Return to search

Shirley Jackson ou l'écriture de l'inhabitable / Shirley Jackson or the Writing of the Uninhabitable

Cette étude analyse les modalités de l’inhabitable dans un monde hostile et instable, ainsi que les stratégies élaborées afin de contrecarrer les effets pervers de l’instabilité. La violence des affects en jeu est à l’image de la cruauté des relations sociales, et ne laisse que peu d’espace viable même au sein du cercle familial, lui aussi soumis à l’entropie de la méchanceté ontologique. Les héroïnes de Jackson, confrontées de diverses manières aux résurgences d’expériences traumatiques que la traversée du présent, odyssée physique et psychique, transforme en obstacles insurmontables, recherchent la demeure idéale où se réfugier et trouver l’ancrage que leur interdit le monde extérieur. Jackson utilise les tropes de la maison gothique, de la hantise et du surnaturel pour illustrer les rouages trompeurs qui se mettent en place dès lors que ses héroïnes pensent avoir trouvé un tel lieu. Le paradoxe du corps maternel, qui fait cohabiter la vie et la mort, sous leurs formes pulsionnelles les plus destructrices, est le principe fondateur de l’effondrement des personnages. La folie apparaît comme un des moyens de comprendre l’incompréhensible, et de contenir la fragmentation. Enfin, l’invention du nom constitue le dernier retranchement où construire une demeure intérieure. / Our study examines the modalities of the uninhabitable in the work of Jackson, where the characters are imprisoned in a world intrinsically hostile, as well as the strategies they use to thwart the instability it entails. The violence of the feelings at stake mirrors the cruelty of social relationships, leaving but little livable space even within the family circle, also affected by the entropy of ontological evil. Jackson’s heroines, variously confronted to the reemergence of past traumatic experiences that their odyssey through the present time transforms into unsurmountable obstacles, seek the ideal house, the haven that will anchor them into a world that rejects them. Jackson uses the tropes of the gothic haunted house as maternal space to illustrate the deadly deception such a place embodies. The cohabitation the most drastic forms of the death drive and vital impulses is the foundation principle of mental dissolution. Madness is one of the means to both embrace and understand the incomprehensible. We conclude by showing how the invention of one’s name is a way of elaborating an inner house.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018SORUL184
Date15 December 2018
CreatorsJain Rogulski, Mira
ContributorsSorbonne université, Amfreville, Marc
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.0018 seconds