Ce mémoire traite des représentations du vivant portées par l’imaginaire sociotechnique de la biologie de synthèse. Domaine technoscientifique en pleine expansion, elle a comme objectif de fabriquer des entités biologiques détenant une application commerciale. En plus de ses visées économiques, les promoteurs de la biologie de synthèse annoncent qu’elle constitue une solution aux enjeux engendrés par la crise écologique. Ce type de promesse étant moins étudié par la sociologie des sciences et des technologies, ce présent mémoire fera lumière sur cet enjeu. Je montrerai que la biologie de synthèse s’inscrit dans le modèle bioéconomique qui implique une mise en ressource à large échelle globale des processus biologiques. L’imaginaire de la biologie de synthèse reconduit ainsi une double promesse : poursuivre le modèle de développement industriel tout en évacuant les limites écologiques qui s’y posent. Avec une analyse des discours médiatiques et publicitaires relatifs aux promesses écologiques de la biologie de synthèse, je démontrerai que son imaginaire s’appuie sur une représentation machinique et informationnelle du vivant. Par le fait même, cette analyse montrera que la volonté de mettre les processus biologiques en ressource se décline elle-même en deux tendances. D’une part, le vivant est posé dans les termes d’une matière première inerte et malléable. D’autre part, il est représenté comme une entité active qui peut être mise au travail. L’imaginaire de la biologie de synthèse relève donc d’une radicalisation de la volonté d’englober les processus biologiques dans la production industrielle. Les promesses écologiques de ce domaine apparaissent subordonnées à cette visée. / This thesis focuses on the representations of the living carried by the sociotechnical imaginary of synthetic biology. Synthetic biology is a fast-growing technoscientific field whose main objective is to manufacture biological entities with commercial applications. In addition to its economic aims, promoters of synthetic biology claim that it represents a solution to the challenges posed by the ecological crisis facing contemporary societies. As this type of promise is less studied by the sociology of science and technology, this thesis will shed light on this issue. I will show that synthetic biology is part of the bioeconomy, which proposes the large-scale transformation of biological processes into valuable resources. The imaginary of synthetic biology thus makes a double promise : to continue the industrial development model while bypassing its ecological limits. Through an analysis of media and advertising discourse relating to the ecological promises of synthetic biology, I will demonstrate that its imaginary underpins a machine-like, informational representation of living matter. Furthermore, this analysis will show that the desire to turn biological processes into resources underlies two trends. On the one hand, living matter is posited in terms of an inert, malleable raw material. On the other, it is represented as an active entity that can be put to work. The sociotechnical imaginary of synthetic biology thus reflects a radicalization of the desire to incorporate biological processes into industrial production. The ecological promises of this field appear subordinate to this aim.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33057 |
Date | 10 1900 |
Creators | Tanguay, Éloïse M. |
Contributors | Lafontaine, Céline |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
Page generated in 0.0031 seconds