Cette thèse rassemble trois essais sur la théorie axiomatique de la décision.Ils relèvent principalement de l’analyse épistémologique de cette théorie.Le premier essai, “Les limites de l’ordinalisme”, concerne la doctrine ordinaliste,qui a joué un rôle important dans la constitution de la théoriemicro-économique contemporaine. Dans un premier temps, nous définissonsabstraitement cette doctrine. Nous la caractérisons par la thèse suivant laquelledes données de choix ne peuvent pas rendre empiriquement signifiantesles propriétés non-ordinales de l’utilité. Dans un second temps, nous évaluonscette thèse, la confrontant à divers développements de la théorie de la décision,qui paraissent la remettre en cause. Nous montrons que, malgré lesapparences, cette thèse n’est pas remise en cause par les développementsthéoriques que nous étudions.Le deuxième essai, “L’analyse axiomatique et l’attitude par rapport aurisque”, porte sur le statut, en théorie de la décision, des concepts d’attitudepar rapport au risque. A première vue, l’analyse axiomatique n’exploite pasces idées-là. Ceci reflète une certaine neutralité des modèles de décision ausujet de l’attitude par rapport au risque. Mais un examen plus poussé permetde mettre en valeur ce que nous nommons la variation conditionnelle et lerenforcement de l’attitude par rapport au risque, établissant par là mêmel’importance axiomatique des concepts d’attitude par rapport au risque.Le troisième essai, “Les paris révèlent-ils les croyances ?”, examine la méthodeconsistant à identifier les croyances d’un agent à partir de ses préférences.Nous nous concentrons sur l’obstacle principal auquel cette méthodeest exposée, à savoir, le problème de l’utilité dépendante des états. En premierlieu, nous illustrons ce problème de manière détaillée, distinguant quatreformes de dépendance de l’utilité aux états. En second lieu, nous présentonset discutons une stratégie permettant, malgré la possibilité d’une telle dépendance,d’identifier les croyances. Cependant, pour résoudre ainsi le problème,il faut laisser la préférence s’étendre au-delà du choix. Nous défendons quetel doit être le cas dans toute solution complète au problème de l’utilitédépendante des états. Nous affirmons aussi que c’est là la principale leçonconceptuelle à tirer de ce problème, et montrons qu’elle intéresse tant leséconomistes que les philosophes. / This thesis consists of three essays on axiomatic decision theory. Theybelong primarily to the epistemological analysis of decision theory.The first essay, “The limits of ordinalism”, focuses on ordinalism, a doctrinethat was instrumental in the constitution of contemporary microeconomictheory. First, I provide an abstract definition of this doctrine.I characterize it by the following claim: if the underlying data are choicedata, then no non-ordinal property of utility can be empirically meaningful.Second, I evaluate the above claim. I confront this claim with variousdecision-theoretic developments which seem to question its validity. I showthat, despite appearances, this claim is not challenged by the theoreticaldevelopments in question.The second essay, “Axiomatic analysis and risk attitudes”, examines thestatus of risk attitude concepts in decision theory. At first sight, axiomaticanalysis does not rely on these concepts. This indicates a certain neutrality ofdecision models regarding risk attitudes. Further analysis, however, leads oneto recognize the importance of what I call the conditional variation and thestrengthening of risk attitudes. This establishes the axiomatic significance ofrisk attitude concepts.The third essay, “Do bets reveal beliefs?”, examines the preference-basedapproach to the identification of beliefs. It focuses on the main problem towhich this approach is exposed, namely state-dependent utility. First, theproblem is illustrated in full detail. Four types of state-dependent utility issuesare distinguished. Second, a strategy for identifying beliefs under statedependentutility is presented and discussed. For the problem to be solvedfollowing this strategy, however, preferences need to extend beyond choices. Iargue that this is a necessary feature of any complete solution to the problemof state-dependent utility. I also claim that this is the main conceptuallesson to draw from this problem. I explain why this lesson is of interest toeconomists and philosophers alike.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PSLEE002 |
Date | 04 March 2016 |
Creators | Baccelli, Jean |
Contributors | Paris Sciences et Lettres, Dokic, Jérôme, Mongin, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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