Institué par décret du 21 décembre 1886, le premier « musée de moulages » universitaire français ouvre ses portes à la faculté des lettres de Bordeaux. En moins de vingt ans, des musées similaires fleurissent dans tous les grands centres universitaires français à Montpellier, Toulouse, Lille, Paris, Lyon, Nancy et des collections de moindre importance à Aix-en-Provence, Besançon, Caen, Dijon, Grenoble, Poitiers et Rennes. Copies de chefs d’œuvres de l’antiquité grecque et romaine, de spécimens égyptiens et orientaux, et d’œuvres d’art médiévales et renaissantes se côtoient dans un même lieu, au cœur des établissements d’enseignement supérieur. Ces musées sont le symbole de la profonde réforme de l’enseignement par le gouvernement français de la Troisième République, de l’institutionnalisation des disciplines archéologiques et d’histoire de l’art. Leur installation fut rendue possible par la vague de constructions publiques du XIXe siècle où des « palais des Facultés » ont été édifiés dans chaque grand centre universitaire français. Les locaux plus grands ont ainsi permis la mise en place de ces collections d’études, essentielles pour l’enseignement des disciplines dans la plus stricte rigueur scientifique, une rigueur développée par le système allemand qui possédait des collections similaires depuis près d’un siècle. Ces musées sont également les témoins de l’essor des découvertes archéologiques en Grèce et en Asie Mineure au XIXe siècle, des nouvelles études consacrées à l’Orient, l’Égypte, l’Espagne ibérique, de l’intérêt pour l’art renaissant et moderne qui prône le retour à l’antique, et de la réhabilitation de l’art médiéval dans les esprits de l’époque. S’intéressant à l’histoire des enseignements, de l’archéologie et du patrimoine, dans un contexte historique particulier, cette étude vise à retracer la constitution et à définir le(s) rôle(s) de ces collections de tirages en plâtre universitaires françaises dont il reste encore de nos jours de nombreux vestiges. / Created by a decree on the 21st of December 1886, the first university plaster casts museum opened its doors in the Faculty of Arts in Bordeaux. In less than 20 years, similar museums were created in all the most important French universities, such as Montpellier, Toulouse, Lille, Paris, Lyon, Nancy. Minor collections took place in Aix-en-Provence, Besançon, Caen, Dijon, Grenoble, Poitiers and Rennes. Copies of Greek and Roman antiquity masterpieces, Egyptian and Oriental specimens, medieval and modern works of arts were in the same place, in the heart of higher education institutions. These museums were the symbol of the deep educational reform by the French Third Republic government, of the institutionalization of archeology and History of Arts. The context of great public rebuildings in the late 19th century when many “Palais des Facultés” were created, enabled the blooming of these collections. Greater buildings enabled the settlement of these collections. These were essential for the study of these subjects with scientific rigor, developed by the German system which had similar collections for almost a century. These museums were also the window of the archeological discoveries in Greece and Minor Asia in the 19th century, of new studies about the East, Egypt and Spain Iberian, of interest in Renaissance and modern art, in the recovery of medieval art. This study aims at tracing the building of plaster cast collections and their role in the French universities. It takes place in a particular historical context and deals with several subjects such as History, archeology and heritage.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018BOR30010 |
Date | 14 June 2018 |
Creators | Morinière, Soline |
Contributors | Bordeaux 3, Jarrassé, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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