La représentation des aborigènes qu’elle soit due à des artistes aborigènes ou à un regard extérieur fait partie de la construction d’une identité, notamment lorsque l’acte de création est pensé comme un mode de transmission culturelle (afin de retrouver leurs esprits ancestraux), la première étape pour aborder les œuvres des artistes aborigènes consiste à multiplier les points de vue sur la question de l’identité culturelle (la dimension politique d’affirmation de soi) et à remettre en question leur intention d’être artiste. Le fait que l'artiste aborigène se pense comme artiste dénote déjà une tentative d’inscription dans un monde social non aborigène. Cette posture ne va cependant pas sans tensions. Après le tournant ethnographique (tournant contextuel et identitaire), l’artiste aborigène s’est obligé à réfléchir à son statut, à sa manière de créer et au pourquoi de ce choix de devenir un artiste. La voie choisie par les quatre artistes étudiés ici ne les a pas conduits à apprendre des choses (acte de construire ou se construire). Il s’agit plutôt d’un effort de désapprendre, afin d’exprimer la juxtaposition culturelle et la simultanéité de l’Autre dans un monde global et mobile. En conséquence, l’artiste en tant qu’aborigène-voyageur provoque un court-circuit des interprétations. Dans cette perspective, chaque présentation au musée noue une relation avec le visiteur ou le spectateur dans un espace temporaire ou parallèle à l’espace réel.Cette recherche s’appuie à la fois sur l’analyse de la situation socio-culturelle de quatre artistes aborigènes ( Rahic Talif, Walis Labai, Sapud Kacaw et Chang En-Man ), l’analyse esthétique de leurs oeuvres et l’analyse historique du contexte de production, de diffusion et d’exposition des œuvres aborigène en général entre 1895 et 2017. Elle tente de cerner une vision post-coloniale entre l’art et l’ethnographie et de développer une pratique de l’analyse qualitative bâtie sur trois questions fondamentales : comment les oeuvres des artistes aborigènes ont-elles été représentées et « encadrées » dans un discours identitaire ? Comment l’artiste aborigène met-il en lumière la traçabilité de son appartenance (comme identité traçable) à travers sa représentation ? Comment cette représentation introduit-elle un court-circuit des interprétations culturelles dans les modes de réception ? / The representation of the aborigines, whether due to aboriginal artists or based on an outside perspective, is an integral part of the construction of an identity, in particular when the act of creation is conceived as a mode of cultural transmission (in order to find their ancestral spirits). The first step to approaching the works of the aboriginal artists consists of multiplying points of view on the question of the cultural identity (the political dimension of self-affirmation) and the questioning of their intent to be considered an artist. The fact that the aboriginal artist regards himself as an artist, had already been attempted in the non-aboriginal community. However, this position has not been without controversy. After the ethnographical turn (contextual turn into specific identity), the aboriginal artist is obliged to think about his/her status, the way to create and the reason why (s)he would become an artist. The approach chosen by the four artists studied here has not led them to learn anything (act of construction or building of themselves) ; it is rather a question of unlearning, in order to associate with the cultural juxtaposition and the simultaneity of the others in the global and mobile world. Therefore, the artist as an aborigine-traveler causes a short-circuit in the interpretations. In this perspective, each presentation at the museum builds a relationship with the ‘visitor-viewer’ in a temporary or parallel space as it relates to the real space.This research is based at the same time on the analysis of the socio-cultural situation of the four artists (Rahic Talif, Walis Labai, Sapud Kacaw et Chang En-Man), the aesthetic analysis of their works and the historical analysis of the context of production, diffusion and exhibition of the aboriginal works in general between 1895 and 2017. By relying on a sociocultural and artistic representation, our research is designed to build a strategic vision for the post-colonial studies between art and ethnography. Developing a practice of the qualitative analysis, we wish to focus on three fundamental questions : How were the works of the aboriginal artists represented and « framed » in a control of identity discourse? How does the aboriginal artist consider the traceability of his/her feeling of belonging (like a trackable identity) through his/her representation? How does this representation introduce a short circuit of the cultural interpretations in the different modes of expression, perception, evolution and reception?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCA164 |
Date | 18 December 2017 |
Creators | Lin, Yu-Ta |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Bertho-Lavenir, Catherine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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