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La vie affective des services écosystémiques : recherche, communication scientifique et protection de la nature. / The affective life of ecosystem services : research, science communication and nature conservation.

Habitués à considérer que la science est dépourvue d’émotions et à opposer l’émotion à la raison, les scientifiques n'ont pu reconnaitre la place centrale qu'occupent les affects dans leurs pratiques de recherche. Cette thèse se propose d'appréhender le rôle joué par de multiples affects et émotions dans la diffusion de la notion scientifique de Services Écosystémiques (SE) à partir d’une étude multi-sites informée par des entretiens avec des scientifiques et des praticiens de la conservation de la nature ainsi que par des observations participantes de leur travail et de leurs interactions. Émergeant du contexte apocalyptique d'anxiété suscité par la dégradation de l'environnement, la notion de SE offre un espoir aux protecteurs de la nature par le fait qu'elle combine l'écologie et l'économie et souligne la dépendance des sociétés humaines au fonctionnement des écosystèmes. La thèse montre comment la notion a attiré et même séduit un nombre croissant de scientifiques. Ceux-ci ont élaboré des jeux participatifs, des scénarios et des cartes pour communiquer avec des gestionnaires des espaces naturels et des décideurs politiques en créant des atmosphères émotionnelles spécifiques. Dans le domaine de la protection de la nature, la notion a touché de nouveaux publics, motivés non seulement par un amour de la nature ou par un sens de la responsabilité, mais aussi par de l'espoir et un sens de l’opportunité. Documenter comment la vie affective des SE s'est formée dans les rencontres entre les scientifiques et les praticiens, comment elle a été ciblée par de multiples formes de pouvoir, et comment elle a interagi avec des conditions affectives collectives, met en évidence l’importance méthodologique des affects et des émotions et leurs aptitudes à médier et organiser la vie sociale, y compris dans la science. / The tendency to view science as void of emotions and to oppose emotion and reason has prevented acknowledging the central place of affects in research practices. Drawing on a multi-site study informed by interviews with scientists and conservation practitioners, and participatory observation of their work and interaction, this thesis attends to the role played by multiple affects and emotions in the diffusion of the scientific notion of Ecosystem Services (ES). Emerging from the apocalyptic context of and anxiety over environmental degradation, ES offers hope for conservationists by combining ecology and economics, and by illuminating the dependence of human societies on the functioning of ecosystems. The thesis shows how the notion has attracted and even seduced ES scientists. ES scientists, then, designed participatory games, scenarios and maps to interact with nature managers and decision-makers through specific emotional atmospheres. In nature conservation, the notion reached new kinds of affective publics not only motivated by a love of nature or a sense of responsibility, but also by hopefulness and a sense of opportunity. Documenting how the affective life of ES has formed in encounters between scientists and practitioners, how it has been targeted by multiple forms of power, and how it has interacted with collective affective conditions, the thesis emphasises the methodological significance of affects and emotions and the varied ways in which they mediate and organise social life, including science.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018GREAH001
Date09 March 2018
CreatorsBrunet, Lucas
ContributorsGrenoble Alpes, Mauz, Isabelle
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageEnglish
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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