la parodie et le détournement des codes et des formes de la littérature contemporaine, sur l’instauration d’une attitude intellectuelle ironique et critique et d’une communication fictive avec le lecteur. Nous analyserons les formes de l’ambiguïté énonciative et narrative chez Rabelais, chez l’auteur anonyme du Lazarillo, chez Mateo Alemán, Cervantès, Charles Sorel, Grimmelshausen, Marivaux et Henry Fielding. / Our study intends to analyse the stakes and forms of a figure of author’s representation in the comical narrative fiction in Europe from 16th to 18th century. Such figure, either external to the diegesis or belonging to the narrative characters, produces the speech of an author, mimes a dialogue and by doing so, establishes an imaginary narrative communication with the reader. This kind of communication seems paradoxical. It represents oral speech, which is problematic in a written text; the actual presence of the author cannot be placed within the text whereas the auctorial figure already belongs to the fictional world. The dialogue with the author is set on an imaginary presence and on a seducing rhetorical device with pragmatic stakes. Lessons are expected to be drawn from this narrative. It topicalizes the forming of the hero, which is often questionable, and it is up to the reader to untangle the stakes. The comical structure of the narrative and of the enunciation contributes toward a deception of the reader who is expected to give an interpretation of an entertaining text which is both comical and serious, and which refuses to deliver its meaning in a univocal way. From 16th to 18th century forms of a serio-comic gender are established within their writing context. They rely on parody and diversion of the forms and codes of contemporary literature, on the introduction of an ironic and critical intellectual attitude as well as an imaginary interaction with the reader. We will analyse the different forms of enunciative and narrative ambiguity in Rabelais, in the anonymous author of Lazarillo to Mateo Alemán, Cervantès, Charles Sorel, Grimmelshausen, Marivaux to Henry Fielding.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012DIJOL017 |
Date | 23 November 2012 |
Creators | Aubague, Mathilde |
Contributors | Dijon, Souiller, Didier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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