L’école, portée par ce que Bernard Rey (1996) nomme « l’intention scripturale », fait grand usage des traces écrites. Or, dès notre état des lieux chez les maîtres experts à l’école primaire, il apparaît indépendamment des niveaux et des disciplines, que ces traces sont omniprésentes, courtes, simultanées, standardisées. Elles témoignent donc d’une réalité de terrain : les pratiques scolaires n’intègrent pas l’expérience singulière des sujets. Il convient alors de construire une « théorie du sens de la trace scolaire », qui permette l’émergence et la mobilisation de chacun dans sa particularité, sans renoncer à l’exigence de construction du commun. En fonction de son niveau d'expérience, le sujet a tendance à mobiliser de façon privilégiée certaines conduites. Celles-ci fonctionnent en synergie dans des processus dominants et évoluent au gré de son expérience : la familiarisation, l'imprégnation, l'intégration, la création. Cette thèse montre l'existence d'un malentendu socio-conatif, défini par une incompatibilité entre le processus qui donne sens à la trace du point de vue de l'élève d'une part, et le dispositif pédagogique organisé par le maître d'autre part. Le déni des mobiles de l'élève crée les conditions de la démobilisation, d'une "trace désaffectée". Le cadre théorique, progressivement tissé, offre les moyens de situer les mobiles d’actions du sujet à plusieurs échelles, et permet d’imaginer des organisations collectives qui donnent, comme le dit Philippe Meirieu, « à chacun une place et un projet à tous ». / The school, driven by what Bernard Rey (1996) calls "the scriptural intention," makes extensive use of written traces. However, from our assessment of expert primary school teachers, it appears that regardless of levels and disciplines, these traces are omnipresent, short, simultaneous, standardised. They therefore demonstrate a reality on the ground: school practices do not include the singular experience of the subjects. So it is then necessary to construct a "theory of the meaning of the school trace," which helps the promotion and mobilisation of unique individuals, without stifling the construction of the wider group.Depending on their level of experience, the subject tends to favour certain behaviours. These work in synergy in dominant processes and evolve according to their experience: familiarisation, impregnation, integration, creation. This thesis shows the existence of a socio-conative misunderstanding. It is defined by an incompatibility between the process that gives meaning to the trace (from the pupil’s perspective), and the pedagogical device organised by the teacher. The denial of the pupil’s motives creates the conditions of demobilisation, a "disused trace". The theoretical framework, built gradually, can help locate the subject’s action motives on several scales, and lets us imagine collective organisations that give, as Philippe Meirieu says, "to everyone a place and a project to all".
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018MON30071 |
Date | 12 December 2018 |
Creators | Delboé, Grégory |
Contributors | Montpellier 3, Bui-Xuan, Gilles, Mikulovic, Jacques |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0017 seconds